jeudi, mars 31, 2005

Revue de presse du jeudi 31 mars 2005

Sur une classe de sixième, autrement dit des enfants de 11 ans, 60% des garçons et 30% des filles déclaraient l'an dernier avoir déjà visionné un film X. Que penser de la vision des rapports entre hommes et femmes qu’ils pourront avoir ensuite… ? Ce chiffre inquiétant est donné dans Le Figaro qui consacre un dossier à ce sujet à l’occasion de la sortie du « Guide du respect » publié par l’association « Ni putes Ni soumises ». L’humanité évoque aussi ce guide.

A lire aussi l’interview dans 20 minutes d’un sociologue et d’une psychologue sur l’adolescence. Leur thèse : la crise de l’adolescence n’est pas une fatalité. Il y aurait même des adolescents heureux…
Bonne Lecture...
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Libération du 31/03/05


Le «mini-Mai 68» lycéen continue
Malgré le vote de la loi Fillon, les occupations d'établissements et la grève ne faiblissent pas.
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Bonnet d'âne pour la transmission du savoir
Par Emmanuel DAVIDENKOFF

Un essai de Natacha Poliny sur les errances d'une école qui n'est plus capable d'assurer sa mission.
Nos enfants gâchés. Petit traité sur la fracture générationnelle, par Natacha Polony. JC Lattès, 216 pages, 16€.
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Je d'enfants
En Angleterre, une exposition met en parallèle matériel pédagogique, psychanalyse et expériences artistiques.
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Le désarroi de lycéens méprisés
L'occupation d'un établissement est un mode d'action plutôt rare chez les lycéens. Difficile d'exprimer mieux que par ce fort symbole leur attachement à l'éducation qu'ils reçoivent. Que répondre au désarroi de ces élèves qui se sentent méprisés par le gouvernement, et tout autant par les médias qui n'ont quasiment rien dit de tels mouvements, lesquels touchent pas moins de neuf établissements dans une ville comme Rennes ? On a reproché à nos élèves d'être pétris d'individualisme, de trop jouer aux jeux vidéo et de massacrer le français sur leur téléphone portable, ce qui est sans doute vrai. Ils se mobilisent ici pour un combat qui n'est pas réductible à des affres de consommateurs, quoi qu'on en pense, et qui dépasse la «positive attitude» bête et méchante décrite par les analyses politiques. Ces jeunes filles et garçons ont 18 ans dans quelques mois, quelques années. La question est alors de savoir s'ils iront voter.
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Le Figaro du 31/03/05


Le porno, l'éducation sentimentale des ados ?
Sur une classe de sixième, autrement dit des enfants de 11 ans, 60% des garçons et 30% des filles déclaraient l'an dernier avoir déjà visionné un film X. C'est l'inquiétant constat qu'a fait Denise Stagnara, auteur de nombreux ouvrages d'éducation sexuelle pour enfants dans sa dernière étude. Une précédente enquête, réalisée en 1995 par cette spécialiste en sciences de l'éducation, avait déjà fait sensation : elle avait découvert que, sur une classe de CM2 dans une école de province, la moitié des garçons et le quart des filles avaient déjà regardé un film porno...
Non seulement le nombre d'adolescents regardant ces films ne cesse de croître, mais un autre phénomène est plus alarmant encore : la nature de leur «consom mation» change. De la simple curiosité de la première fois, beaucoup passeraient à un visionnage coutumier. Une autre étude, plus formelle, plus large (16 000 individus questionnés en France) et cette fois sur la population des 12-18 ans, révèle en effet qu'un tiers des garçons regardent de la pornographie «de manière habituelle». Chez les filles, la proportion est d'une sur cinquante.
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«On sait bien que ces films, c'est pas la réalité !»
Bruno, 14 ans, regarde des films X trois fois par semaine en moyenne. «Pas plus tard qu'hier soir encore, à l'hôtel», précise le collégien en voyage scolaire à Paris. «Si on regarde, c'est pas pour apprendre parce que ces trucs-là, ça s'apprend pas sur cassette, y'a une différence entre théorie et pratique ! C'est juste pour s'exciter et voir les positions qui existent.» Mathieu, Jérémy et Anthony, copains du même âge, dont les parents appartiennent aussi à la classe moyenne, avouent que «s'il y en avait tous les jours, on regarderait, même si c'est toujours la même chose».[…]
«On sait bien que ces films, c'est pas la réalité !, se défend Maxime, 13 ans, fils de bonne famille. On va pas s'amuser à faire ça dans la vie avec les vraies filles... enfin, sauf si elles sont d'accord !» […]
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Un guide pour le «respect»
«Le sexe, c'est un échange, ce n'est pas une histoire de dominant et de dominé» : voilà ce que dit le petit Guide du respect lancé hier par l'association Ni putes ni soumises (NPNS) pour lutter contre le sexisme, les violences et certaines traditions archaïques. Dans un langage parfois cru, mais proche du vécu des adolescents, le livret précise : «Ton apprentissage et ta curiosité ne se situent pas dans le cinéma pornographique ou dans les idées reçues.»
Au fil des pages, les témoignages et les a priori sont examinés, évalués. Désirs, pratiques sexuelles, homosexualité, violences, polygamie, excision, mariages forcés : la loi est chaque fois précisée et le credo du respect entonné. Le guide apprend au jeune que l'on peut être «respecté» sans user de la force, et à être «respectable» sans être soumise, et souligne que tout acte sexuel doit reposer sur le consentement mutuel.
Soutenue par Matignon, qui a financé l'impression et la distribution de 100 000 guides, et par Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l'Egalité professionnelle, l'association n'a, semble-t-il, pas réussi à s'entendre avec l'Education nationale. «Nous avions demandé à vérifier le contenu, ce que NPNS a refusé, se défend-on au ministère. Dans ces conditions, nous ne pouvions pas valider le guide.» L'association pourra en revanche le distribuer dans les classes lors des conférences qu'elle donne à la demande des professeurs.
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Les mineurs clandestins régularisables à 18 ans
Les mineurs isolés arrivés clandestinement en France et pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) doivent pouvoir s'établir dans notre pays à leur majorité... Le ministère de l'Intérieur s'apprête à diffuser une circulaire aux préfets, dont Le Figaro a eu connaissance, les invitant à régulariser ces jeunes étrangers lorsqu'ils atteignent 18 ans.
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L'école face à l'impudeur télévisuelle
PAR ALAIN BENTOLILA


De même qu'elle affaiblit le courage de la quête intellectuelle, la télévision affadit considérablement le goût du beau, le goût du drôle en habituant ses affidés à n'apprécier que les chansons qu'ils ont mille fois entendues, à ne rire qu'aux gags qu'ils ont mille fois vu exécuter par les mêmes individus. Même les situations a priori déconcertantes comme des fous rires irrépressibles ou des chutes inopinées sont repassées à l'envi sous forme de palmarès afin de bien montrer que le «mille-fois-vu» ne perd rien de sa saveur ou mieux encore que seul le «mille-fois-vu» a vraiment de la saveur. «Je ne connais pas, donc je n'aime pas» ; telle est la leçon apprise auprès de la télévision qui risque d'empêcher les élèves de nos écoles de trouver beaux ou du moins intéressants des textes, des musiques, des peintures qu'ils n'ont encore jamais lus, entendus ou vus. La télé impose le goût des «fades retrouvailles», jamais – ou si rarement – celui d'étonnantes découvertes, d'audacieuses explorations. Elle est aussi le lieu de «l'intimité immédiate et débridée». Année après année, nous avons assisté à un déballage de plus en plus indécent : tout dire, ne rien cacher, ne rien garder pour soi, telles sont les règles du jeu télévisuel. La télévision invite chacun à mettre d'emblée à nu son intimité. Elle ne suggère pas, elle étale sans retenue les sentiments les plus personnels, les histoires les plus douloureuses ; chacun vient y faire ses confessions intimes : grande foire nauséabonde où chacun met ses tripes sur la table.
On nous habitue et on habitue nos enfants à l'indécence ; et on finit par trouver naturel de livrer en pâture à ces voyeurs anonymes les secrets que nous ne livrerions qu'avec peine à nos amis les plus proches.[…] Je tiens l'indécence télévisuelle – pas seulement télévisuelle ! mais qui peut rivaliser en influence avec ce médium – pour responsable de la progressive disparition de la «pudeur scolaire». Si bien des élèves sont incapables de tenir leur moi intérieur à distance respectueuse des objets d'études, s'ils sont prompts à la brutale déclaration d'opinion, si l'anecdote ponctuelle vient polluer intempestivement le débat d'idées, c'est beaucoup sans doute parce que leur médium favori leur montre à longueur d'émissions que toute chose intime est bonne à dire en tout lieu et à tout moment et que des intimités mêlées sont infiniment plus passionnantes que les paradigmes arides et froids des savoirs et des savoir-faire. Ainsi le papotage l'emporte-t-il sur l'argumentation, l'anecdote personnelle sur la construction prudente de la vérité et – chose plus inquié tante – la communion artificielle et immédiate sur la communication attentive.
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L'Humanité du 31/03/05


Dérapages policiers dans les lycées
Plusieurs témoins, qu’ils soient élèves, parents ou enseignants, dénoncent les interventions musclées des policiers pour déloger les lycéens occupant leurs établissements.
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Tous les garçons .... et les filles
« Le sexe d’une femme excisée, c’est comme une plaie qu’on aspergerait d’alcool. » « Elle allait juste voir une amie dans le quartier. Un mec en a profité pour la suivre... Depuis, je me sens coupable d’avoir pu penser que les filles cherchent toutes ça. » « On est tous partis en vacances cette année-là... Le lendemain, une fête se prépare... Mais l’impossible arrive. Mon père ouvre la porte de notre chambre et nous présente nos maris respectifs. »
Ces témoignages choc de garçons et de filles ponctuent les divers chapitres d’un Guide du respect qui se voudrait comme « un des antidotes aux violences physiques et psychologiques », souvent banalisées dans la vie quotidienne et trop courantes aujourd’hui à l’école, à la maison, dans la rue comme au travail... L’objectif de ce petit ouvrage, fond noir, logo rose fuchsia, tiré à 100 000 exemplaires et qui a commencé à être distribué dans les Centres d’information et de documentation pour les jeunes, les associations, les maisons de quartier, les lycées et les collèges, est de réapprendre à chacun à « retrouver sa place dans la société en se respectant et respectant l’autre ».
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Le Parisien du 31/03/05


« Il faut interdire les distributeurs automatiques à l'école »
Nos aliments sont-ils moins dangereux qu'avant ? Le meilleur spécialiste de cette question, Martin Hirsch, président de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) depuis six ans, quitte aujourd'hui son poste.
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La Croix du 31/03/05


Rien vu...


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20 minutes du 31/03/05


Lundi de Pentecôte travaillé: la grogne monte
A six semaines du week-end de Pentecôte, parents et syndicats d’enseignants sont montés au créneau hier contre le lundi de Pentecôte travaillé. D’un côté, la FCPE a appelé à ne pas envoyer les enfants à l’école ce jour-là, et la FSU a demandé au Premier ministre qu’il revienne sur cette mesure. « Cette journée ne concerne pas les élèves, qui ne peuvent y contribuer financièrement car ils ne sont pas salariés », a affirmé la FCPE, hier, en évoquant la suppression d’un jour férié pour financer un plan en faveur des personnes âgées et dépendantes.
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«Les adolescents ont conscience de leur bonheur»
Entretien avec les chercheurs Michel Fize et Marie Cipriani-Crauste


I l n’y a pas de fatalité à ce qu’ils s’opposent aux parents, aux enseignants ou au ministre de l’Education nationale. Si tension il y a, c’est qu’il y a incompréhension et refus de modifier des relations qui doivent l’être parce que l’enfant n’en est plus un. Le vieux concept de « crise nécessaire » soutenue par certains psychanalystes ou pédopsychiatres paraît pour le moins excessif. Même si certains adolescents, c’est vrai, sont en crise, les psychologues eux-mêmes reconnaissent que 80 à 90 % d’entre eux se portent bien. L’adolescence est moins une affaire d’opposition que d’affirmation.[…]
Pourquoi stigmatiser les ados ? Leur vie est plus excitante qu’elle ne l’a jamais été. C’est l’âge où le développement des relations amicales est à son zénith. Etre adolescent aujourd’hui, c’est aussi faire partie d’un groupe qui est valorisé, qui a une image très positive dans les médias : celle de la jeunesse, de la beauté, de l’avenir, du rêve, de l’ailleurs... Le bonheur, cela veut dire ça aussi : toutes ces perspectives qui peuvent s’ouvrir.
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Ouest-France du 31/03/05


Le lundi de Pentecôte tourne à la farce
Pour avoir une petite idée de la confusion qui nous attend, il suffit de voir ce qui s'est passé le lundi de Pâques, choisi en certains endroits comme journée de solidarité. À Belfort, les enfants ne sont pas allés à l'école. À Nîmes, les employés municipaux se sont presque tous mis en RTT. Dans le Gard, un enseignant sur cinq est resté chez lui. Les bus urbains ont roulé à vide. Et les services publics ont attendu les usagers en vain... La FSU, qui envisage un mot d'ordre de grève, demande à Jean-Pierre Raffarin de « tirer les leçons de cette pagaille ».
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Le Monde daté du 01/04/05


Point de vue
Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs

Pour nous, parents de lycéens agressés le 8 mars, ce qui s'est passé ce jour-là nous laisse un goût amer. A la fois parce que ce sont nos enfants qui manifestaient et qui ont été blessés et traumatisés et parce que nous sommes depuis longtemps engagés dans le combat contre les politiques de relégation dont ces violences sont le résultat.
Mais ce désarroi est aussi redoublé par le silence gêné que l'on observe chez nombre de nos amis politiques, à gauche et à l'extrême gauche, comme si voir et penser cette situation nouvelle dérangeait le confort de leur représentation du monde. A la difficulté de faire partager l'expérience des victimes s'ajoute ainsi le déni de ceux qui devraient en être solidaires.
Nous sommes convaincus que refuser de penser cette réalité revient seulement à laisser les démagogues de tous bords s'en emparer, au risque de l'aggraver. […]
il nous faut nous interroger pour comprendre comment des jeunes exclus du système scolaire, pour la plupart issus de l'immigration, en sont arrivés à considérer comme leurs ennemis d'autres jeunes manifestant pour l'égalité des chances. Or, à de rares exceptions près, les analyses proposées par les commentateurs sont incapables d'appréhender la nouveauté de cette situation. Ainsi Esther Benbassa se demande, dans Libération des 26 et 27 mars, si "dans les violences commises à l'égard des manifestants lycéens, il n'y a pas plutôt l'ancienne opposition bourgeois-prolétaires".
Cette lecture est doublement erronée. D'abord parce que les lycéens qui manifestaient le 8 mars n'étaient pas des "bourgeois", mais venaient essentiellement des couches moyennes et des classes populaires. Les lycéens de banlieue étaient d'ailleurs fortement représentés durant la manifestation et ont eux aussi été victimes des violences. A l'inverse, les écoles d'élite, publiques ou privées, où se reproduit la bourgeoisie, étaient évidemment absentes de la mobilisation.
Les agresseurs ne sont pas plus proches du prolétariat que les agressés de la bourgeoisie. Ils appartiennent plutôt à cette couche d'exclus née de la délocalisation massive du travail ouvrier à partir des années 1970 et de l'éclatement des anciennes solidarités qui y étaient liées. Discriminés par leurs origines sociales et ethniques, relégués dans des ghettos, orientés malgré eux dans des filières sans avenir, certains de ces jeunes plongent dans les mirages de l'économie parallèle et assouvissent leur fantasme de toute-puissance dans l'hyperviolence à la Orange mécanique, dernier réceptacle d'un capital corporel qui ne trouve plus à s'employer.
Exclus du système éducatif, ils le sont aussi des combats pour sa transformation et n'entretiennent plus avec ceux qui luttent que ressentiment et jalousie sociale.
Loin de contester le système, les identités refuges qu'ils se fabriquent au sein de leur sous-culture de ghetto le reproduisent jusqu'à la caricature : conquête de territoires, consommation effrénée de marques, haine de la différence, machisme, cynisme, business, guerre de tous contre tous. Plus que les "prolétaires", ces exclus des exclus rappellent le lumpenprolétariat, cette "armée de réserve du capital" décrite par Marx, qui constituait la "phalange de l'ordre" de Bonaparte ou qui servait d'auxiliaire de choc aux troupes d'Hitler et de Mussolini.
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

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Anonyme a dit…

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