tag:blogger.com,1999:blog-82074032024-03-13T01:20:05.232+01:00Chronique ÉducationDes réflexions personnelles sur l'école, son actualité et son évolution.Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.comBlogger1759125tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-22945295331621721902024-01-07T17:20:00.005+01:002024-01-07T17:28:22.107+01:00Les mots de l'éducation 2023<p> <span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; text-align: justify;">« Mépris », « Fatigue », « Démagogie », « Pacte », « Épuisement » voici les cinq premiers mots (maux ?) qui sont ressortis de l’enquête que je mène chaque année depuis 2017. En 2023, 675 personnes ont répondu en donnant 2017 mots avec lesquels j’ai fabriqué un nuage de mots. Un nuage bien sombre et qui ne fait que confirmer l’état d’esprit du monde enseignant.</span><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipcdkFvYbvMnDdapncTaUqPYzC0nBmJ7cwxLTDc8W248gRJrJP_EZLsbPiL0ZY26u2lM-Kdz2D7avGqnXSb59mUNz2iE9XkEzR4tZdr7gc7TEJtx1c-RQIr5icnMZvsJHGnlNC0PcpoRKU9kK29jTC1IIgy62Ii3OZZ1HGn5BPwYpD52drLHTnpA/s5000/Nuage%202023.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="5000" data-original-width="5000" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipcdkFvYbvMnDdapncTaUqPYzC0nBmJ7cwxLTDc8W248gRJrJP_EZLsbPiL0ZY26u2lM-Kdz2D7avGqnXSb59mUNz2iE9XkEzR4tZdr7gc7TEJtx1c-RQIr5icnMZvsJHGnlNC0PcpoRKU9kK29jTC1IIgy62Ii3OZZ1HGn5BPwYpD52drLHTnpA/w640-h640/Nuage%202023.png" width="640" /></a></div><br /><p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b>Comment fabriquer un nuage...<o:p></o:p></b></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Le projet de « nuage de mots » que j’ai développé a été initié à la fin de l’année 2017. J’avais déjà utilisé ce procédé non seulement dans des colloques mais aussi en classe, pour faire émerger des représentations associées à une situation. L’enjeu était de procéder à une forme d’« évaluation diagnostique ».</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Cette enquête sans prétention est menée sur les réseaux sociaux auprès des personnes qui me lisent. À la fin de l’année (civile), je pose toujours la même question : « <b><i>Quels sont les trois mots qui, selon vous, résument l’année dans le domaine de l’éducation ? </i></b>».</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Il y a bien sûr de nombreux biais dans un tel dispositif. Je me suis déjà exprimé longuement sur ceux-ci <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2023/01/les-mots-de-leducation-2022.html" style="color: purple;">dans mes précédentes synthèses</a>. Je dirais simplement cette année qu’on peut toujours critiquer cette petite enquête sur bien des aspects mais qu’il serait vraiment dommage, voire insultant pour les répondants, qu’on écarte ou délégitime ce qui est dit et qu’on refuse d’entendre cette expression. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Cette année 675 personnes se sont exprimées sur les différents réseaux sociaux où j’évolue : <a href="https://www.facebook.com/watrelot.philippe" style="color: purple;">Facebook</a>, <a href="https://twitter.com/phwatrelot" style="color: purple;">X (ex-Twitter)</a> mais aussi <a href="https://mastodon.social/@phwatrelot" style="color: purple;">Mastodon</a>, <a href="https://bsky.app/profile/philippewatrelot.bs" style="color: purple;">BlueSky</a> et <a href="https://www.threads.net/@phwatrelot" style="color: purple;">Threads</a>. La période de recueil des réponses se situe entre le 23 décembre 2023 et le 6 janvier 2024. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Une fois la récolte faite, je «copie-colle» les réponses sur un fichier. Je procède à un petit « toilettage » en harmonisant les orthographes (pluriel, genre, champ lexical, …). Ainsi, « Inégalité » et « Inégalités » deviennent un même mot, tout comme « Désabusée » et « Désabusé » ou encore « Maltraitance » et « Maltraité ». Cette liste est ensuite transférée dans une <a href="https://www.nuagesdemots.fr/" style="color: purple;">application permettant de fabriquer un nuage de mots</a> et de produire un tableau statistique des fréquences. En effet, selon le principe bien connu, les mots sont plus ou moins gros selon leur occurrence. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Passons maintenant à une brève analyse. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b>Orage au désespoir<o:p></o:p></b></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Le temps est à l’orage et les nuages s’amoncellent dans l’opinion enseignante. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Le « <b>Mépris</b> » reste en tête (160 citations) comme depuis 2019, mais le trio « <b>Fatigue </b>» (74), « <b>Épuisement</b> » (49) et « <b>Lassitude</b> »(33) qui relèvent du même champ lexical le talonne avec 156 citations en tout. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">On peut citer aussi « <b>Maltraitance</b> » (40), « <b>Mensonges</b> » (42) ainsi que « <b>Inégalités</b> » (28)</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">« <b>Dominique Bernard</b> » est cité 36 fois Mais on peut malheureusement l’associer avec «<b>Assassinat </b>» (7) et « <b>Arras</b> » (2). Rappelons qu’en 2020, « <b>Samuel Paty </b>» était cité 114 fois. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">On notera également que les « <b>Réformes</b> » (20) sont citées et on y évoque aussi bien celles qui touchent l’Éducation Nationale que la réforme des « <b>Retraites</b> » (28). Les « <b>Salaires</b> » (12) sont cités également tout comme le «<b> Pacte</b> » (54)</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Il y a aussi beaucoup de mots qui tournent autour de l’appréciation de la politique menée. On peut citer « <b>Démagogie</b> » (56) « <b>Réactionnaire</b> » (36), « <b>Rétrograde</b> » (31), «<b> Régression</b> » (25), « <b>Populisme</b> » (19), « <b>Conservatisme </b>» (7). Le mot « Com’ » a été fusionné avec « <b>Communication</b> » (15) et est non seulement un constat mais aussi un jugement sur l’action publique</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Quelles attitudes face à cette situation ? Outre le registre de la « <b>Fatigue</b> » déjà évoqué, on parle aussi de « <b>Découragement</b> » (15) ou de « <b>Démotivation</b> » (12) et de « <b>Ras-le-bol </b>» (8) On voit apparaitre aussi le mot « <b>Démissions </b>» (10). Mais y aussi un autre registre avec la « <b>Colère</b> » (11) la « <b>Résistance </b>» (7) ou les « <b>Luttes</b> » (7).</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b>Les malaises enseignants<o:p></o:p></b></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Tous ces éléments confirment l’existence d’un « malaise » enseignant ou plutôt d’un ensemble de « malaises » pour reprendre la <a href="https://www.cairn.info/au-coeur-des-malaises-enseignants--9782200617233.htm" style="color: purple;">distinction faite par la sociologue Anne Barrère</a>. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Ils sont liés aux mutations du métier qui sont vécues différemment selon les générations mais aussi au fort sentiment de « <b>Déclassement</b> » (6) qui se mesure aussi bien par la perte de pouvoir d’achat et l’ « <b>Appauvrissement </b>» (5) que par la remise en cause d’un certain prestige social. Le <b>Mépris</b> (160) ressenti est aussi le produit d’une bureaucratie infantilisante et d’une absence de gestion de la ressource humaine. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Le malaise est enfin une panne de sens. Les enseignants se questionnent sur les finalités de leur travail et la multiplication des attentes de la société à l’égard de l’École</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b>Derrière les nuages…<o:p></o:p></b></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Chaque année, parmi les réponses, il y a aussi des commentaires sur l’impression qu’elles donnent. On leur reproche leur caractère trop négatif alors que le métier comporte aussi des aspects positifs. Ainsi, un contributeur fait un peu de provocation : «<i> Quand je lis les adjectifs ou substantifs tellement négatifs de tant d'enseignants, je ne comprends pas qu'ils ne changent pas de boulot... </i>»</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Une autre internaute lui répond : « <i>En relisant les commentaires on s’aperçoit que les réponses se réfèrent non pas au métier lui-même mais au système et aux tergiversations ministérielles. Mais tu as raison on pourrait également qualifier le métier lui-même, le rapport privilégié aux élèves, la joie d’enseigner, la liberté pédagogique qui demeure une fois les portes de la classe fermée, les supers projets qui ont donné des fruits, la créativité dont font preuve les enseignants pour faire réussir tous leurs élèves.</i> ». <span style="font-size: 14pt;">Une autre contributrice assume les deux dimensions : « </span><i style="font-size: 14pt;">Démotivation, fatigue, mépris.</i></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><i>Je suis désolée, c’est un peu noir ... mais si je mets mes lunettes de “licorne”, alors, ça devient : équipe, coopération, entraide. Heureusement que je fais partie d’une super équipe pour avancer ...</i> »</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">En effet, la consignée donnée (il faut toujours lire la consigne, parole de vieux prof !) portait sur l ‘éducation en 2023 et induisait plutôt une évaluation de la politique menée et de l’état du système éducatif. </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Mais dans un nombre non négligeable de réponses, il y a aussi la dimension personnelle qui est évoquée et on y parle de « <b>Projets</b> » (5) de "progrès" ou même de "plaisir" (!). Ça m'a amené, dans un article à paraitre où on me demandait de revenir sur cette expérience, à parler de "déploration publique et bonheur privé".</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Car les deux dimensions existent. Notre métier ne se passe pas uniquement dans la salle de classe ou l'établissement mais c'est aussi un système et le produit d'une politique.</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Et, <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" style="color: purple;">comme je l'ai écrit dans mon livre</a>, un pédagogue c'est quelqu'un qui se préoccupe de ces deux dimensions et qui a son mot à dire sur la manière de concevoir son métier et dont il évolue.</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Ce serait naïf de se réfugier dans sa salle de classe et dans ses pratiques comme le font malheureusement certains enseignants pourtant très « pédagos »</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Un penseur américain Albert O. Hirschmann disait qu'il y avait trois attitudes face à une évolution : Loyalty, Exit et Voice. On peut se satisfaire de ce qui se passe, on peut s'en aller on peut aussi s'exprimer. C'est, me semble t-il, ce que font les personnes qui réagissent ici.</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p align="center" class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: center;">***</p><p align="center" class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: center;"><o:p> </o:p></p><p align="center" class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: center;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Et le message, ici, est assez clair. Les enseignants aiment leur métier mais ils s’épuisent à le faire dans un système qu’ils ressentent comme méprisant et avec des politiques qu’ils jugent réactionnaires et peu à même de résoudre les vraies difficultés de l’École. Pourtant le système devrait pouvoir changer pour mieux lutter contre les inégalités. Mais on ne peut véritablement changer l’École avec des enseignants qui vont mal ! </p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Il y a beaucoup à faire pour éloigner ce nuage toxique et voir une éclaircie...</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">Philippe Watrelot</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">le 7 janvier 2023</p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b>Annexes</b></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHsoHVmsVE02NYdUrZwRlimc4mGDTnofABQCBAc-3_3RUBIEyYEJcksjByaHqxxN2EiPiTIpfPhMTL_lytZ8Gyb3gl4I-U2SLkEA2fzlMvzRpwcxeCe-dxOSbBnogQZQXUhZ_GZpJbF7Us_r01zmP_R0ucvPbJYum_S1l4g0HEJV_oMPLHk43iKw/s2290/Tableau%20fre%CC%81quence.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="938" data-original-width="2290" height="262" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHsoHVmsVE02NYdUrZwRlimc4mGDTnofABQCBAc-3_3RUBIEyYEJcksjByaHqxxN2EiPiTIpfPhMTL_lytZ8Gyb3gl4I-U2SLkEA2fzlMvzRpwcxeCe-dxOSbBnogQZQXUhZ_GZpJbF7Us_r01zmP_R0ucvPbJYum_S1l4g0HEJV_oMPLHk43iKw/w640-h262/Tableau%20fre%CC%81quence.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6e5YUdmLh33IfUIiPx-jH7klZl5q92m4PopdwL8QwB8gXT5EN_KovwTVdQcp4ad8aT6nvWo4PRrrlzuAdHJR5DBr7Dbj3Z4C-KMAUBpaXjFCtzVGcBRpAjRo_aLmg2LfjNcIJP1rqbzyjs1E0AGrNtkXiUMnxn0FigDwfYK1qp9X2SRKVi3iZ2g/s1753/Les%20100%20premiers%20mots%20pour%202023.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1753" data-original-width="1240" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6e5YUdmLh33IfUIiPx-jH7klZl5q92m4PopdwL8QwB8gXT5EN_KovwTVdQcp4ad8aT6nvWo4PRrrlzuAdHJR5DBr7Dbj3Z4C-KMAUBpaXjFCtzVGcBRpAjRo_aLmg2LfjNcIJP1rqbzyjs1E0AGrNtkXiUMnxn0FigDwfYK1qp9X2SRKVi3iZ2g/w452-h640/Les%20100%20premiers%20mots%20pour%202023.jpg" width="452" /></a></div><br /><p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-47557428204326545122023-05-01T20:02:00.006+02:002023-06-06T20:20:49.932+02:00Un vieux de la veille <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> <span style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;">Je viens de me rendre compte que ça fait vingt ans que je fais une revue de presse ou une veille sur l'actualité de l'éducation. </span></span></p><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; margin: 0.5em 0px 0px; white-space: pre-wrap; word-wrap: break-word;"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Je <a style="color: #385898; cursor: pointer;" tabindex="-1"></a>suis retombé sur les premiers messages que j'ai envoyés sur la liste des adhérents du CRAP-Cahiers Pédagogiques en avril-mai 2003. Je commençais à signaler les articles intéressants et à susciter le débat sur cette actualité. </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Un an après, en septembre 2004, <a href="https://philippe-watrelot.blogspot.com/2004/09/pourquoi-une-chronique.html?fbclid=IwAR05sFUD8uj7KNbl0PhiBgt7PXjIeRS4YWjJ25ugi48Kpor-SH8VhuF3ScU" target="_blank">je créais mon blog "Chronique éducation" </a>dont la vocation de départ était de faire une revue de presse quotidienne (une par jour !!!). Après quelques années de ce rythme infernal mais stimulant, en 2013 je suis passé à un rythme hebdomadaire. </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">En même temps, <a href="https://philippe-watrelot.blogspot.com/2009/04/trombinoscope-et-gazouillis.html?fbclid=IwAR3r5Bt5MpT_mbelIH0oyDk0RQ75a-Eq6BoyOQyL9i18EnM0S5kBGGOf3-k" target="_blank">en avril 2009, j'ouvrais un compte Facebook et un autre sur Twitter</a> en expliquant "tenir un blog ne suffit plus !". Et en effet, progressivement, les réseaux sociaux ont pris le pas sur les blogs. Le mien n'est quasiment plus alimenté alors que je continue mon activité sur les réseaux. </span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="margin: 0.5em 0px 0px; word-wrap: break-word;"><div dir="auto"><span><div class="separator" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); clear: both; color: #050505; font-family: inherit; font-size: 15px; text-align: center; white-space: pre-wrap;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHFJj1d8M9qpId3m3Y2WFRiPY5TbnYWi-bQcjIWQCgVLIGoAuMMtBG0duebUJQGKRB1QxHCbu9dRRTYe5jy6SgFLaPJunpPsAkmHRMQzAljXfzNzl75qyyLDAXzJJhG0vC14WP6JXvzAp9WVVimKVLGDLW6Krj8FrQLN_9IM9bFiCtJUcXxO8/s649/illustration-journal-blog2monde.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><img border="0" data-original-height="496" data-original-width="649" height="245" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHFJj1d8M9qpId3m3Y2WFRiPY5TbnYWi-bQcjIWQCgVLIGoAuMMtBG0duebUJQGKRB1QxHCbu9dRRTYe5jy6SgFLaPJunpPsAkmHRMQzAljXfzNzl75qyyLDAXzJJhG0vC14WP6JXvzAp9WVVimKVLGDLW6Krj8FrQLN_9IM9bFiCtJUcXxO8/w320-h245/illustration-journal-blog2monde.jpg" title="Un dessin de Martin Vidberg" width="320" /></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;"><br /></span></div><span style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-family: inherit; font-size: 15px; white-space: pre-wrap;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">D'ailleurs comment définir cette activité ?</span></div></span></span></div><div dir="auto" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; text-align: justify; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: inherit;">Initialement en 2003, cela ressemblait à ce je fais aujourd'hui : livrer des articles sans faire de commentaires et laisser le débat vivre tout en y participant comme tout un chacun. </span></div><div dir="auto" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; text-align: justify; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: inherit;">Et puis, je suis passé à une "revue de presse" très écrite où je mettais en perspective et commentais ce qui se passait. Je me servais du prétexte de l'actualité pour donner mon avis. Je me prenais pour Ivan Levaï ! </span></div><div dir="auto" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; text-align: justify; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: inherit;">Progressivement, les textes personnels ont d'ailleurs pris le pas sur la revue de presse avant que celle-ci ne disparaisse sur mon blog. </span></div><div dir="auto" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; text-align: justify; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: inherit;">Celle ci est passée ailleurs puisque elle a été bien <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/categories/les-revues-de-presse/">reprise sur le site des Cahiers Pédagogiques</a>. C'est peut-être la seule chose qui reste de mon passage dans ce mouvement ! Je dois dire que je suis très heureux de cette continuité d'autant plus qu'elle est aujourd'hui faite avec régularité par un équipe talentueuse !</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; margin: 0.5em 0px 0px; white-space: pre-wrap; word-wrap: break-word;"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Aujourd'hui, c'est sur les réseaux que se fait le commentaire de l'actualité avec toujours le même principe, à rebours de la tendance actuelle : susciter le débat et donc ne pas le fermer en disant d'entrée de jeu ce qu'il faudrait en penser. Quand je veux m'exprimer avec plus de précision et de vigueur, j'adopte une signalétique pour l'indiquer. </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">L'autre principe c'est celui, sinon de l'exhaustivité, du moins de la diversité des points de vue. On m'a reproché à plusieurs reprises de citer aussi bien Le Figaro que l'Humanité ou pire encore de me risquer à rendre compte de textes parus dans Causeur ou même Valeurs Actuelles ! "<i>Pourquoi leur faire de la publicité ?"</i> était l"interpellation la plus gentille... J'ai, pour ma part, toujours donné les mêmes réponses : </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">- à quoi bon rester bloqué dans sa bulle informationnelle en ne lisant que ce qui vous convient ? </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">- lire les "arguments" ou leurs absence chez ses adversaires c'est aussi le meilleur moyen de mieux défendre ses propres positions. </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">- dans une logique d'éducation aux médias (ou tout simplement de vigilance), il est toujours utile de voir comment un même sujet est traité par différents médias. </span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; margin: 0.5em 0px 0px; white-space: pre-wrap; word-wrap: break-word;"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Pour moi ces principes restent valables. Je réponds aussi à ceux qui me reprochent mon manque d'«objectivité», que j'ai suffisamment travaillé sur les médias pour savoir que l'objectivité est illusoire. </span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">J'essaie juste d'être honnête mais je sais bien que, même si j'ai un spectre assez large de médias que je consulte, il y a un choix éditorial (et donc subjectif) de ma part dans cette activité de veille. Ce qui ne m'empêche pas par ailleurs de donner mon avis mais en séparant bien l'information et le commentaire. <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/mes-trolls-et-moi.html" target="_blank">Mes "haters" ne l'ont toujours pas compris</a>. C'est rassurant de voir qu'il y a des choses qui ne changent pas ! </span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; margin: 0.5em 0px 0px; white-space: pre-wrap; word-wrap: break-word;"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">En revanche, ce qui a changé c'est ma situation personnelle. Je ne suis plus en activité. Même si je continue la nuit à faire des rêves (cauchemars ?) de cours qui foirent ou même de correction de copies (eh oui !), je suis maintenant à la retraite. Les questions d'éducation continuent à me passionner mais je vais progressivement perdre ma «<i>school crédibility</i>» (pour paraphraser une expression du rap qui parle de "<i>street cred</i>").</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="caret-color: rgb(5, 5, 5); color: #050505; font-size: 15px; margin: 0.5em 0px 0px; white-space: pre-wrap; word-wrap: break-word;"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">C'est là dessus que je conclurais ce petit texte rétrospectif et introspectif. J'aime lire vos avis, vous voir échanger et même quelquefois vous interpeller. Je continuerai à alimenter ce débat tant que je le peux. </span></div><div dir="auto"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Mais avec cet anniversaire, en prenant conscience de cette durée (vingt ans !), si je ressens une certaine fierté de cette constance, je me rends compte aussi de la finitude et des limites de cet exercice ! </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">PhW</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></div><span style="font-family: inherit;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFGW_N-nOgmah2guTyufxoCnIwmQEMAfGcv1D0lSHID2e05QNNtZft3NdKdbbkvx15fE7lEoHq1yakFfcYznhHU2GQf2IPnDDrSuwrtyFmM5W4lt30ajiEFcS02LB5c0ZlarDvl4ZYAFuf4d_MDxdtIMQZPd2fEsg3WthHU7i2MiPWdR5hQU4/s330/duty_calls.png" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: justify;"><img border="0" data-original-height="330" data-original-width="300" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFGW_N-nOgmah2guTyufxoCnIwmQEMAfGcv1D0lSHID2e05QNNtZft3NdKdbbkvx15fE7lEoHq1yakFfcYznhHU2GQf2IPnDDrSuwrtyFmM5W4lt30ajiEFcS02LB5c0ZlarDvl4ZYAFuf4d_MDxdtIMQZPd2fEsg3WthHU7i2MiPWdR5hQU4/w364-h400/duty_calls.png" width="364" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;"><i>Tu viens dormir ? Je ne peux pas. C'est important. Pourquoi ? <br />Quelqu'un dit des bêtises sur Internet. </i></span></td></tr></tbody></table><br /></span></div></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-66493338496895039402023-01-03T17:33:00.010+01:002023-08-29T11:00:52.172+02:00Les mots de l'éducation 2022<p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit;"><span> <span style="text-align: justify;">« <i>Trois mots pour caractériser l’année 2022 dans l’éducation </i>». 700 réponses, 2026 mots et un nuage de mots pour résumer l’état d’esprit de l’opinion enseignante.</span><span style="text-align: justify;"> </span></span><span style="text-align: justify;">Un nuage bien sombre et qui dit beaucoup sur le sentiment d’abandon des enseignants. Mais un nuage pas si toxique que cela !</span><span style="text-align: justify;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: times;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: times;"><br /></span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Voici la cinquième édition des « mots de l’éducation ». Le principe est toujours le même. A la fin de l’année, je demande à ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux (<a href="https://www.facebook.com/watrelot.philippe" style="color: purple;">Facebook</a>, <a href="https://twitter.com/phwatrelot" style="color: purple;">Twitter</a> et maintenant <a href="https://mastodon.social/@phwatrelot" style="color: purple;">Mastodon</a>) de donner trois mots pour définir leur vision de l’actualité de l’éducation pour l’année qui vient de s’écouler. Cette année, j’ai obtenu 701 réponses pour un total de 2026 mots (certains en ont donc donné moins de trois…). Avec cette récolte, après une petite harmonisation, <a href="https://www.nuagesdemots.fr/" style="color: purple;"> à l’aide d’une application,</a> je produis un « nuage de mots » où les mots sont plus ou moins gros selon leur fréquence.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2022/01/les-mots-de-leducation-2021.html" style="color: purple;">En 2021, avec 800 réponses le recueil était de 2130 mots</a>. Vous pouvez retrouver les nuages des années précédentes sur mon blog : <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2021/01/les-mots-de-leducation-2020.html" style="color: purple;">2020</a>, <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/ecole-les-mots-et-les-maux-de-2019.html" style="color: purple;">2019</a>, <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2018/01/bloc-notes-de-lannee-2017.html" style="color: purple;">2017</a>, (il n’y en a pas eu en 2018). </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: times;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Comme je le fais chaque année, je rappelle que ce petit exercice n’a pas de prétention scientifique. Il n’est que le reflet de ce que veulent bien dire les nombreuses personnes qui me suivent sur les réseaux. Comme je fais surtout de la veille sur l’actualité éducative, mes lecteurs, essentiellement des personnels de l’éducation, sont très divers tant dans leurs parcours que dans leurs opinions. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Il peut bien sûr y avoir des biais dans le recueil des mots, des phénomènes de mimétisme qui induisent une tonalité… J’entends ces critiques. En revanche, j’accepte beaucoup moins le rejet <i>a priori</i> de ce nuage car il serait trop pessimiste. Il est représentatif d’un ressenti, d’un état d’esprit qu’il faut être capable d’entendre plutôt que d’être dans le déni. Et on verra aussi qu’il y a des nuances à apporter à ce pessimisme. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: times;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Déclassement et déception <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">On pourrait dire que les mots parlent d’eux mêmes… Mais on peut malgré tout se livrer à une petite analyse. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Le mot «<b> Mépris </b>» arrive encore une fois en tête. C’était déjà le cas l’an passé. Plusieurs mots sont du même champ et renvoient à la manière dont les enseignants se sentent traités par leur institution, les médias, l’opinion : <b>Abandon</b>, <b>Dénigrement</b>, <b>Prof-Bashing</b>, <b>Maltraitanc</b>e…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">C’est un fort sentiment de <b>Déclassement</b> ou de<b> Dévalorisation</b> voire de <b>Paupérisation</b> qui tient à la question des <b>Salaires</b> dont la revalorisation est jugée insuffisante.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Cette petite enquête témoigne donc d’abord du sentiment de ne pas avoir été suffisamment écouté par le pouvoir. Ce n’est pas un hasard si le mot <b>Mensonges</b> arrive si haut dans le classement (53 citations), même si c’est bien moins que l’an dernier (199 citations). Le changement de ministre a pu faire espérer un changement de politique mais les répondants pointent une certaine <b>Déception</b>voire de l’<b>Hypocrisie</b> et constatent plutôt la <b>Continuité</b> que le changement attendu. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Certains voient dans cette politique une stratégie délibérée de <b>Destruction ou Démantèlement </b> du service public et de <b>Marchandisation</b> dans une logique de <b>Libéralisme</b>. Une des réponses était : « Le bateau coule…»</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Fuite ou résistance ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Quelles réactions ? Quels ressentis ? C’est la <b>Fatigue</b> (109 citations contre 88 en 2021) qui domine avec des synonymes comme la <b>Lassitude</b> et l’<b>Épuisement</b> ou même le <b>Burn-Out</b>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Cela peut donner lieu à plusieurs types de réactions. Il y a aussi bien la <b>Colère</b>, la <b>Résistance</b> et les <b>Lutte</b>s que le <b>Découragement</b> et le <b>Désinvestissement </b>ou l’<b>Indifférence. </b>On parle aussi de <b>Démission</b> ou de <b>Reconversion</b>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Je vais redire ce que je ne cesse d’exprimer <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" style="color: purple;">dans mes écrits</a>, livre, <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/users/philippe-watrelot" style="color: purple;">articles</a> et interviews : on ne réforme pas une école avec des acteurs qui vont mal ! Avant de penser l’école de demain, il faut panser l’école d’aujourd’hui. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Et ce n’est pas en chargeant encore plus la barque avec une injonction à l’Innovation et des « missions nouvelles » qu’on va améliorer les choses alors qu’on parle de <b>Surcharge</b>. C’est ce que disent en creux, tous ceux qui ont répondu à cette invitation à s’exprimer. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Malheur public, bonheurs individuels… <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Pour ne pas finir sur une note trop noire, on peut pointer l’ambivalence des réponses. Si globalement, les enseignants et les personnels d’éducation critiquent fortement la situation qui leur est faite et l’attitude du pouvoir et de l’institution, dans le même temps ils évoquent aussi ce qui fait toute la force et le cœur du métier : les <b>Élèves</b> et leurs apprentissages. C’est ce qui justifie l’<b>Engagement</b> et qui donne aussi de l’importance au travail d’<b>Équipe</b>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Une des personnes qui a répondu m’indiquait qu’il aurait fallu construire deux nuages : l’un pour la politique éducative et l’autre pour parler du métier. Le deuxième étant malgré tout plus positif que le premier. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Car, même si les enseignants comme tous les français « râlent » et revendiquent à juste titre d’être mieux traités et payés, ils exercent aussi un métier essentiel avec des valeurs fortes. Il ne faudrait pas que la situation actuelle conduise au cynisme. Il y a le mot <b>Espoir </b>(22 citations) qu’il ne faudrait pas voir disparaitre dans le prochain nuage… </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Philippe Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">PS : je tiens à la disposition de qui en fait la demande, l'ensemble des documents qui ont abouti à cette enquête</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><p style="text-align: left;"></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: times;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFaDkr95LjkV6Y7JgEcOHZGCrE8bi35M-sQV3W5ymWBJjCO5orN8LrAK5DTQeSrB-0KcU-qbr73ely9pMlJjh0XWeKy_F8VaPr2vgegyLAsyRp4ugWugfpMekNC99sFUqu1TnsK9tKR5uld2yqWcCn6NgFMc1b3Q4dW1e4j2nDsAsgkxxSsWA/w640-h640/nuage%20de%20mots.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="640" /></span></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: times;">Cliquez pour agrandir</span></td></tr></tbody></table><span><span style="font-family: times;"><br /></span></span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><span style="font-family: times;"><img border="0" data-original-height="1228" data-original-width="1752" height="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiq7ouOxNKU6-KV1hK88ioKEYRlJLZU9QzVItOGTJbXFS2iQHGTpv87LDEDbnHa1FoynF_D1UkcwgIInN8F2qXLYx_KuLrVYSNKYiafUXJB5QiehZxVhwxQRg6rkev70-iwsoggSKwCN9vM-G54iXCG6MyIeRU50extz43kv6M6wnySmrExa8/w400-h280/image%20stats.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="400" /></span></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: times;">Cliquez pour agrandir</span></td></tr></tbody></table><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFaDkr95LjkV6Y7JgEcOHZGCrE8bi35M-sQV3W5ymWBJjCO5orN8LrAK5DTQeSrB-0KcU-qbr73ely9pMlJjh0XWeKy_F8VaPr2vgegyLAsyRp4ugWugfpMekNC99sFUqu1TnsK9tKR5uld2yqWcCn6NgFMc1b3Q4dW1e4j2nDsAsgkxxSsWA/s1024/nuage%20de%20mots.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: times;"></span></a></div><p style="text-align: left;"><span style="font-family: times;"><br /></span></p><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><p><span><br /></span></p><div class="separator" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); clear: both; color: black; font-family: -webkit-standard; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: center; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiq7ouOxNKU6-KV1hK88ioKEYRlJLZU9QzVItOGTJbXFS2iQHGTpv87LDEDbnHa1FoynF_D1UkcwgIInN8F2qXLYx_KuLrVYSNKYiafUXJB5QiehZxVhwxQRg6rkev70-iwsoggSKwCN9vM-G54iXCG6MyIeRU50extz43kv6M6wnySmrExa8/s1752/image%20stats.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: inherit;"></span></a></div><p></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-35539171997099397772022-04-18T16:35:00.009+02:002022-04-20T16:13:36.284+02:00Enseignants, soyons des castors combatifs ! <p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> <span style="text-align: justify;">L’éducation n’a pas été au cœur de la campagne du 1</span><sup style="text-align: justify;">er</sup><span style="text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">tour même si chaque candidat avait des propositions sur ce sujet. Elle n’est pas non plus un des enjeux du second tour. Quoique…</span><span style="text-align: justify;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Car le vote (ou pas…) des enseignants n’est pas à négliger. Or, c’est ce que semble faire Emmanuel Macron qui multiplie les provocations à leur égard. Il rend ainsi plus compliqué encore l’idée même d’un « front républicain » et conduit à des choix difficiles pour tous. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Un débat de 1<sup>er</sup> tour sans ambitions<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les questions d’éducation ont été très peu présentes dans la campagne. Les propositions n’étaient pas à la hauteur des enjeux et des défis. Le populisme éducatif et la démagogie étaient au rendez vous à droite, avec les inévitables « fondamentaux », « restauration » l’«autorité » et la remise en cause du collège unique. On trouve aussi la défense du mythe de la méritocratie. A gauche, la question de la revalorisation des enseignants a été mise en avant. Hormis quelques propositions (Jadot, Hidalgo,...), on trouvait peu de choses sur la pédagogie et les contenus mais plutôt une préservation de l’existant avec plus de « moyens ». </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogs.mediapart.fr/philippe-watrelot/blog/190322/lettre-dun-vieux-prof-au-president-candidat" style="color: purple;">J’ai souvent insisté</a> sur la nécessité de « panser » l’École avant de la « repenser ». Mais il serait illusoire de penser que la revalorisation inconditionnelle et indispensable pour laquelle je milite, suffirait pour que l’École aille mieux et soit plus efficace. Elle doit aussi évoluer mais cela est devenu très difficile.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le boulet Blanquer <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Il faut dire que l’École est aujourd’hui traumatisée. Nous avons été tellement maltraités par l’autoritarisme de Blanquer et son mépris technocratique que l’idée même de réforme ou de changement est insupportable à entendre par beaucoup. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Même si aujourd’hui quelques articles commencent à se pencher sur ce point, on peut dire que la presse et l’opinion n’ont pas vraiment pris la mesure des dégâts causés par ces cinq ans de mandat dans les écoles. Il est trop facile de réduire les enseignants à une caricature de râleurs permanents et rétifs au changement. Ceux-ci ont, au contraire, maintenu le service public malgré des réformes imposées et mal préparées tout en subissant un « <i>prof bashing </i>» ainsi qu’une dégradation de leurs conditions de travail, de leur pouvoir d’achat et de leur statut social. Tout cela aboutit à un niveau de détestation (du ministre et du président) rarement atteint et à une grande confusion.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On notera d’ailleurs que dans sa campagne, en termes de bilan pour l’éducation, Macron a peu de choses à se mettre sous la dent. On évoque timidement le dédoublement des classes de REP+ de CP et de CE1 et les quelques avancées pour les débuts de carrière. Mais on se garde bien de mettre en avant la réforme du lycée. Il est même contraint de proposer qu’elle soit déjà revue avec la réintroduction des maths dans le tronc commun. Tout se passe comme si le candidat tentait de faire oublier le boulet Blanquer...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Cela l’amène même à de magnifiques double salto-arrière... </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Quand le candidat Macron-2022 se fait le défenseur de la liberté pédagogique et de l’innovation, peut-on sérieusement penser qu’il ignore que son ministre de l’éducation (pendant 5 ans) a tenté d’imposer ses petits livres oranges pour le primaire et des manuels scolaires estampillés bonnes pratiques dans le secondaire ? Qu’il a été d’une verticalité et d’une surdité absolue ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Tout cela ne peut qu’engendrer beaucoup de méfiance et de ressentiment…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Macron, le libéral<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les propositions que le candidat a formulées durant cette fin de campagne ne sont pas faites non plus pour rassurer les enseignants. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce qu’il propose pour l’école est clairement un projet libéral au sens plein du terme. Il s’agit en effet pour lui de placer l’individu et la « performance » au centre du système. L’autonomie est pensée d’abord comme celle du chef d’établissement manager dans une vision entrepreneuriale et concurrentielle. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ses récentes déclarations sur son refus d’une revalorisation « homogène » des enseignants et de privilégier les enseignants qui « se démènent » et acceptent de nouvelles tâches réactivent la rengaine sarkozyste du « travailler plus pour gagner plus ». Ce n’est pas ainsi qu’on permettra le rattrapage des salaires enseignants. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ces propositions montrent surtout une méconnaissance totale de l’acte d’enseigner. Celui-ci ne peut se réduire à une performance individuelle alors qu’il dépend de tant de variables et surtout d’une action collective. <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/francois-dubet/merite-aux-enseignants/00102882" style="color: purple;">Comme le disait très bien récemment François Dubet </a>: « <i>La valeur ajoutée, c’est-à-dire le mérite du travail éducatif, est le produit d’un travail collectif. C’est l’équipe ou l’établissement qui a du mérite, et celui-ci n’est pas la somme du mérite de chaque enseignant, de la même manière que c’est le service hospitalier qui crée la qualité du soin et pas le mérite de chacun de ses membres. </i>» Vouloir évaluer le « mérite » de tel ou tel a quelque chose d’absurde et aboutirait à un climat de défiance et de rivalité. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le projet de confier le recrutement aux chefs d’établissement va dans le même sens. Cette mise en concurrence peut faire craindre la fin du principe d’une même école publique pour tous. Tout comme ses déclarations ambigües sur « l’apprentissage dès la cinquième » devenues au fil des pirouettes rhétoriques une découverte des métiers dès le collège peuvent passer pour une remise en cause du collège unique. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Marine Le Pen l’autoritaire<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Cette remise en cause du collège unique figure quant à elle clairement dans le programme de Marine Le Pen. Tout comme elle l’était dans celui de Zemmour ou de Pécresse. La droite n’a jamais vraiment accepté la massification de l’École et encore moins l’idée de sa démocratisation sauf sous le faux nez de « l’élitisme républicain» et de la fiction méritocratique. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Autre point de convergence, la candidate du Rassemblement national fait appel au retour aux fondamentaux tout comme le dit Emmanuel Macron : français, mathématiques, histoire</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">La « restauration » passe par l’imposition d’un uniforme (qui n’a jamais existé) au primaire et au collège et la réaffirmation de l’autorité des enseignants. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ceux ci seraient revalorisés, ce qui peut séduire certains enseignants. Mais à quel prix ? Elle veut « <i>reprendre en main le contenu et les modalités des enseignements </i>» et que ce soit le Parlement qui fixe « <i>de manière concise et limitative ce qui est attendu des élèves à la fin de chaque cycle</i> ». Confier cette tâche à une institution par nature politique n’a jamais été mis en œuvre, ni de près, ni de loin <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/13/le-programme-de-marine-le-pen-pour-l-ecole-s-apparente-a-une-falsification-historique_6121905_3232.html" style="color: purple;">fait remarquer l’historien de l’éducation, Claude Lelièvre</a>. La vision de l’École qu’a Marine Le Pen, c’est celle d’une défiance à l’égard des enseignants avec un « <i>renforcement de l’exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confiés</i> » et un « <i>accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière </i>»</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://youtu.be/tScU_icIvdg" style="color: purple;">Dans sa conférence de presse</a> consacrée au thème de l’éducation, elle a aussi eu un long développement sur le « pédagogisme » et toute forme d’innovation qu’il faut bannir et propose également la suppression des INSPÉ. C’est donc une école caporalisée et au service de son idéologie qu’elle souhaite. Il suffit d’aller voir ce qui se passe en Hongrie pour voir ce programme déjà à l’œuvre. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Castors combatifs<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On l’a déjà dit, le débat sur le vote au second tour dépasse l’éducation... </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On voit fleurir sur les réseaux sociaux des déclarations péremptoires (« sans moi ») et des comparaisons douteuses traçant un signe égal ou même préférant l’une à l’autre. On voit un président candidat qui semble ne tenir aucun compte des enseignants et à l’inverse une candidate qui envoie des signaux (salaires, postes…) qui pourraient séduire. Mais les enseignants savent bien que les enjeux sont autres et touchent à la démocratie même. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: left;"></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTayAHCAIMjj2ET5L4hO9drVdwG40-FGdMdsPejFrL6leJdH4sg26S0pCrobTuN_d59nR8vct4eABlUJiH_TvZZGoQ7P2W4qVG1r3GlxxGT3GWbXQdm814dIqnvJKDea-r2FTxwmC_3uEhccz_LP9vShlzxvs7lIU6Ikr4s90TkzdE0jvwwpw/s1248/castors.png" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="1198" data-original-width="1248" height="192" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTayAHCAIMjj2ET5L4hO9drVdwG40-FGdMdsPejFrL6leJdH4sg26S0pCrobTuN_d59nR8vct4eABlUJiH_TvZZGoQ7P2W4qVG1r3GlxxGT3GWbXQdm814dIqnvJKDea-r2FTxwmC_3uEhccz_LP9vShlzxvs7lIU6Ikr4s90TkzdE0jvwwpw/w200-h192/castors.png" width="200" /></span></a></p></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Castor teigneux…</span></p></td></tr></tbody></table><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les principaux syndicats de l’éducation se sont unis <a href="https://www.snes.edu/article/lutter-contre-lextreme-droite/" style="color: purple;">dans un appel</a> à lutter contre l’extrême droite et sa « <i>vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école </i>». Mais si M. Macron, est élu, parce qu'on aura fait "barrage", ce qui est préférable, il faudra aussi lutter contre la vision libérale et destructrice du service public qu’il propose. Les castors ne sont pas des animaux paisibles...</span></p><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Il ne s’agit pas de voter « pour » l’un ou l’autre mais de voter pour préserver nos libertés. Car le « ni-ni » n’est pas une option, le soir du deuxième tour, il y aura bien un.e élu.e et déléguer aux autres le soin de choisir est une forme d’irresponsabilité. S’opposer en s’abstenant, c’est s’abstenir de s’opposer. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce texte a été publié <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/enseignants-soyons-castors-belliqueux/00103045?fbclid=IwAR11ZdzVua-9Hauheka058KzoBQGJhllA-7AFtIayhOBTYVIAII9YV4znMg" target="_blank">sur le site d'Alternatives Économique</a>s le 20 avril 2022</span></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-89222167344273353822022-04-01T09:16:00.009+02:002022-04-01T09:40:16.771+02:00 Je suis un p̶é̶d̶a̶g̶o̶g̶i̶s̶t̶e̶ troll...<p><span style="font-family: times; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Comme vous le savez peut-être, je quitte l’enseignement à la fin de l’année scolaire : l’heure de la retraite a sonné ! </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Cela aura forcément un impact sur mon activité dans les réseaux sociaux et sur mon militantisme associatif. Je m’exprimerai peut-être moins et de manière différente au fur et à mesure que le rapport au « terrain » s’éloignera. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Mais je ne pouvais pas rester avec un poids sur la conscience : question de déontologie... </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">La période est propice aux révélations : je suis un troll ! </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Et je dirais même plus : je suis un « <i>hater</i> »... J’ai créé des doubles maléfiques...</span></p><p style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: times; font-size: medium;"> <br /></span></o:p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times;">C’est <a href="https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=272215.html" style="color: purple;">la parution d’un film</a>, l’an dernier, (qui n’a pas eu beaucoup de succès) et relatant un fait réel qui m’a confirmé que je n’étais pas le seul dans ce cas. </span><span style="font-family: times;"><span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWNnC2rysg_YD-A8QdHRq_RedfswYtU3ikU79owYHFJqD015hKE3BPFATIRWsV3vzg7T-fv2_ZvsDizowqI2Lzmu2COMkIAKF1_2hXNJdMNuc14PoluQnpM6siVpaaOdY6GET8ksmJkhKVp9iOKGtMXsiJtWi-h5ATxw-yOSuwBDj70mdUos8/s1500/11547067.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1500" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWNnC2rysg_YD-A8QdHRq_RedfswYtU3ikU79owYHFJqD015hKE3BPFATIRWsV3vzg7T-fv2_ZvsDizowqI2Lzmu2COMkIAKF1_2hXNJdMNuc14PoluQnpM6siVpaaOdY6GET8ksmJkhKVp9iOKGtMXsiJtWi-h5ATxw-yOSuwBDj70mdUos8/w200-h200/11547067.jpg" width="200" /></a></span></span><span style="font-family: times;"><span><span>Depuis 2016, j’ai donc créé plusieurs comptes sur Twitter. Ces « </span><i>persona</i><span> » incarnaient des profils d’anti-pédagogistes. Ils étaient chargés de m’attaquer et donc ainsi d’augmenter ma notoriété Car rassurez vous, je ne suis pas schizophrène (juste un peu masochiste, peut-être). L’utilité de ces comptes était bien réelle. Ils ont contribué à booster mon audience sur Twitter. Je leur ai même consacré des billets de blogs pour donner encore plus de corps à cette réalité parallèle. </span></span></span></span></p><span style="font-family: times; font-size: medium;"><br /></span><p></p><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><p></p><p></p></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times; text-align: justify;">La construction de ces doubles antinomiques m’a aussi permis de mieux comprendre la logique de la pensée « anti-pédago » et conservatrice. Ce fut un réel effort pour moi. Mais cela m’a permis d’affiner mon argumentation que l’on retrouve dans </span><a href="https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/fr/ouvrage/919-je-suis-un-pedagogiste-gommer-les-cliches-construire-une-meilleure-ecole.html" style="color: purple; font-family: times; text-align: justify;">mon best-seller « Je suis un pédagogiste »</a><span style="font-family: times; text-align: justify;">. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: times; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Parmi mes doubles maléfiques, celui qui m’a donné le plus de travail c’est Didier... </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Pour en faire un personnage crédible, il fallait aussi lui créer des amis et donner corps à cette hypothèse improbable. En effet, comment un personnage aussi méchant peut-il exister et avoir des amis ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Je vous rassure donc : Didier n’existe pas, une telle haine et une telle obsession ne peuvent être qu’une création de l’esprit ! </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">J’ai du passer beaucoup de temps sur les réseaux sociaux pour constituer des dossiers sur plusieurs camarades, faire des copies d’écran et archiver de vieux tweets... On se rend vite compte que tout ce temps passé sur les réseaux sociaux risque de vous faire perdre la raison et vivre dans une réalité alternative où chacun se répond et se donne l’illusion du nombre et de la puissance. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">C’est pourquoi il est temps de mettre fin à cette supercherie malsaine, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Poisson_d%27avril" style="color: purple;">c’est le jour approprié</a>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Je conclurai donc cette confession par la phrase de mon maître à penser qui m’a servi de guide dans cette aventure sur les réseaux sociaux : « <i>qu’on parle de moi en bien ou en mal, l’important c’est qu’on parle de moi </i>» Léon Zitrone. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Ph. Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">01/04/2022</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); color: black; font-family: times; font-size: medium; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: left; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); font-family: -webkit-standard; letter-spacing: normal; margin-left: auto; margin-right: auto; orphans: auto; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; widows: auto; word-spacing: 0px;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7jCJEl-FjDTxoYCi5LOi8m2ZjwvQTOOXye-QEMCzZFxJriZtSdBQPm1mMcpe8ZOmCgJxT9jal0lFM-_WZB1kJFesY4wfIux0v_mNSzarXv5YwrZaCAH_AfqGlFBQpRZeX1LezFP9bBuLCyS_X8UnEc9SHd1PJ17iUq0jL-n2ZXbviqCPhZVo/s440/Appeaux._Instrument_avec_lequel_on_imite_le_cri_des_oiseaux_pour_les_attirer._Planche_-_Duck_calls,_historical,_in_France,_plate_with_line_illustrations,_etc._-_Public_domain_illustration_from_Larousse_du_XXe%CC%80me_sie%CC%80cle_1932.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: times; font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="288" data-original-width="440" height="261" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7jCJEl-FjDTxoYCi5LOi8m2ZjwvQTOOXye-QEMCzZFxJriZtSdBQPm1mMcpe8ZOmCgJxT9jal0lFM-_WZB1kJFesY4wfIux0v_mNSzarXv5YwrZaCAH_AfqGlFBQpRZeX1LezFP9bBuLCyS_X8UnEc9SHd1PJ17iUq0jL-n2ZXbviqCPhZVo/w400-h261/Appeaux._Instrument_avec_lequel_on_imite_le_cri_des_oiseaux_pour_les_attirer._Planche_-_Duck_calls,_historical,_in_France,_plate_with_line_illustrations,_etc._-_Public_domain_illustration_from_Larousse_du_XXe%CC%80me_sie%CC%80cle_1932.jpg" style="cursor: move;" width="400" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Où se trouve l'appeau à trolls ? </span></td></tr></tbody></table><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><br /></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-49305264403073625592022-01-03T10:40:00.004+01:002022-01-03T10:40:49.044+01:00Les mots de l'éducation 2021<p style="text-align: justify;"> <table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgs3THaWuxg_WkP9IbUtf2yd3rK5iA9GTrWBoBYhKM1XfhQ360UoQVrcbChePIe9HuhACTEdhwAULLOG3xAOJvPFxSpb7jj6hesYvKQ2-tHa7PS3SBO9q7uYjN1OH7W8VeKGYIXpXoC5ZhJci-wxuoXgR41ke6zXYl1074TMJfzY0A_G7oUQrI=s4096" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="4096" data-original-width="4096" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgs3THaWuxg_WkP9IbUtf2yd3rK5iA9GTrWBoBYhKM1XfhQ360UoQVrcbChePIe9HuhACTEdhwAULLOG3xAOJvPFxSpb7jj6hesYvKQ2-tHa7PS3SBO9q7uYjN1OH7W8VeKGYIXpXoC5ZhJci-wxuoXgR41ke6zXYl1074TMJfzY0A_G7oUQrI=w400-h400" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cliquez pour agrandir</td></tr></tbody></table><br />C’est donc la cinquième année que je propose cet exercice de rétrospective. Je demande aux personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) de donner trois mots pour caractériser l’année dans le domaine de l’éducation. J’ai eu près de 800 réponses et on aboutit à une récolte de 2130 mots. Je fais un petit travail de lissage et d’harmonisation en éliminant les différences entre pluriel et singulier (masque ou masques par ex.) ou encore les adjectifs et les noms (fatigant et fatigue par ex.). </p><p style="text-align: justify;">Après cette phase de réponses, les mots ou expressions sont passés <a href="https://www.nuagesdemots.fr" target="_blank">à la moulinette d’une application permettant de fabriquer des « nuages de mots »</a> plus ou moins gros selon leur fréquence.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Evidemment, cet exercice n’a aucune valeur scientifique. Cela dit, certains sondages présentés dans la presse n’en ont guère plus ! Quant à la représentativité, elle n’est que celle des personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux (19 000 personnes<a href="https://twitter.com/phwatrelot" target="_blank"> sur Twitter </a>et autant - ou les mêmes - <a href="https://www.facebook.com/watrelot.philippe" target="_blank">sur Facebook</a>). Ce sont majoritairement des enseignants et en tout cas des personnes qui s’intéressent à l’école et l’éducation puisque je pratique une « veille » sur l’actualité éducative en diffusant des articles de presse ou des billets de blogs sur ce sujet. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Chaque année, on voit surgir le même reproche : ce n’est pas très positif ! Ma réponse est toujours la même. Ne confondez pas le messager et le message. Cet exercice avec ses défauts ne fait que refléter l’état d’esprit du moment d’une bonne partie du monde enseignant. Et j’ai un scoop : celui ci n’est pas bon. </p><p style="text-align: justify;">On pourra me rétorquer que ce n’est pas spécifique aux enseignants. La fatigue voire l’épuisement face à cette pandémie qui n’en finit pas, est un phénomène répandu dans toute la société. </p><p style="text-align: justify;">Mais il y a sans doute un sentiment d’abandon spécifique chez le personnel de l’éducation nationale. </p><p style="text-align: justify;">J’écris ces lignes alors que le Ministre vient de révéler dans la presse, un dimanche soir, les nouvelles dispositions à appliquer dès le lundi matin. Et celles-ci ne semblent faites que pour permettre de fermer le moins possible les classes et les écoles mais sans se préoccuper réellement de la protection des personnels. Le sentiment est très fort chez les enseignants d’être sacrifiés et de servir surtout de « garderie nationale » bien loin des discours grandiloquents sur l’«école ouverte» qui masquent mal l’impéritie ministérielle. </p><p style="text-align: justify;">On retrouve donc dans ce « nuage » (toxique ?) un grand nombre de mots liés à ce ressenti que je viens de décrire : mépris, abandon, maltraitance, et bien d’autres Beaucoup d’entre eux étaient déjà présents dans les collectes des années précédentes, <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2018/01/bloc-notes-de-lannee-2017.html" target="_blank">en 2017</a> ; en 2018, <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/ecole-les-mots-et-les-maux-de-2019.html" target="_blank">en 2019</a>, <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2021/01/les-mots-de-leducation-2020.html" target="_blank">en 2020... </a></p><p style="text-align: justify;">Car derrière la crise sanitaire, ce nuage de mots est aussi le résultat de cinq ans de gestion par le même ministre. Cette gouvernance se caractérise par la verticalité et une certaine arrogance technocratique avec une omniprésence médiatique qui joue l’opinion contre les enseignants. Le « prof bashing », la « manipulation » figurent parmi les griefs énoncés ici. </p><p style="text-align: justify;">Au delà, il y a encore un malaise plus profond qui est celui du déclassement. Celui-ci a évidemment à voir avec la rémunération comme plusieurs mots le rappellent, mais aussi avec la déconsidération et l’infantilisation. Ce n’est pas par hasard si le « mépris » arrive largement en tête. La question des démissions, de la perte de motivation et donc aussi des futurs recrutement est également à prendre en compte. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj8iShxnNB3JRUamDv9aQFaPmYD0y_U5DFiJojroWU7gBgOaW-rCZ4zejL2jha_5Qgb-2jaMbDvcMhwLcPf8czNzjuUugbWTFmNsHCiAhnCJfV0WvGpnrtWj730q37wyqtPnV11r8saAn2hjEJzVI2wqvsmRG9FMq14C2q0UHTJr7CixQMNzzg=s1054" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1054" data-original-width="668" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj8iShxnNB3JRUamDv9aQFaPmYD0y_U5DFiJojroWU7gBgOaW-rCZ4zejL2jha_5Qgb-2jaMbDvcMhwLcPf8czNzjuUugbWTFmNsHCiAhnCJfV0WvGpnrtWj730q37wyqtPnV11r8saAn2hjEJzVI2wqvsmRG9FMq14C2q0UHTJr7CixQMNzzg=w127-h200" width="127" /></a></div><br />Ces mots parlent d’eux mêmes et je ne vais donc pas m’engager ici dans une longue analyse. Pour conclure, je vais reprendre simplement <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" target="_blank">ce que je formule dans mon livre </a>: on ne réforme pas un système avec des personnes qui vont mal... Avant de penser l’École de demain, il faut déjà la panser... <p></p><p style="text-align: justify;">Cela passe par une réelle revalorisation et une gestion qui redonne du pouvoir d’agir et de la confiance (un mot bien galvaudé) aux enseignants. </p><p style="text-align: justify;">Alors que l’élection présidentielle se profile, tous les candidats devraient avoir cet impératif en tête. L’École telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, malgré le sens du service public des enseignants, est porteuse d’inégalités. <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/lecole-et-les-inegalites-une-urgence-sociale/" target="_blank">Il y a une urgence sociale q</a>ui mérite bien mieux que les pauvres débats auxquels on assiste aujourd’hui. </p><p style="text-align: justify;">Il y a un petit « Espoir » caché au milieu de ce nuage, j’ai encore envie de croire à ce mot là... </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhvufBqnSJ673R8mOM2r8wtBmVQ9NK3lAjwGLucQ-aN2evqno1TBJkEY4ZIcv6LDhRfi74ov_sSxzeVkqldT6ku-IXHDou2PsAeX8MFZ-KmpAdjs2Pcnma4c9mlndX1kQa6vPVr81w_YoBmc7wr_Laov5f8nGFyV5TJtYTSYdTjM4vxRTGwZVo=s1304" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1304" data-original-width="854" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhvufBqnSJ673R8mOM2r8wtBmVQ9NK3lAjwGLucQ-aN2evqno1TBJkEY4ZIcv6LDhRfi74ov_sSxzeVkqldT6ku-IXHDou2PsAeX8MFZ-KmpAdjs2Pcnma4c9mlndX1kQa6vPVr81w_YoBmc7wr_Laov5f8nGFyV5TJtYTSYdTjM4vxRTGwZVo=s320" width="210" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Je tiens à la disposition de tous ceux qui le souhaitent la liste complète des mots </span></td></tr></tbody></table><br /><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><div><br /></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-72973923107161890402021-12-13T10:07:00.003+01:002021-12-13T13:52:27.561+01:00 Le/la collègue que j’aimerais avoir<p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: right;"><span style="font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjWEWgGKKw-NxW1ge2Lw3jAmfYAPMZve5c9bPN9DUQQwp58ZH4Y40u2CIPHMKBugMFqPem67Sp-qO6tlFhzCZIn2TqpFR5pL9YocRGcismNv8ZrAAyGLlT7RXbzEvEEEX0loAD1GJsSHlDy2jTq0xs0ZSQqrIosLZrvgjZGG7EAGVaybzW4o90=s1624" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1572" data-original-width="1624" height="194" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjWEWgGKKw-NxW1ge2Lw3jAmfYAPMZve5c9bPN9DUQQwp58ZH4Y40u2CIPHMKBugMFqPem67Sp-qO6tlFhzCZIn2TqpFR5pL9YocRGcismNv8ZrAAyGLlT7RXbzEvEEEX0loAD1GJsSHlDy2jTq0xs0ZSQqrIosLZrvgjZGG7EAGVaybzW4o90=w200-h194" width="200" /></a></span></div><span style="font-size: medium;"><br />Cela fait 16 ans que je suis formateur en temps partagé à l’IUFM d’abord et à l’ESPÉ ensuite et aujourd’hui l’INSPÉ. Et c’est ma dernière année…</span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Je voudrais essayer ici d’expliquer pourquoi j’ai exercé avec passion cette fonction de formateur et ce que j’ai essayé de transmettre. Et donc faire ainsi le portrait de l’enseignant.e de demain. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Le/la collègue que j'apprécie (car ils sont nombreux), que j’aimerais ou aurais aimé avoir et que j’essaye de former, il/elle serait…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Professionnel</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Ça semble une évidence. On ne cesse de répéter qu’ « enseigner est un métier qui s’apprend ». Les futurs enseignants sont dorénavant formés dans des “masters des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation”. Pourtant, cela ne va pas de soi. Sans rentrer dans les débats un peu byzantins des spécialistes sur la différence entre métier et profession, on peut dire simplement qu’être professionnel, ça suppose déjà qu’on soit capable de faire la différence entre sa personne et sa pratique. Il est vrai que cela est plus difficile lorsqu’on exerce comme c’est notre cas, un métier de la relation humaine. Mais trop souvent, les enseignants ont du mal à faire la distinction et cela aboutit à une réelle difficulté à prendre du recul et peut conduire aussi à un mal-être. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Un professionnel c’est quelqu’un qui est capable de comprendre que la situation difficile qu’il vient de vivre avec une classe n’est pas forcément une remise en cause personnelle. Lorsqu’un élève vous répond ou est agressif ce n’est pas forcément à vous en tant que personne que ça s’adresse mais au représentant de l’institution que vous êtes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">La professionnalité c’est aussi être capable de questionner ses gestes professionnels et d’accepter un regard critique sans le prendre comme une attaque. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">En bref, même si la passion a à voir avec notre métier, y mettre un peu moins d’“intime” est utile à tous et y compris aux élèves. Et peut-être même y rajouter une pincée d’humour. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Empathique</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Attention. Empathique ne veut pas forcément dire sympathique ! L’enseignant a un devoir d’empathie à l’égard de ses élèves. En formation, je cite très souvent cette phrase de Gaston Bachelard : “<i>rien de pire que celui qui ne peut pas comprendre qu’on ne peut pas comprendre</i>” et je rajoute qu’un bon enseignant c’est celui qui est capable de se souvenir des moments où il a été en difficulté. Le problème c’est que nous sommes bien souvent d’anciens bons élèves… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">L’empathie est pourtant nécessaire dès l’instant où on se situe comme un spécialiste du “faire apprendre” et pas seulement comme un “transmetteur”. Si l’on veut accompagner les élèves sur la voie des apprentissages, il nous faut tenter de comprendre où ça bloque et proposer des solutions. Même si nous ne sommes pas télépathes !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">“<i>Avant de t’indigner, rappelle toi ce dont tu étais capable à leur âge</i>” cette citation de Fernand Deligny (Graine de crapule, 1949) est une autre de mes phrases fétiches. Elle nous rappelle que nous travaillons avec des enfants ou des adolescents et tous leurs excès, leurs contradictions et leurs potentialités. Cela ne signifie pas qu’il faille tout excuser ou sombrer dans le laxisme. Mais qu’avant de juger de manière définitive, il faut relativiser et faire preuve d’une certaine indulgence et d’une confiance dans leurs potentialités. Tout en leur fournissant un cadre et des repères. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Cohérent</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">“<i>Dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit</i>”, ce pourrait être une des règles d’or de ce métier. La cohérence et la prévisibilité s’expriment d’abord dans la gestion de la classe. Lorsqu’on les interroge comme je l’ai fait, sur leur définition d’un “bon prof”, les élèves mettent souvent en avant le fait d’être “réglo”, c’est à dire de tenir ses engagements, d’être juste et équitable et d’être garant des règles. C’est la construction de ce cadre qui permet d’apprendre en sécurité et de grandir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Mais la cohérence peut aussi s’exprimer autrement. Trop souvent, on note un décalage entre les valeurs exprimées dans les discours qu’on peut tenir et les actes pédagogiques eux mêmes. On peut prôner l’autonomie des élèves ou la réussite de tous et construire des dispositifs contraignants et discriminants ! Il importe donc dans la formation et tout au long de l’exercice de son métier de réfléchir sur ses pratiques et clarifier ses valeurs. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Innovant</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Voilà un mot piégé. On met l’innovation à toutes les sauces et on lui fait dire tout et son contraire. Un collègue innovant ce serait d’abord un collègue qui considère que rien n’est jamais acquis et qui est capable de se remettre en question. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">On assimile souvent l’enseignant innovant à un “rebelle” qui va lutter contre une administration forcément hostile et conservatrice. Or, innover ça peut être tout simplement vraiment appliquer les textes ! La déviance se situe alors plus par rapport à un conformisme ambiant et des normes non écrites qu’à des textes. Innover, nous le savons bien aux Cahiers Pédagogiques, c’est peut-être d’abord utiliser les marges de manœuvre disponibles et évoluer dans les interstices des textes et des procédures. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Innover c’est d’abord “s’autoriser”, car les barrières sont bien souvent celles de nos propres routines et nos représentations. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">“Collectif”</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Notre métier est marqué par l’individualisme et un exercice “libéral” de la profession. Or, pour innover durablement et efficacement, c’est mieux à plusieurs. Un bon enseignant seul contre tous, ça n’existe pas. Ou, en tout cas, pas longtemps…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Mon collègue idéal, c’est donc un professeur qui a appris à travailler avec les autres, qui est capable d’ouvrir la porte de sa classe à d’autres (collègues ou stagiaires), qui sait que pour construire des dispositifs ou des évaluations ou tout simplement faire le point il faut se parler et se mettre autour d’une table. Et qui sait que la “réunionite” n’est pas une fatalité dès l’instant où on a acquis des techniques d’animation. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Jouer collectif c’est aussi considérer les personnels de direction (ou même les inspecteurs) avant tout comme des collègues plutôt que comme des “patrons” et des ennemis potentiels. Et c’est aussi savoir construire des partenariats avec les autres acteurs de la vie de l’élève. Et faire alliance avec les parents plutôt que de les considérer comme des coupables ou des accusateurs dont il faudrait se méfier. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Éducateur</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Encore un mot piégé… Bien sûr, être enseignant c’est une question de savoirs à faire acquérir aux élèves. Mais on sait bien que c’est aussi et d’abord une relation à établir avec des jeunes. Et qu’à travers son action on transmet des valeurs et des modèles. Il ne s’agit donc pas de raisonner de manière binaire en opposant “enseignement” et “éducation” mais de travailler en tension ces deux dimensions indissociables de notre métier. Et d’assumer cette double exigence. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Se définir comme un éducateur, cela suppose donc de ne pas considérer comme secondaire ou méprisable toutes les autres dimensions de la vie d’un établissement scolaire. Mais au contraire d’en assumer sa part en tant que membre de ce qui s’appelle justement la “communauté éducative” </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Dans la formation des professeurs du secondaire, même si celle-ci évolue, on reste encore trop dans une référence (voire une “révérence”) aux savoirs savants et aux disciplines. Dans les dernières enquêtes réalisées sur l’identité professionnelle, les enseignants interrogés déclarent à près de 60% l’être devenus “par amour de la discipline”. C’est donc une composante forte qu’il ne s’agit pas de nier. Mais il ne faut pas non plus tomber dans une sorte d’ethnocentrisme voire même de messianisme disciplinaire : « Hors de ma discipline et de son apport fondamental, point de salut ! »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Un peu de modestie et de coopération s’impose. Mon collègue idéal c’est donc celui qui est capable de prendre du recul par rapport à sa propre discipline d’enseignement tout en maîtrisant la didactique et même son épistémologie. C’est celui qui se demande comment, avec les apports de sa matière, il peut construire des compétences en partie spécifiques et en partie partagées avec d’autres enseignements. On peut être passionné par ce qu’on enseigne mais voir un peu plus loin que le petit bout de sa discipline !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Optimiste</span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Cette passion est aussi un moteur de l’apprentissage. Car la motivation (des élèves et la nôtre aussi) passe par la capacité à créer du plaisir à apprendre et à transmettre la “saveur des savoirs” pour reprendre la belle expression de Jean-Pierre Astolfi. Dans la formation, tout en préparant les futurs enseignants à l’éventualité que ce qu’ils vont proposer ne va pas séduire tous les élèves, il importe de les faire réfléchir à cette dimension du plaisir et donc à la question du sens de ce que l’on enseigne. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Pour un enseignant, ne pas être optimiste est presque une faute professionnelle. Le philosophe Alain déclarait que « <i>l’on ne peut instruire sans supposer toute l’intelligence possible dans un marmot</i> ». Célestin Freinet, quant à lui, finissait sa liste des invariants pédagogiques par celui qui justifie toute notre action “<i>l'optimiste espoir en la vie</i>”. L’optimisme est la croyance, à la fois modeste et ambitieuse, que notre action peut avoir un effet et faire progresser les élèves. C’est un optimisme tempéré car cela ne peut se faire sans l’adhésion des élèves et en luttant contre un très grand nombre de contraintes. Mais comment peut-on faire ce métier si l’on pense que ce que l’on fait ne sert à rien et n’a aucun effet ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Le cynisme tout comme la déploration et le fatalisme sont des formes de protection que développent de nombreux enseignants. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Ma crainte est que les enseignants que j’accueille, que je visite et que je contribue à former y succombent. Ils me disent d’ailleurs souvent que c’est cela qui les frappe le plus dans les salles des profs. “<i>Ceux qui sont revenus de tout sans même y être allés</i>” (Philippe Meirieu) sont souvent ceux qui accumulent les critiques et préalables à toute action de transformation de l’École. Pour cela, il faut bien sûr que le système éducatif soit moins infantilisant. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Mais il faut surtout que les enseignants, mes collègues, s’“autorisent” à explorer les marges de manœuvre, à sortir de l’intime de la classe, à travailler en équipe,… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Et surtout : ne jamais cesser de se poser des questions. Face à ceux qui sont emplis de certitudes si c’était cela la définition du pédagogue ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Ce billet de blog est l’actualisation d’un article paru dans <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/no-514-enseignant-un-metier-qui-bouge/" target="_blank">le numéro 514 des Cahiers Pédagogiques « Enseignant : un métier qui bouge » en juin 2014</a></span></p><p><br /></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-41905972328509407262021-11-14T17:54:00.022+01:002021-11-15T11:28:27.676+01:00 Est-ce que j’ai une gueule d’endoctrineur ? <p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit;"><span style="text-align: justify;"> </span><span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwAkoNlyXhrZCZ2FG6mPZM7spZr17dJ8pAaPuXDQLfxo2Z5H24wAYygk7dkQgI_BU8qWS7L-bwYOe_PjwkYHoGKz5tBvRG6qnz4w26RSu1652O4InkL09RBShu7RQecQtT7it_6A/s1488/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-11-14+a%25CC%2580+17.50.13.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1488" data-original-width="1166" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwAkoNlyXhrZCZ2FG6mPZM7spZr17dJ8pAaPuXDQLfxo2Z5H24wAYygk7dkQgI_BU8qWS7L-bwYOe_PjwkYHoGKz5tBvRG6qnz4w26RSu1652O4InkL09RBShu7RQecQtT7it_6A/w157-h200/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-11-14+a%25CC%2580+17.50.13.png" width="157" /></a></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://www.lefigaro.fr/actualite-france/antiracisme-ideologie-lgbt-decolonialisme-comment-on-endoctrine-nos-enfants-a-l-ecole-20211112" style="color: purple;"></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><span>« <i>École : comment on endoctrine nos enfants</i> » la couverture du Figaro Magazine du 12 novembre 2021 a suscité de vives réactions chez les enseignants. A juste titre, car même si le titre parle de l’institution « École », ce sont bien les actes des enseignants qui sont visés par ce dossier qui s’appuie sur quelques cas isolés (et déformés) pour tirer des généralité</span>s. Même si cette attaque n'est malheureusement pas inédite, elle mérite une réponse forte. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Non, mais… est-ce que j'ai une gueule d'«<i>endoctrineur</i>» ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Une vieille histoire<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Un des rares avantages de l’âge c’est d’avoir un peu de recul et des souvenirs. Ces attaques ne sont pas neuves. L’École les subit depuis longtemps. Le procès en endoctrinement et en idéologie est une constante d’une certaine presse. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Des disciplines scolaires sont particulièrement exposées : l’Histoire-Géographie, les Sciences Économiques et sociales, … Mais les sciences de la vie et de la terre, les Lettres et tout autre enseignement peuvent y être confrontés. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je suis enseignant de sciences économiques et sociales <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2017/01/les-ses-ont-cinquante-ans-et-moi-un-peu.html" style="color: purple;">depuis quarante ans</a>. Je me souviens que lors de ma première année d’enseignement, des députés s’étaient indignés que dans un manuel de SES au chapitre sur le budget de l’État, on trouvait une bande dessinée intitulée « l’escadre » où des bateaux militaires pris dans une sorte de nuage magique se transformaient en leur équivalent civil : un croiseur se transformait en lycée ou en hôpital, les mitraillettes tiraient des tickets de métro… Les professeurs de SES étaient alors accusés par ces députés de porter atteinte au moral de l’armée et d’endoctriner les élèves avec une idéologie pacifiste. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Depuis, les attaques n’ont pas cessé. Les professeurs de SES sont vus comme de dangereux idéologues gauchistes <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2013/04/aimer-lentreprise-nest-pas-une.html" target="_blank">qui ne donnent pas une image positive de l’entreprise</a> ou qui invitent à réfléchir sur les mécanismes de socialisation genrée ou les classes sociales. La dernière attaque en date remonte à 2016-2017 (sous la houlette de Michel Pébereau) et reprochait aux programmes de ne pas suffisamment parler du marché. Ce travail de groupe de pression a payé et a donné lieu à une nouvelle version des programmes. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">En 2012-2013, on se rappelle que la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Panique_morale" style="color: purple;">panique morale</a> qui avait cours portait sur une <a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/31/qu-est-ce-que-l-abcd-de-l-egalite_4358081_823448.html" style="color: purple;">supposée « théorie du genre » et s’était appuyée sur les ABCD de l’égalité</a>. La ministre des droits des femmes Najat Vallaud Belkacem à l’origine de ce dispositif a eu aussi à subir des attaques du même ordre lorsqu’elle est devenue Ministre de l’éducation. On se souvient de la polémique fabriquée de toutes pièces sur l’introduction de l’arabe à l’école ou sur <a href="https://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/09/23/31003-20160923ARTFIG00212-comment-l-islam-est-aborde-dans-les-manuels-scolaires.php" style="color: purple;">la place accordée à l’Islam dans les programmes d’histoire</a>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les professeurs d’histoire-géographie ne sont en effet pas en reste et sont très souvent la cible des attaques contre les enseignants. Ils le sont à plus d’un titre. D’abord en tant que profs d’histoire parce qu’on les accuse régulièrement de ne pas donner une image positive de la France et de ses « héros ». Mais aussi car ils sont souvent en charge de l’Education Morale et Civique (EMC) et donc amenés à aborder des « questions socialement vives ». On se souvient que c’est à l’occasion d’une séance d’EMC que la rumeur qui a entrainé l’assassinat de Samuel Paty a débuté.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On pourrait donc rassembler de nombreuses Unes et de couvertures à travers les années qui montrent que ces procès en idéologies ne sont pas nouveaux. Cette couverture récente du Fig Mag fait écho à bien d’autres et nous rappelle que son ancien rédacteur en chef, <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1986/12/08/m-louis-pauwels-c-est-une-jeunesse-atteinte-d-un-sida-mental_2930700_1819218.html" style="color: purple;">Louis Pauwels dénonçait déjà en 1986</a> « <i>les écoliers de la vulgarité pédagogique</i> […] <i>une jeunesse atteinte d'un SIDA mental.</i>»</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Qui endoctrine qui ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">En évoquant quelques souvenirs, j’ai essayé de montrer que les programmes ont toujours été l’objet de pressions et d’enjeux politiques. A tel point qu’on peut se demander qui endoctrine qui ? Pour reprendre <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2017/10/la-fabrique-des-programmes-de-sciences.html" style="color: purple;">l’exemple des derniers programmes de SES</a>, on ne compte plus le nombre d’heures consacrées au « marché » en Seconde et en Première avec une vision très libérale, en Terminale on enjoint de montrer comment le progrès technique peut résoudre la crise climatique mais la notion de décroissance a quant à elle, bizarrement disparu... Qui endoctrine qui ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On pourrait trouver d’autres exemples dans de nombreux domaines. Arrêtons nous seulement sur les programmes d’EMC. Cet enseignement était au départ lorsqu’il a été créé, fondé sur le débat et les « dilemmes ». Les programmes ont été réécrits en gommant cette dimension et <a href="https://www.liberation.fr/societe/education/lenseignement-moral-et-civique-est-devenu-presque-patriotique-20211019_OK3BZOBEEFEUFKZBKD3UEGTHBQ" style="color: purple;">dans le sens d’une doctrine patriotique</a>. On assiste ainsi à une rigidification des pratiques qui n’est pas sans rappeler ce qui se produit aussi dans le Primaire avec l’insistance, au mépris des conférences de consensus, à imposer une méthode de lecture. </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: xx-small;"></span></div><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: justify;"><br /></div><span><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span>Ces rappels donnent tout son sens à l’article qui est peut-être le plus grave de ce dossier. Il s’agit de l’</span><a href="https://www.lefigaro.fr/vox/societe/souad-ayada-nous-n-avons-aucun-pouvoir-sur-le-contenu-des-manuels-scolaires-20211112" style="color: purple;">interview de Souad Ayada, la présidente du Conseil Supérieur des Programmes</a>.<span></span></span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP1jr2IEFv4YisB7v7C2nEZKmv-EXWC7PJrTr9o87BDsclTH4Jp9JyS3Qj8OAP6NmYOiJHbiuFBIj5t2H8sO3fT_T-TYhs322lUCmEX7JlYJlLAxIrD3Cca1-j5DFB5kAPJw0Qsw/s1094/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-11-14+a%25CC%2580+17.50.31.png" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="914" data-original-width="1094" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP1jr2IEFv4YisB7v7C2nEZKmv-EXWC7PJrTr9o87BDsclTH4Jp9JyS3Qj8OAP6NmYOiJHbiuFBIj5t2H8sO3fT_T-TYhs322lUCmEX7JlYJlLAxIrD3Cca1-j5DFB5kAPJw0Qsw/w200-h167/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-11-14+a%25CC%2580+17.50.31.png" width="200" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Cliquez pour agrandir</span></td></tr></tbody></table></span></span><p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit;"><span><span style="font-size: medium;"><span>Elle y déplore n’avoir aucun pouvoir sur le contenu des manuels et presque souhaiter qu’il y ait un manuel officiel pour chaque niveau. Cela va à l’encontre de l’autonomie des enseignants et de l’idée même de concurrence entre les éditeurs. Ne pas faire confiance au « marché » et au libre choix, voilà qui est paradoxal pour un gouvernement « libéral » ! <br /></span></span></span></span><span style="font-family: inherit;"><span><span style="font-size: medium;"><span>Mais cela nous permet surtout de reposer une nouvelle fois la question : qui endoctrine ? </span></span></span></span></p><span style="font-family: inherit;"><span><p></p></span></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Éduquer et respecter les valeurs de la République.<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Sur les réseaux sociaux, certains commentateurs en soutien à ce dossier du Figaro argumentaient en reprochant à l’école de s’immiscer dans la sphère de l’éducation familiale. Pour ceux ci, l’École ne devrait qu’instruire et en aucune manière se préoccuper de transmettre des principes et valoriser des comportements. Elle ne devrait pas se mêler de ce qui relèverait de la famille ou de la communauté. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Rappelons que le ministère de l’Instruction Publique n’existe plus depuis longtemps. Dès la IIIème République et Jules Ferry, on parle d’Éducation Nationale. Et l’enjeu était bien de transmettre des valeurs qui sont celle de la République pour limiter l’influence du religieux et forger des citoyens. Il l’est toujours et plus que jamais. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Il est là aussi paradoxal à l’heure où on ne cesse d’en appeler aux « valeurs de la République » que de refuser que l’on travaille en classe sur l’égalité des sexes et des genres, ou encore sur l’esclavage qui est la négation ultime de la liberté. La liberté qui suppose l’émancipation c’est-à-dire sortir des « assignations à résidence » et lutter contre les inégalités et les discriminations </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Il est scandaleux que dans la présentation de ce dossier du Figaro Magazine, l'«antiracisme» soit présenté comme une idéologie et sa promotion comme de l'«endoctrinement». La Fraternité c’est le respect d’autrui et reconnaitre l’Autre dans sa singularité et sa diversité. <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2021/06/laicite-panique-morale-et.html" style="color: purple;">L’instrumentalisation de la laïcité</a> promue aujourd’hui par le ministre est bien une doctrine fondée sur l’exclusion et le déni des inégalités. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le « séparatisme » qu’on évoque à tout bout de champ n’est-il pas surtout dans l’existence des ghettos de riches avec des écoles privées (de diversité…) où l’enjeu est de ne surtout pas croiser des personnes différentes et de rester dans l’entre-soi. Je fais l’hypothèse que <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2019/10/le-foulard-qui-rend-fou.html" style="color: purple;">ceux qui s’indignent le plus des « foulards »</a> sont aussi ceux qui risquent le moins d’en croiser là où ils vivent...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je fais aussi l’hypothèse que <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/je-suis-un-pedagogiste/" style="color: purple;">ceux qui ont forgé le mot « pédagogisme » sont les cousins de ceux qui ont parlé en ricanant de « droits-de-l’hommisme »</a>...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Diversion<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Comme tous les enseignants, je me suis senti insulté et sali par ce dossier du Figaro Magazine qui remet en cause notre déontologie et notre sens du service public. On généralise à partir de deux exemples douteux et en donnant la parole à des personnes dont la crédibilité et la déontologie sont discutables. On cherche à donner raison à l’obsession du ministre pour le « wokisme ». </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On donne un coup de projecteur sur du vide, ou presque. Bien sûr, on pourra trouver un.e enseignant.e qui aura eu une parole discutable, un professeur qui aura pu déraper... Quand on ne cherche que ça et qu’on ne soucie pas trop de déontologie journalistique, on trouve toujours quelques cas... Mais convenons qu’un an après l’assassinat de Samuel Paty, ce type de mise en cause est particulièrement mal venu. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Pendant ce temps là, on ne parle pas des vrais problèmes de l’École. Se demander pourquoi le métier d’enseignant est délaissé, s’intéresser à l’escroquerie de la réforme de la formation, voilà des vrais sujets. Se demander pourquoi le Ministre a atteint un niveau de détestation jamais égalé voilà une question qui n’effleurera pas les éditorialistes vivant en vase clos. Tout comme ces premiers de la classe ne s’inquiéteront jamais du triste record de l’École Française en matière de reproduction des inégalités. <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/lecole-et-les-inegalites-une-urgence-sociale/" style="color: purple;">C’est sur ce sujet que je souhaiterais entendre les candidats à la présidentielle !</a></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">En attendant, je vais continuer bien modestement, malgré tout, à enseigner ET éduquer, à donner des outils à mes élèves pour comprendre le monde et la société, à favoriser l'esprit critique et leur permettre de s’éveiller (comment dit-on en anglais ?) et de s’émanciper... </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZLwhBxITkVx0xRNgwL9XyuNdyIcEUQTZGUKPO6hS0NN6cuCLoJeTLz5_A-3bNHnAgIGXTuXG4Cj6t3QvLUPQqQ_N3uJyP3ZKH2IIxbWzBCGQbs_yPkLb8R9my2gRS9QbB01zuSw/s1054/Couverture+de%25CC%2581finitive.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="1054" data-original-width="668" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZLwhBxITkVx0xRNgwL9XyuNdyIcEUQTZGUKPO6hS0NN6cuCLoJeTLz5_A-3bNHnAgIGXTuXG4Cj6t3QvLUPQqQ_N3uJyP3ZKH2IIxbWzBCGQbs_yPkLb8R9my2gRS9QbB01zuSw/w127-h200/Couverture+de%25CC%2581finitive.png" width="127" /></span></a></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /><span><br /></span></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><o:p><span> En librairie : <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/je-suis-un-pedagogiste-gommer-les-cliches-construire-une-meilleure-ecole/" target="_blank">« <i>je suis un </i></a></span></o:p><span><a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/je-suis-un-pedagogiste-gommer-les-cliches-construire-une-meilleure-ecole/" target="_blank"><i>pédagogiste. Gommer les clichés construire une meilleure école</i> » ESF-Sciences Humaines 2021 </a></span></span></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-84396328858922966342021-10-23T12:19:00.003+02:002021-10-24T18:37:25.467+02:00 La réforme de la formation des enseignants : une escroquerie<p style="text-align: justify;">Je republie sur mon blog cette chronique <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/reforme-de-formation-enseignants-une-escroquerie/00100728" target="_blank">parue sur le site d’Alternatives Économiques le 14 octobre 2021</a>. Merci à ce magazine, dont je suis un lecteur assidu depuis ses débuts, d'accueillir mes chroniques. </p><p style="text-align: justify;">PhW</p><p style="text-align: justify;">------</p><p style="text-align: justify;"><i><br /></i></p><p style="text-align: justify;"><i></i></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><i>– Au fait, tu travailles toujours à l’IUFM ?</i></p><p style="text-align: justify;"><i>– Oui en temps partagé depuis quinze ans, mais tu sais ça s’appelle aujourd’hui des Inspé.</i></p><p style="text-align: justify;"><i>– Ah oui ? Il y a encore une nouvelle réforme ?</i></p><p style="text-align: justify;"><i>– En fait, il y en a eu plusieurs mais la dernière est catastrophique. Tu veux que je t’explique ?</i></p><p style="text-align: justify;"><i>– Non, je n’ai pas le temps et puis tu sais ces histoires de formation ça ne m’intéresse pas vraiment…</i></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><i></i></p><p style="text-align: justify;">Cette conversation, je l’ai souvent eue... Les phrases peuvent varier légèrement mais il y a toujours les mêmes invariants. La formation des enseignants n’est pas un sujet qui passionne les enseignants (et encore moins la presse). Ce qui s’y passe semble loin de la réalité des professeurs avec, pour compliquer le tout, un fort ressenti à l’égard de ce moment du parcours professionnel. La multiplicité des réformes et les changements de structure, à mi-chemin entre l’enseignement scolaire et universitaire, rendent peu lisible ce sujet pour le plus grand nombre.</p><p style="text-align: justify;">Cette chronique est rédigée en partie à la première personne car ce sujet me concerne. D’abord, parce que j’en suis l’un des acteurs et, surtout, parce que la manière dont les enseignants de demain sont formés est selon moi un enjeu essentiel. Dire « je » est aussi un moyen de donner de la chair et de rendre compte de ce qui se joue cette année.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: left;">Une succession de réformes</h3><p style="text-align: justify;">Les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) naissent en 1990. En 2010, une réforme menée par Xavier Darcos les vide d’une bonne partie de leur substance en remettant (déjà) en cause la formation des lauréats du concours. Elle les mettait en effet à temps plein devant des élèves durant l’année de stage alors qu’ils devaient se former en parallèle. <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2010/08/le-blues-du-formateur.html" target="_blank">Ma pire année de formateur.</a>..</p><p style="text-align: justify;">En 2013, la loi de refondation de l’école de Vincent Peillon rétablit une formation conséquente en instituant les Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé). Puis en 2017, avec la loi dite de « l’école de la confiance » de Jean-Michel Blanquer, ce sont les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé) qui viennent les remplacer, avec la création du master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef).</p><p style="text-align: justify;">Mais cette rétrospective rapide ne doit pas faire oublier les modifications des concours et des « maquettes », c’est-à-dire les attendus en matière de formations (contenus, volumes horaires). En quinze ans, j’ai dû m’adapter au moins à sept ou huit modifications de la formation…</p><p style="text-align: justify;">Même si beaucoup parlent encore d’IUFM et ont le sentiment que seul le nom a changé, il n’en est rien. Nous avons basculé dans un système beaucoup plus contrôlé et un alignement sur les pratiques universitaires.</p><p style="text-align: justify;">Outre une présence plus forte des enseignants du supérieur, cette « universitarisation » s’est aussi traduite par des exigences plus fortes pour la validation du master. Alors qu’avant, j’avais le sentiment de m’adresser à de futurs collègues, aujourd’hui, ceux-ci sont de plus en plus maintenus dans une position d’étudiants, avec l’infantilisation et la notation permanente qui l’accompagnent.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: left;">Des défauts récurrents</h3><p style="text-align: justify;">Si la formation a changé, il y a toujours les mêmes défauts récurrents que les évolutions successives n’ont pas su régler.</p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJxrXFK2IIgN7QIQMuS8eZ-zpJGKdjNwFxOoiq1NnefKG8579e-SRad1ZRHuukjlNQ364AuprEmJ46FyWY6kA8c8sbxXJUOAFBy5cmLUyz58Hr6z-QPGitPsKpCWVijkbuX1BeUw/s1624/Charb-Profs+sans+formation.jpeg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1572" data-original-width="1624" height="194" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJxrXFK2IIgN7QIQMuS8eZ-zpJGKdjNwFxOoiq1NnefKG8579e-SRad1ZRHuukjlNQ364AuprEmJ46FyWY6kA8c8sbxXJUOAFBy5cmLUyz58Hr6z-QPGitPsKpCWVijkbuX1BeUw/w200-h194/Charb-Profs+sans+formation.jpeg" width="200" /></a></div><br />Le principal problème qui revient régulièrement dans les discussions avec les enseignants, c’est une certaine défiance à l’égard de la formation. Cela tient à cette tension entre la nécessité d’une formation et la manière dont celle-ci conduit à maintenir en situation d’élèves des adultes responsables devant des jeunes le reste de la semaine. Ce sentiment d’une forme d’infantilisation est renforcé par l’idée qu’une partie des formateurs (à plein temps) serait déconnectée du terrain.<p></p><p style="text-align: justify;">Cela se double de l’impression de vivre un « formatage » où on imposerait une « doxa » pédagogique. On peut évidemment débattre de la réalité de ces ressentis, mais il vaut mieux en tenir compte que de s’enfermer dans une sorte de déni défensif, comme cela a été trop souvent le cas des formateurs au cours de ces années. Il y a une vraie réflexion à mener sur cette tension que certains chercheurs qualifient d’«<a href="https://www.cairn.info/revue-cliopsy-2009-2-page-65.htm" target="_blank"> adolescence professionnelle </a>» et qui plombe l’efficacité de la formation.</p><p style="text-align: justify;">Et cette formation vous la voulez comment ? Académique, didactique, pédagogique... ? Voilà l’exemple-type d’un débat biaisé où il vaut mieux raisonner en tension qu’en oppositions binaires. Former des enseignants c’est bien sûr s’appuyer sur des connaissances académiques solides. Mais <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/suffit-il-de-savoir-pour-savoir-enseigner/" target="_blank">suffit-il de savoir pour savoir enseigner ?</a> C’est ce que prétendait le ministre Luc Ferry. Mais on sait bien qu’il faut aussi se préoccuper de didactique, c’est-à-dire des manières de transmettre et évaluer la maîtrise des concepts propres à une discipline. Et il faut aussi se préoccuper de pédagogie, avec des questions que se posent tous les enseignants : comment motiver, faire rentrer dans l’apprentissage, comment gérer une classe, quelles valeurs pour construire sa pratique professionnelle ?</p><p style="text-align: justify;">Il ne s’agit pas d’opposer l’un à l’autre. Mais la formation est toujours très académique et structurée dans le second degré autour des logiques disciplinaires. La pédagogie reléguée souvent dans des formations spécifiques est mal appréhendée alors qu’elle devrait imprégner l’ensemble des cours propres à chaque matière.</p><p style="text-align: justify;">La question du recrutement conduit aussi à une équation impossible : comment concilier concours et master ? Le système actuel prévoit la nécessité de combiner un master (bac +5) avec l’obtention d’un concours. On peut se demander si le maintien de cette double contrainte est toujours pertinent. De fait, le système de formation s’adresse à des candidats novices qui existent de moins en moins. D’abord, et c’est heureux, parce qu’une partie des candidats au concours est déjà titulaire d’un master. Et une part non négligeable a même eu une vie professionnelle avant d’envisager l’enseignement.</p><p style="text-align: justify;">Mais, malgré cela, <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/urgent-recherche-hommes-femmes-aimant-enseigner/00100249" target="_blank">il y a de moins en moins de candidats </a>et tous les concours d’enseignement (CRPE pour le primaire, Capes pour le secondaire) sont loin d’être pourvus. Cela peut s’expliquer par la faiblesse de la rémunération, mais aussi par la charge de travail pour devenir titulaire entre le master et le concours. Au passage, cela montre bien l’inanité qu’il y a à opposer revalorisation salariale et création de postes : à quoi bon créer des postes aux concours s’ils ne sont pas pourvus car les rémunérations sont trop faibles.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: left;">La nouvelle réforme</h3><p style="text-align: justify;">La nouvelle réforme qui se met en place depuis septembre ne résoudra en rien ces problèmes que nous venons d’évoquer. Les belles déclarations d’intentions ne résistent pas à l’examen des faits. Il s’agit essentiellement d’une réforme avec une visée budgétaire : <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/formation-enseignants-une-reforme-a-leconomie/00100255" target="_blank">il faut faire des économies</a> !</p><p style="text-align: justify;">Cette réforme est aussi caractéristique du mode de gouvernance du ministre. Elle s’est faite à marche forcée et sans tenir compte des avis des corps intermédiaires, c’est-à-dire les syndicats et les organisations de responsables d’Inspé. Le confinement et les règles d’enseignement à distance pour le supérieur ont permis de limiter la mobilisation des personnels concernés. Et, comme on l’a vu, le sujet ne mobilise pas non plus le monde enseignant.</p><p style="text-align: justify;"><b>Que retenir de cette réforme ?</b> Résumons-le par un « avant/après ».</p><p style="text-align: justify;"><b>Avant : </b>les lauréats du concours étaient stagiaires et durant cette année, ils étaient payés pour être à mi-temps en classe et l’autre en formation. Le concours avait lieu en fin de master 1. Celui-ci était préparé au sein d’un master Meef durant l’année de master 1. Ce diplôme devait être poursuivi en master 2 pour ceux qui n’avaient pas déjà un master puisque le Capes ou le CRPE exige un niveau master.</p><p style="text-align: justify;"><b>Après :</b> le concours aura désormais lieu en fin de master 2 (bac +5). Le Meef prépare donc le concours en deux ans. Les lauréats du concours ne sont plus à mi-temps en formation mais à temps plein en classe (le ministère économise ainsi l’équivalent de 12 000 postes), car on considère que la formation a eu lieu avant.</p><p style="text-align: justify;">Pour « compenser », durant l’année de master 2, on propose aux étudiants un contrat d’apprentissage qui consiste à assurer six heures de cours (payées 865 euros brut cumulables avec la bourse) tout en préparant le concours. Ce système n’a pas convaincu les candidats – seuls 30 % ont accepté un tel contrat – et les autres étudiants se retrouvent en stage d’observation et de pratique accompagnée (Sopa) durant une bonne partie de l’année.</p><p style="text-align: justify;">Cette année de transition voit cohabiter à l’Inspé des personnes avec des statuts très différents : des stagiaires ayant obtenu le concours en 2021 et toujours sous l’ancien régime de formation, des étudiants-candidats faisant cours à des élèves, d’autres qui n’ont pas d’élèves et doivent faire un stage d’observation, et bien d’autres cas de figure.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: left;">Les escroqueries de la réforme</h3><p style="text-align: justify;">Aussi, selon moi, cette réforme relève de multiples escroqueries.</p><p style="text-align: justify;">La première est de faire passer pour une « réforme » ce qui n’est qu’un moyen de <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/formation-enseignants-une-reforme-a-leconomie/00100255" target="_blank">réaliser de substantielles économies</a>. En effet, on supprime l’alternance cours/formation durant l’année de stage. La suppression, à terme des lauréats-stagiaires de l’ancien dispositif, c’est-à-dire à mi-temps en formation, représente l’équivalent de 12 000 postes économisés. Le ministre Jean-Michel Blanquer est donc en train de rééditer ce qu’avait réalisé Xavier Darcos en 2010.</p><p style="text-align: justify;">La deuxième escroquerie est de proposer des contrats d’apprentissage de six heures de cours (payés 700 euros net) à des étudiants qui préparent le concours en leur faisant croire que ça va leur permettre de réussir ledit concours et en plus de passer un master, faire un « mémoire » et suivre des cours... On comprend mieux en voyant la charge de travail que ce dispositif représente qu’il n’ait pas séduit les étudiants. Ceux-ci, depuis le début de l’année, consacrent tout leur temps à préparer leur cours pour les élèves et n’ont plus de temps pour le concours et le master.</p><p style="text-align: justify;">Pour accueillir et aider ces stagiaires, ces étudiants en apprentissage ainsi que ceux qui seront en observation dans des classes, il faut des professeurs dans les établissements qui les accueillent et assurent un suivi. Là aussi, la rémunération de ces enseignants-tuteurs au regard du travail demandé relève de l’escroquerie.</p><p style="text-align: justify;">Enfin, la dernière manipulation est, pour cette année, de faire coexister dans les mêmes cours des personnes avec une multiplicité de statuts. Mais il ne faut pas croire que l’année prochaine permettra une clarification, puisque de nouveaux cas de figure apparaîtront. Quel sort pour les étudiants qui n’auront pas réussi le concours ou raté le master ? Comment gérer les lauréats déjà titulaires d’un master ? Et ceux qui sont en reconversion professionnelle ? Ces conditions difficiles, voire impossibles, risquent de déconsidérer les étudiants de Meef et d’aboutir à réduire la qualité de la formation et créer de la précarité en « fabriquant » des contractuels qui n’auront pas le concours.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Mon travail de formateur est donc de proposer (sans moyens supplémentaires) des cours en partie communs à des personnes qui n’ont pas les mêmes attentes et les mêmes besoins. Et préparer des étudiants épuisés à la fois à un concours et à l’obtention d’un master avec une charge de travail très lourde (cours, évaluations, rédaction d’un mémoire). Et tout cela alors que le métier manque de candidats !</p><p style="text-align: justify;">Pour les étudiants, c’est de la maltraitance institutionnelle. Pour le formateur que je suis, c’est nous faire mal travailler, même si on fait notre maximum, et en plus nous rendre complices de ce qui ressemble à une vaste escroquerie...</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Philippe Watrelot</p><div><br /></div><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7fgBida3H3ZKPIfBuD3n58LOss92VxTZ5p6kc5L02E45biBagFrWbDnomWJ2PI4E9HNTmLr63nmbG0-YrU-H_HlHzzNg_r-heG2Um_PhY2OX58hxwZEgmIhLnB90o8PPb9Ax22A/s2094/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-10-22+a%25CC%2580+14.27.04.png" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="2094" height="110" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7fgBida3H3ZKPIfBuD3n58LOss92VxTZ5p6kc5L02E45biBagFrWbDnomWJ2PI4E9HNTmLr63nmbG0-YrU-H_HlHzzNg_r-heG2Um_PhY2OX58hxwZEgmIhLnB90o8PPb9Ax22A/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-10-22+a%25CC%2580+14.27.04.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Le dessinateur d'Alternatives Économiques a trop vu <i>Breaking Bad</i>…</span></td></tr></tbody></table><br /><div><br /></div><div>Parution initiale <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/reforme-de-formation-enseignants-une-escroquerie/00100728" target="_blank">sur le site d'Alternatives Économiques</a></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-51883733252362146482021-10-20T20:04:00.010+02:002021-10-23T12:37:07.614+02:00𝐋’É𝐜𝐨𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐁𝐥𝐚𝐧𝐪𝐮𝐞𝐫, 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐳 𝐥𝐚 𝐨𝐮 𝐪𝐮𝐢𝐭𝐭𝐞𝐳 𝐥𝐚 !<p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEFLtjtR6NOahft9ZRovChyi9O8ImEYMhrLrYaevC_8dTayI9oCMnJx9oQWNx-OaP6bVLQBYqA9s9ilVOMLvRkGqIeVd2P-rFwTUeaaBMuHXO7YgXYnfK4aVYFz3HjL2M4cxc9hw/s763/Bl-Cornes.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="519" data-original-width="763" height="218" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEFLtjtR6NOahft9ZRovChyi9O8ImEYMhrLrYaevC_8dTayI9oCMnJx9oQWNx-OaP6bVLQBYqA9s9ilVOMLvRkGqIeVd2P-rFwTUeaaBMuHXO7YgXYnfK4aVYFz3HjL2M4cxc9hw/s320/Bl-Cornes.jpg" width="320" /></a></div><br />« <i>Si vous voulez devenir plombier et que vous avez un problème avec les tuyaux, vous choisissez un autre métier. Il faut en faire un autre. Si vous devenez professeur, vous transmettez les valeurs de la République. Et si vous ne les transmettez pas et si même vous militez contre les valeurs de la République, éventuellement sortez de ce métier, parce que vous vous êtes trompés à un moment donné. </i>» <a href="https://www.liberation.fr/societe/education/valeurs-de-la-republique-lecole-de-blanquer-tu-laimes-ou-tu-la-quittes-20211019_4OYP3RU5WBGQHEBNMNMO3D4G4Y/" target="_blank">C’est ce qu’a déclaré Jean-Michel Blanquer,</a> le 19 octobre durant la journée de formation des référents laïcité qui se tenait au CNAM à Paris. <p></p><p style="text-align: justify;">« <i>Ça n'a peut-être pas été assez clair dans le passé, ça va être désormais très clair dans le présent et dans le futur, au travers de la formation comme de la gestion de la carrière des personnes </i>» a t-il ajouté.</p><p style="text-align: justify;">Depuis cette déclaration menaçante, les réactions sont très vives. En tant qu’enseignant, à mon tour, je voudrais dire pourquoi cette déclaration est non seulement choquante mais révélatrice d’une conception de l'École que je récuse. </p><p style="text-align: justify;"><b><br /></b></p><h3 style="text-align: justify;"><span style="font-weight: normal;">Montrer ses muscles et jeter le doute</span></h3><p style="text-align: justify;">Cette déclaration faite devant des cadres de l’Éducation Nationale et des futurs formateurs est en réalité destinée à d’autres. Encore une fois, Jean-Michel Blanquer joue l’opinion contre les enseignants. Dans un contexte pré-électoral assez malsain, il veut donner à l’opinion publique une image de fermeté en montrant ses muscles. </p><p style="text-align: justify;">Avec cette déclaration, il jette le doute sur l’ensemble des enseignants supposés ne pas respecter les « valeurs de la République ». Il laisse également entendre que rien n’aurait été fait avant lui. C’est non seulement faux mais insultant pour les enseignants qui n’ont pas attendu M. Blanquer pour faire vivre au quotidien la République et ses valeurs, là où ils enseignent. Les faire vivre et pas seulement les inculquer...</p><p style="text-align: justify;">Cette menace est grave parce qu’elle installe, ou plutôt renforce, un climat de contrôle permanent. Chaque enseignant est vu comme un déviant potentiel qu’il faudrait détecter et éventuellement punir ou remettre dans le droit chemin. L’École de la confiance n’a jamais autant été une antiphrase. </p><h3 style="text-align: justify;"><br /></h3><h3 style="text-align: justify;">Fonctionnaire ? </h3><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4j9IGj2I7S1cytxwXDOSdZOpKjIr4L7uc_CoqmL6bWSKiYJ1bXXjHYvbPIzeuNUNK5f825CN5yAOm91nTfXEFKh4Yqdo-ADybgWj6UVx7L4G6Y8RPHtNlU5sTop_RPrSbCG8qLA/s980/par+ici+la+sortie.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="450" data-original-width="980" height="147" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4j9IGj2I7S1cytxwXDOSdZOpKjIr4L7uc_CoqmL6bWSKiYJ1bXXjHYvbPIzeuNUNK5f825CN5yAOm91nTfXEFKh4Yqdo-ADybgWj6UVx7L4G6Y8RPHtNlU5sTop_RPrSbCG8qLA/s320/par+ici+la+sortie.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Par ici la sortie ?</span></td></tr></tbody></table>Certains pourraient me rétorquer qu’il est normal d’encadrer le travail des fonctionnaires et que le ministre ne fait que rappeler des évidences. <p></p><p style="text-align: justify;">Certes, nous sommes des fonctionnaires et il ne nous faut pas oublier ce que cela implique. Nous ne pouvons pas vivre notre métier de manière individualiste et sans rendre des comptes. </p><p style="text-align: justify;">Mais ce que propose le ministre n’a rien à voir avec cela. Il s’agit ni plus ni moins que d’installer une gouvernance autoritaire et de sommer, sans débats ni négociations, les fonctionnaires de l’Éducation Nationale d’appliquer une certaine conception des valeurs et de l’École. Celle du Ministre. "Je pense donc tu suis"... </p><p style="text-align: justify;">« Fonctionnaire » ne veut pas dire qu’on doit abolir le jugement. Les fonctionnaires ne sont pas des pions et ils ont besoin de confiance et de soutien pour agir. Et on peut rappeler aussi que ce statut n’empêche en rien l’expression. Le « devoir de réserve », évoqué à tort et à travers, n’est pas une muselière. Il interdit simplement de se prévaloir de sa fonction d’enseignant pour promouvoir des idées politiques. Je crois avoir lu récemment une tribune qui rentrait dans ce cas de figure... </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;">Un "tuyau" bien mal embouché</h3><p style="text-align: justify;">Ce qui rend méfiant, c’est aussi que cette phrase vient après bien d’autres actes… </p><p style="text-align: justify;">On se rappelle de l’article 1 de la si mal nommée « loi pour une école de la confiance ». Cet article était déjà destiné à instiller le doute sur la déontologie des enseignants. </p><p style="text-align: justify;">Dans un autre domaine, on se rappelle que le Ministre a fait réécrire les programmes d’EMC dans un sens beaucoup plus injonctif et supprimant tout ce qui permettait la référence au débat. Etonnant paradoxe : on transforme les valeurs de la République en catéchisme. </p><p style="text-align: justify;">On peut aussi évoquer les nouvelles épreuves orales des concours d’enseignement où on prévoit une sorte d’entretien d’embauche (de conformité ?) et des études de cas sur l’attitude à avoir face à des situations mettant en question la laïcité. Pourquoi pas ? Mais le texte de définition des épreuves se situe bien plus dans une logique normative que dans la réflexion pédagogique. </p><p style="text-align: justify;">Enfin, on peut se rappeler la sortie du ministre sur les « tenues républicaines » qui montre que l’ordre moral n’est jamais loin derrière le discours obsessionnel du ministre sur « sa » conception de la laïcité. Car il s’agit bien d’une manière très particulière de voir les valeurs de la République et plus précisément la laïcité..</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;">Que met-on dans le tuyau ?</h3><p style="text-align: justify;">On se rappelle aussi que le gouvernement a supprimé l’Observatoire de la laïcité supposé développer une approche trop « laxiste » et non conforme à la conception en vigueur aujourd’hui. De son côté, Jean Michel Blanquer a installé un « conseil des sages » composé de personnalités dont une grande majorité est connue pour une vision très conflictuelle et étroite de la laïcité. </p><p style="text-align: justify;">Les dernières déclarations du ministre où il s‘invente des ennemis imaginaires (c’est toujours plus facile à combattre) tels que l’islamo-gauchisme ou le « wokisme » vont aussi dans cette logique de l’affrontement. </p><p style="text-align: justify;">Ce qu’on met dans le tuyau c’est une conception de la République et de la laïcité où la tolérance et l’altérité sont oubliées au profit d’une méfiance à l’égard d’une religion et d’une communauté. </p><p style="text-align: justify;">Cette conception là, combat les symptômes au lieu de s’attaquer aux causes. Si l’on s’inquiète du « séparatisme » et de l’influence de certains extrémismes, on oublie que c’est le résultat d’un séparatisme géographique et social et de l’abandon des quartiers et de toute une frange de la population. Si on s’inquiète d’un défaut d’adhésion de certains aux « valeurs de la République » c’est peut être aussi parce que la République ne leur accorde pas assez de valeur et d’attention. </p><p style="text-align: justify;">Il faudrait aussi que la promesse républicaine soit tenue alors que l’École Française est une de celles où l’origine sociale joue le plus dans la réussite scolaire et l’accès aux diplômes. S’il faut de la République, il faut surtout de la démocratie et de la justice sociale. </p><p style="text-align: justify;">Plutôt que de créer de petites polémiques utiles à ses ambitions politiques, plutôt que d’incriminer les enseignants, le Ministre et avec lui le gouvernement devraient donner de véritables moyens pour lutter contre les inégalités. Ce serait là le meilleur moyen de faire vivre les "valeurs de la République"... </p><p style="text-align: justify;">Philippe Watrelot</p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-34213794791220832542021-10-01T10:00:00.006+02:002021-10-01T21:23:57.270+02:00 Les records de Blanquer<p></p><div class="separator" style="clear: both; font-style: italic; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6OgbN0QeiJ-Budqlulrgu_kv23sQ1CUvyMFcBHfVUKoob_OUt9HGxdlITppstwp-hZComsS7UUxQ1XrFrYxFXIFp915bb0pI91WGcC95dc4V3qFvgCFmUimFI0637EmvwUy3G4A/s1632/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-10-01+a%25CC%2580+09.46.36.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><img border="0" data-original-height="1360" data-original-width="1632" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6OgbN0QeiJ-Budqlulrgu_kv23sQ1CUvyMFcBHfVUKoob_OUt9HGxdlITppstwp-hZComsS7UUxQ1XrFrYxFXIFp915bb0pI91WGcC95dc4V3qFvgCFmUimFI0637EmvwUy3G4A/w200-h167/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-10-01+a%25CC%2580+09.46.36.png" width="200" /></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-style: italic;"><br /></span></div><span style="font-style: italic;"><div style="text-align: justify;">Je reprends sur mon blog un <a href="https://aoc.media/opinion/2021/09/12/les-records-de-blanquer/" target="_blank">article publié le 13 septembre sur AOC </a>et consacré aux "records de Blanquer". Merci à AOC et son principal animateur Sylvain Bourmeau d'avoir accueilli mon texte. </div><div style="text-align: justify;">Je ne peux que vous inciter à lire et vous abonner à cette revue de qualité ! </div></span><p></p><p style="text-align: justify;">PhW</p><p style="text-align: justify;">----------</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Le 13 septembre, Jean-Michel Blanquer a battu le record de longévité au poste de ministre de Christian Fouchet avec près de 4 ans et 4 mois consécutifs. Alors que nous arrivons au terme du quinquennat, le ministre qui bat aussi des records d’impopularité chez les enseignants se répand dans la presse pour faire son propre bilan. En complément de ces monuments d’auto-satisfaction dans lesquels il faut ranger également le livre qu’il signe « École ouverte » (Gallimard) (<a href="https://aoc.media/opinion/2021/09/19/l-ecole-ouverte-ou-le-monde-parallele-de-jean-michel-blanquer/" target="_blank">on peut lire sur AOC l'analyse qu'en fait Laurence De Cock</a>), on peut aussi se pencher sur une longue note de l’Institut Montaigne intitulée «<a href="https://www.institutmontaigne.org/publications/quinquennat-macron-le-grand-decryptage" target="_blank"> <i>Quinquennat Macron : le grand décryptage </i></a>» où figure un long chapitre consacré à l’éducation. Le style y est aussi, on s’en doute, très positif. On peut le lire comme une sorte d’argumentaire de campagne pour 2022. </p><p style="text-align: justify;">En 2018, je publiais sur AOC, un texte intitulé « <a href="https://aoc.media/opinion/2018/05/16/an-apres-etes-m-blanquer/" target="_blank"><i>un an après, qui êtes vous M. Blanquer ?</i></a> ». Si j’approfondis ce portrait et trace quelques pistes pour reconstruire l’École dans un livre récent («<a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html"><i> je suis un pédagogiste, gommer les clichés, construire une meilleure école</i></a> » ESF-Sciences Humaines 2021), je voudrais surtout dans cet article, revenir sur le bilan du ministre et tenter de répondre à une question : dans quel état M. Blanquer laisse t-il l’École et les enseignants ?</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;"><b>Promesses et intentions</b></h3><p style="text-align: justify;">Pour dresser le bilan, il faut déjà s’appuyer sur ce qui était annoncé en 2017 et ensuite. Dans le programme du candidat Macron, on trouve une seule page consacrée à l’éducation avec une liste hétéroclite de promesses. Cela va de la « <i>priorité à l’école primaire </i>» avec la « <i>limitation à 12 élèves par enseignant pour les classes de CP et CE1 en zone prioritaire</i> » en passant par l’interdiction des téléphones portables en primaire et au collège. On annonce aussi le rétablissement des parcours bi-langues au collège ainsi que du grec et du latin (jamais supprimés...), un accompagnement après la classe et la « <i>modernisation du baccalauréat </i>». On dit vouloir aussi donner plus d’autonomie aux équipes éducatives et mieux évaluer les résultats des établissements et universités. </p><p style="text-align: justify;">La politique éducative (comme bien d’autres aspects) semble avoir été sous-traitée à l’institut Montaigne. Ce think-tank qu’on peut qualifier de néo-libéral avait travaillé en amont sur des propositions pour « moderniser » l’École. Parmi ses contributeurs figurait Jean-Michel Blanquer qui, par ailleurs, avait écrit plusieurs livres qui étaient autant de lettres de motivation pour un éventuel poste de ministre. Quel que soit le président…</p><p style="text-align: justify;">C’est surtout dans « L’école de demain » paru en 2016 qu’il affirme ses intentions réformatrices avec en particulier deux axes majeurs : fonder son pilotage sur les apports de la science (en fait, les neurosciences) et l’évaluation (des élèves, des enseignants, des établissements) ; rendre le système éducatif et les établissements plus « autonomes ». On verra qu’entre les discours, les intentions et la réalité des décisions et du pilotage, il y a de la marge....</p><p style="text-align: justify;">Dans les annonces présidentielles ou ministérielles qui ont marqué le début du quinquennat, il faut aussi rajouter le Service National Universel (SNU) décidé par E. Macron pour séduire une partie de l’électorat nostalgique du service militaire (et qui va coûter très cher). On peut aussi évoquer l’instruction obligatoire à trois ans (et l’obligation de formation jusqu’à 18 ans) qui est une des dispositions de la « Loi pour une École de la confiance » promulguée le 28 juillet 2019. Mesure d’autant plus facile à mettre en œuvre que 98% des élèves allaient déjà l’école à cet âge ! </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;"><b>Cocher les cases... à marche forcée</b></h3><p style="text-align: justify;">Lors de sa dernière conférence de presse de rentrée, le ministre s’est employé à faire son bilan et cocher les cases des promesses tenues. <a href="https://www.institutmontaigne.org/publications/quinquennat-macron-le-grand-decryptage" target="_blank">La note de l’institut Montaigne déjà citée</a> fait de même. L’auteur y vante «<i> la rapide exécution des réformes structurelles</i> » (page 1) avant d’admettre que « <i>néanmoins la capacité de réformes et d’évolution de notre système éducatif a largement été entravée par la crise sanitaire. Ainsi la majeure partie des réformes a été réalisée avant mars 2020, la seconde partie du quinquennat – jusqu’à aujourd’hui – ayant eu pour légitime souci la gestion de la crise sanitaire</i> » (p.3). Nous reviendrons sur ce dernier aspect ensuite mais on peut déjà s’attarder sur la « r<i>apide exécution </i>». </p><p style="text-align: justify;">En d’autres termes, on avance à marche forcée dans un rythme dicté par un agenda qui est celui du quinquennat. Cet impératif est porteur de précipitation et surtout d’absence de concertation. Un changement durable se fait-il en bousculant les acteurs chargés de l’appliquer ? Il faudrait demander à Claude Allègre ce qu’il en pense...</p><p style="text-align: justify;">Alors qu’on évoquait plus haut l’image d’un ministre ayant déjà beaucoup réfléchi à l’évolution du système éducatif avec plusieurs livres à son actif, on est frappé par l’impréparation voire l’improvisation dans la mise en œuvre des mesures. Que ce soit pour la réforme du lycée et du bac ou pour la réforme de la formation des enseignants, une véritable concertation aurait pu permettre de repérer l’infaisabilité ou les effets pervers de tel ou tel dispositif. </p><p style="text-align: justify;">En ce qui concerne le Primaire, la mise en œuvre des classes dédoublées pour les CP-CE1 en REP+ s’est faite sans tirer le bilan du dispositif précédent (Plus de maitres que de classes) qui semblait pourtant donner des résultats prometteurs. </p><p style="text-align: justify;">Mais le temps de l’éducation n’est pas celui du politique... !</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;"><b>Le « quoi qu’il en coûte » s’est arrêté à la porte des écoles</b></h3><p style="text-align: justify;">Lorsqu’on regarde les chiffres du budget consacré à l’enseignement scolaire, on pourrait se dire qu’il a progressé. Le budget de l’Education nationale atteint 55,1 milliards d’euros, soit le plus élevé de l’Etat, avec 1,6 milliard de plus qu’en 2020. Mais ces chiffres bruts sont trompeurs. Un rapide calcul montre que cela correspond à une augmentation de 2,6 % par rapport aux dépenses de 2020. Dans le même temps pourtant, le budget de l’Etat a bien plus augmenté (9,5 %), ce qui réduit donc l’importance de cette hausse et la part du budget de l’Education dans le budget global. L’effort du pays en matière d’éducation est toujours de l’ordre de 6,7% du PIB.</p><p style="text-align: justify;">La France, parmi les pays comparables était un de ceux qui consacrait le moins au Primaire. Il était donc en effet logique de renverser la tendance. Mais cela s’est fait à moyens constants : on a déshabillé Pierre élève de lycée pour habiller Paul, élève de CP. Pire, comme les effectifs d’élève ont augmenté en lycée et dans le supérieur à cause du pic démographique, les conditions de travail se sont dégradées : classes surchargées et réduction de l’offre pour les élèves. </p><p style="text-align: justify;">Si 2 039 postes ont été créés dans les écoles en 2021, dans le même temps, le second degré (collèges et lycées) a perdu 1 800 postes et l’enseignement privé 239. Tout compte fait, le solde des postes est négatif, avec 120 postes en moins. Alors que d’autres ministères (police, justice) voient leurs effectifs vraiment augmenter... Pour faire illusion, le gouvernement use d’un artifice. Dans le secondaire, les suppressions d’emplois seront compensées par des heures supplémentaires. Mais c’est un trompe-l’œil. Les professeurs font déjà des heures sup’ et peuvent difficilement en absorber davantage. En 2019, le ministère avait déjà augmenté le nombre d’heures supplémentaires… mais un tiers seulement avait pu être assuré.</p><p style="text-align: justify;">Cette logique d’économie est vraiment au cœur de la mission de Jean-Michel Blanquer. On peut lire la réforme du lycée et du bac ainsi puisque cela a permis d’augmenter les effectifs des classes en supprimant les séries. De la même manière la réforme de la formation qui se met en place en 2021 va supprimer le mi-temps de formation pour les stagiaires, considéré comme très coûteux. Ceux-ci seront désormais à temps plein après leur réussite au concours. A la place on propose aux candidats de faire six heures de cours dans une sorte de contrat d’apprentissage. Pas sûr que cela contribue à l’attractivité du métier. </p><p style="text-align: justify;">Pas sûr, non plus que les mesures de ce qu’on ose à peine qualifier de « revalorisation » suffisent. Malgré un effort pour les débuts de carrière, le métier enseignant est notoirement moins bien rémunéré que dans les autres pays européens et surtout en comparaison avec les autres salaires auxquels peuvent prétendre les Bac + 5. Comme je le développe dans mon livre, on est loin, bien loin, d’une réelle revalorisation pour l’ensemble des enseignants (dans les mesures récentes c’est à peine la moitié d’entre eux qui est concernée). L’économiste Asma Benhenda estime que pour atteindre le salaire médian des autres bac+5 il faudrait une hausse d’environ 380 euros bruts par mois. </p><p style="text-align: justify;">On le voit le « quoi qu’il en coûte » s’est arrêté à la porte des établissements scolaires. C’est d’autant plus paradoxal que le maintien des écoles ouvertes dont se glorifie aujourd’hui le ministre a permis le maintien du fonctionnement de l’économie en servant de « garderie nationale » sans que les enseignants en soient réellement récompensés. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;"><b>Record de communication, record de surdité</b></h3><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhW2JOpxZ_gk_KxlLg4B7W_qwFyhZI8bH7cchPJbaQHOlYAjLCloK3_7tL3u-jnB09La0EnbC_RzxqzMpUKbBZWbHrjPrCmyURSsIu59IIBvZQbjTDm-1k-wyn-RAxL4IyAS6xDGw/s520/Bl-Oreille.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="260" data-original-width="520" height="100" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhW2JOpxZ_gk_KxlLg4B7W_qwFyhZI8bH7cchPJbaQHOlYAjLCloK3_7tL3u-jnB09La0EnbC_RzxqzMpUKbBZWbHrjPrCmyURSsIu59IIBvZQbjTDm-1k-wyn-RAxL4IyAS6xDGw/w200-h100/Bl-Oreille.jpg" width="200" /></a></div><br />Le ministre a saturé l’espace médiatique. Il parle plus qu’il n’agit. Par exemple, « École ouverte » (titre de son dernier livre) est un slogan et un<i> storytelling </i>destiné à montrer le « courage » de Blanquer face à l’adversité (et implicitement la frilosité des enseignants). <p></p><p style="text-align: justify;">Car une des caractéristiques de cette omniprésence médiatique c’est qu’à chaque fois il semble jouer l’opinion contre les enseignants. Les épisodes de « prof bashing » ont été nombreux durant ces quatre années. Quelquefois, on a été jusqu’à inventer des polémiques voire des mensonges comme ce fut le cas avec les méthodes de lecture. Elle lui sert aussi à dicter l’agenda et détourner l’attention de problèmes plus importants. Dernier exemple en date avec les affiches sur la « laïcité » où le ministre crée une fois de plus une polémique qui lui permet de saturer le débat public.</p><p style="text-align: justify;">Cette communication confine ( !) aussi à l’auto-satisfaction permanente sans qu’elle soit contredite. Car, jusqu’à récemment, M. Blanquer a bénéficié d’une sorte d’<a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/12/l-imposture-blanquer.html" target="_blank">immunité médiatique</a>. Ses affirmations qui relevaient presque de la fabrication d’une vérité alternative étaient peu vérifiées. Il a fallu attendre cette année et les polémiques sur le rôle de l’École dans la réussite aux JO ou les affirmations sur les écrans plats achetés avec l’allocation de rentrée scolaire pour que l’on s’aperçoive que le roi est nu... </p><p style="text-align: justify;">Le temps passé dans les médias est autant de temps en moins pour écouter les enseignants et leurs représentants. Dans <a href="https://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/jean-michel-blanquer-je-recuse-l-idee-d-etre-vertical-mais-j-assume-d-avoir-mene-a-bien-des-reformes-transformatrices.html" target="_blank">une interview récente pour le site EducPros</a> il déclare « <i>Je récuse l’idée d’être vertical mais j’assume d’avoir mené à bien des réformes transformatrices</i>.» et il ajoute « <i>Il est impossible d’obtenir un consensus pour une maison d’un million de personnes</i> » </p><p style="text-align: justify;">S’il est impossible d'obtenir un consensus, ça n'empêche pas d'essayer ou du moins de pratiquer la consultation et la concertation. Ce ne fut pas le cas ! </p><p style="text-align: justify;"><a href="https://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/jean-michel-blanquer-je-recuse-l-idee-d-etre-vertical-mais-j-assume-d-avoir-mene-a-bien-des-reformes-transformatrices.html" target="_blank">Même s’il s’en défend</a>, ce qui caractérise la méthode Blanquer, c’est donc sa verticalité et son absence d’écoute. « <i>Je pense donc tu suis…</i> ». </p><p style="text-align: justify;">Avancer à marche forcée comme nous l’évoquions plus haut a conduit aussi à nier l’expertise des enseignants. <a href="https://www.lejdd.fr/Politique/rentree-scolaire-une-annee-de-consolidation-des-reformes-deja-engagees-4063516" target="_blank">Dans un article du JDD </a>qui reprend une note de l’institut Montaigne (c’est le même auteur), on trouve cette phrase qui résume parfaitement le scientisme dévoyé de Blanquer : « <i>seuls les résultats de la recherche expérimentale doivent inspirer les principes et techniques utilisées au sein des salles de classe </i>». Même s’il ne s’agit pas de rejeter les apports des sciences (et pas des seules « neurosciences ») il ne fallait pas transformer les scientifiques en « sachants » péremptoires chargés de définir les bonnes pratiques. La science ne devrait pas être utilisée pour clouer le bec des praticiens qui ont aussi leur propre expérience et expertise. Les neurosciences ne peuvent être la fin du débat, elles en sont un élément.</p><p style="text-align: justify;">La méthode Blanquer a ainsi conduit à brutaliser les enseignants et à nier leur expertise. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Vertical et qui penche à droite</span></b></h3><p style="text-align: justify;">Cette vision technocratique de la gouvernance est emblématique de la période qui s’achève mais elle existait déjà bien avant. Un des enjeux majeurs pour l’avenir est de faire évoluer le management dans l’Éducation Nationale. Mais s’agit-il de plaquer le modèle de l’entreprise sur l’École ? </p><p style="text-align: justify;">L’épisode récent de la proposition macronienne de donner le pouvoir de choisir leurs enseignants aux directeurs d’école témoigne non seulement d’une méconnaissance de la réalité des établissements et de l’état du recrutement mais surtout d’une posture essentiellement idéologique. Cette proposition néo-libérale était déjà au cœur des préconisations de Blanquer dans son livre de 2016. C’est une vision de l’«autonomie » réduite à la vision d’un chef d’établissement (ce qu’en plus, que ne sont pas les directeurs) manager. </p><p style="text-align: justify;">Mais cette autonomie est très limitée et très encadrée. Le Ministre n’oublie pas qu’il est un technocrate et qu’il a besoin de s’appuyer sur la technostructure pour exister Comme le dit Claude Lelièvre <a href="https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/060921/le-precipite-dun-recrutement-des-professeurs-par-des-directeurs" target="_blank">dans un billet de blog récent </a>« <i>Jean-Michel Blanquer apparaît personnellement certes comme un ''théologien'' ostentatoire du néo-libéralisme, mais surtout comme un ''pratiquant'' quelque peu flottant</i>. » Un libéral-autoritaire en quelque sorte...</p><p style="text-align: justify;">Même s’il ne cesse, surtout depuis quelques mois ( !), de dire que son objectif est de lutter contre les inégalités, on ne peut pas dire que son action en donne la preuve. La réduction des effectifs en CP-CE1 de REP+ est l’arbre « social » qui cache mal la forêt libérale. L’action de l’ancien recteur de Créteil devenu ministre a surtout été d’exfiltrer les « méritants » plutôt que d’envisager une action systémique contre les inégalités créées par l’école. Ce maintien de la croyance en la méritocratie et le déni des inégalités sociales sont bien des marqueurs plutôt de droite. </p><p style="text-align: justify;">L’instrumentalisation de la laïcité en est un autre. Jean-Michel Blanquer se présente comme un « républicain social » mais son positionnement politique le situe clairement dans un camp qui se positionne contre un supposé « séparatisme » et dans une ligne très offensive contre une religion en particulier. La polémique récente sur les affiches a bien montré aussi la confusion sur le sens même de la loi de 1905. </p><p style="text-align: justify;">On m'a reproché de ne pas assez parler <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" target="_blank">dans mon livre</a> de la laïcité. Si c'est celle qui est instrumentalisée par les "sages" (!) de la laïcité ou par M. Blanquer c'est normal que je n'en parle pas. Car je pense qu'on en parle trop !Et qu'elle sert surtout à détourner l'attention des vrais problèmes qui sont ceux de la promesse républicaine qui n'est plus permise par les inégalités sociales et les défaillances de l'École. Pour permettre le "vivre ensemble", et si on s'attaquait vraiment aux inégalités sociales (et spatiales) et aux discriminations ? C'est cela le vrai chantier.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><h3 style="text-align: left;">Veut-il « détruire » l’École ? </h3><p style="text-align: justify;">Il est tentant de parler d’une entreprise délibérée de destruction de l’École dans une perspective néolibérale. D’une certaine manière, il est confortable de voir une intention et une volonté structurée. Il est certain que Jean-Michel Blanquer a écrit plusieurs livres avant (et pendant) son mandat pour exposer sa vision du système éducatif et de son évolution. Il y a donc une forme de stratégie chez ce joueur d’échec et une intention de transformer l’école. Mais s’il y a un projet, la stratégie se perd dans des petits coups tactiques, brouillons et mal préparés. </p><p style="text-align: justify;">Ses arrières pensées politiques de plus en plus mises en avant l’ont conduit à négliger l’exécution de ses propres réformes. L’épisode, qui dure encore, de la crise sanitaire a fait craquer le vernis de l’image de professionnalisme qui était la sienne auprès des médias et de l’opinion. Celle ci est très entamée chez les enseignants. Selon le dernier baromètre, seuls 10% des enseignants continuent à lui faire confiance ! La longévité s’accompagne d’un record d’impopularité </p><p style="text-align: justify;">Au final, a t-il beaucoup transformé le système ? Hormis le lycée et le bac, qui devront être probablement encore aménagés pour pouvoir fonctionner, il y a peu de transformations durables. Dans l’École, comme ailleurs, le changement prend du temps et ne peut se faire qu’en s’appuyant sur les acteurs du système pas en les brutalisant. Seul, on croit avancer vite mais on ne va pas très loin ! </p><p style="text-align: justify;">Il laisse en tout cas le système éducatif dans un état de méfiance et d’épuisement qui risque de marquer pendant longtemps les enseignants. Cet état d’esprit est très inquiétant pour la suite puisque il obère grandement toute possibilité de changement. S’il n’a pas détruit l’école, il a en effet détruit une bonne partie de l’optimisme voire de la combativité. Cette défiance à l’égard de l’idée même de réforme peut conduire au conservatisme. </p><p style="text-align: justify;">Tous les militants d’une école de l’émancipation et qui savent que celle ci doit évoluer pour être moins inégale vont devoir agir ensemble pour reconstruire un projet collectif et ambitieux pour l’École. </p><p style="text-align: justify;">Philippe Watrelot</p><p style="text-align: justify;"><a href="https://aoc.media/opinion/2021/09/12/les-records-de-blanquer/">pour AOC le 13 septembre 2021</a></p><p><br /></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-38548266789053049082021-09-06T11:01:00.005+02:002021-09-06T19:11:24.867+02:00« Construire des alliances éducatives et sortir des méfiances réciproques »<p></p><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiypkA7pMEkXSMhijrMBM_NYnewbDEuA5YwMiRvIDZjEL-FgTVplNBq9rjdv-khLk7znkIp9agWFBYlhGZu0TdbQayytRhTnRwsFqDSCpTCpGDyUrkdPbfNjVu2KvDj2PstfNQ-fQ/s1671/micro.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1208" data-original-width="1671" height="136" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiypkA7pMEkXSMhijrMBM_NYnewbDEuA5YwMiRvIDZjEL-FgTVplNBq9rjdv-khLk7znkIp9agWFBYlhGZu0TdbQayytRhTnRwsFqDSCpTCpGDyUrkdPbfNjVu2KvDj2PstfNQ-fQ/w189-h136/micro.jpg" width="189" /></a></div><br /><i>J'ai répondu récemment à une interview pour la commission "politiques éducatives" du <a href="https://www.cnfpt.fr" target="_blank">CNFPT (centre national de la fonction publique territoriale)</a> . Elle est composée de plus de 3000 membres, tous fonctionnaires territoriaux de l'éducation. Je reprends ici sur mon blog les principaux éléments de cet entretien.</i><div style="text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX21wBmCojcs31T6b03aIqL-llcHzr9VXgyTQaNP1xcwSuXZATRVljPovEZcfpIPG-HcMePC6p8Es_KbQ3rTvh9-sDGcJiQUdJalBUn7A1uORaIA2oLayGPKPXXFSzpvFCLYTHiQ/s112/logo.png" style="clear: right; display: inline; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="90" data-original-width="112" height="161" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjX21wBmCojcs31T6b03aIqL-llcHzr9VXgyTQaNP1xcwSuXZATRVljPovEZcfpIPG-HcMePC6p8Es_KbQ3rTvh9-sDGcJiQUdJalBUn7A1uORaIA2oLayGPKPXXFSzpvFCLYTHiQ/w200-h161/logo.png" width="200" /></a></div></div><p style="text-align: justify;">PhW</p><p style="text-align: justify;">-----</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Avant de commencer pouvez-vous nous préciser une chose : vous êtes pédagogue ou pédagogiste?</b></p><p style="text-align: justify;">Je suis un enseignant ! Ce n’est pas qu’une pirouette mais un moyen de rappeler qu’il est prétentieux de se prétendre « pédagogue ». Ce sont les autres qui peuvent le dire de vous. Et tous les enseignants dès l’instant où ils se posent des questions sur les meilleures manières de faire apprendre le sont plus ou moins. </p><p style="text-align: justify;">C’est également dangereux de se définir « <i>pédagogiste </i>» comme je le fais dans mon livre. Car c’est d’abord un terme péjoratif avec lequel je tente un « retournement du stigmate ». Autrement dit, j’essaie d’en faire un motif de fierté et de le définir positivement en déconstruisant les lieux communs et les caricatures qui y sont attachés. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Pourquoi le mot pédagogue est-il devenu un gros mot ?</b><b>Pourquoi critique- t-on les pédagogues ou innovateurs de l’Education Nationale alors qu’on ne leur donne pas les moyens de leurs ambitions ?</b></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLzRNFRldIuxe4MqjaDa7IQKr2KUkHJol2iu8XmyWPpNWhFXePTwda-McZajBAopc3kkLNGs7L6a86HUEQFYTH92ym51J6gFqJc80LGWjmhdrNVSu_ZuqfvtWezRqf3ubqpGPmDg/s2048/Couverture_pe%25CC%2581dagogiste.jpeg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1291" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLzRNFRldIuxe4MqjaDa7IQKr2KUkHJol2iu8XmyWPpNWhFXePTwda-McZajBAopc3kkLNGs7L6a86HUEQFYTH92ym51J6gFqJc80LGWjmhdrNVSu_ZuqfvtWezRqf3ubqpGPmDg/w126-h200/Couverture_pe%25CC%2581dagogiste.jpeg" width="126" /></a></div><br />J’y reviens longuement <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" target="_blank">dans mon livre</a>. Il y a plusieurs phénomènes qui se combinent et qui expliquent la méfiance à l’égard de la pédagogie et l’utilisation relativement nouvelle de ce terme de « <i>pédagogiste</i> » <p></p><p style="text-align: justify;">Il y a d’abord le produit d’un discours conservateur qui s’est développé dans les années 80 où, à l’époque, on opposait dans la presse et les essais polémiques des supposés « Républicains » aux « Pédagogues ». Cela s’est poursuivi et amplifié avec le développement des réseaux sociaux. La réforme du collège en 2015 a, selon moi, marqué une bascule dans la violence des propos. N’oublions pas non plus le discours des hommes politiques qui a aussi utilisé cet artifice rhétorique de la construction d’un épouvantail en accablant des « pédagogistes prétentieux » (F. Fillon) de tous les maux. Ainsi, le ministre actuel a t-il été présenté au début de son ministère comme l’homme qui voulait « <i>en finir avec le pédagogisme</i> ».</p><p style="text-align: justify;">Mais, et c’est plus grave, la méfiance provient aussi des enseignants eux-mêmes. Le lexique pédaogique est devenu la vulgate de la technostructure et se transforme en injonctions. Cela se greffe aussi sur un malaise enseignant qui combine à la fois un problème de rémunération, un sentiment de déclassement et de dépossession de son travail. Cela ne permet pas d’envisager les évolutions pédagogiques. Le pédagogiste est alors perçu comme un idéologue déconnecté du terrain au discours culpabilisateur (voire « néo-libéral ») et qui, en voulant faire évoluer le système, se situe du « côté du manche ». C’est surtout contre cela que je me bats en montrant que nous sommes avant tout des enseignants de terrain qui voulons améliorer l’École au service de plus de justice sociale. </p><p style="text-align: justify;">Car « se donner les moyens de ses ambitions », ce n’est pas forcément uniquement des moyens matériels et humains, c’est aussi une organisation qui donne plus de pouvoirs à tous les acteurs de l’éducation. Et surtout il faut que l’ambition, c’est-à-dire les finalités de l’École, soit plus clairement définie. Or, l’École d’aujourd’hui oscille entre plusieurs buts ce qui rend peu lisible son action : est-ce l’élitisme et la méritocratie qui continue à nous guider alors qu’on voit les limites et les impasses de ce concept ? Est-ce vraiment la lutte contre les inégalités alors que, malgré l’éducation prioritaire, on continue à dépenser plus (en salaires enseignants) pour les établissements favorisés ? </p><p style="text-align: justify;">Car, pourtant, comme je l’écris, les études des sociologues et les enquêtes internationales (PISA…) montrent bien que la France est un des pays où l’origine sociale est la plus déterminante dans la réussite scolaire. Et l’École n’est pas que le réceptacle d’inégalités qui se joueraient ailleurs, elle contribue à les amplifier et même en créer. L’École doit faire sa part. </p><p style="text-align: justify;">Et puisque vous parlez d’innovation, celle-ci ne peut-être une injonction managériale. Elle doit, tout comme la pédagogie, être au service de valeurs et de finalités. La lutte contre les inégalités doit devenir la priorité de la politique éducative. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Dans votre ouvrage vous pointez le populisme éducatif qui censure de fait les études et recherches qui pourraient permettre à l’école de sortir de l’ornière. Pouvez nous parlez de ces pistes ?</b></p><p style="text-align: justify;">Le populisme éducatif, comme tout populisme, consiste à aller vers un discours sans nuances et fondé sur la nostalgie d’une école d’un bon vieux temps complètement mythifiée. On fabrique aussi de fausses querelles comme la polémique récurrente sur les méthodes de lecture nous le montre. </p><p style="text-align: justify;">Or, les travaux des chercheurs et des praticiens ou même les études internationales nous tracent des pistes qui peuvent être fécondes. La différenciation pédagogique, une évaluation au service des apprentissages, donner plus de sens aux apprentissages par une pédagogie de projet, faire coopérer les élèves mais aussi les enseignants et les faire échanger sur leurs pratiques, tout cela existe déjà mais gagnerait à être mieux mis en avant et valorisé par l’Éducation Nationale. Au lieu de cela, on préfère laisser fonctionner une administration très verticale et l’image d’enseignants rétifs au changement. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Vous interpellez à la fin de votre livre un futur candidat à la présidentielle. Mais au fait, si vous étiez Ministre ça serait quoi vos priorités concrètes?</b></p><p style="text-align: justify;">Je crois l’avoir déjà un peu esquissé. D’abord un constat : on ne fait pas évoluer un système avec des personnes qui vont mal. C’est pourquoi il faut engager une revalorisation immédiate et inconditionnelle des personnels. </p><p style="text-align: justify;">Il faut aussi reconstruire le lien avec l’École. Je propose une convention citoyenne sur l’École comme il y en a eu une sur le climat. Mais je l’espère avec une meilleure prise en compte des préconisations ! je fais le pari que des citoyens convenablement informés des enjeux sauront se départir du populisme et des faux débats pour définir des finalités. Et j’espère que cela se fera pour la lutte contre les inégalités. On peut par exemple évaluer les établissements en fonction de ce critère. </p><p style="text-align: justify;">Il faut aussi redonner du pouvoir d’agir aux équipes enseignantes. Cela passe par du temps de co-élaboration et de formation dans les établissements. Je pourrais développer plus encore. Même si mon livre n’est pas un programme, il comporte de nombreuses propositions et des pistes pédagogiques. Je suis prêt à en discuter avec tous les progressistes qui voudront bien m'inviter ou prêter attention à mes idées.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>L’école est-elle vraiment "<i>l’affaire de tous</i>" alors que parfois elle ressemble à un sanctuaire? Quelles solutions pour ouvrir cette citadelle ?</b></p><p style="text-align: justify;">Quand je propose une convention citoyenne, cela ne veut pas dire que les parents, l’opinion doivent se mêler de tout ce qui concerne l’École. Je pense que les finalités doivent faire l’objet d’un débat de société mais que les moyens de les mettre en œuvre relèvent des équipes éducatives. </p><p style="text-align: justify;">Mais ce qui importe en effet c’est de lever ce que j’appelle les "méfiances réciproques" : les parents vis-à-vis des enseignants et inversement, les collectivités territoriales à l’égard des établissements d’enseignement. Il n’y a pas de solution miracle mais du dialogue, du partenariat au service d’un même objectif. C’est ce que j’appelle, avec d’autres, les "alliances éducatives". </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Vous êtes professeur, les collectivités territoriales assument de plus en plus un rôle éducatif sur les temps péri et extra scolaires. De votre point de vue comment rendre cela réellement complémentaire avec l’Ecole? </b></p><p style="text-align: justify;">Quand j’avais été sollicité pour être président du CNIRÉ, j’avais insisté pour que cette instance consacrée à la réussite éducative intègre encore plus des représentants des différents ministères (Santé, Justice, Agriculture, Ville, Jeunesse et sports, Culture…) et des collectivités territoriales. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. La multiplicité des acteurs est souvent vue comme un handicap alors que ça peut être une richesse. </p><p style="text-align: justify;">On peut concevoir des « tiers-lieux », des rencontres, des moments communs de formation et de découverte des territoires pour les enseignants qui n’y habiteraient pas. Le partage des locaux et l’accès privilégié à certains équipements est déjà une réalité, de fait, notamment dans l’enseignement primaire. Pour que cela ne soit pas vu comme une intrusion, il importe de travailler sur les besoins respectifs des uns et des autres et les synergies possibles. C’est déjà une réalité dans de très nombreux endroits ! </p><p style="text-align: justify;"><b><br /></b></p><p style="text-align: justify;"><b>Votre ouvrage est forcément très axé sur le monde scolaire. Les collectivités territoriales sont aujourd’hui pourtant un partenaire indispensable pour une alliance éducative et un système éducatif territorial singularisé. Ou est-ce une utopie ?</b></p><p style="text-align: justify;">L’éducation est beaucoup trop « scolaro-centrée ». Si l’on veut vraiment lutter contre les inégalités et permettre la réussite éducative, il faut prendre l’enfant, le jeune (et non pas seulement « l’élève ») dans sa globalité. Je travaille dans un établissement qui est impliqué dans un projet de « cité éducative » avec une des villes voisines. Pour moi ce n’est pas une utopie mais une piste très prometteuse. </p><p style="text-align: justify;"><b><br /></b></p><p style="text-align: justify;"><b>Le nouveau modèle souhaité par certain serait une Education Territoriale. Qu’en pensez-vous </b>?</p><p style="text-align: justify;">Je ne suis pas de ceux qui répètent comme un mantra « égalité Républicaine » dès que l’on évoque la territorialisation pour s'en prémunir. Toutefois, je suis très attaché à l’importance du service public et au statut de fonctionnaire qui s’y rattache. Mais le service public ce sont d’abord des valeurs que nous avons en partage que ce soit dans la territoriale ou la fonction publique d’État. </p><p style="text-align: justify;">Dans mon livre, j’essaie de réhabiliter une notion un peu vite oubliée qui est celle de la subsidiarité. Autrement dit : une autorité centrale ne devrait effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur. Il nous faudrait appliquer cette logique au monde de l’Éducation nationale qui est trop vertical et bureaucratique. Plus largement, une véritable « École de la confiance » ( ! ) supposerait qu’on donne plus de marge de manœuvre aux équipes enseignantes et éducatives.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Vous parlez d’alliance avec les parents comme solutions aux défis de la réussite de tous les enfants ? Mais où sont les mairies, département et région dans votre analyse ? Les collectivités territoriales ne seraient elles qu’ un interlocuteur de moyens financiers ou matériels dans votre vision ?</b></p><p style="text-align: justify;">Je crois avoir en grande partie déjà répondu à cette question. Les collectivités territoriales (et en particulier les communes) sont au plus près des besoins des citoyens. Elles ne sont pas seulement des « fournisseurs » d’équipement et de locaux mais sont porteuses de projets et de coordination. </p><p style="text-align: justify;">A l’inverse, si on se contente de livrer des équipements informatiques sans se préoccuper de la formation des personnels et d’une réflexion sur les pratiques et sans coordination on rate sa cible. L’épisode récent du travail à distance et de la saturation des espaces numériques est là pour nous le rappeler</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>A quelques jours de la rentrée, un petit mot pour les territoriaux de l’éducation ?</b></p><p style="text-align: justify;">Puisqu’on évoque la crise sanitaire, ma première pensée va à tous ceux qui, dans l’ombre, font un travail remarquable dans des conditions difficiles et des délais très courts pour garantir la sécurité, l’hygiène, l’alimentation des jeunes et des personnels éducatifs. Les protocoles et autres campagnes de vaccination ne seraient que du vent sans leur travail qui n’est souvent pas reconnu à sa juste valeur ! </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Quel est votre super pouvoir d’acteur de l’éducation !?</b></p><p style="text-align: justify;">Je n’ai pas de super pouvoir ! J’utilise un pouvoir bien ordinaire même si il est souvent négligé : celui de « penser son métier » au sein de collectifs et de vouloir être partie prenante de son évolution en informant, en portant le débat… </p><p style="text-align: justify;">Je suis un citoyen ! </p><div style="text-align: justify;"><br /></div><p><br /></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-35945061762074953192021-08-16T16:01:00.019+02:002021-08-17T14:21:49.686+02:00Autour de "Je suis un pédagogiste"…<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Je suis heureux d’annoncer la sortie de mon livre <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" target="_blank">« <i>Je suis un pédagogiste </i>» aux éditions ESF-Sciences Humaines </a>pour cette rentrée scolaire 2021. Même si celui-ci est <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2015/05/pedago.html" target="_blank">le prolongement du blog</a> que je tiens depuis 2004, je n’avais pas cru bon d’y consacrer un billet jusque là. En revanche, ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux ont été abondamment (trop ?) informés de sa parution ! </p><p style="text-align: justify;">Le livre devrait se suffire à lui même et je vous invite tous évidemment à le lire ! Plutôt que d’en proposer un résumé, dans ce billet de blog, je voudrais surtout raconter un peu la genèse et les réflexions qui m’ont accompagné tout au long de ce processus d’écriture et de réflexion. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Aux origines…</b></p><p style="text-align: justify;">L’idée de cet ouvrage date d’il y a plusieurs années. Il me trotte dans la tête depuis 2015. Je me souviens très bien du moment : le 19 mai 2015. J’étais pour quelques mois encore président du CRAP-Cahiers Pédagogiques. Ce mouvement soutenait (avec nuances) la réforme du Collège. C’est pour développer cette position que je suis invité sur le plateau d’une chaine d’information continue dans un de ces débats binaires (et sans trop de nuances) que la télévision apprécie tant. Avec moi et face à moi, des syndicalistes enseignants et un professeur de sciences de l’éducation. La disposition autour de la table est simple : d’un côté les « Pour », de l’autre côté les « Contre ». Le journaliste commence en me présentant ainsi : « <i>Philippe Watrelot, vous êtes un pédagogiste... </i>»Je réagis immédiatement en lui faisant remarquer que le terme qu’il emploie est plutôt utilisé pour discréditer la position de celui qu’on qualifie ainsi. Une fois le débat terminé, le journaliste revient vers moi pour m’avouer qu’il ne savait pas la signification péjorative de ce terme. Il l’entendait et le lisait constamment et pensait donc qu’il convenait parfaitement. </p><p style="text-align: justify;">A partir de cette année 2015, le mot s’est répandu dans la presse et les médias. Nicolas Sarkozy l’utilise dans ses discours. François Fillon, à plusieurs reprises parlera des « <i>pédagogistes fous </i>». Jean-Michel Blanquer, lorsqu’il devient Ministre de l’Éducation en 2017, l’utilisera lui aussi pour désigner ceux qu’il voit comme des idéologues déconnectés du réel. Les couvertures de journaux reprennent évidemment cette thématique. Le terme a aussi été abondamment utilisé dans les réseaux sociaux. Avec le « pédagogiste » on se trouve donc avec la fabrication d’un épouvantail. Cet artifice rhétorique est bien commode. Il permet de se fabriquer un ennemi facile à combattre et qu’on accuse de tous les maux : le déclin de l’École, l’échec scolaire, la baisse des exigences... </p><p style="text-align: justify;">De multiples obligations et des ennuis de santé m’ont empêché d’avancer dans ce projet. L’année 2020 m’en a enfin donné l’occasion. Je ressentais aussi une certaine urgence car je voulais m’exprimer alors que je suis encore en activité, avant la retraite. </p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaJ6Nf6cWZrDP_AFu2MDFfCzAEnq1UFTubuGkdbe2dhJ5xfMb9pN89X_1gSr4eKV6CH8SwCsuojIwBqAdpz74KKHWm94X4DHa9CXys0Eh47usILVAugRo8nUBhvh6V95PvoTGwiA/s2048/IMG_9495.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1392" data-original-width="2048" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaJ6Nf6cWZrDP_AFu2MDFfCzAEnq1UFTubuGkdbe2dhJ5xfMb9pN89X_1gSr4eKV6CH8SwCsuojIwBqAdpz74KKHWm94X4DHa9CXys0Eh47usILVAugRo8nUBhvh6V95PvoTGwiA/w400-h272/IMG_9495.jpg" width="400" /></a></div><br />Sa rédaction a donc commencé au début de l’année 2020 (eh oui, le premier confinement…). Le premier jet était monstrueux (520 000 signes pour ceux à qui ça parle). La pandémie a peut-être rendu sinon obsolètes du moins décalés certains propos initiaux. Mais c’est surtout la proximité avec les élections de 2022 qui m’a amené à revoir la structure du manuscrit initial. Celui-ci était peut-être trop dans la défensive et la réfutation des clichés et lieux communs. Il a évolué pour devenir plus revendicatif et force de propositions. Et il a maigri, lui…<p></p><p style="text-align: justify;">Je dois remercier <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr" target="_blank">la maison d’édition </a>qui m’a fait confiance et m’a permis de faire évoluer ce projet. Les conseils de Carole et Sophie ont été précieux. Merci à elles ! </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Articuler le «Je/Nous»</b></p><p style="text-align: justify;">J’ai consacré une bonne partie de ma vie à agir et réfléchir sur les questions d’éducation. Je suis d’abord un praticien. J’enseigne les Sciences économiques et sociales depuis 1981. J’ai participé à de nombreux projets et expérimentations au cours de toutes ces années. J’ai aussi produit des manuels, des vidéos, des sites pédagogiques…Je suis devenu aussi formateur d’enseignants à l’IUFM puis à l’ESPÉ et aujourd’hui l’INSPÉ en temps partagé depuis 2006. On reproche, à tort ou à raison, aux formateurs d’être « déconnectés du terrain » pour ma part je maintiens ce cap du temps partagé depuis 15 ans…</p><p style="text-align: justify;">Je suis aussi « engagé », « activiste », « militant » « bénévole », (selon l’expression que vous préfèrerez !) en agissant dans plusieurs mouvements pédagogiques et d’éducation populaire.… J’ai commencé pendant plusieurs années par être animateur puis directeur de centres de vacances. J’étais militant aux Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (CEMÉA) où j’ai été formateur (à l’époque on disait « instructeur ») et responsable d’une association locale. J’ai aussi eu des responsabilités dans une association de profs de SES. Puis je me suis tourné vers le Cercle de recherches et d’action pédagogiques (CRAP ) qui édite la revue les Cahiers Pédagogiques. J’y ai occupé de nombreuses fonctions bénévoles et j’en ai été le président pendant une dizaine d’années. Mes fonctions m’ont aussi amené à participer à plusieurs instances. J’ai en particulier été entre 2016 et 2017 <a href="https://www.education.gouv.fr/innover-pour-une-ecole-plus-juste-et-plus-efficace-synthese-des-travaux-du-cnire-2016-2017-11333" target="_blank">président du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite éducative (Cniré)</a>.</p><p style="text-align: justify;">C’est aussi à ce titre de représentant associatif que j’ai été amené à intervenir dans les médias pour représenter ce courant de pensée et défendre nos positions. Je ne suis plus en responsabilité aujourd’hui mais j’interviens toujours sur les réseaux sociaux et dans les médias. Ma conviction est que le débat sur l’École est un débat citoyen. Il mérite d’être éclairé, argumenté et nuancé. C’est la raison principale de cet ouvrage que d’essayer d’y contribuer. </p><p style="text-align: justify;">Ce livre, dès le titre, est écrit à la première personne. Mais le « Je » s’articule avec le « Nous » ! </p><p style="text-align: justify;">J’y fais référence à des travaux collectifs (en particulier le rapport du Cniré) et, même s’il serait immodeste de présenter ce livre comme un manifeste, j’essaie aussi d’être le représentant d’un courant de pensée. Ma réflexion, comme mon parcours le montre, s’appuie sur du collectif et ne peut se réduire à une pensée et une aventure individuelles.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>« Retournement du stigmate »</b></p><p style="text-align: justify;">Si j’appelle à la nuance, on pourrait me reprocher de ne pas en faire preuve avec ce titre qui en manque et reprend une dénomination polémique. Avant même de lire le livre, mes adversaires se sont vite emparés du dessin de couverture pour faire ce même reproche. Plusieurs de mes amis pourraient aussi me faire le grief de l’utiliser et cautionner ainsi un qualificatif qu’ils réfutent. C’est en effet une provocation ! Il est quelquefois nécessaire d’en user pour se faire entendre. </p><p style="text-align: justify;">C’est surtout l’occasion de re-questionner et déconstruire toutes les critiques et les présupposés associés à cette expression. C’est le fil rouge de la première partie de cet ouvrage où il sert aussi d’analyseur des maux de l’École. On pourra me blâmer de ne pas rentrer dans le détail et de survoler certains points. Mais il s’agit avant tout de faire œuvre de vulgarisation. Ce n’est malheureusement pas par une publication savante (je n’en suis pas un…) qu’on combat les polémistes. </p><p style="text-align: justify;">« <b><i><a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/pour-une-ecole-de-la-reussiteresister-et-proposer/" target="_blank">Résister et proposer</a></i></b> » c’était le slogan que nous avions retenu pour les premières assises de la pédagogique que nous (le CRAP-Cahiers Pédagogiques) avions organisé en 2006. <b>Résister</b> aux discours cyniques et les simplifications, résister aussi contre toutes les instrumentalisations de l’École, notre bien commun. Je ne me résigne pas à laisser le champ libre de l’opinion publique à ce type de discours. </p><p style="text-align: justify;"><b>Proposer</b> parce que le meilleur moyen de combattre les caricatures et la fabrique d’épouvantails faciles c’est justement de dire clairement ce que nous défendons. C’est pour cela qu’il m’a semblé utile de revendiquer avec fierté un terme qui a été au départ forgé pour déconsidérer, voire insulter. C'est justement l'objet de la deuxième partie du livre. </p><p style="text-align: justify;">Un autre des éléments déclencheurs de ce livre a été, en effet, au hasard de mes lectures, d’apprendre l’origine du mot « intellectuel ». Initialement c’est un terme péjoratif créé au moment de l’affaire Dreyfus pour discréditer ses partisans. S’il peut être encore utilisé négativement, il a pris aujourd’hui un tout autre sens. </p><p style="text-align: justify;">En sociologie, on parle de «<a href="http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/retournement-du-stigmate/" target="_blank"> retournement du stigmate </a>» pour désigner ce phénomène. Les exemples sont nombreux dans ce domaine. On peut citer le mouvement noir avec « <i>Black is beautifu</i>l » ou la <i>gay pride</i>. Rappelons que « <i>gay</i> » ou « <i>queer</i> » (désaxé) sont au départ des termes péjoratifs. Très immodestement, mon ambition est d’essayer de faire de même avec ce mot « pédagogiste ». Même si le risque est de devoir assumer cette étiquette…</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Suis-je masochiste ? </b></p><p style="text-align: justify;">Car le risque est en effet de « remettre une pièce dans la machine » de la polémique, de l’attaque violente et gratuite, voire de la calomnie sur les réseaux sociaux. <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/mes-trolls-et-moi.html" target="_blank">Je le subis</a>, comme d’autres, depuis plusieurs années.</p><p style="text-align: justify;">Dans l’hypothèse (on peut rêver…) où ce livre rencontre un certain écho dans la presse au delà du petit monde de la pédagogie, c’est risquer d’être enfermé dans le rôle du « pédago de service ». Mais comme c’est déjà un peu le cas et que par ailleurs je constate que les idées que je défends sont partagées, cela vaut la peine. Je suis prêt, en tout cas à répondre de manière argumentée aux critiques. Figurez vous, j’aime le débat et je me répète, je pense que les questions autour de l’École doivent faire l'objet de vrais débats citoyens. </p><p style="text-align: justify;">Mais s’il le faut, j’endosse aussi les attaques. Elles peuvent être le signe que les idées font mouche et interpellent. Et elles me renforcent dans mon engagement. Je ne sais pas si je suis masochiste mais je suis « teigneux » ! </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHJSjBzZ6o7XmcPYcHl21_oJjK8KpfxHrALBlfIkEZ1kahNq4tBjq4xsr_-yOAC_COMmCHzuQGAXStff_eIiSFt3B78NwykjH5kEEzZI3RF2H06O-dzY-GeBbT9mJPT3CM5DCtTg/s2032/XXXsommaire+livreXXX.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1066" data-original-width="2032" height="336" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHJSjBzZ6o7XmcPYcHl21_oJjK8KpfxHrALBlfIkEZ1kahNq4tBjq4xsr_-yOAC_COMmCHzuQGAXStff_eIiSFt3B78NwykjH5kEEzZI3RF2H06O-dzY-GeBbT9mJPT3CM5DCtTg/w640-h336/XXXsommaire+livreXXX.png" width="640" /></a></div><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Philippe Watrelot</p><p style="text-align: justify;">16 aout 2021 </p><div><br /></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-24971883059778307562021-08-12T11:22:00.027+02:002021-12-17T17:41:44.973+01:00La nouvelle bibliothèque idéale du prof débutant (août 2021) <p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2048" height="241" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj87Mk9XNe7uwJg5xqouLIOG78lvue-IdE4Cffl-PnVcbEVgugTgoLo1DSZ1rViTCW19dr9-RzfJJ2lkIImbDpkKRo5ETC6mSht-7CqTrUwWLOS5tlAIkD17cQ0-ylphLHwCjvsyA/w320-h241/bibliothe%25CC%2580que.JPG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="320" /></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Oui, c'est chez moi !</span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: right;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj87Mk9XNe7uwJg5xqouLIOG78lvue-IdE4Cffl-PnVcbEVgugTgoLo1DSZ1rViTCW19dr9-RzfJJ2lkIImbDpkKRo5ETC6mSht-7CqTrUwWLOS5tlAIkD17cQ0-ylphLHwCjvsyA/s2048/bibliothe%25CC%2580que.JPG" style="clear: right; margin-bottom: 1em;"><span style="font-family: inherit; font-size: xx-small;"></span></a></div><span style="font-size: xx-small;"><style class="WebKit-mso-list-quirks-style">
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Parce que de nouvelles références sont apparues et que mes choix ont évolué, je vous présente cette nouvelle édition avec des nouveautés mais aussi le maintien de certains titres. On y retrouvera la structure en quatre parties : </span></div><p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: left; text-indent: -18pt;"></p><p style="text-align: left;"></p><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: medium;"><b style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;">Pour débuter</b><span style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;"> est centré sur des livres spécifiquement dédiés aux enseignants débutants.</span></span></li></ul><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: medium;"><b style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;">Le tour de la question</b><span style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;"> se concentre sur quelques thèmes essentiels pour les enseignants débutants : l’autorité et la gestion de classe, apprendre, mémoriser, évaluer…</span></span></li></ul><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: medium;"><b style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;">Pour aller plus loin</b><span style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;"> propose des lectures un peu plus complexes tout en étant accessibles. Elles constituent aussi des références pour les mémoires et autres écrits professionnels. </span></span></li></ul><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: medium;"><b style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;">Chemins de traverse et lectures inspirantes </b><span style="font-family: inherit; text-indent: -18pt;">sont des propositions de lectures un peu décalées avec en particulier des récits d’enseignants qui peuvent être des sources d’inspiration. </span></span></li></ul><p></p><span style="font-size: medium;"><!--[if !supportLists]--></span><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: left; text-indent: -18pt;"><span style="font-size: medium;"><!--[if !supportLists]--></span></p><p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: left; text-indent: -18pt;"><span style="font-size: medium;"><!--[if !supportLists]--></span></p><p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: left; text-indent: -18pt;"><span style="font-size: medium;"><!--[if !supportLists]--></span></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Comme il y a cinq ans cette liste s’appuie sur une démarche collaborative. Plusieurs titres proviennent de conseils qui m’ont été donnés <a href="https://www.facebook.com/watrelot.philippe/posts/10225898920360173" target="_blank">sur les réseaux sociaux</a>. Bien sur, cette bibliographie est partielle et partiale. On pourra même m’accuser de « copinage » et de bien pire ! <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Mais dans un esprit de partage et de mutualisation, ce que j’espère avant tout c’est qu’elle sera utile à ceux qui la liront. Débutants, ou non… </span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: left;"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Pour débuter </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNlyYmzSJQKSDl6j5HYOtZux9DvKez31BzGDRxIB_tVCJZxdZCKA3NeInAyMRLnAwsxJ0CsV3TS8P7KbgCnmzpxyUMINIla0OuDD6RF0K27aZrf-R9vfsC6xEU8Hy8-nhJYQ-3Bg/s581/MANUEL_DE_SURVIE_A_L%2527USAGE_DE_L%2527ENSEIGNANT_3D.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="581" data-original-width="430" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNlyYmzSJQKSDl6j5HYOtZux9DvKez31BzGDRxIB_tVCJZxdZCKA3NeInAyMRLnAwsxJ0CsV3TS8P7KbgCnmzpxyUMINIla0OuDD6RF0K27aZrf-R9vfsC6xEU8Hy8-nhJYQ-3Bg/w148-h200/MANUEL_DE_SURVIE_A_L%2527USAGE_DE_L%2527ENSEIGNANT_3D.jpg" width="148" /></a></b></span></p></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: inherit;"><b>François Muller </b><b><i><a href="http://francois.muller.free.fr/manuel/">Manuel de survie à l’usage de l’enseignant (même débutant),</a> </i></b></span><b><span style="font-family: inherit;">L’étudiant, 2019</span></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le livre est réédité et actualisé depuis de nombreuses années. François Muller nous propose une belle boite à outils destinée comme le titre l’indique à tous les enseignants (et pas seulement les débutants). On y trouve donc des situations-problèmes et des auto-tests ainsi que des pistes de travail. Mais c’est aussi un ouvrage de vulgarisation de la recherche en science de l’éducation avec de très nombreuses références. Indispensable !</span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEho0m_TZDyJqk0nMELWtV-1vjtkKl00IdBDqTTgOh74n4xXWBJtuRvs3RbuSrZ1oMmJzDlA3ogspe80FD6svHq7U18c0Tr-FJAQ0Fa6i4DrJsqq8nur193X9wkjEf3-y-YqDn9WJg/s200/analyses+de+situation+pour+bien+de%25CC%2581buter.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="200" data-original-width="125" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEho0m_TZDyJqk0nMELWtV-1vjtkKl00IdBDqTTgOh74n4xXWBJtuRvs3RbuSrZ1oMmJzDlA3ogspe80FD6svHq7U18c0Tr-FJAQ0Fa6i4DrJsqq8nur193X9wkjEf3-y-YqDn9WJg/s0/analyses+de+situation+pour+bien+de%25CC%2581buter.jpg" width="125" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Clerc Françoise, Priou Nicole, Genès Sophie </b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/Analyse-de-situations-pour-bien-debuter-dans-l-enseignement"><b><i>Analyses de situation pour bien débuter dans l’enseignement</i></b></a><b><i> </i>Hachette 2011<br /><o:p></o:p></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les trois auteures donnent elles aussi de nombreux conseils mais pour construire le livre, elles s’appuient surtout sur de nombreux témoignages de jeunes enseignants. Cela donne un aspect très vivant et concret à cet ouvrage. </span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><br /><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b></span></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: inherit;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi473lHGfu4MQoZc1MGfIpewB6PmxBZqJoU0Bx_HEfCs7cAPYKom32ov8fMWo8Eu4gZwxal-oA7ITeTL5GPVQumhx-RF7jCpWiEteTkpoFDfO0CnSl_H1I5nhxQNAzS0pfNpAUjjA/s499/41NcuKIHkgL._SX331_BO1%252C204%252C203%252C200_.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="499" data-original-width="333" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi473lHGfu4MQoZc1MGfIpewB6PmxBZqJoU0Bx_HEfCs7cAPYKom32ov8fMWo8Eu4gZwxal-oA7ITeTL5GPVQumhx-RF7jCpWiEteTkpoFDfO0CnSl_H1I5nhxQNAzS0pfNpAUjjA/w134-h200/41NcuKIHkgL._SX331_BO1%252C204%252C203%252C200_.jpg" width="134" /></a></div><br />Dominique Bucheton <i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/350-les-gestes-professionnels-dans-la-classe-9782710140009.html">Les gestes professionnels dans la classe: Éthique et pratiques pour les temps qui viennent</a></i> ESF-Sciences Humaines 2019<br /></span></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce livre est devenu très vite un incontournable dans l’apprentissage du métier de professeur. L’auteure, à partir de l’observation, détaille les différentes « postures » enseignantes pour la mise en activité des élèves. C’est aussi une grille de lecture très utile pour les formateurs et tuteurs. </span></div><p></p><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhro6AEBwDUYylVzWTSI8zApC6sNa-UImCUdToyRZC0aOIPV-ob9P2c7KM5Qdf94460dfP7MihFY8juBmc2MIkj69QtBnuR6NTLpg117I4ioAXEGXXp7C648_8ja4HB62z6PlQcKg/s1988/Bien+de%25CC%2581buter.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="994" data-original-width="1988" height="160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhro6AEBwDUYylVzWTSI8zApC6sNa-UImCUdToyRZC0aOIPV-ob9P2c7KM5Qdf94460dfP7MihFY8juBmc2MIkj69QtBnuR6NTLpg117I4ioAXEGXXp7C648_8ja4HB62z6PlQcKg/w320-h160/Bien+de%25CC%2581buter.png" width="320" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Rachel Harent</b> <i><a href="https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/fr/ouvrage/854-bien-debuter-en-maternelle.html">Bien débuter en maternelle</a></i> CANOPÉ/ Cahiers Pédagogiques 2020<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Ben Aïda</b> <i><a href="https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/ouvrage/845-bien-debuter-en-elementaire.html">Bien débuter en élémentaire</a></i> - CANOPÉ/ Cahiers Pédagogiques 2019<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Corinne Chaminade et Cécile Teillet</b> <i><a href="https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/ouvrage/848-bien-debuter-en-college.html">Bien débuter en collège</a> </i>CANOPÉ/ Cahiers Pédagogiques 2019<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Anne Pédron</b> <i><a href="https://librairie.cahiers-pedagogiques.com/ouvrage/829-bien-debuter-en-lycee.html">Bien débuter en lycée</a> </i> CANOPÉ/ Cahiers Pédagogiques 2019<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Sabine Coste et Gilbert Crépin</b> <i><a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/bien-debuter-en-lycee-professionnel/">Bien débuter en lycée professionnel</a> </i>CANOPÉ/ Cahiers Pédagogiques 2019<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Cette série de livres coédités par Canopé et les Cahiers Pédagogiques s’adresse principalement aux enseignants novices. On y retrouve de nombreux conseils pratiques et des retours d’expériences utiles pour les premières prises de postes. </span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: inherit;"> </span></b><b><span style="font-family: inherit;"> </span></b></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8SX0G50ewtKTbf1kIEBLGh9HJhP1Zk3KaTQ90bUptOy-KjWxp4RciZhfpsKMPZhg7QohnmI2X2bAoeeAyr9dFGFa3LiWiQ-JUjjJyEo7CRAOm-yLvdUfyex96m5bTsLKIfjFy2A/s600/prendre-un-bon-depart-dans-ses-classes.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8SX0G50ewtKTbf1kIEBLGh9HJhP1Zk3KaTQ90bUptOy-KjWxp4RciZhfpsKMPZhg7QohnmI2X2bAoeeAyr9dFGFa3LiWiQ-JUjjJyEo7CRAOm-yLvdUfyex96m5bTsLKIfjFy2A/w133-h200/prendre-un-bon-depart-dans-ses-classes.jpg" width="133" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Audrey Murillo <i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/388-prendre-un-bon-depart-dans-ses-classes.html">Prendre un bon départ dans ses classes, Les pratiques des premiers jours en questions</a> </i> ESF-Sciences Humaines 2021<br /></span></b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">C’est un ouvrage centré sur les premiers jours/semaines et qui remet en question un certain nombre d’idées reçues (ne jamais sourire avant Noël, faire un règlement de classe…). Croisant les résultats de la recherche avec les témoignages d’enseignants et d’élèves, elle aborde de manière claire et synthétique des questions très concrètes que tous les enseignants se posent et laisse le lecteur faire ses propres choix. </span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><p><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMeAyCDoTihRHm9-fJIm7FjcVRGg-HRImCLoKYZKkU2GUa2q5yObMqQXSJmHKLSldyGsfoAqwrijpn3MIY0f3UXdsT1aR1UyabwIgMMlyEDNDfDm_b5B1cIX0YF8UYupYYtoluPQ/s600/reussir-sa-premiere-classe.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMeAyCDoTihRHm9-fJIm7FjcVRGg-HRImCLoKYZKkU2GUa2q5yObMqQXSJmHKLSldyGsfoAqwrijpn3MIY0f3UXdsT1aR1UyabwIgMMlyEDNDfDm_b5B1cIX0YF8UYupYYtoluPQ/w133-h200/reussir-sa-premiere-classe.jpg" width="133" /></a></span></b><b></b></span></p><div style="text-align: left;"><b><span style="font-size: medium;"><br /></span></b></div><div style="font-weight: bold; text-align: justify;"><b><div style="display: inline;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ostiane Amigues Mathon <i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/239-reussir-sa-premiere-classe.html">Réussir sa première classe.</a></i> ESF-Sciences Humaines 2017</span></b></div></b></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><div style="display: inline;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le livre proposé par Ostiane est plus spécialement destiné aux enseignants du primaire. Écrit dans un style très agréable, il se veut très pratique et concret. J’aime beaucoup l’optimisme et l’esprit positif qui se dégage de ce livre à l’image de son auteure. </span></div></div></span><p></p></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRwMCr1VRanx1ulH4PSUhteprbV8kLQ1j031n7PRCMyLCWsDiT_mwolP2hJ-78uSB9hpPZbknnJAdoj3sFJa3LHqMwqi_5lCLkeRmALK3L_5WWGyccD5ELc_nnmAzl-9J9zzEcLA/s566/52+me%25CC%2581thodes.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="566" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRwMCr1VRanx1ulH4PSUhteprbV8kLQ1j031n7PRCMyLCWsDiT_mwolP2hJ-78uSB9hpPZbknnJAdoj3sFJa3LHqMwqi_5lCLkeRmALK3L_5WWGyccD5ELc_nnmAzl-9J9zzEcLA/w141-h200/52+me%25CC%2581thodes.jpg" width="141" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Rémy Danquin (dir.) <a href="https://www.reseau-canope.fr/notice/52-methodes.html">52 méthodes pratiques pour enseigner</a>, Canopé 2015<br /></span></b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Un ouvrage très exhaustif. Il fait donc un peu « catalogue » mais il propose ainsi de nombreuses pistes pour varier son enseignement grâce notamment à de très nombreuses fiches pratiques. </span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEin9H1PtjTQTnkgTf-UyurmFY9JK2kdtAldAGQ9FEuoxy9ic_Io7CTuk-BbUF_vqcJ0SMqDvu9PCOgAX-tIYcB4FF3fLI9Fam41mdiuyVdQofzJ4auveOA-ZLDp3_-aP1uGHl2JRw/s600/Osez-les-pedagogies-coop.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEin9H1PtjTQTnkgTf-UyurmFY9JK2kdtAldAGQ9FEuoxy9ic_Io7CTuk-BbUF_vqcJ0SMqDvu9PCOgAX-tIYcB4FF3fLI9Fam41mdiuyVdQofzJ4auveOA-ZLDp3_-aP1uGHl2JRw/w133-h200/Osez-les-pedagogies-coop.jpg" width="133" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Guillaume Caron, Laurent Fillion, Céline Scy, Yasmine Vasseur <i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/314-osez-pedagogies-cooperatives-college-lycee.html">Osez les pédagogies coopératives au collège et au lycée</a></i> ESF-Sciences Humaines 2<sup>ème</sup> édition 2021<br /></span></b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">J’ai hésité à placer ce livre dans cette catégorie : est-il vraiment destiné aux débutants ? <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les auteurs nous livrent une démarche globale qu’eux-mêmes mettent en œuvre depuis plusieurs années. Mais ils nous proposent aussi des outils concrets qui peuvent être utilisés dès les premières années d’enseignement</span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvKxo1cSnzR79gHERtIJbbWWD4c_Ii7LNLyW7JhxmyHwFwkFWYrjwBfjWr8b2yK0M-6zkTwFgAmtTlWHmjuu3JgHNzSo-OQUwrar9C1DKpWCrKbh5NHCQ6oUPP2PSfbuzPJQQlUw/s340/Entrer+en+pe%25CC%2581dagogie+Freinet.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="340" data-original-width="206" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvKxo1cSnzR79gHERtIJbbWWD4c_Ii7LNLyW7JhxmyHwFwkFWYrjwBfjWr8b2yK0M-6zkTwFgAmtTlWHmjuu3JgHNzSo-OQUwrar9C1DKpWCrKbh5NHCQ6oUPP2PSfbuzPJQQlUw/w121-h200/Entrer+en+pe%25CC%2581dagogie+Freinet.jpg" width="121" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Catherine Chabrun </b><a href="http://www.editionslibertalia.com/catalogue/nautre-ecole/nautre-ecole-4"><b><i>Entrer en pédagogie Freinet</i></b></a><b> Ed. Libertalia 2016<br /><o:p></o:p></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On peut faire la même réflexion que pour le livre précédent : est-ce pour les débutants ? Mais on se dit que les conseils que l’auteure donne sont valables pour tous et qu’on peut y trouver des idées même quand on débute</span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpaK5cuq88O1L0GROfDO1FpeC-6v_VkR4boY6yNiJ5coWjigdQIS97k2JsqEvW_fDzws2cKIEoA3AVhnKKDKKbVKXQzBeUafaZREw6AWqBTUNdONKZfTruZfDTAVuOYu-ogKFiyA/s331/di+Martino+Sanchez.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="331" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpaK5cuq88O1L0GROfDO1FpeC-6v_VkR4boY6yNiJ5coWjigdQIS97k2JsqEvW_fDzws2cKIEoA3AVhnKKDKKbVKXQzBeUafaZREw6AWqBTUNdONKZfTruZfDTAVuOYu-ogKFiyA/w133-h200/di+Martino+Sanchez.jpg" width="133" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Annie Di Martino, Anne-Marie Sanchez </b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/Socle-commun-et-competences-Pratiques-pour-le-college"><b><i>Socle commun et compétences – Pratiques pour le collège</i></b></a><b> ESF, 2011<o:p></o:p></b></span></p><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les deux auteures proposent de nombreux outils pour organiser des situations d’apprentissage, évaluer et valoriser les acquis des élèves dans le cadre du travail par compétences. Elles insistent particulièrement sur la notion de “tâches complexes” et de “ressources”. </span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMhPTNlW-ToexvSqQ2yVNusG5M-_jP6u8FKFkrDuNAvySyUNelI41UJUqCMmAD5SoM6c2xvT2U4gl4SHpAFqUa3ROc5JA-Y5SWmWeCWmk8-t5U2ldnz8T9Qzhv5njYhwsiBZyueg/s600/une-rentree-sereine-en-elementaire-je-me-lance.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMhPTNlW-ToexvSqQ2yVNusG5M-_jP6u8FKFkrDuNAvySyUNelI41UJUqCMmAD5SoM6c2xvT2U4gl4SHpAFqUa3ROc5JA-Y5SWmWeCWmk8-t5U2ldnz8T9Qzhv5njYhwsiBZyueg/w133-h200/une-rentree-sereine-en-elementaire-je-me-lance.jpg" width="133" /></a></b></span></div><span style="font-size: medium;"><b><br />Sarah et Nicolas Zanettacci </b><i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/359-une-rentree-sereine-en-maternelle-je-me-lance.html" target="_blank"><b>Une rentrée sereine en élémentaire, ça se prépare</b></a></i> – <b>ESF Sciences Humaines 2020</b></span><p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce livre propose un accompagnement pas à pas pour aider à se construire des gestes d’enseignant dès la rentrée. Pas de recette toute faite mais des outils concrets, des idées testées, des fiches pratiques et des retours d’expériences. A noter qu’il existe un ouvrage avec le même titre pour la maternelle</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaleYmAEYW9mScPW898nyOxgAFeqA0lv3X2hB8oVquiezNp4exgEGbUJubw4yh2etr6q2qqWgdJd2p0hOFXUTCWcb3qbsv8cAMYBgwWU2ov4PUHfDbvXYCMJ4KZNJt4tRH_jIRGg/s600/faire-l-ecole-faire-la-classe.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></b></span></div><p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBp2hNC5scJ0ZH045Bfgk97gnrCwG_MbLRDXeM0B9I0hDIucSZ8xs4y-PFPpBC4q5RXUSOY7zg2qhSZhiJ7ZgBQRUuqOqaLdhU5ob1Hh3eFYrjF9YNpVL0jKfmIdO2oN2X_9wcqw/s334/M02710122154-large.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="334" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBp2hNC5scJ0ZH045Bfgk97gnrCwG_MbLRDXeM0B9I0hDIucSZ8xs4y-PFPpBC4q5RXUSOY7zg2qhSZhiJ7ZgBQRUuqOqaLdhU5ob1Hh3eFYrjF9YNpVL0jKfmIdO2oN2X_9wcqw/w132-h200/M02710122154-large.jpg" width="132" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br />Philippe Meirieu, </b><a href="http://www.meirieu.com/LIVRES/li-fleflc.htm"><b><i>Faire l’École, Faire la classe</i></b><b>,</b></a><b> ESF – 2004</b></span><p></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Il y a cinq ans, j’avais placé ce livre dans la rubrique « pour aller plus loin » mais il mérite d’être lu par tous et notamment ceux qui débutent. Cet ouvrage est issu de séances de formation et comporte de nombreux exercices et outils qui permettent à l’enseignant de se situer à deux niveaux : celui de la classe et celui de l’établissement et au delà du système éducatif. J’aime beaucoup la présentation en “principes” et surtout en “tensions” qui permettent de réfléchir à son métier autrement que de manière binaire</span></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Pour faire le point sur une question</span></span></b></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: large;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihreVDeUcqzE5vrPd-zhW6iPoIidyY-bok6Ps1381EGFu0xYTihl-hBkuyINQEcrM_UVjWF9LKPZcMnSdeeqOIKLva1ehNSI2lFPEU9kAEiBymm7uaT9TaxskVqmvcalhlDZVY9w/s330/M02710140055-large.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="330" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihreVDeUcqzE5vrPd-zhW6iPoIidyY-bok6Ps1381EGFu0xYTihl-hBkuyINQEcrM_UVjWF9LKPZcMnSdeeqOIKLva1ehNSI2lFPEU9kAEiBymm7uaT9TaxskVqmvcalhlDZVY9w/w133-h200/M02710140055-large.jpg" width="133" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Bruno Robbes </b><b><i><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/L-autorite-educative-dans-la-classe-Douze-situations-pour-apprendre-a-l-exercer">L’autorité éducative dans la classe. Douze situations pour apprendre à l’exercer</a> </i></b><b><i></i>ESF-Sciences Humaines 2010<o:p></o:p></b></span></p><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Parlons d’abord de l’autorité, Bruno Robbes a consacré sa thèse et écrit de nombreux articles sur le sujet (je signale celui les “<a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/Les-trois-conceptions-actuelles-de-l-autorite">trois conceptions actuelles de l’autorité</a>” qui est très éclairant). Dans cet ouvrage, il se veut concret en présentant des études de cas qui nous montrent que, loin du “charisme”ou de l’“autorité naturelle”, celle-ci s’apprend, se construit et s’exerce collectivement. </span></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><b style="font-family: inherit;"></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4ykkHJ-GZ8sF0TXdklThTQNZv0pvTCEuU9tnqjX3M3yxyH2vh07vwWZjGx3OOOsKE9EWR12ErMOGPndpvw-3wItslJs9ni-tloDoH0hsbODALTXaBRcUqnOlIgJi83A1dOg8TFQ/s236/Autorite%25CC%2581+a%25CC%2580+l%2527e%25CC%2581cole.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="236" data-original-width="150" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4ykkHJ-GZ8sF0TXdklThTQNZv0pvTCEuU9tnqjX3M3yxyH2vh07vwWZjGx3OOOsKE9EWR12ErMOGPndpvw-3wItslJs9ni-tloDoH0hsbODALTXaBRcUqnOlIgJi83A1dOg8TFQ/w127-h200/Autorite%25CC%2581+a%25CC%2580+l%2527e%25CC%2581cole.jpg" width="127" /></span></a></b></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><b style="font-family: inherit;">Martine Boncourt</b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/L-autorite-a-l-ecole-mode-d-emploi" style="font-family: inherit;"><b> <i>L'autorité à l'école mode d'emploi</i> </b></a><b style="font-family: inherit;"> ESF-Sciences Humaines 2013<br /></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce livre est un bon complément à celui de Bruno Robbes cité plus haut. Il offre différents conseils pour construire dans la classe, à l’école primaire, une autorité efficace, qui permette les apprentissages et le vivre ensemble, bien loin des « recettes pour tenir la classe ». L’auteure, qui se réfère à la pédagogie institutionnelle, met en relation les outils et dispositifs qu’elle présente avec les valeurs qui leur donnent du sens. </span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><o:p></o:p></b></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihVhFQHlV7ACp_8F6h6kdMJJGnkHm8IFBb3qxZ_FQNYmLUu8ojqrjxRWHCgybzRlLW0844-IS7ykDs_XgwH0cbIdRBXcS3USKbUIo5X2wcMeC-iScy_BpfWrjwWn2GTB4iSR57fA/s446/Merle+notes.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="446" data-original-width="308" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihVhFQHlV7ACp_8F6h6kdMJJGnkHm8IFBb3qxZ_FQNYmLUu8ojqrjxRWHCgybzRlLW0844-IS7ykDs_XgwH0cbIdRBXcS3USKbUIo5X2wcMeC-iScy_BpfWrjwWn2GTB4iSR57fA/w138-h200/Merle+notes.jpg" width="138" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Pierre Merle </b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/Les-notes-Secrets-de-fabrication"><b><i>Les notes, secret de fabrication</i></b></a><b> PUF 2007 <br /><o:p></o:p></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Selon les dernières enquêtes, l’évaluation représente entre un tiers et un quart du temps de travail de l’enseignant (et sûrement encore plus quand on débute… !). Il est donc utile de réfléchir à nos pratiques d’évaluation. Pierre Merle nous amène ici à remettre en perspective la manière dont se construisent les notes et les biais qui sont en jeu formalisés par la docimologie. On peut approfondir cette question avec un Que Sais-je (n° 3278) rédigé par le même auteur sur la <a href="http://livre.fnac.com/a929767/P-Merle-Sociologie-de-l-evaluation-scolaire"><i>Sociologie de l’évaluation scolaire</i></a></span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYbIKjCusIs9s2JswC1eCj7ccIS7eBGnlCGmGZRONDTYXVAUjgdSb7y6gbohbJLaSLlOSMjw5uWVNigmkaQ8h2E8FDMiJsVgmHPNQfPSRpO1h0CPRsivqv5vsVIJYa1ODJI1o3hA/s499/e%25CC%2581valuation+JMZ+Castincaud.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="499" data-original-width="357" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYbIKjCusIs9s2JswC1eCj7ccIS7eBGnlCGmGZRONDTYXVAUjgdSb7y6gbohbJLaSLlOSMjw5uWVNigmkaQ8h2E8FDMiJsVgmHPNQfPSRpO1h0CPRsivqv5vsVIJYa1ODJI1o3hA/w143-h200/e%25CC%2581valuation+JMZ+Castincaud.jpg" width="143" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Florence Castincaud et Jean-Michel Zakhartchouk </b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/L-evaluation-plus-juste-et-plus-efficace-comment-faire"><b><i>L’évaluation, plus juste et plus efficace : comment faire ?</i></b></a><b><i> </i>collection Repères pour agir, CANOPE CRDP d’Amiens - CRAP-Cahiers pédagogiques 2014<br /><o:p></o:p></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Un livre stimulant pour faire évoluer les pratiques en terme d’évaluation des élèves. On y trouve à la fois les concepts clés sur ce sujet ainsi que des récits de pratique par des enseignants. </span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz40HVRNPe02UJ2WQNhft29oa__PWLjN9pBzHWC7TlMoJFLkihy6ZUn_VJCZp62Nolpu2ykRijPAZtscvDg4Og_8DLNP6tdWvJXlD8oKVhRzRXkwLzlG9G2cHzWEgQBhmVBJ1VAQ/s330/astolfi+erreur.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="330" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz40HVRNPe02UJ2WQNhft29oa__PWLjN9pBzHWC7TlMoJFLkihy6ZUn_VJCZp62Nolpu2ykRijPAZtscvDg4Og_8DLNP6tdWvJXlD8oKVhRzRXkwLzlG9G2cHzWEgQBhmVBJ1VAQ/w133-h200/astolfi+erreur.jpg" width="133" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Jean-Pierre Astolfi <i>L’e</i></b><a href="http://www.vousnousils.fr/2004/04/30/hors-serie-recherche-appliquee-2105-questions-a-jean-pierre-astolfi-lerreur-source-dapprentissage-246821"><b><i>rreur un outil pour enseigner</i> </b></a><b> ESF 1997<o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Puisqu’on parle de l’évaluation, il faut aussi évoquer l’erreur. Ce court ouvrage (nul besoin d’être long pour être essentiel) de Jean Pierre Astolfi propose une véritable réflexion sur le statut de l’erreur dans les apprentissages en proposant de passer de l’idée de faute à celle d’erreur. Sa réflexion permet d’aider l’enseignant à comprendre les difficultés de ses élèves et à ces derniers d’utiliser leurs erreurs pour rectifier, progresser, rebondir. Du même auteur, on pourra aussi aller lire l’enthousiasmant <a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/La-saveur-des-savoirs-Disciplines-et-plaisir-d-apprendre">La saveur des savoirs</a> (2008)</span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span></p><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: inherit;"><b>André Giordan </b><a><b><i>Apprendre !</i></b></a><b> Belin, 1998, nlle édition 2016<o:p></o:p></b></span></span></div><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNTURFDesq90XghUMNC0kT7XgcSesZmpBKDgF5n212vccTfkSzN4FwntSTnS33g8aIIfBRWlZRTTeyXnXruX0KHSl9CuvKJ2889u5vEPDiHUQkeTd2tP0dkDwWFUifaTJHuUTm7w/s534/apprendre+Giordan.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="534" data-original-width="324" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNTURFDesq90XghUMNC0kT7XgcSesZmpBKDgF5n212vccTfkSzN4FwntSTnS33g8aIIfBRWlZRTTeyXnXruX0KHSl9CuvKJ2889u5vEPDiHUQkeTd2tP0dkDwWFUifaTJHuUTm7w/w121-h200/apprendre+Giordan.jpg" width="121" /></a></span><span style="font-family: inherit;"></span></span><p></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Plusieurs livres de pédagogie ont le verbe « apprendre » dans leur titre. C’est normal, c’est quand même la préoccupation principale de l’École et des enseignants. <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">André Giordan propose un très bon livre de vulgarisation sur cette question des mécanismes d’apprentissage. Il cherche aussi à dépasser les modèles transmissif, behavioriste, constructiviste ou socioconstructiviste en proposant une synthèse (le modèle allostérique). Mais n’ayez pas peur de tous ces concepts, il écrit dans une langue très simple et accessible !<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On peut compléter la lecture par un livre plus récent qui porte le même titre : <a href="https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/developpement-de-l-enfant/apprendre-_9782738145420.php">Apprendre de Stanislas Dehaene</a> aux éditions Odile Jacob </span></div><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></p><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjksGP0pKYi_edURIbK6P3l3dBjkNi1hLUbG3R1KHhHP2Ss1J7L61MgJ4L4JBPG1r0I90_hhZUqVe61PlvoVn4hGMR3t0kMfmQ4qDFHL4C4t8XBy68WvtxcIhhTj7n2eey60RxUNw/s600/apprendre-oui-mais-comment.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjksGP0pKYi_edURIbK6P3l3dBjkNi1hLUbG3R1KHhHP2Ss1J7L61MgJ4L4JBPG1r0I90_hhZUqVe61PlvoVn4hGMR3t0kMfmQ4qDFHL4C4t8XBy68WvtxcIhhTj7n2eey60RxUNw/w133-h200/apprendre-oui-mais-comment.jpg" width="133" /></a></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Philippe Meirieu </b><a href="http://www.meirieu.com/LIVRES/li_aomc.htm"><b><i>Apprendre oui mais comment</i></b><b> </b></a><b> ESF 1987 <o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce livre fait partie des rares <i>best sellers</i> en pédagogie. Il s'appuie sur des analyses de cas, comporte de très nombreux exemples et, surtout, des tableaux synthétiques qui se veulent très opérationnels pour la conduite de la classe. Le lecteur s'y trouve mis en situation d'activité, confronté à des exercices, des récits d'expériences pédagogiques ou d'événements de la vie scolaire ; à partir de là, l'auteur dégage quelques principes fondamentaux et propose toute une série d'outils pour construire une pédagogie véritablement différenciée, pour accompagner et permettre la réussite de tous.. </span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXFR8n1Tnjo3tYMaTm8TjSahmt1bDGxKICUzPOwJbkftEZ0aAL6hK0mhyTmXGpncXksSj5VRYzA7mpwUPPhuV-H9oag8aDrhDzo754lT7-ChXhWDPQkKyIxfLr4W_lKMlSA4cKfA/s480/cerveau+pasquinelli.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="324" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXFR8n1Tnjo3tYMaTm8TjSahmt1bDGxKICUzPOwJbkftEZ0aAL6hK0mhyTmXGpncXksSj5VRYzA7mpwUPPhuV-H9oag8aDrhDzo754lT7-ChXhWDPQkKyIxfLr4W_lKMlSA4cKfA/w135-h200/cerveau+pasquinelli.jpg" width="135" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Elena Pasquinelli, <i><a href="https://www.editions-lepommier.fr/mon-cerveau-ce-heros">Mon cerveau ce héros, mythes et réalité<span color="windowtext" style="font-style: normal; text-decoration: none;"> Le Pommier, 2015</span>,<br /></a></i></span></b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Alors qu’on raconte tout et son contraire sur le cerveau et les meilleurs moyens d’apprendre, l’auteur dénonce et analyse les neuromythes dans ce petit ouvrage plein d’humour. </span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span></p><p class="MsoNormal"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuXwghCn0Qfq2tsqBfBbg2g0cVAuPKW-2cvSajKsMkg-P8lPcSNgva-SAF41El4Z5f5svxd6MEJpoyyTUItZP755LZtQMTDJlfOXKbErjNgIgF2QJkO4_zM7sEGuIv-xnMS1SZzg/s1794/Mythes+et+re%25CC%2581alite%25CC%2581s.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><span style="font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="1428" data-original-width="1794" height="255" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuXwghCn0Qfq2tsqBfBbg2g0cVAuPKW-2cvSajKsMkg-P8lPcSNgva-SAF41El4Z5f5svxd6MEJpoyyTUItZP755LZtQMTDJlfOXKbErjNgIgF2QJkO4_zM7sEGuIv-xnMS1SZzg/w320-h255/Mythes+et+re%25CC%2581alite%25CC%2581s.png" width="320" /></span></a></div><p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br />Franck Amadieu, André Tricot <i><a href="https://www.editions-retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/apprendre-avec-le-numerique-9782725638768.html">Apprendre avec le numérique</a></i></b> <b>coll. Mythes et réalités. Ed. Retz<o:p></o:p></b></span></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Caroline Hache, Caroline Ladage, Jean Ravestein, <a href="https://www.editions-retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/l-echec-scolaire-9782725640280.html"><i>L’échec scolaire</i></a><i>,</i> coll. Mythes et réalités. Ed. Retz <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Collectif Didactique pour enseigner <a href="https://www.editions-retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/enseigner-ca-s-apprend-9782725637785.html"><i>Enseigner ça s’apprend</i></a><i> </i>coll. Mythes et réalités. Ed. Retz<o:p></o:p></span></b></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Difficile de choisir parmi tous les titres de cette collection « Mythes et réalités » dirigée par André Tricot (avec une préférence pour le numérique et <a href="https://www.editions-retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/l-innovation-pedagogique-9782725635828.html">l’innovation de Tricot</a> lui même). Ils offrent tous une lecture stimulante en déconstruisant quelques mythes et surtout en outillant les lecteurs avec l’état de la recherche sur un sujet précis. C’est, en plus, toujours écrit dans un style agréable et accessible. </span></div><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><o:p><span style="font-family: inherit;"> </span></o:p><span style="font-family: inherit;"> </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: large;"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit;"><span>Pour aller plus loin</span></span></span></b><span style="font-family: inherit;"> </span></span></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: large;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiov7ooBm8OAOyF3X5bHPnyMwkZHmY_MnOpdrz-Fez2EYZNtlw0_C60FtFSNH2780rJoIImTtVUIwPwDw2GYSZsufLdFbF-Ssa8gkrzkV3dqmCORshyZYV8mc8Os5XJ6jq1lc7rsg/s200/Boimare.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="200" data-original-width="129" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiov7ooBm8OAOyF3X5bHPnyMwkZHmY_MnOpdrz-Fez2EYZNtlw0_C60FtFSNH2780rJoIImTtVUIwPwDw2GYSZsufLdFbF-Ssa8gkrzkV3dqmCORshyZYV8mc8Os5XJ6jq1lc7rsg/s0/Boimare.jpg" width="129" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Serge Boimare <i><a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/l-enfant-et-la-peur-d-apprendre/">L’enfant et la peur d’apprendre</a> </i>Dunod 2000.<br /></span></b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">L’auteur nous éclaire sur les mécanismes que les enfants doivent mobiliser pour accepter d’apprendre. Pour remédier à la peur d’apprendre de ces élèves, l’enseignant doit faire œuvre de médiation culturelle. Mais si l’approche psychologique et la théorisation sont présentes, l’essentiel du livre est constitué par la description et l’analyse de nombreuses situations de classe.</span></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtguuaAl1qlWwRiVUHGMctQrRKIKhX0UjvHxELSR99dzJdfo5DLvlhey_3_U1EvTkNWgANtMarxDtY2Q09HC0xQ88AQdAKlYkyGowC7TaOEvt_Bvhzdy9wdkEGdxEDOz9NyeYK_Q/s329/Bonne%25CC%2581ry.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="329" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtguuaAl1qlWwRiVUHGMctQrRKIKhX0UjvHxELSR99dzJdfo5DLvlhey_3_U1EvTkNWgANtMarxDtY2Q09HC0xQ88AQdAKlYkyGowC7TaOEvt_Bvhzdy9wdkEGdxEDOz9NyeYK_Q/w134-h200/Bonne%25CC%2581ry.jpg" width="134" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Stéphane Bonnéry, <i><a href="https://journals.openedition.org/lectures/523">Comprendre l'échec scolaire. Elèves en difficultés et dispositifs pédagogiques,</a></i>La Dispute, coll. « L'enjeu scolaire », 2007</span></b></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce livre est devenu une référence dans la réflexion sur l’échec scolaire et les difficultés d’apprentissage. S’appuyant sur l’observation, il propose des concepts qui permettent de mieux penser son action d’ensignant. </span></div><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhA9-chOKQz0GTdV6AflOJgsbhgdqEk7cQTgq88bRVFn7wwCSh1RORiulflZ7BjV8zAu-6JX9ADpZe-XLE7XahChOpx2mNv8c24gB5d5LwrGrqRiUCyD62BG7mIGbzogP0yMRH6g/s2046/ESCOL.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1392" data-original-width="2046" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhA9-chOKQz0GTdV6AflOJgsbhgdqEk7cQTgq88bRVFn7wwCSh1RORiulflZ7BjV8zAu-6JX9ADpZe-XLE7XahChOpx2mNv8c24gB5d5LwrGrqRiUCyD62BG7mIGbzogP0yMRH6g/w338-h230/ESCOL.png" width="338" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Bernard Charlot, Élisabeth Bautier et Jean-Yves Rochex, </b><a href="http://www.scienceshumaines.com/ecole-et-savoir-dans-les-banlieues-et-ailleurs_fr_12991.html"><b><i>École et savoir dans les banlieues... et ailleurs</i></b></a><b> Armand Colin 1992<br /><o:p></o:p></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Elisabeth Bautier et Jean-Yves Rochex </b><a href="http://www.scienceshumaines.com/l-experience-scolaire-des-nouveaux-lyceens-democratisation-ou-massification_fr_10668.html"><b><i>L’expérience scolaire des nouveaux lycéens</i></b></a><b><i>, </i>Armand Colin 1998<br /><o:p></o:p></b></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Bernard Charlot </b><a href="http://pedagopsy.eu/livre_savoir_charlot.html"><b><i>Du rapport au savoir,</i></b></a><b><i> </i>Anthropos, 1997<o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Élisabeth Bautier et Patrick Rayou </b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/Les-inegalites-d-apprentissage-Programmes-pratiques-et-malentendus-scolaires"><b><i>Les inégalités d’apprentissage. Programmes, pratiques et malentendus scolaires</i></b></a><b><i> </i>PUF 2009 <i><o:p></o:p></i></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les travaux de l’équipe ESCOL de l'université de Paris VIII offrent une réflexion majeure sur les questions d’inégalités et d’échec scolaires. Ils permettent d’approfondir et de nuancer la notion de “handicap socio-culturel” en mettant en évidence un <a href="http://www.gfen.asso.fr/fr/le_rapport_au_savoir_nouveau_handicap_">“rapport au savoir”</a> différent selon les différentes catégories sociales. Ils mettent aussi en garde contre des pratiques pédagogiques qui peuvent renforcer une dimension utilitariste ou “applicationniste” de l’activité scolaire. Enfin, selon ces chercheurs la pédagogie, selon eux massivement appliquée aujourd’hui, s’adresse aux enfants des classes moyennes déjà préparés, et est trop souvent inconsciente des pièges implicites pour les enfants des classes populaires et conforte ces élèves dans une posture attentiste et assoient leur dépendance tout en renforçant les inégalités.</span></div><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-QuUyrrp0gkPX3-XcNRZgBHZg5FYwOIwvXV0adI2fcxbm5sGHw1_7sHxGNBXp42if-oGCQ_e6bSlHgtb78GI6wRfqMpitDL0Qd-LGj8aqxeLXw99G9V86eQGQLdYWNROMCqaJ5A/s329/Perrenoud.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="329" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-QuUyrrp0gkPX3-XcNRZgBHZg5FYwOIwvXV0adI2fcxbm5sGHw1_7sHxGNBXp42if-oGCQ_e6bSlHgtb78GI6wRfqMpitDL0Qd-LGj8aqxeLXw99G9V86eQGQLdYWNROMCqaJ5A/w134-h200/Perrenoud.jpg" width="134" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><p style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Philippe Perrenoud </b><a href="http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_livres/php_urgence.html"><b><i>Enseigner : agir dans l’urgence ; décider dans l’incertitude</i></b></a><b><i> </i></b><b>ESF 1996.<o:p></o:p></b></span></p><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Au delà du titre génial, ce qui est bien avec les livres de Perrenoud c’est qu’il est très fort pour voir les dilemmes et les tensions et énumérer les différentes dimensions d’un phénomène (c’est le roi des listes...). Ici c’est au service d’une belle réflexion sur le métier d’enseignant. A lire si on veut prendre un peu de recul. <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Philippe Perrenoud est aussi l'auteur du très intéressant <a href="https://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/OUVRAGES/Perrenoud_1994_B.html" target="_blank">"Métier d'élève et sens du travail scolaire" (ESF)</a></span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmRCEult7AhtW9SQvzAYN5HN4KSRVFHMtALHd_Udw9zRAsm5V0W6zPFXxfF0oGSuP1XxlrKW2mEb7uopeHA9h-Wh5WudEBm4-9hbwR_bFRMI24eRcjf7bCoI2_S4r2MDMbqVUaDA/s334/enseigner+des+compe%25CC%2581tences.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="334" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmRCEult7AhtW9SQvzAYN5HN4KSRVFHMtALHd_Udw9zRAsm5V0W6zPFXxfF0oGSuP1XxlrKW2mEb7uopeHA9h-Wh5WudEBm4-9hbwR_bFRMI24eRcjf7bCoI2_S4r2MDMbqVUaDA/w132-h200/enseigner+des+compe%25CC%2581tences.jpg" width="132" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>François Marie Gérard </b><a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/Evaluer-des-competences-guide-pratique"><b><i>Évaluer des compétences, Guide pratique</i></b></a><b><i> </i>De Boeck 2008<o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ce guide, qui se présente comme un outil d’autoformation, propose apports théoriques, mises en situation, exemples, et s’organise autour de quatre compétences relatives à l’évaluation des apprentissages : préparer les élèves à résoudre des situations complexes, élaborer des situations complexes, traiter et analyser les productions des élèves lors d’une évaluation, exploiter les résultats d’une évaluation des acquis des élèves. Et en plus il ne manque pas d’humour ! </span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpf0hfBlH34SYXezGomvGJDbkFvn3IdxpXCVJuks6ioimUAzNCgVGL2TN5hV5VRiN5y0XLlWMDqVSg6AhcWrYbO5z3OdyvRqCJ6J3cjVsmqACKyyiQFGqgxghgtrW4BNCHFhXLaA/s818/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-07-23+a%25CC%2580+11.38.59.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="818" data-original-width="544" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpf0hfBlH34SYXezGomvGJDbkFvn3IdxpXCVJuks6ioimUAzNCgVGL2TN5hV5VRiN5y0XLlWMDqVSg6AhcWrYbO5z3OdyvRqCJ6J3cjVsmqACKyyiQFGqgxghgtrW4BNCHFhXLaA/w133-h200/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-07-23+a%25CC%2580+11.38.59.png" width="133" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><p style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Jean-Luc Berthier, Grégoire Borst, Frédéric Guilleray, Mickaël Desnos <i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/311-neurosciences-cognitives-classe.html" target="_blank">Les neurosciences cognitives dans la classe, </a> <a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/311-neurosciences-cognitives-classe.html">Guide pour expérimenter et adapter ses pratiques pédagogiques</a></i> ESF-Sciences Humaines 2ème édition 2021</span></b></p><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: inherit;">Cet ouvrage s’appuie sur les dernières recherches et une méthodologie rigoureuse pour relier la théorie sur le fonctionnement du cerveau avec des pratiques pédagogiques très concrètes. Celles-ci sont issues de nombreuses expérimentations conduites dans 300 classes avec près d’un millier d’enseignants. Jean-Luc Berthier anime aussi le site </span><a href="https://sciences-cognitives.fr/" style="font-family: inherit;">Sciences-cognitives.fr</a><span style="font-family: inherit;"> qui promeut ces « cogni-classes ».</span></span></div><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn2se_rOb9sKJUzK529We6vyyx4P55EPjG7B53qIuJoNXU-EX7vybFH0HMKpra12xCpJS9yNRJJmfZY15LUqcR9QF5KaNeal-AfSZ85C_7HDyYfQmEF2MKf7MePRYAogypl1t2Bg/s600/enseigner-sans-exclure.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="400" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn2se_rOb9sKJUzK529We6vyyx4P55EPjG7B53qIuJoNXU-EX7vybFH0HMKpra12xCpJS9yNRJJmfZY15LUqcR9QF5KaNeal-AfSZ85C_7HDyYfQmEF2MKf7MePRYAogypl1t2Bg/w133-h200/enseigner-sans-exclure.jpg" width="133" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Sylvain Connac <i><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education/295-enseigner-sans-exclure.html">Enseigner sans exclure, La pédagogie du colibri</a></i> ESF-Sciences Humaines 2017</span></b></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Sylvain Connac a beaucoup travaillé sur la coopération (on peut citer aussi <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/apprendre-avec-les-pedagogies/">Apprendre avec les pédagogies coopératives</a>). Ici, il propose une réflexion sur les effets pédagogiques de la coopération sur les apprentissages et remet en perspective les valeurs qui sous-tendent ces pédagogies.</span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL6Tm0Aw3PYSmyq39JnLUR_MVdTpvTC9HLK05_QA6Xbwqqo1DN2SKeu_cAwCCyi7QFdSAqjjam9_Z6yxu0W8smLbMWwma1QCE7CPIHsmMZKovpUYg8TULjV0nB9cQLdlvoI0idpg/s456/enseignt+explicite.jpeg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="456" data-original-width="303" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL6Tm0Aw3PYSmyq39JnLUR_MVdTpvTC9HLK05_QA6Xbwqqo1DN2SKeu_cAwCCyi7QFdSAqjjam9_Z6yxu0W8smLbMWwma1QCE7CPIHsmMZKovpUYg8TULjV0nB9cQLdlvoI0idpg/w133-h200/enseignt+explicite.jpeg" width="133" /></a></span></b></div><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></b><p style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Clermont Gauthier, Mario Richard et Steeve Bissonnette <i><a href="http://www.formapex.com/bibliographie/897-livre-enseignement-explicite-et-reussite-des-eleves-la-gestion-des-apprentissages-clermont-gauthier-steve-bissonnette-mario-richard">Enseignement explicite et réussite des élèves</a> </i>De Boeck 2013</span></b></p><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Parce qu’il faut évoquer d’autres courants de la pédagogie… Voici un ouvrage sur ce que ses promoteurs appellent l’ « enseignement explicite ». Comme si les autres pédagogies ne cherchaient pas à l’être…!</span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6Vs5ukwoYbQKTJJbZKXMj_SpdrvqbfohtI1gjE24DHYr8_czMZ8ODNY4WvWqxT6q8Zh61yX7dJ51PZ3O5nWTKutjk0dW14J7vH1Q0-3NlNhwGw8BMpkJWvQ-RoktqSzvTuW3p9w/s309/savoir+enseigner+seconddaire.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="309" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6Vs5ukwoYbQKTJJbZKXMj_SpdrvqbfohtI1gjE24DHYr8_czMZ8ODNY4WvWqxT6q8Zh61yX7dJ51PZ3O5nWTKutjk0dW14J7vH1Q0-3NlNhwGw8BMpkJWvQ-RoktqSzvTuW3p9w/w142-h200/savoir+enseigner+seconddaire.jpg" width="142" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Vincent Carette et Bernard Rey. </b><a href="http://secondaire.deboeck.com/titres/1201_1/9782804160371-savoir-enseigner-dans-le-secondaire.html"><b><i>Savoir enseigner dans le secondaire</i>, <i>Didactique générale</i></b></a><b> De Boeck 2011 <o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je finis cette liste par un ouvrage qui, à titre personnel, m’a beaucoup servi. Mais il donne une base très solide de connaissances utiles à tous dans plusieurs domaines : les conceptions de l’apprentissage, l’approche par objectifs et l’approche par compétences et une réflexion sur ce qu’est une discipline scolaire. </span></div><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></span></b></p><p style="text-align: left;"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></span></b></p><p style="text-align: left;"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></span></b></p><p style="text-align: left;"><b><span style="color: maroon;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Prendre des chemins de traverse et lire des récits inspirants...</span></span></b></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKy4bReG6eU3Eh8gYCuWkRETskhYqoW8I-TpZOk1qlvCZ5gNzWjzuwZfk-YbJj1PHhy7uUvk9xEUBlH8YxjT-sb23VQD8ybS-WaECx7nw4-s5dC3-iJ-OzfS1pwH-GUnjZ8QxeaQ/s1726/re%25CC%2581cits+inspirants.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="836" data-original-width="1726" height="155" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKy4bReG6eU3Eh8gYCuWkRETskhYqoW8I-TpZOk1qlvCZ5gNzWjzuwZfk-YbJj1PHhy7uUvk9xEUBlH8YxjT-sb23VQD8ybS-WaECx7nw4-s5dC3-iJ-OzfS1pwH-GUnjZ8QxeaQ/w320-h155/re%25CC%2581cits+inspirants.png" width="320" /></a></span></b></div><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Alexis Potschke, <a href="https://www.seuil.com/ouvrage/rappeler-les-enfants-alexis-potschke/9782021420081"><i>Rappeler les enfants</i></a> Seuil 2019<br /></span></b><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Rachid Zerrouki, <a href="https://www.ozp.fr/spip.php?article25636">Les incasables</a> Robert Laffont 2020<br /></span></b><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Lucien Marboeuf <a href="https://www.fayard.fr/documents-temoignages/vis-ma-vie-dinstit-9782213682358"><i>Vis ma vie d’instit, les 1001 histoires de ma classe</i></a> Fayard 2015<br /></span></b><div style="text-align: left;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Julie van Rechem, <a href="https://www.editions-stock.fr/livres/hors-collection-litterature-francaise/prof-jusqu-au-bout-des-ongles-9782234080447"><i>Prof jusqu'au bout des ongles</i></a> Stock 2015<br /></span></b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ces livres sont des récits d’enseignants mais ils sont bien plus que cela. Ils véhiculent tous une vision positive de l’école et de l’enseignement sans en nier les difficultés. Quand on débute, on a souvent « la tête dans le guidon », ces écrits remarquables permettent de prendre du recul et de la hauteur. Bonne lecture ! </span></div></div><p style="text-align: left;"></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIm1KJjyFIDP-Xf7uyOM8pmgfLqyuSa_yf61-57rgZwtl5xvCOG_o0ny1m3OwijzmhGX1vaGQPvfJY7I6zYpTiC9c_QR_Ob7LNoJYIkVlofho7w6BmRwsrasytH0JHJlVCh9eu7g/s320/product_9782070355280_195x320.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="320" data-original-width="194" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIm1KJjyFIDP-Xf7uyOM8pmgfLqyuSa_yf61-57rgZwtl5xvCOG_o0ny1m3OwijzmhGX1vaGQPvfJY7I6zYpTiC9c_QR_Ob7LNoJYIkVlofho7w6BmRwsrasytH0JHJlVCh9eu7g/w121-h200/product_9782070355280_195x320.jpg" width="121" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Jeanne Benameur </b><a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Present"><b><i>Présent ?</i></b></a><b> Collection Folio (n° 4728), Gallimard 2008<o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">L’action de ce roman se passe dans un collège ZEP. L’auteure est une ancienne professeur de français. Mais il s’agit d’une œuvre de fiction où tout se joue et se cristallise autour d’un conseil de classe de 3<sup>ème</sup>. Les personnages (enseignants, personnels, parents et élèves) sont décrits avec beaucoup d’empathie. </span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtkbhXoWI7f0XJLqtqam8lG86Fzvoz_aBetxAZKPJW_k1_Qimacop2W1cn_flBs5i2yWY8wf0Pmo_JX6511ESogRVhD3yvw2d2exEUdOKQpdYiG74MCMhnaYhdkdbIIRMIyfpCMw/s297/M02205072129-large.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="297" data-original-width="220" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtkbhXoWI7f0XJLqtqam8lG86Fzvoz_aBetxAZKPJW_k1_Qimacop2W1cn_flBs5i2yWY8wf0Pmo_JX6511ESogRVhD3yvw2d2exEUdOKQpdYiG74MCMhnaYhdkdbIIRMIyfpCMw/w148-h200/M02205072129-large.jpg" width="148" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Fabrice Erre </b><a href="http://www.dargaud.com/bd/Une-annee-au-lycee/Annee-au-lycee-Une/Annee-au-lycee-Une-tome-1-Annee-au-lycee-Une"><b>Une année au lycée</b></a><b> (tomes 1, 2, 3) Dargaud <o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Trois albums de BD hilarants où vous ne cessez de vous dire en les lisant « <i>mais c’est tellement ça ! </i>». L’auteur est professeur d’Histoire-Géographie dans un lycée du côté de Montpellier. Il tient aussi une <a href="http://uneanneeaulycee.blog.lemonde.fr/">rubrique sur le site du journal Le Monde</a>. Et, en vrai, il n’est pas du tout coiffé comme ça !</span></div><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjvzSt0BTqytslfD_1ctQHQ5vJmaWMq88RmzXQq_b2k-LmbVxQttQV7qZX4o2vp7jLIbLm9EhEE6xgFii8us8O-ARK3cYnXi8ioiv_xrgHdyRj2fYtfZWVPKt6rlfGuU4yC3YfpA/s265/Unknown.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="265" data-original-width="190" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjvzSt0BTqytslfD_1ctQHQ5vJmaWMq88RmzXQq_b2k-LmbVxQttQV7qZX4o2vp7jLIbLm9EhEE6xgFii8us8O-ARK3cYnXi8ioiv_xrgHdyRj2fYtfZWVPKt6rlfGuU4yC3YfpA/s0/Unknown.png" width="190" /></a></b></span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b><br /></b></span><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Fernand Deligny </b><a href="http://livre.fnac.com/a1496863/Fernand-Deligny-Graine-de-crapule"><b><i>Graine de crapule</i></b></a><b> Editions du Scarabée, Centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active. 1960.<o:p></o:p></b></span></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">C’est mon livre fétiche. Celui que j’ai prêté, offert, racheté, relu sans cesse… </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Avril 77, je fais mon stage BAFA pour devenir animateur de “colo”. Par hasard et nécessité, ce fut avec les CEMEA. Et cette semaine fut une découverte à tous égards. J’y ai découvert que l’éducation, la pédagogie ce sont des valeurs mises en action à tel point que je suis devenu formateur pendant plus de 20 ans dans cette association. Et la découverte, ce fut aussi ce tout petit livre que j’ai acheté à la fin du stage. Depuis, j’ai du le racheter une dizaine de fois tant je l’ai prêté ou offert... Je voulais finir cette liste par ce livre essentiel même s’il est certainement le plus court de tous ceux présentés ici. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Cet ouvrage a été publié pour la première fois au lendemain de la guerre. Accompagné de dessins de l’auteur ce sont essentiellement des aphorismes ou de très courts récits qui sont présentés. Au delà de la singularité de l’expérience d’un éducateur auprès d’enfants “difficiles”, ce livre touche à l’universel et est utile à tous ceux qui agissent auprès d’enfants et d’adolescents.<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">« <i>Avant de t’indigner, rappelle toi de quoi tu étais capable lorsque tu avais leur âge </i>», <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">« <i>Trop se pencher sur eux, c’est la meilleure position pour recevoir un coup de pied au derrière </i>»<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">« <i>Lorsque tout marche bien, il est grand temps d’entreprendre autre chose </i>»<br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Chacune de ces phrases m’a accompagné. D’abord dans ma pratique d’animateur, ensuite dans ma vie d’enseignant. <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Deligny nous dit ce qu’est la “bonne distance” de l’adulte. Il nous aide à gérer la tension entre l’ambition que nous devons avoir et la modestie de notre action. Ce livre ne parle pas de changer l’École, il est bien plus que cela, il parle de nous mêmes, d’éducation, il parle de la vie... <br /></span><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je tenais absolument à finir avec cet ouvrage si important pour moi. </span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Bonnes lectures et bonne rentrée ! </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">le 12 août 2021</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Rappel : j'ai aussi commis en aout 2017, « <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2017/08/la-bibliotheque-ideale-du-formateur.html" target="_blank">la bibliothèque idéale du formateur (débutant) </a>»</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Et puis... Je signale pour les amateurs de débats et ceux qui sont intéressés par la réflexion pédagogique que j'ai publié à la fin du mois d'aout 2021, un livre intitulé "<i><b><a href="https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/389-je-suis-un-pedagogiste.html" target="_blank">Je suis un pédagogiste. Gommer les clichés, construire une meilleure école</a></b></i>" aux éditions ESF-Sciences Humaines. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjc1wEHIgkShUUJ_y3IZtmgBA2IRfC87i8sQT-oG2hcZst4nQvp2iJCeAZiyOZEdlRfvwCBFnla_Cs9FBWTW1adVLWHbCUPyZMqtXTKvbMOM6A7IRDuyV6PQkN9rD4DGNXjeixJW7CJoIljEiBPIbxJHZY1CRdwX9MDdFHq5eTiNJFlO-STZeo=s1054" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1054" data-original-width="668" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjc1wEHIgkShUUJ_y3IZtmgBA2IRfC87i8sQT-oG2hcZst4nQvp2iJCeAZiyOZEdlRfvwCBFnla_Cs9FBWTW1adVLWHbCUPyZMqtXTKvbMOM6A7IRDuyV6PQkN9rD4DGNXjeixJW7CJoIljEiBPIbxJHZY1CRdwX9MDdFHq5eTiNJFlO-STZeo=s320" width="203" /></a></div><br /><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span><p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-52259133264827310952021-08-03T11:27:00.021+02:002021-08-04T16:16:46.708+02:00 A propos du "rapport à l'échec" et du "sens de l'effort". <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPpD8MHsStrhV1sTHCd_vIYz1msrKv4n3olwCVBwwonpoTpj1khzUk5ePrEpTB21u6ZaGXlf8kHnuJ58v8y1YRX9a5b09Fk84aIFjnDRyPfuIm53PjYKPFVV7cbK1zNxBfBa5E7g/s1012/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-08-03+a%25CC%2580+11.29.38.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="476" data-original-width="1012" height="151" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPpD8MHsStrhV1sTHCd_vIYz1msrKv4n3olwCVBwwonpoTpj1khzUk5ePrEpTB21u6ZaGXlf8kHnuJ58v8y1YRX9a5b09Fk84aIFjnDRyPfuIm53PjYKPFVV7cbK1zNxBfBa5E7g/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-08-03+a%25CC%2580+11.29.38.png" width="320" /></span></a></div><span style="font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">La publication de la <a href="https://charliehebdo.fr/2021/07/societe/hommage-aux-gros-nuls-recales-du-bac/" target="_blank">chronique de Riss dans Charlie Hebdo</a> du 14/07 (texte en bas de page) a suscité de très nombreux commentaires. Il y aurait plein de choses à dire sur la dérive de cette personne et de beaucoup d'autres dans cette période de <a href="https://www.mediapart.fr/journal/france/170321/philippe-corcuff-le-confusionnisme-une-trame-ideologique-en-expansion" target="_blank">confusionnisme</a>. </div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Je voudrais ici me centrer sur un double thème développé dans ce texte qui est celui du "rapport à l'échec" et du "sens de l'effort". Ce sont deux choses distinctes en effet mais qui se rejoignent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Parlons d'abord du <b>sens de l'effort. </b>Ça fait trente neuf ans que j'enseigne et c'est pour moi en effet un souci constant. Je ne m'accommode jamais d'élèves qui baissent les bras dès la première difficulté. Et je peux dire que des ados un peu « mollusques » j'en ai connu !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Mais mon boulot c'est justement de créer les conditions de la motivation !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Alors, ça peut être de manière extrêmement basique en les asticotant pour qu'ils s'y mettent (c'est souvent le premier pas qui coûte, parole de procrastinateur qui est en train de répondre à cette chronique plutôt que de faire un boulot plus important).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">On peut aussi essayer de créer ces conditions par des dispositifs qui créent de l'enjeu, donnent du sens à ce que l'on fait. C'est tout le talent du prof que de créer des dispositifs de mises en activités qui favorisent la motivation (ça va ? pas trop de jargon? )</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Et surtout ce qui crée la motivation c'est quand on a le sentiment qu'on peut y arriver. Il ne s'agit pas seulement de dire "tu vas y arriver" dans une sorte de mantra stérile mais de favoriser une certaine progressivité. Je sais l’allergie de certains pour la pédagogie mais vous avez peut-être entendu parler de <a href="https://pedagogie.uquebec.ca/sites/default/files/documents/numeros-tableau/tableau_v5_n1_zpd_0.pdf" target="_blank">"zone proximale de développement" (Vygotsky)</a> ou de <a href="https://www.scienceshumaines.com/rencontre-avec-albert-bandura-j-y-arriverai-le-sentiment-d-efficacite-personnelle_fr_3993.html" target="_blank">"sentiment d'efficacité personnelle" d'Albert Bandura</a> (qui vient de disparaitre) ? Qu'est ce que ça veut dire ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Tout simplement qu'on fait des efforts quand ceux ci sont payants, quand on pense qu'on va y arriver et que ça donne envie d'en faire d'autres pour aller plus loin encore. Si je donne d'entrée de jeu une tâche infaisable à mes élèves, il ne faudra pas s'étonner s'ils baissent les bras. Nul besoin d'avoir un doctorat en sciences de l'éducation pour le savoir, nos instituteurs le savaient déjà !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Donc le sens de l'effort a bien à voir avec le rapport à l'échec. Trop d'échec tue l'effort.</span></p><p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: justify;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitE803LH_5PRg8OKTEegkK3QJBZirwY-lsV22hpzE0iwY8rxwx3YCmPtrb7oL62rjNHh0tPiaw7FQOM2rEsRUu7sH3uaVeb3yfBJtP0avUtfugs4t814edC-z6VGeHO3Q-kXoRSQ/s1296/Charb+niveau+baisse.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1161" data-original-width="1296" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitE803LH_5PRg8OKTEegkK3QJBZirwY-lsV22hpzE0iwY8rxwx3YCmPtrb7oL62rjNHh0tPiaw7FQOM2rEsRUu7sH3uaVeb3yfBJtP0avUtfugs4t814edC-z6VGeHO3Q-kXoRSQ/w223-h200/Charb+niveau+baisse.jpg" width="223" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Charb, tu nous manques..ils sont devenus fous…</span></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><div style="text-align: justify;">Un mot encore : celui ci n'est pas synonyme de "souffrance". Il n'est pas besoin d'en baver pour faire des efforts. Un enfant qui joue fait des efforts sans s'en rendre compte. On a l'impression que le raisonnement de certains vieux schnocks est de dire « <i>puisque moi j'en ai bavé il n'y a pas de raison que les jeunes n'en bavent pas aussi</i> ». </div></span><p></p><p></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><span style="font-size: medium;"><div style="text-align: justify;">Par ailleurs, tous ceux qui parlent d'un "bac en carton" oublient les conditions dans lesquelles se sont passées ces deux dernières années. Il y a eu des efforts et même de la souffrance. <a href="https://www.huffingtonpost.fr/entry/a-toi-leleve-inconnu-du-bac-2021-blog_fr_60e6afafe4b0a5fad4d15665" target="_blank"> L'oublier, c'est une insulte pour ces élèves.</a> </div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Passons maintenant au "<b>rapport à l'échec".</b></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">L'échec n'est pas non plus un gros mot en pédagogie. Ni un tabou. Il me semble incontournable mais il faut qu'il soit accompagné et qu'il soit surtout présenté non pas comme une fatalité mais comme une occasion d'analyser les erreurs pour éviter de les refaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Cela pose d'abord la question sous jacente de l'évaluation. Dans notre beau pays, l'évaluation est encore vue trop souvent uniquement comme une évaluation sommative (zut, encore du -vieux- jargon...) et destinée à tirer le bilan de ce qui a été vu et bien souvent de sélectionner. On pourrait aussi se préoccuper un peu plus de ce qui se passe avant et avoir des évaluations formatives qui soient faites pour aider à progresser. Et même avec les bonnes vieilles "interros" (<i>ie</i> sommatives), on pourrait se demander ce qu'on fait après : si l'élève a eu une mauvaise note est-ce une fatalité ? Qu'est-ce qu'on lui propose pour y remédier ? Et surtout : est-ce que si l'élève a eu une mauvaise note c'est uniquement parce qu'il n'a pas assez travaillé ? Il y a plein d'autres raisons qui mériteraient de longs développements...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Le texte de Riss évoque le bac. J'ai essayé<a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2021/08/a-propos-du-rapport-lechec-et-du-sens.html" target="_blank"> dans plusieurs textes récents </a>de montrer que le problème était que le bac avait deux fonctions qui sont disjointes dans bien d'autres pays : valider un parcours de fin d'études (le lycée) et permettre l'accès au supérieur. Aujourd'hui cette deuxième fonction est assurée par ParcourSup. Quant à la première, on peut ergoter longtemps sur ce qu'est le "niveau" qui est quelque chose de très fluctuant tout comme la notation (il n'y a pas un "10" étalon déposé au pavillon de Sèvres).</span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: justify;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbMPq6FDN4Q89PX4JMc8TDbKsGetyCKwyT585da6FrGMcNk9iD4hxQ1lzgadKGkZ3kaXQFUDtOk4NonCWRbtDLdgM1uA0uigHy42bJ4j_V4xuNFdVnVDyJFi0o4yZoYrs7R_QbJQ/s600/Daumier+lec%25CC%25A7on+d%2527histoire.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="524" data-original-width="600" height="279" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbMPq6FDN4Q89PX4JMc8TDbKsGetyCKwyT585da6FrGMcNk9iD4hxQ1lzgadKGkZ3kaXQFUDtOk4NonCWRbtDLdgM1uA0uigHy42bJ4j_V4xuNFdVnVDyJFi0o4yZoYrs7R_QbJQ/s320/Daumier+lec%25CC%25A7on+d%2527histoire.jpg" width="320" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div><span style="font-size: medium;">le "niveau" est une notion très relative…</span></div></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Riss et bien d'autres sont dans le mythe d'un bac qui serait toujours le rituel qu'ils ont connu. Ils pensent que le fait de "trop faire réussir au bac" ne confronte pas à l'échec. C'est faux ! Le prof de Terminale que je suis peut dire que l'échec est bien présent et qu'il est plus insidieux : il est dans les refus sur ParcoursSup que se prennent dans la figure mes élèves dès le mois de mai... J'ai aussi écrit sur le <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/parcoursup-une-selection-avance-masquee/00092903" target="_blank">caractère très opaque des critères de ParcourSup</a> et la nécessité de s’en préoccuper mais c'est là encore un autre sujet.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Il y en a un peu marre de ces polémiques construites par des vieux "scrogneugneux" déclinistes… Comme souvent, on construit une image du "pédagogiste" qui n'a rien à voir avec la réalité du terrain. L'échec n'est pas un tabou, je l'ai dit. La "bienveillance" quant à elle, est un terme qui a été complètement perverti par nos adversaires en "laxisme" ou<a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2016/06/a-propos-de-lexigence.html" target="_blank"> refus de l'exigence</a>. Alors qu'il faut être bien peu "exigeant" pour s'accommoder d'un système éducatif qui produit tant d'échec...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">En revanche, et je voudrais conclure par là, il faudrait peut-être s'interroger sur la fatalité de cet échec. Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui échouent ? Dans les années 70 j'avais été très marqué par<a href="https://www.persee.fr/doc/rfp_0556-7807_1969_num_8_1_1979_t1_0046_0000_2" target="_blank"> la lecture de "lettre à une maitresse d'école" des enfants de Barbiana </a>où on trouve cette interpellation : « <i>L’enseignement ne connait qu’un seul problème, les élèves qu’il perd... Vous dites que vous avez recalé les crétins et les paresseux. C’est donc que vous prétendez que Dieu fait naitre les crétins et les paresseux chez les pauvres...</i> »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Expliquer l'échec ainsi c'est oublier toutes les conditions socio-économiques qui conduisent à ce que l'échec soit plus fort dans certaines catégories sociales.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Ne voir l'«échec» que comme le produit d'un manque d' «efforts» d'un individu (qui l'aurait bien "mérité") c'est être dans une forme de déni politique. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Et ça, c'est clairement de droite...</span></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><div><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; text-align: justify;"><tbody><tr><td style="text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUwH4MVAilTkEyD8tiB3d_LTvX0RKhRtCqv_4D1pYjl6gZbFrACeU0IMDwgjfJdw5gAUFn5zS7IyoIfceulVBYn3RnuuCggV7d-53c7kDih3Y04602dmQCc6y250a7SpgT8hujMw/s2016/226066127_10222415798678444_1698523973887508832_n.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2016" data-original-width="599" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUwH4MVAilTkEyD8tiB3d_LTvX0RKhRtCqv_4D1pYjl6gZbFrACeU0IMDwgjfJdw5gAUFn5zS7IyoIfceulVBYn3RnuuCggV7d-53c7kDih3Y04602dmQCc6y250a7SpgT8hujMw/s320/226066127_10222415798678444_1698523973887508832_n.jpg" width="95" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-small;">cliquez pour agrandir</span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><span style="font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyvh2CgUlt1gEnk8RkPAYIyK3B1M7KY-3DYnF6ukP_Zw5JJDw3RFmRGxWqrZJwMZBZzrDHW-DNeYu8wDnlOT6HCKqPdpqePfd6c5vvGs5PGu1srK-uWYIFC__5rLytuW2zCMuQXw/s1684/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-08-02+a%25CC%2580+17.37.14.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><br /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6RAabI95zemCoEJ25lnmtO0cX7DMGQXWNAEer7diSHCmARhXSWIxYJLI0RYfHkKl0IoxAUECj0E-8dkhXUzed5SBbzZ2vxxfYqebdDSVi2i1ooFyPRaQgZpwTolGTMSdlowOkKg/s1698/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-08-02+a%25CC%2580+17.38.36.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><br /></a></div></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><span style="font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-72809769834187795202021-07-08T21:37:00.003+02:002021-07-25T12:32:40.127+02:00 La fin du bac ? <p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">« <a href="https://www.humanite.fr/education-blanquer-signe-la-fin-du-bac-national-712874" style="color: purple;">Blanquer signe la fin du bac national </a>» dans l’Humanité, « <a href="https://www.liberation.fr/societe/education/plus-de-controle-continu-en-2022-jean-michel-blanquer-signe-la-fin-du-bac-20210629_2UDDDXHUUVDFLLKWFFBBQ4KMKI" style="color: purple;">Jean-Michel Blanquer signe la fin du bac</a><span class="MsoHyperlink" style="color: blue; text-decoration: underline;"> </span>» dans Libération, on voit fleurir des titres catastrophistes après l’annonce par le Ministre de la suppression des épreuves communes (ex «E3C») au profit d’un contrôle continu représentant 40 % de la note. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Plus que la préservation du rituel, c’est surtout la question de l’égalité « républicaine » qui inquiète. Mais on oublie peut-être que les véritables enjeux se situent ailleurs : derrière le bac, il y a la question des études supérieures. Enfin, à travers cette question, on peut se questionner sur la pédagogie et la manière de concevoir collectivement ou non le métier d’enseignant. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le bac est déjà mort<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je vais vous faire une révélation : le bac 2021 à déjà eu lieu ! J’usais déjà de cette astuce <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/bac-un-rituel-depasse/00092326" style="color: purple;">dans une chronique publiée en 2020</a>. L’argument est toujours le même : ce qui est déterminant aujourd’hui c’est ParcourSup. Le bac n’est plus que la validation d’un processus de sélection pour le supérieur qui se joue ailleurs à partir de la fin du mois de mars. On semble le découvrir alors que l’évolution est à l’œuvre depuis plusieurs années. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Autrefois, le baccalauréat français était à la fois un diplôme de fin d’études (et on devrait se réjouir de son taux de réussite) et le premier diplôme universitaire (c’est pour cela que les jurys sont toujours présidés par un universitaire). Mais depuis, il y a eu APB d’abord et ParcourSup aujourd’hui. Et les deux fonctions évoquées plus haut sont aujourd’hui distinctes comme c’est le cas dans beaucoup d’autres pays. La réussite au bac n’est plus suffisante pour le passage dans le supérieur puisque la sélection s’est généralisée. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">C’est le produit de deux phénomènes : <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><ul><li><span style="font-family: inherit; font-size: large;">la massification : l’objectif aujourd’hui n’est plus 80 % d’une classe d’âge au bac, on y est ! Mais c’est plutôt 50 % en L3 avec une logique de continuité bac-3/bac+3. </span></li><li><span style="font-family: inherit; font-size: large;">la pénurie : la généralisation des processus de sélection est d’abord </span><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/parcoursup-une-selection-avance-masquee/00092903" style="color: purple; font-family: inherit;">le résultat de la pénurie de places dans le supérieur</a><span style="font-family: inherit; font-size: large;">. Alors qu’arrivent à ce niveau d’enseignement les générations nombreuses issues du mini baby-boom des années 2000, on n’a pas fait les efforts pour adapter l’offre et on fait le dos rond en attendant que les effectifs décroissent...</span></li></ul><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">De fait, qu’on le déplore ou pas, cela modifie la nature même du baccalauréat. Si celui-ci avait autrefois une finalité en lui-même, il n’est plus aujourd’hui, et notamment pour le bac général, qu’une validation d’un processus de passage vers le supérieur qui se joue en amont. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Cela conduit aussi, et pour ma part je le regrette, à oublier la dimension de « culture générale » du bac pour un profilage et d’une logique de « parcours » qui commencent beaucoup trop tôt.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le but des rites <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Vouloir préserver le bac même en y ajoutant de nouveaux rituels me semble relever d’une nostalgie et d’un attachement aux symboles qui ne peut tenir lieu de politique éducative. C’est un combat d’arrière-garde et c’est méconnaître l’évolution sociale. Il n’y a pas si longtemps, avoir le certificat d’études représentait quelque chose…<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Cette préservation du « monument national » est clairement à l’œuvre <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/grand-oral-aurait-merite-detre-reporte/00099081" style="color: purple;">avec le Grrrand Oral</a>. On a inventé un nouveau rituel pour préserver le caractère solennel d’un bac en mille morceaux. L’argument de la promotion de la compétence orale aurait eu plus de poids si on avait vraiment donné des moyens pour sa mise en œuvre plutôt que ce bricolage imposé à tous. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On peut bien sûr souhaiter que les élèves se confrontent à un moment solennel tel qu’une « épreuve » terminale. Mais on peut aussi souhaiter que tout ne se joue pas sur un seul jour ! D’autant que cette attente du grand jour peut aussi conduire certains élèves à procrastiner en l’attendant. C’est donc une question d’équilibre entre le contrôle continu et les épreuves terminales. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span lang="EN-US"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Bac National vs Bac local ? <o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">L’un des arguments le plus souvent utilisé est celui de l’égalité « Républicaine » associée à l’existence d’épreuves nationales. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">La lecture des travaux de la docimologie (étude des biais de la notation) devrait inciter à plus de modestie sur la garantie d’une égalité de traitement. J’ai eu il y a quelques années un élève qui a eu la note de « 1 » en SES au bac alors qu’il avait 14 toute l’année (et sa copie, que j’ai pu voir, valait bien plus !). <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le bac d’hier n’empêchait en rien les inégalités. S’il pouvait jouer un rôle dans l’orientation c’était de manière marginale et plutôt quand un échec empêchait une orientation déjà prévue. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le risque, nous dit-on, est celui d’un « bac local » avec des épreuves elles aussi locales qui feraient perdre sa valeur au diplôme. Curieusement, on n’entend pas les mêmes reproches pour les diplômes universitaires dont les épreuves et les modalités sont purement locales, pourtant…<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le contrôle continu serait inégalitaire et source de pressions, nous dit-on. Le risque existe c’est vrai. Mais il est surtout le révélateur d’une vision du métier très individualiste. Des règles communes sur le nombre de notes et la gestion des absences « stratégiques » ainsi que des critères élaborés à la fois nationalement et retravaillés localement permettraient d’éviter bien des dérives et des critiques. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Tout se passe comme si les enseignants ne se faisaient pas confiance et préféraient rester seuls dans leurs classes. Comme s’ils préféraient se décharger sur un processus extérieur (mais défaillant et désuet) plutôt que d’être amenés à envisager un travail collectif au sein de leurs établissements. Comme s’ils ne croyaient plus au sens du service public et de l’intérêt général partagé par tous. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Les défis à relever <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0h35Ie5zC1ZlD8gHS2Fp7_xOnxNpDIzCbro417LYZk26-Q2bOUSccqt8cWtCB0A2CPhFyJ9A6RZUkuiG51stJLLmgtfb4k6mooV43x2qleU7lmI2HCUo-ZDPe6eYsG2FcCJIedw/s1600/apre%25CC%2580s_bac.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1052" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0h35Ie5zC1ZlD8gHS2Fp7_xOnxNpDIzCbro417LYZk26-Q2bOUSccqt8cWtCB0A2CPhFyJ9A6RZUkuiG51stJLLmgtfb4k6mooV43x2qleU7lmI2HCUo-ZDPe6eYsG2FcCJIedw/s320/apre%25CC%2580s_bac.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Un dessin de Gérard Mathieu</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: medium;">Il ne s’agit pas de nier les risques ou de refuser de voir les effets pervers possibles. Mais la tendance inverse est trop forte en France (et pas seulement chez les enseignants !) et conduit à une forme de conservatisme. <o:p></o:p></span></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">L’« égalité » ne devrait pas être un moyen mais une fin. Vouloir défendre un bac supposé « égalitaire » relève plus de l’incantation et aboutit au final à la conservation des inégalités <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Plutôt que de s’arc-bouter sur un rituel républicain, c’est sur la transparence des critères et attendus de ParcourSup que les enseignants devraient se mobiliser.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">L’autre enjeu est de construire une vraie culture collective de l’évaluation dans les établissements. On peut aboutir à un système équitable si les collectifs enseignants fonctionnent et si l’encadrement intermédiaire (inspection et chefs d’établissement) joue enfin (!) un vrai rôle d’animation plutôt que d’être d’abord dans le contrôle. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Enfin, il ne faudrait pas oublier que l’évaluation a plusieurs fonctions. Il ne faudrait pas que la dimension certificative l’emporte sur l’aspect formatif. En d’autres termes, on ne doit pas seulement évaluer pour donner une note pour un examen mais aussi et d’abord pour donner à apprendre et valider une progression. Ce serait une évaluation au service de la réussite et pas seulement de la sélection. Là encore, c’est un équilibre à trouver et une réflexion pédagogique collective à mener. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Machiavelisme, opportunisme ou réalisme ?<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">La décision du 28 juin d’aménager le bac semble cristalliser aussi les passions et les indignations. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On accuse le Ministre d’avoir machiavéliquement organisé le désordre pour mieux préparer cette transition. Même si pour ma part je privilégie toujours l’hypothèse de la bêtise avant celle de l’intention malveillante (c’est ce qu’on appelle <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_de_Hanlon" style="color: purple;">le rasoir d’Hanlon</a>), on ne peut exclure une part de stratégie chez notre ministre joueur d’échecs. On peut aussi y voir une forme d’opportunisme après qu’en effet la crise sanitaire ait rebattu les cartes sur la place du contrôle continu<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Mais si cette « réforme de la réforme » agit comme un révélateur, on semble découvrir une évolution qui est à l’œuvre depuis longtemps<span class="MsoCommentReference"> </span>Cette polémique, tout comme le thème récurrent du « bac en carton » sont le signe d’une société plus attachée aux symboles qu’à la recherche d’une égalité réelle et de la justice sociale. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/fin-bac/00099732" target="_blank">Ce texte a été publié initialement sur le site d'Alternatives Économiques, le 05/07/2021</a></span></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-61794704139966350092021-06-26T12:32:00.005+02:002021-06-27T09:49:26.352+02:00Grrrrrrand Oral : simulacre et dysfonctionnements<p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> <span style="text-align: justify;">Ça fait 39 ans que je suis prof et que je fais passer le bac. Je n’ai jamais vu un tel niveau de désorganisation…</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">J’ai fait passer le Grrrrrrand oral pendant quatre jours non-stop (8h30-18h) avec 7 ou 8 candidats par demi-journées. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">J’avais reçu ma convocation très tardivement qui m’indiquait le lieu et la durée de ces examens. Depuis, une autre est arrivée qui me demande deux jours supplémentaires de présence pour des délibérations. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">D’autres enseignants n’ont pas eu cette chance et ont été convoqués à la dernière minute la veille ou le jour même. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Avant d’aller plus loin, je voudrais préciser que ce sentiment de désorganisation que je partage ici, j'ai essayé tout comme les organisateurs dans les bahuts que sont les personnels de direction, de ne pas le faire ressentir aux élèves. Je pense (j'espère !) que pour les élèves tout a semblé "fluide" et sans trop d’anicroches. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">C'est ce que j'appelle le "bricolage héroïque" et le sens du service public…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je veux aussi tirer mon chapeau aux élèves et à leurs profs. Malgré les conditions, ils et elles étaient globalement mieux préparés que ne l’était l’institution ! </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Pourquoi une telle désorganisation ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Bien sûr on nous dit que cette année est exceptionnelle et qu’il faut tenir compte de la pandémie. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Bien sûr ! Mais le ministre semble avoir fait comme si elle n’existait pas et continuer à faire « comme si…» Et c’est bien ça le problème. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Si l'on voulait tenir compte de la pandémie et ses effets en termes d'impréparation des élèves et de désorganisation des services (même si je doute que celle ci soit causée par le Covid mais plutôt par les réductions de moyens), il fallait alors suspendre ce dispositif du bac. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Ou bien si on voulait "vraiment" le faire alors il fallait s'en donner les moyens et s'assurer du fonctionnement du dispositif. Gouverner c'est anticiper.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Au lieu de cela on a les deux inconvénients : un simulacre et une organisation qui dysfonctionne</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Dysfonctionnements en cascade<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Listons les problèmes :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">- Les convocations initiales étaient notoirement insuffisantes pour remplir tous les créneaux.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">- il a donc fallu appeler des profs en catastrophe avec évidemment des gros loupés d'attribution de jurys. Par exemple des élèves interrogés sur des sujets de SES par des jurys où il n'y a pas de prof de SES alors qu'inversement un prof de SES est convoqué comme "candide" dans un jury voisin.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">- parier sur le nombre pour avoir des binômes cohérents était une erreur. Il aurait fallu faire une simulation avec un algorithme pour savoir qui convoquer.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">- "on" a oublié de prévoir les délibérations. Celles ci commencent à arriver pour la semaine prochaine. C'est pourtant d'une telle évidence que ça n'a rien à voir avec le fait que ce soit un nouveau bac !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">En Ile de France c’est le Service Interacadémique des Examens et Concours qui s’occupe de l’organisation. Ce qu'on me rapporte c'est que le SIEC était complètement débordé et que les gens qui y travaillent sont au bord de la crise de nerfs (il y en a qui pleurent au téléphone…). Peut-être manquent-ils de moyens (humains et informatiques) pour travailler, peut-être aussi qu'ils subissent une pression telle qu'ils n'ont pas pu anticiper mais quoi qu'il en soit, je maintiens que de mon point de vue du terrain c'est la pire (dès)organisation du bac que j'ai connue !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Marche Forcée<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Depuis le début de la crise sanitaire le Ministre s'est mis dans une situation de déni et s’est employé à faire "comme si" l’École fonctionnait normalement. On voit aujourd'hui les limites de cette posture.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je crois que ce qui se produit en ce moment est assez emblématique du mode de management de l'Éducation Nationale qu'a amplifié JM Blanquer. On avance à marche forcée en pensant que la seule parole politique suffit et sans se préoccuper de la faisabilité et des alertes faites par le terrain. On compte sur la bonne volonté des fonctionnaires (qu'on maltraite par ailleurs) et leur sens du service public pour que ça fonctionne tant bien que mal.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le problème c'est quand, comme en ce moment, ça fonctionne plutôt mal que bien…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On ne peut pas sans arrêt tirer sur la corde et jouer l’opinion contre les enseignants. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Communication et agenda politique<o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Pourquoi une telle précipitation voire un acharnement à maintenir ce Grrrrrand oral ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Parce que cette épreuve est le dernier élément emblématique de la réforme du bac et du lycée. C’est un des moments solennels fabriqué pour sauver les apparences d’un bac éparpillé façon puzzle par la pandémie mais surtout par l’“universitarisation” des parcours dictée par ParcourSup. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">S’il avait accepté un report (que la voix de la raison aurait du lui suggérer), il l’aurait vu comme une sorte d’échec politique alors que l’enjeu est de cocher la case « fait » dans la liste du bilan des promesses présidentielles dans la perspective de 2022...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On nous présente aussi ce Grrrrand Oral comme une évolution majeure dans la pédagogie. Ce qui est formidable dans la com' du ministre c'est de nous faire croire que l'oral n'est jamais préparé dans notre système éducatif et que le Grrrrrrand Oral serait une sorte de « révolution ». Les profs de primaire avec toutes leurs activités et ceux du collège qui préparent à l'oral du brevet doivent apprécier. Tout comme les profs de lycée qui se rappellent des Travaux Personnels Encadrés (TPE)…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ6CDE4KJnf0N5AIcBDnI5yqWlWzBxRVr6KZpX4mRkPV_Ufc-UDw1MOppifxi2LXJSaurScKE_zRduMnx0SmV6mwc4NU5mnaV0Edv5BTtyubcvyRpi2S46125pny03CxgkAnCK_Q/s475/Simulacres-et-simulation.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="475" data-original-width="302" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ6CDE4KJnf0N5AIcBDnI5yqWlWzBxRVr6KZpX4mRkPV_Ufc-UDw1MOppifxi2LXJSaurScKE_zRduMnx0SmV6mwc4NU5mnaV0Edv5BTtyubcvyRpi2S46125pny03CxgkAnCK_Q/s320/Simulacres-et-simulation.jpg" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le vade-mecum du Grrrrand oral</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Si l’on voulait vraiment développer la compétence « savoir s’exprimer à l’oral », alors on s’en donnerait vraiment les moyens. Rappelons que dans la réforme, le grand oral (la pandémie n’a rien arrangé mais n’y est pour rien) devait se préparer sans heures dédiées ni moyens spécifiques. En tant que professeur de Sciences Économiques et Sociales (SES) devant enseigner un programme très lourd, je n’ai pu dégager un peu de temps que quand les épreuves terminales prévues à la mi-mars ont été annulées.</span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Dans ces conditions il est très difficile de lutter contre les déterminismes sociaux liés à la maîtrise de l’oral. Nous nous les sommes pris en pleine face durant cette semaine. Bien sûr, nous avons fait preuve de « bienveillance » : il ne s’agit pas de pénaliser les élèves et de leur faire payer le prix de cette année chaotique et de l’impréparation à tous les niveaux. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Mais je finis cette (avant-dernière) année avec le sentiment d’avoir participé à une opération destinée à préserver l’ego d’un ministre et les apparences d’un système éducatif qui mérite bien mieux que ce simulacre médiatique. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Philippe Watrelot</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Professeur de sciences économiques et sociales dans un lycée de l’Essonne. </span></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-48249063281839287122021-06-15T10:49:00.016+02:002021-06-16T21:19:36.030+02:00Laïcité, panique morale et instrumentalisation<p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je ne suis pas un « spécialiste » de la laïcité...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Je suis juste un prof de SES qui enseigne et vit en banlieue depuis toujours. Je travaille dans la ville où je suis né et où j’ai fait mes études. J’habite dans la commune juste à côté, dans un immeuble où se côtoient des personnes de toutes origines. Je croise des femmes avec le voile, certaines élèves le retirent juste à l’entrée du lycée. Nous sommes confrontés quelquefois à des problèmes avec certains élèves mais il y a eu peu d’incidents en 2015 ni au moment de l’assassinat de Samuel Paty. Je ne veux donc pas faire des généralités et encore moins de grands discours. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">J’enseigne les sciences sociales et ce qui se passe avec ce qu’on désigne à tort (selon moi) comme la laïcité ressemble fort à ce qu’on appelle une « panique morale ». Selon Stanley Cohen, l’inventeur de ce concept, une « panique morale » surgit quand «<i> une condition, un événement, une personne ou un groupe de personnes est désigné comme une menace pour les valeurs et les intérêts d'une société </i>». L'un des aspects les plus marquants des paniques morales est leur capacité à s'auto-entretenir. La médiatisation d'une panique tendant à légitimer celle-ci et à faire apparaître le problème comme bien réel et plus important qu'il ne l'est en pratique. La médiatisation de la panique engendrant alors un accroissement de la panique (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Panique_morale" target="_blank">fiche Wikipédia</a>).</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Si on faisait aussi un peu de science politique, on pourrait souligner que cette <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mise_sur_agenda" target="_blank">mise à l’agenda</a> par des « <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Entrepreneur_de_morale" target="_blank">entrepreneurs de morale </a>» s’inscrit, c'est une évidence, dans un calendrier politique et relève donc de l’instrumentalisation (et de la diversion)... </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">On peut également s’interroger sur l’état d’une société, la nôtre, qui a tant de mal avec la diversité au point de la voir comme une menace. On peut enfin réfléchir sur la faillite de la promesse républicaine qui conduit à des phénomènes d’exclusion et donc de « séparatisme » sur lesquels prospèrent les extrémistes de tous poils. C'est peut-être le reproche permanent de cet échec que certains ne veulent pas voir ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">J’ai l’impression que cette « panique morale » est formulée pour l’essentiel par des gens vivant dans les beaux quartiers et qui ont des idées très arrêtées. Alors que beaucoup d’enseignants sont au contact tous les jours avec cette réalité que certains voient de loin. Nous y travaillons, nous y vivons… </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Et cela nous conduit non pas à un relativisme, dont on nous accuse, mais à un pragmatisme qui nous permet de gérer le quotidien. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Prenons un seul exemple. <a href="https://philippe-watrelot.blogspot.com/2019/10/le-foulard-qui-rend-fou.html?fbclid=IwAR0dHRDIyv9zUFrGJWQxaOv7pEQek_9XYonNZbODyIV0kQTIY7l0Fbvi6iI" style="color: purple;">Interdire les sorties scolaires aux accompagnatrices voilées ?</a> Mais c’est juste condamner les élèves dans beaucoup de cas à l’absence de sorties et renvoyer ces femmes à leur isolement ! </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Il ne s’agit pas de nier que des situations inquiétantes existent. Elles doivent faire l’objet d’une réponse laïque déterminée. Mais cela suppose un examen raisonné de la réalité, pas son instrumentalisation. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><a href="https://www.education.gouv.fr/laicite-et-valeurs-de-la-republique-le-ministre-retient-les-preconisations-de-jean-pierre-obin-pour-323594" style="color: purple;">Le rapport Obin repris par le Ministre</a> s’inscrit dans cette logique. On veut expliquer la laïcité à des enseignants supposément ignorants... Ce qui est faux.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Mais quelle laïcité ? On ne peut nier qu’il y a un débat sur la manière de l’envisager et qu’ici une conception cherche à l’emporter sur une autre. Il serait souhaitable qu’on s’en tienne aux textes fondateurs et qu’on évite de tomber dans l’inculcation paradoxale d’un « catéchisme » laïc excluant et la détection des pensées non conformes comme le laisse craindre la nouvelle épreuve de recrutement des concours d’enseignement. Nous n'avons pas besoin d'une police de la pensée mais qu'on nous fasse "confiance". </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUTL0Erx99yjOPAsGvz3HyTJSTbEh-ydPIHaIRxzuufP11CFMXppSJy0IIKHVvnVetPj0KhucZ09kkdpEf4oH9IKtblvhtwWI3trUYbdSBiEMuAIgZ6jn5vQMCHWVS2Akc038q-A/s2048/ok_268992.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1364" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUTL0Erx99yjOPAsGvz3HyTJSTbEh-ydPIHaIRxzuufP11CFMXppSJy0IIKHVvnVetPj0KhucZ09kkdpEf4oH9IKtblvhtwWI3trUYbdSBiEMuAIgZ6jn5vQMCHWVS2Akc038q-A/s320/ok_268992.jpg" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">cliquez pour agrandir</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La laïcité, les valeurs de la République sont aussi des questions de pédagogie... L’enjeu pour les éducateurs que nous sommes est de travailler sur cette belle notion qu’est l’altérité dans toutes ses dimensions. C’est bien sûr la reconnaissance des cultures et des identités. Mais c’est aussi la reconnaissance de la pensée de l’autre, la capacité à comprendre son point de vue plutôt que de se sentir agressé par une opinion différente. </span></div></span><div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Loin de l’incantation, si nous voulons faire adhérer les élèves aux valeurs qui sont celles de la démocratie, c’est-à-dire la citoyenneté critique, la libre adhésion, la liberté de penser, la coopération et la solidarité, le débat argumenté sur des idées... il faut les faire vivre au quotidien dans nos pratiques, nos classes, nos établissements..</span><span style="font-family: inherit; font-size: large;">.</span></div><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Et puisqu’on s’inquiète du « séparatisme », il faudrait que le système éducatif et la Nation prennent cette question à bras le corps en s’attaquant aux causes bien plus qu’à ses manifestations. Le séparatisme est aussi géographique et social et il est le produit des inégalités face à l’école. C’est là que devrait se situer l’enjeu principal de notre travail et de notre vigilance. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">PhW</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">------</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><b>Ajout du 16 juin 2021</b></span></p><div style="text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: large;">Le texte que j’ai rédigé hier « Laïcité, panique morale et instrumentalisation » a été pas mal repris sur les réseaux sociaux.</span></div><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">C’est inévitable, après les messages d’approbation viennent les critiques. Dans les versions les plus douces, j’y suis traité de « bisounours », de « naïf » et on évoque un « angélisme » dépassé mais on me qualifie aussi d’ « islamo-gauchiste » et de « lâche » et c’est tout juste si je ne suis pas co-responsable de l’assassinat de Samuel Paty... </span></div></span><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> <br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Comme souvent aujourd’hui, on me reproche ce que je n’ai pas écrit. Je passerais sous silence, me dit-on, les enseignants empêchés de faire cours par des élèves qui contestent leur enseignement au nom de la religion. On me rappelle que dans un sondage récent, une majorité d’enseignants déclaraient s’être « autocensurés » et être démunis face à ces questions. </span></div></span></o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Je ne nie pas que ces phénomènes existent, c’est aussi le cas dans mon établissement. Et lorsque cela arrive, il faut non seulement une réponse ferme mais aussi et surtout une solidarité et un soutien collectifs. </span></div></span><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> <br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Face aux certitudes et aux raisonnements binaires, je préfère la voie du doute constructif et des questions, en voici quelques unes : </span></div></span></o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Il faut évidemment renforcer la formation, mais laquelle ? Est-ce une formation descendante qui donne des « consignes » ou une vraie réflexion et une mutualisation des pratiques. La formation doit-elle se fonder sur la méfiance et la détection de la radicalisation ou considérer que, face à des enfants ou des jeunes, il faut faire le pari du dialogue et de l’éducabilité ? L’auto-censure est-elle à proscrire ou est-ce simplement la nécessité de la mesure et de la nuance ? En somme, de la « pédagogie » ?</span></div></span><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> <br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">On ne peut nier non plus qu’agissent en sous-main des groupes extrémistes. Il faut la plus grande fermeté face à ceux qui instrumentalisent des familles et des jeunes. Mais on ne peut pas réduire ce qui se produit dans les classes à une simple dimension religieuse. Outre l’intemporelle provocation adolescente, il y a surtout une dimension identitaire qui n’est pas spécifiquement religieuse. Il n’est pas besoin d’avoir fait de longues études de sociologie pour comprendre que lorsque se produisent des phénomènes d’exclusion ou de discrimination, la logique conduit souvent à se raccrocher à ses origines ou à sa « communauté ». Pour parler un peu savant, on peut dire que l’étiquetage conduit à l’assignation et au renforcement du stigmate, ou en d’autres termes : quand vous êtes réduit à une identité qu’on vous colle (ça s’appelle le racisme), vous n’avez souvent pas d’autre choix que de vous conformer à cette image et d’en renforcer les caractéristiques par votre habillement et votre manière d’être. </span></div></span></o:p><o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"> <br /></span></o:p><span style="font-family: inherit; font-size: medium;">Le rôle de l’École à tous les niveaux c’est de lutter contre ces assignations à résidence. S’il faut réaffirmer les principes de laïcité, ce n’est pas pour en faire un instrument de combat et de négation des origines et des cultures mais au contraire un outil de tolérance et d’émancipation. La voie est étroite car c’est celle de la nuance... </span></div><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: medium;"></span></p></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-38402426717078242702021-06-11T08:42:00.003+02:002021-06-11T08:50:24.844+02:00 Grenelle de l'Education : tout ça pour ça<p style="text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b; font-family: inherit; text-align: left;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="color: #1b1b1b; font-family: inherit; text-align: left;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIUm8xqAg81eQ9kmTDqsRsfrTdH4XD3qw2qE4VjxV_XWiHk6wMKN7mILvy-RJpWVXVMj0lUOraKTqwHhAUL-8L5pf1N_bkQDGkk3TJeRVlkorNU2ZsEvSjCsNK-_s22e2QCCTfCQ/s1440/385d925_5565663-01-06.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1440" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIUm8xqAg81eQ9kmTDqsRsfrTdH4XD3qw2qE4VjxV_XWiHk6wMKN7mILvy-RJpWVXVMj0lUOraKTqwHhAUL-8L5pf1N_bkQDGkk3TJeRVlkorNU2ZsEvSjCsNK-_s22e2QCCTfCQ/s320/385d925_5565663-01-06.jpg" width="320" /></a></span></div><span style="color: #1b1b1b; font-family: inherit; text-align: left;"><br />Mercredi 26 mai, 17 heures, retransmission de la conclusion du Grrrrand Grenelle de l’Education consacré aux métiers de l’enseignement. J’avais beau ne pas m’attendre à grand-chose, j’ai quand même été déçu. </span><span style="color: #1b1b1b; font-family: inherit; text-align: left;">Avant d’enfin entendre la parole du ministre, il a fallu déjà subir une interminable table ronde avec une brochette d’inspecteurs généraux et de directeurs. On nous a rappelé que ce grand barnum, déclenché après l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, avait rassemblé de nombreuses personnes pour redéfinir le métier d’enseignant et la gestion des ressources humaines.</span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">On a, ce faisant, oublié de rappeler que curieusement, les principaux intéressés, c’est-à-dire les enseignants, étaient peu présents dans ces groupes de travail. On a oublié, aussi, de rappeler que ce dispositif a servi à contourner – voire court-circuiter – les discussions avec les organisations syndicales. Au point que certaines ont quitté les commissions.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Puis Jean-Michel Blanquer a parlé. Il a déroulé</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.education.gouv.fr/grenelle-de-l-education-une-concertation-inedite-par-son-ampleur-et-ses-modalites-306837"><span style="color: #416ed2;">« douze engagements »</span></a>issus de 438 propositions élaborées durant les trois mois de dispositif, ainsi que dans un colloque scientifique qui a donné lieu à un</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/Rapport_scientifique_Grenelle_de_l_education.pdf"><span style="color: #416ed2;">rapport rendu en janvier</span></a> (rédigé par Yann Algan).<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Le ministre a conclu en parlant d’une revalorisation « <i>historique </i>» et de «<i> changements systémiques</i> ». En fait, ni l’une ni l’autre ne méritent ces qualificatifs. Jean-Michel Blanquer a surtout fait de la com’ politique et tenté d’éviter certains pièges à quelques mois des élections. Il a aussi laissé pas mal de zones d’ombre et d’incertitudes.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><b><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">700 millions… ou 400 ?<o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;"></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhv_xP2Ucqpszok9dnTFnMmeHBnwwJZVpJzngVeOhA5oYBZtqBMdgxUTB5vdt9CscovNfEIYn2c238kYsn1f31HT7arqhZjQB0nqE8iG1B9Pbd4UoR82IfP8OaggRd4ZdlOvJ768g/s266/images.jpeg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="189" data-original-width="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhv_xP2Ucqpszok9dnTFnMmeHBnwwJZVpJzngVeOhA5oYBZtqBMdgxUTB5vdt9CscovNfEIYn2c238kYsn1f31HT7arqhZjQB0nqE8iG1B9Pbd4UoR82IfP8OaggRd4ZdlOvJ768g/s0/images.jpeg" /></a></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">La plupart des commentaires portant sur le Grenelle de l’Education mettent en avant le chiffre de « 700 millions d’euros consacrés à la revalorisation ». Il faut dire que c’est par ce chiffre qu’a commencé la litanie de douze « <i>engagements</i> » par laquelle Jean-Michel Blanquer a conclu de ce Grenelle de l’éducation. Regardons-y de plus près.</span></span></div><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Dans le détail, on voit déjà que ce n’est pas de 700, mais de 400 millions d’euros qu’il est question. En effet il y en a 100 qui sont destinés à faire la soudure</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="http://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/remuneration-enseignants-revalorisation-clopinettes/00094480"><span style="color: #416ed2;">pour la rallonge précédente</span></a>, car la somme prévue n’était pas suffisante. Deux cents autres millions étaient contraints, puisqu’ils financent la complémentaire santé des enseignants (à hauteur de 25 % dès 2022 et 50 % en 2024). Cet ajout était indispensable pour se mettre au niveau des autres salariés.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Reste les 400 millions de « primes » qui correspondent aux mêmes</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/remuneration-enseignants-revalorisation-clopinettes/00094480"><span style="color: #416ed2;">400 millions déjà accordés en 2021</span></a>. La reconduction de la prime d’attractivité est comptée dans cette enveloppe, elle devrait perdurer ensuite avec une extension au milieu de carrière.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Si on raisonne en paie mensuelle, c’est 100 euros supplémentaires en début de carrière et 36 euros pour les milieux de carrière. Ce n’est « pas rien ». Mais ce n’est tout de même pas grand-chose...<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Malgré tout, cela fait vingt-cinq ans qu’une augmentation de ce niveau n’avait pas été annoncée. Mais, si on rapporte au plus d’un million d’agents de ce ministère, cela n’a rien « d’historique » et cela ne concerne qu’un tiers des personnels.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Ce que vise Jean-Michel Blanquer avec ces mesures, ce sont surtout les débuts de carrière. Il annonce ainsi vouloir rejoindre</span><span style="color: #1b1b1b;"> <i>« le peloton de tête des pays qui rémunèrent le mieux leurs enseignants »</i></span><span style="color: #1b1b1b;">. L’objectif est donc de renforcer l’attractivité pour ce métier, alors que dans le même temps de nombreux concours d’enseignements ne font pas le plein de candidats.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Les salaires des enseignants français sont en effet inférieurs de 7 % en début de carrière</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.oecd.org/fr/education/regards-sur-education/"><span style="color: #416ed2;">à la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)</span></a>. Tous niveaux confondus, les enseignants français gagnent 22 % de moins que la moyenne des pays développés, surtout en début et milieu de carrière, les salaires remontant en toute fin.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Mais, comme</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/expliquer-progression-demissions-denseignants/00076414"><span style="color: #416ed2;">nous l’avions déjà pointé</span></a>, le problème de l’attractivité du métier d’enseignant n’est pas tant dans la comparaison avec d’autres pays (avec des conditions de travail différentes d’ailleurs) que dans la comparaison avec les rémunérations des titulaires d’un diplôme bac +5 équivalent. Il y a quelques années, l’OCDE avait calculé qu’en France, un(e) professeur(e) des écoles gagne 72 % de ce qu’il ou elle pourrait escompter avec son niveau de diplôme s’il ou elle travaillait ailleurs que dans l’Education nationale. Au collège, un(e) professeur(e) français(e) gagne 86 % du salaire de ses camarades d’université. Et au lycée, 95 %.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">Avec la revalorisation de 2021, les profs n’atteignent pas le salaire médian des autres bac +5. Asma Benhenda, économiste spécialisée sur ces questions, estime</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.mediapart.fr/journal/france/270521/grenelle-de-l-education-sur-les-salaires-blanquer-se-trompe-d-objectif?onglet=full"><span style="color: #416ed2;">dans une interview à Mediapart</span></a></span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;">que pour y parvenir il faudrait une hausse d’environ 380 euros brut par mois.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><b><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><b><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Revaloriser le début de carrière… Et après ?<o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">On peut lire ici ou là qu’il est normal que l’on commence par les plus jeunes. Un jeune enseignant touchait deux fois le Smic au début des années 1980 contre 1,3 fois aujourd’hui. Mais est-il normal qu’un enseignant voie ensuite son salaire progresser uniquement par le passage d’un échelon à l’autre ? Le « glissement vieillesse technicité », autrement dit la revalorisation à l’ancienneté, est bien commode pour faire oublier le gel du point d’indice depuis 2010 (<a href="https://www.alternatives-economiques.fr/services-publics/remuneration-des-fonctionnaires-une-revalorisation-symbolique-201603231530-00001556.html"><span style="color: #416ed2;">hormis une hausse de 1,2 % en deux fois en 2016 et 2017</span></a>). Et pour masquer la perte de pouvoir d’achat qui touche tous les fonctionnaires.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Or, on le voit bien, les mesures annoncées sont centrées uniquement sur l’attractivité en début de carrière, pas sur la masse des fonctionnaires déjà en poste. La technique utilisée par le ministre fait penser à ces publicités pour des opérateurs téléphoniques qui font des offres alléchantes pour les nouveaux abonnés, mais se rattrapent sur les tarifs de ceux qui le sont déjà !</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><i><span style="color: #1b1b1b;">« La deuxième partie de ce quinquennat doit être celle d’une révolution des ressources humaines »</span></i><span style="color: #1b1b1b;">, a par ailleurs affirmé le ministre, parlant même d’une programmation pluriannuelle. Mais un quinquennat, ça dure cinq ans et on est déjà à la quatrième année ! Et les promesses n’ont pas de sens dans une telle période.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">C’est là que se situe la principale astuce de communication de Jean-Michel Blanquer. Outre l’importance du chiffre annoncé (que nous avons dégonflée), il reporte à « plus tard » une augmentation dont il n’aura peut-être plus la responsabilité.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">C’est peut-être aussi ce qu’a pu se dire le ministre en pensant aux échéances électorales. Car, il a évité de s’avancer trop loin sur les sujets qui pouvaient donner lieu à des discussions difficiles avec les organisations syndicales et susciter plus que de la « grogne » (!) chez les enseignants.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: #1b1b1b;">En effet, la tentation était forte d’associer les augmentations de rémunérations à une redéfinition des obligations de services ou du temps de travail. Autrement dit, la rengaine du « travailler plus pour gagner plus »</span><span style="color: #1b1b1b;"> </span><span style="color: #1b1b1b;"><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/enseignants-marche-de-dupe-de-revalorisation/00092107"><span style="color: #416ed2;">et des contreparties</span></a>. On y a échappé. Même s’il évoque dans l’engagement n °8 la possibilité pour les enseignants d’occuper des « fonctions mixtes » (référents, appui à la direction, formation, etc.), cela a plus à voir avec une meilleure gestion des carrières qu’à une conditionnalité.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Mais, le risque existe toujours. Et il faut rappeler que les 400 millions d’euros effectivement consacrés à la revalorisation sont bien des « primes » et pas une augmentation indiciaire. Il y a encore beaucoup d’incertitudes sur ces primes. Certaines seront pérennisées comme la prime d’attractivité, mais d’autres seront spécifiques à certaines fonctions et feront l’objet de négociations avec les organisations syndicales. Les enseignants doivent-ils donc se transformer en chasseurs de primes pour espérer être justement rémunérés ?<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><b><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Un Grenelle Potemkine<o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">« <i>Tout ça pour ça ?</i> », se demande-t-on finalement. Forcément, quand on qualifie de « Grenelle » en référence aux accords de 1968, un gros barnum médiatique sans consistance véritable, cela crée forcément de la frustration. Ce n’est en rien « historique ».<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Evidemment, « 700 millions » c’est un chiffre qui claque et qui peut abuser l’opinion qui pourra conclure, comme souvent, que les profs ne savent que râler. Reste qu’au-delà des postures, on peut reconnaître des avancées (notamment sur les directeurs d’école), tout en pointant les insuffisances et les faux-semblants. Il y a des avancées, mais tout cela peut très vite s’arrêter puisque, pour l’heure, rien n’est gravé dans le marbre.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Ce n’est pas non plus une révolution « systémique ». Les propositions très disruptives que l’on trouvait dans son livre-programme, Jean-Michel Blanquer les a écartées. Les annonces qu’il fait relèvent d’une plus grande souplesse de la gestion des ressources humaines, même si on peut avoir quand même des inquiétudes.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Le plus notable c’est que, contrairement à ce qu’on pouvait craindre de ce « Grenelle », les syndicats ne sont pas sortis du jeu. Le ministre a, à plusieurs reprises, rappelé que la concrétisation des mesures se fera dans le dialogue social. Alors que le macronisme se caractérise par la négation des corps intermédiaires, c’est peut-être la meilleure nouvelle de ce Grenelle.<o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: left;"><span style="color: #1b1b1b;"><span style="font-family: inherit;">Philippe Watrelot le 31 mai 2021</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: inherit;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><o:p></o:p></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrCWPDwMqsrumMEj-aK8iTYuD9LqgZCn2pVLVsyaGEhZWd9A1SKLn61JuhsHv-TbwWSRQYYox7jF3NGuZ9OXUirmn0vxBPns0v2nBoWd51q064U1KHOu8RD7e4OSGMXIXh5MQY2Q/s2048/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-06-11+a%25CC%2580+08.12.10.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1234" data-original-width="2048" height="121" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrCWPDwMqsrumMEj-aK8iTYuD9LqgZCn2pVLVsyaGEhZWd9A1SKLn61JuhsHv-TbwWSRQYYox7jF3NGuZ9OXUirmn0vxBPns0v2nBoWd51q064U1KHOu8RD7e4OSGMXIXh5MQY2Q/w200-h121/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-06-11+a%25CC%2580+08.12.10.png" width="200" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr></tbody></table><span style="font-family: inherit;"><br /></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/grenelle-de-leducation-ca-ca/00099247" target="_blank">Cet article a été initialement publié le 2 juin 2021 sur le site d’Alternativives Économiques</a></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><br /></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-14153382479461719722021-06-05T15:19:00.018+02:002021-08-29T12:30:48.047+02:00Opinion enseignante : unité, clivages et tensions<p><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><i>« Les » </i>enseignants, ça n’existe pas...<span style="font-size: small; font-style: italic;"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Rendre compte des débats qui traversent le monde enseignant est une tâche quasi impossible. Il y a des illusions d’optique et des fausses pistes qui rendent difficile l’analyse. On peut se risquer malgré tout à un inventaire des vraies (et fausses) tensions qui sont à l’œuvre. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Je voulais au départ de manière très prétentieuse intituler ce texte : «<i> Tentative de topologie des clivages et tensions qui traversent le monde enseignant et les débats sur l’École</i> ». Mais cela aurait donné un tour « savant » et surplombant à ce qui n’est qu’une réflexion personnelle à un an de la présidentielle. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">L’auteur de ce billet (c’est moi !) prévient en effet que si ses analyses s’appuient sur une observation et une participation de plus de quarante ans à tout ce qui concerne l’éducation, elles n’en sont pas moins subjectives, manquent de données pour les étayer et soufrent même d’une fâcheuse tendance à la psychologisation....<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Gauche / Droite? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span>Parmi les clichés, il y a celui qui voit « les enseignants » comme un groupe votant (encore) majoritairement à gauche. Mais ce vote majoritaire s’effrite comme le montre l’élection de 2017. </span><a href="https://www.ifop.com/publication/pour-qui-ont-vote-les-enseignants/" style="color: purple;"><span>Les études réalisées à l'époque </span></a><span> montraient que le candidat du PS recueillait à peine 15% des voix des enseignants en 2017, soit trois fois moins qu’en 2012 (46%). Jean-Luc Mélenchon a attiré quant à lui, près d’un enseignant sur quatre (24%) contre 19,6% chez l’ensemble des Français. 38% des enseignants ont voté Emmanuel Macron dès le premier tour. A peine 15,5% de l’ensemble des enseignants ont voté pour un candidat de droite. <o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKWTo1YTrkAfE1QN8B05CjCHVO18wFyglfjYnc11re0hc8njRlPZqozNCAoawE5ZTx41CU_qpi3VT_Ph-fWlLjS_O_h9-saWI-Sq9c-CL44vfySZXlEHMgUGvA_Vv3B6w2q-57SQ/s2010/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-06-06+a%25CC%2580+16.46.22.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="2010" height="191" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKWTo1YTrkAfE1QN8B05CjCHVO18wFyglfjYnc11re0hc8njRlPZqozNCAoawE5ZTx41CU_qpi3VT_Ph-fWlLjS_O_h9-saWI-Sq9c-CL44vfySZXlEHMgUGvA_Vv3B6w2q-57SQ/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-06-06+a%25CC%2580+16.46.22.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Cliquez pour agrandir </span></td></tr></tbody></table><br />Récemment, une </span><a href="https://www.sciencespo.fr/cevipof/sites/sciencespo.fr.cevipof/files/NoteEP2022V24_LR_votefonctionnaires_mai2021_VF.pdf" style="color: purple; font-family: inherit;">nouvelle étude de Luc Rouban pour le Cevipof</a><span style="font-family: inherit;"> dans la perspective de 2022 montre que le positionnement des enseignants a encore évolué et est toujours peu lisible. Si les valeurs politiques les situent encore à gauche, leur «autopositionnement » les fait passer de 38% en 2017 à 29% pour 2021. Mais paradoxalement, le rejet de Macron (et de son ministre Blanquer) les conduit à une intention de vote à gauche qui passe de 33% à 49%. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></div><o:p></o:p></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Mais quelle « gauche » ? La présidence Hollande a eu un effet désastreux avec ses renoncements et ses désillusions. Cela n’a pas été sans conséquences dans le domaine de l’éducation. Plutôt que de postuler une relative autonomie du projet, la politique menée y a été vue par un pan de la gauche comme <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2018/09/les-60000-postes-nont-jamais-existe.html" target="_blank">marquée par le même néo-libéralisme</a> et certains n’hésitent pas à tracer un signe « égal » entre Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Michel Blanquer considérés l’une comme l’autre, responsables d’une « destruction » de l’École. La réforme du collège a constitué, à cet égard, une fracture toujours pas refermée. Pour les uns, elle était une étape dans l’évolution de l’École et la lutte contre les inégalités, pour d’autres c’était une attaque menée contre les disciplines. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Il ne s’agit pas ici de refaire le film d’un passé qui ne passe pas. Mais il est clair que <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/tous-ensemble-contre-blanquer-oui-mais/" target="_blank">cet amalgame est un obstacle à une unité </a>que l’unanimisme contre Blanquer ne peut suffire à construire. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Car, au delà des élections et des positionnements partisans, ce que je veux pointer ici c’est surtout que les débats sur l’École résistent à une grille d’analyse Gauche/Droite. S’il y a des concepts qu’on retrouvera plutôt dans le lexique de gauche, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils sont réductibles à un camp. Et les tensions qui traversent les débats sur l’École sont infiniment plus complexes que cette grille binaire. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Radicaux / réformistes ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; text-align: left;">Cette vieille distinction issue de la science politique est-elle toujours utile pour rendre compte de la diversité syndicale ? On pourrait retracer l’arc syndical avec ce paradigme : SUD, CGT-Educ, FSU, SGEN, UNSA. Mais il est nécessaire de nuancer et de distinguer les postures et les discours. La FSU (et ses syndicats SNES et SNUipp) par exemple peut tenir un discours « radical » mais sa position qui reste majoritaire la met aussi en position de négocier et d’avoir des pratiques plus réformistes qu’elle ne veut le dire. </span></div><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: inherit;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5TfomBdqM-dawytfHf7ucPKdq7zqngtzWtOq2GBwmWFI8HWasXWnuMuWXFCVUi_dNnEYjPl026k4t93LW2u1nvMYKxorfUm5hoNGvKRSpq383cYvGlO98a77IoSnUxgl2LGG0Zg/s762/reforme.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="762" data-original-width="660" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5TfomBdqM-dawytfHf7ucPKdq7zqngtzWtOq2GBwmWFI8HWasXWnuMuWXFCVUi_dNnEYjPl026k4t93LW2u1nvMYKxorfUm5hoNGvKRSpq383cYvGlO98a77IoSnUxgl2LGG0Zg/w173-h200/reforme.jpg" width="173" /></a></span></div><span style="font-family: inherit;"><br />L’enjeu pour les réformistes est de saisir toutes les marges de manœuvre existantes dans le fonctionnement actuel de l’École et les dispositifs mis en place. Les marges peuvent être des espaces de liberté pour agir. Mais le risque est celui de la compromission et l’accusation de « naïveté » que ne manquent pas de faire les plus radicaux. A l’inverse, le maximalisme peut être paradoxalement le meilleur allié de l’immobilisme. <o:p></o:p></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Derrière cette opposition se cachent aussi d’autres clés de lecture. En particulier, celle du rapport à la hiérarchie. Parmi les plus radicaux, on va « mimer » la lutte des classes et considérer l’encadrement comme des « patrons ». Cette représentation est un lourd handicap pour la conduite du changement. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Pédagogues/Républicains ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Cette distinction a occupé un bon nombre de tribunes et de succès de librairies pendant une vingtaine d’années. Le débat s’est aujourd’hui clivé. Les supposés « Républicains » sont en fait des conservateurs et des « déclinistes » qui considèrent que l’École a été abimée par les « pédagogistes ». Ce nouveau terme péjoratif est utilisé pour déconsidérer et construire un épouvantail facile par certains hommes politiques, des médias et aussi certains enseignants. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">On peut douter que la grande majorité des enseignants soit sensible à ce clivage et que cela corresponde à la réalité des pratiques enseignantes. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Mais il faut noter que, malheureusement, le terme péjoratif de pédagogiste, est utilisé aussi par des enseignants qui utilisent un lexique de gauche pour masquer des postures conservatrices dans le domaine de l’École. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">Progressistes / Conservateurs ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Les enseignants sont-il progressistes ou conservateurs ? Cette typologie est-elle pertinente pour rendre compte du débat sur l’École au sein de l’opinion ? <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><span style="font-family: inherit;"><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhP5sotgzo5SDpdJSm1RAi7YcfZKMwOd7GB0jrNp-S1GcydULQcDn4QoVa6FSW9tNWkUt-tWKK9hD65gFmbw5FVY9_9PPSkwOq-VX9UPd_c7ffeXqZTBFOks30vv0Ecy8hhdsXYLQ/s1052/chgt+ou+immobilisme.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="820" data-original-width="1052" height="189" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhP5sotgzo5SDpdJSm1RAi7YcfZKMwOd7GB0jrNp-S1GcydULQcDn4QoVa6FSW9tNWkUt-tWKK9hD65gFmbw5FVY9_9PPSkwOq-VX9UPd_c7ffeXqZTBFOks30vv0Ecy8hhdsXYLQ/w244-h189/chgt+ou+immobilisme.jpg" width="244" /></a></div><br />Comme pour la tension précédente, cela correspond à des positionnements qui existent : il y a des organisations (mouvements pédagogiques, syndicats…) et des enseignants qui se disent progressistes et d’autres qui se revendiquent conservateurs et se réfèrent à une “École d’avant”. <o:p></o:p></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Mais ce débat est lui aussi biaisé car la notion de progrès tout comme celle de “réforme” est très ambigüe. Le ministre Blanquer dans une logique macronienne propose des transformations de l’École qui utilisent cette rhétorique du “progrès”. Cela conduit d’ailleurs l’opinion enseignante à de plus en plus de méfiance à l’égard de l’idée même de réforme. On retrouve ici l’argument théorisé par <a href="https://www.persee.fr/doc/sotra_0038-0296_1992_num_34_4_2614_t1_0510_0000_2" style="color: purple;">Albert O. Hischmann dans <i>Deux siècles de rhétorique réactionnaire</i></a> de la “mise en péril’ qui sur la base du coût élevé de la réforme en déduit qu’elle « <i>risque de porter atteinte à de précieux avantages ou droits précédemment acquis </i>». <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">L’École doit-elle être réformée ? <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">L’École est-elle le réceptacle d’inégalités qui lui préexistent ou est-elle aussi un facteur d’amplification voire même de création d’inégalités ? Cette question n’est pas purement théorique. Elle traverse de nombreux travaux de sociologues de l’éducation ainsi que des enquêtes nationales ou internationales (Cnesco, PISA,...) <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">C’est un enjeu important parce que, trop longtemps, on a eu un discours (de gauche…) qui exonérait l’école de toute responsabilité, et donc de toute nécessité de changer puisque les causes des inégalités étaient ailleurs. Il « suffirait » donc de changer la société pour ne pas changer l’école… Cette position paradoxale qu’on peut qualifier de « gaucho-conservatisme » est malheureusement assez répandue.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><b><span style="font-family: inherit;">De quelques biais de lectures et précautions <o:p></o:p></span></b></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqj9paeElThcdIdXoblfMXj8ZEK0j6eWAH3Bn1YPrjrtjebLMMlnwf617ocx1Opde7tPMlKoJvnRas5ZMBy72813zg1X4GjnDEbjXM8GTc9_ZslBM4wV9uT1ebUi9_LDFsBSiINA/s1068/mixite%25CC%2581+scolaire.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: inherit;"><img border="0" data-original-height="798" data-original-width="1068" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqj9paeElThcdIdXoblfMXj8ZEK0j6eWAH3Bn1YPrjrtjebLMMlnwf617ocx1Opde7tPMlKoJvnRas5ZMBy72813zg1X4GjnDEbjXM8GTc9_ZslBM4wV9uT1ebUi9_LDFsBSiINA/s320/mixite%25CC%2581+scolaire.jpg" width="320" /></span></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit; font-size: xx-small;">Dessin de Aurel paru dans Le Monde</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: inherit;">On osera difficilement dire qu’on est pour le maintien des inégalités, voire même l’élitisme. On développera plutôt des idées généreuses fondées sur la mixité sociale et la “réussite de tous”. Mais le discours public (y compris à gauche) n’empêchera pas les stratégies individuelles (et discrètes…) pour échapper au collège de secteur, payer des cours particuliers ou réfléchir aux meilleures options ou choix de langues pour reconstituer des classes de niveaux.<o:p></o:p></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">On ne peut se fier au seul discours et il importe de faire la distinction entre les paroles et les actes. Cela est valable pour les parents mais aussi pour les enseignants eux –mêmes. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Ce qui est difficile dans le cas de l’école, c’est qu’on raisonne aussi à deux niveaux d’analyse, micro et macro. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Macro : comment peut-on améliorer/changer les structures pour lutter vraiment contre les inégalités ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Micro : comment moi, dans ma classe, dans mon établissement, je peux y contribuer ? Est-ce que mes pratiques pédagogiques (au-delà des intentions) sont de nature à lutter contre les inégalités ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Et c’est là que ça se complique… ! <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Philippe Watrelot </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">le 5 juin 2021</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvE0bxeSjejMfHHilBN2xYl3ewNUQTEA9aK3pzyYJnFWbW2B1PIMQmnJ0mxUpreeoLgpZHfqqVE2rs97yOLgCHnXHTVIPSQWaux6TtEZxaDTHKyo7Ju-2V4EJEWKyJBMtresZOpg/s2440/Freinet-Re%25CC%2581volutionnaire-conservateur.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="806" data-original-width="2440" height="145" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvE0bxeSjejMfHHilBN2xYl3ewNUQTEA9aK3pzyYJnFWbW2B1PIMQmnJ0mxUpreeoLgpZHfqqVE2rs97yOLgCHnXHTVIPSQWaux6TtEZxaDTHKyo7Ju-2V4EJEWKyJBMtresZOpg/w438-h145/Freinet-Re%25CC%2581volutionnaire-conservateur.png" width="438" /></a></div><br /><span style="font-size: 12pt;"><br /></span><p></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-67898035206706609302021-05-31T21:58:00.002+02:002021-06-02T09:28:19.155+02:00Pourquoi le grand oral aurait mérité d’être reporté<p style="text-align: justify;">Plusieurs articles récents (<a href="https://www.lefigaro.fr/actualite-france/bac-le-grand-oral-tente-de-trouver-sa-place-20210516" target="_blank">Le Figaro</a>, <a href="https://www.lexpress.fr/actualite/societe/bac-2021-fallait-il-maintenir-le-grand-oral_2150752.html" target="_blank">L’Express</a> et d’autres...) se prononcent en faveur du maintien du grand oral. On y retrouve toujours la même idée : il s’agit d’une opportunité de développer une compétence importante ; il n’y a aucune raison de ne pas lancer cette idée cette année.</p><p style="text-align: justify;">J’ai moi-même soutenu l’idée du grand oral au moment de l’annonce de la réforme du lycée <a href="https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/un-autre-bac-est-il-souhaitable" target="_blank">(à la radio</a> et <a href="https://twitter.com/phwatrelot/status/1144587649572843522" target="_blank">sur les réseaux sociaux</a>). Mais c’est justement parce que je pense que c’est une compétence essentielle qu’il ne faut pas galvauder sa mise en œuvre. Et que le bricolage actuel ne peut que pénaliser cette belle idée.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Rupture d’égalité</b></p><p style="text-align: justify;"></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_ZiT89ybnQm-9a75jj3Knup254YczcmD2IBYZ_7qyK1TMh4O8VqBD77iEXQ7wwnNX8Dxj35FQ1y4hRIT7U6_YwxaARyfQjSQuTmUmO9rDa3cl92IMfmlmU77qJLf_luT1mKc_vA/s1142/Oral+et+mime.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1142" data-original-width="838" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_ZiT89ybnQm-9a75jj3Knup254YczcmD2IBYZ_7qyK1TMh4O8VqBD77iEXQ7wwnNX8Dxj35FQ1y4hRIT7U6_YwxaARyfQjSQuTmUmO9rDa3cl92IMfmlmU77qJLf_luT1mKc_vA/s320/Oral+et+mime.jpg" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Pol Le Gall dans les Cahiers Pédagogiques en 2002</span></td></tr></tbody></table><br />Il y a beaucoup de raisons de ne pas organiser le grand oral cette année.<p></p><p style="text-align: justify;">D’abord, c’est une évidence : cette année n’a pas été une année normale. Beaucoup de lycées (c’est le cas de celui où je travaille) sont en « demi-jauge » depuis novembre. D’autres n’ont pas eu la même organisation. Certes, on peut se dire que les demi-groupes sont favorables au travail sur l’oral. Mais il faut également rappeler qu’on avance moins vite dans le programme dans ces conditions. Or, ce n’est que tardivement que les épreuves des enseignements de spécialités (supports des sujets de grand oral) de la mi-mars ont été annulées. Jusque-là, tout le monde était dans une sorte de course contre la montre pour finir un programme infaisable (et conçu avant la réforme du bac). On a donc des conditions très inégales sur le territoire, ce qui aboutit à une « rupture d’égalité » encore plus dommageable pour une nouvelle épreuve.</p><p style="text-align: justify;">Cyril Delhaye, prof à Sciences Po et inspirateur du grand oral (et de sa grille d’évaluation), <a href="https://www.liberation.fr/societe/education/grand-oral-qui-a-eu-cette-idee-bancale-20210512_5HANP3FUCFGKNAVTP27UAJRQ7Q/" target="_blank">prône son maintien</a> et argue que les enseignants ont été suffisamment formés pour y préparer leurs élèves. J’ai le plus grand respect pour les formateurs qui, à la demande des inspections, ont monté des formations cette année. Mais on ne peut pas dire que celles-ci, souvent tardives, soient suffisantes. Verticales, à distance, elles n’ont pas permis un réel échange entre collègues. Ces formations ont souvent plus relevé de l’explication que de l’appropriation. Une formation conséquente devrait se faire sur site dans la mutualisation et dans l’interdisciplinarité. Peu d’entre elles ont répondu à ce critère.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Vices cachés</b></p><p style="text-align: justify;">Le vice majeur de ce grand oral n’est pas propre à cette première année et, à mon sens, il devra être résolu si on veut vraiment donner toute sa place à ce dispositif : il n’y a tout simplement pas de temps et de moyens dédiés à cette nouvelle épreuve. Celle-ci doit se préparer en plus d’un programme déjà surchargé. Le signal que l’Education nationale envoie n’est pas le bon : on vous dit que c’est une épreuve importante mais sa préparation repose sur la bonne volonté des profs dans une sorte de bricolage héroïque et en jonglant avec un programme démentiel !</p><p style="text-align: justify;">Le diable est dans les détails, et la lecture approfondie des dispositions du grand oral a aussi révélé des défauts qui en pervertissent le sens.</p><p style="text-align: justify;">• Pourquoi, par exemple, demander aux élèves de parler sans notes ? On peut bien sûr évaluer la prise de distance par rapport à celles-ci, mais rien ne justifiait le maintien de cette disposition.</p><p style="text-align: justify;">• Pourquoi, encore, leur demander de parler de leur projet d’orientation pendant cinq minutes ? Qu’est-ce que ça apporte en plus, sinon de la discrimination et un stress superflu alors que les résultats de Parcoursup ne sont pas tous connus ?</p><p style="text-align: justify;">• Quelle est la fonction de l’entretien avec les deux membres du jury ? Est-ce, comme on a cru le lire, un approfondissement du sujet abordé dans l’exposé ou est-ce un contrôle général de connaissances ? Les querelles byzantines sur l’interprétation du texte montrent qu’il y a une ambiguïté.</p><p style="text-align: justify;">• Pourquoi deux sujets ? En fait, la vraie raison justifiant l’existence de deux sujets est économique. On ne peut pas organiser des jurys uniquement avec les doublettes de professeurs concernés. Mais au nom de cette contrainte, on aboutit à des sujets qui sont quelquefois difficiles à trouver pour certaines matières (les maths par exemple).</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Sauver la face</b></p><p style="text-align: justify;">Toutes ces remarques montrent que si l’idée est pertinente, sa mise en œuvre souffre de défauts liés à l’urgence et la précipitation (dictées par des impératifs électoraux) qui caractérisent toute cette réforme du lycée. Celle-ci devrait être aménagée. Mais cela supposerait qu’on entende la parole des acteurs que sont les enseignants (et les élèves). Or, l’écoute et la concertation ne semblent pas être le style de la maison…</p><p style="text-align: justify;">Je me répète : je suis favorable au développement de la compétence « s’exprimer à l’oral ». <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/grand-flou-grand-oral/00098881" target="_blank">On entend des arguments</a> chez certains de mes collègues considérant que cela ne ferait que renforcer les inégalités car l’aisance à l’oral serait socialement déterminée. C’est vrai. Mais c’est justement parce que c’est un facteur d’injustice qu’il faut que l’école se donne les moyens de la combattre. Rien de pire que le fatalisme et le défaitisme.</p><p style="text-align: justify;">Mais pas comme ça ! Pas sans moyens, et dans ce mélange d’injonction culpabilisatrice et de bricolage dans l’urgence.</p><p style="text-align: justify;">Il serait faux de dire que cette compétence n’est jamais travaillée dans le système scolaire. Dès la maternelle, puis dans l’élémentaire, les professeurs des écoles font un travail important. De même, au collège, on retrouve des pratiques qui valorisent l’oral. Celui-ci trouve aussi sa place au brevet. Au lycée, on pourrait plus développer cette compétence, mais là encore, elle est déjà présente. Il suffirait de mieux inscrire cela dans un parcours cohérent, de se donner des moyens (humains, temps, formation…) pour en faire quelque chose de valable.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Le grand oral semble être avant tout une tentative de préserver un semblant de solennité à un simulacre de bac éparpillé façon puzzle</p><p style="text-align: justify;">Mais est-ce vraiment l’objectif poursuivi par le ministre et les initiateurs de cette réforme ? On peut en douter. Le grand oral semble être (avec l’épreuve de philosophie) avant tout une tentative de préserver un semblant de solennité à un simulacre de bac éparpillé façon puzzle. Avec Parcoursup, les jeux sont déjà faits. Le grand oral permettra de faire de belles images pour le journal de 20 heures et permettra au ministre de parader dans les médias. Cela lui permettra aussi de cocher une case dans la liste des « réformes » réalisées durant le quinquennat. Mais à quel prix ?</p><p style="text-align: justify;">Ce ministre, à l’instar de tout le gouvernement, a un vrai problème de gouvernance. Il fonctionne à marche forcée, sans tenir compte de l’avis des personnes concernées. Certains pourraient dire que les profs sont constamment en train de râler, toujours contre tout et qu’il faut donc les forcer un peu. Mais, on le sait, cette méthode a ses limites. Elle crée du ressentiment et le sentiment de mal faire son travail.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Le volontarisme sans moyens reposant sur la culpabilisation et l’appel au sens du service public pour le bien des élèves est une impasse. Elle conduit au cynisme : « à quoi bon, se dévouer pour les élèves, si c’est pour être déconsidéré et que votre travail ne soit pas reconnu ? », seront tentés de se dire les enseignants.</p><p style="text-align: justify;">Cette impasse peut détourner durablement une partie importante des enseignants de la nécessaire transformation de l’école. Jean-Michel Blanquer en portera alors une grande responsabilité.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVQBCcqd4zmSj6t60BZME5qDwE3ovZOX25ANt0eNG1unkElFk4-pyR-QyLNFXX5MqEwF6eqX-ertYON0OU5GP6NZtCRpfq7GfaQqpOkff32_lGD1AcprvWNJjrOg5lhHyMBrUwAA/s2048/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-05-31+a%25CC%2580+21.39.21.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1270" data-original-width="2048" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVQBCcqd4zmSj6t60BZME5qDwE3ovZOX25ANt0eNG1unkElFk4-pyR-QyLNFXX5MqEwF6eqX-ertYON0OU5GP6NZtCRpfq7GfaQqpOkff32_lGD1AcprvWNJjrOg5lhHyMBrUwAA/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2021-05-31+a%25CC%2580+21.39.21.png" width="320" /></a></div><br />Cet article a été publié pour la première fois<a href="https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/grand-oral-aurait-merite-detre-reporte/00099081" target="_blank"> sur le site d'Alternatives économiques le 21 mai 2021</a><p></p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-73283608917785042152021-05-10T09:17:00.001+02:002021-05-10T09:21:51.048+02:00 𝐋𝐞 𝟏𝟎 𝐦𝐚𝐢 𝟏𝟗𝟖𝟏, 𝐣’𝐚𝐢 𝟐𝟏 𝐚𝐧𝐬...<p style="text-align: justify;">Le 1o mai 1981, j'ai 21 ans et je viens de passer les écrits du CAPES de SES. J’attends les résultats de l’admissibilité avec impatience. Et tout aussi impatiemment, j’attends ce soir là, les résultats de l’élection présidentielle. </p><p style="text-align: justify;">J’habite encore chez mes parents à Savigny sur Orge et je suis donc allé voter à quelques rues de la maison. Le bureau de vote est installé dans l’école maternelle Aristide Briand, (avenue Joyeuse !) là même où j’ai été élève. Il m’a fallu trois pas pour traverser la cour, alors qu’elle me paraissait gigantesque lorsque j’avais six ans. Je restai souvent dans le même coin, n’osant pas m’aventurer trop loin. </p><p style="text-align: justify;">La journée s’est passée tranquillement mais on sent quand même une tension. On est dans l’attente et on s’interdit de dire, par superstition peut-être, que le changement est possible. Mais on y pense secrètement. </p><p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: justify;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnmGPQVxmIb3HZV6gDv1uc_rz-XFMjeD-Ndfdr6A80thZmAmmwOpK1ysoRkTHLoXHyYOfv67NdGtegiHYiEgqo3oFpgxBz8fsa_xc3KanmuwIamYOlDSC7HtArCuN5qo-356_B3w/s300/Mitter00144.jpeg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="225" data-original-width="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnmGPQVxmIb3HZV6gDv1uc_rz-XFMjeD-Ndfdr6A80thZmAmmwOpK1ysoRkTHLoXHyYOfv67NdGtegiHYiEgqo3oFpgxBz8fsa_xc3KanmuwIamYOlDSC7HtArCuN5qo-356_B3w/s0/Mitter00144.jpeg" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>« il est vingt heures...»</i></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">A 20h, tout le monde est devant le poste de télévision. Nous essayons de deviner les résultats en scrutant le visage de Jean-Pierre Elkabach. Et puis cette image pixélisée apparait à l’écran. Le suspense est total car le haut des deux crânes est à peu près semblable ! </div><p></p><p style="text-align: justify;">Et puis le bas du visage arrive et avec lui, la certitude : ça y est, c’est arrivé ! </p><p style="text-align: justify;">La gauche l’a emporté et avec elle l’espoir après toutes ces années d’immobilisme et d’inégalités. Le voisin d’en face arrive avec une bouteille. On trinque et on se réjouit. J’entends à la radio qu’une grande fête animée par Claude Villers se prépare, place de la Bastille. J’hésite et finalement je décide de ne pas y aller. Trop compliqué pour le banlieusard que je suis. Je le regretterai et je serai présent quelques jours après, Place du Panthéon tout près de l’université Paris I. Je me souviens du mélange de joie et d’intensité dans cette cérémonie. Tous ceux qui allaient occuper des postes de responsabilité étaient rassemblés et semblaient déjà bien conscients des difficultés qui les attendaient. </p><p style="text-align: justify;">Il est difficile de se remémorer ces souvenirs vieux de quarante ans sans penser aux désillusions, aux renoncements, aux espoirs trahis. </p><p style="text-align: justify;">Mais de ce jour là, je veux surtout retenir la possibilité de l’union et la certitude que la lutte contre les inégalités, le progressisme, les droits humains peuvent progresser quand on s’en donne les moyens. </p><p style="text-align: justify;">Je dis souvent que j’ai eu le CAPES grâce à Mitterrand... Ça mérite une explication. Il y avait cette année là 25 postes au Capes de SES. Déjà, dans la prépa à Sciences Po, nous commencions à nous regarder de travers ! Et puis quelques semaines avant les élections, Giscard à annoncé une (petite) augmentation des postes aux concours d’enseignement : nous sommes passés de 25 à 30. </p><p style="text-align: justify;">Et puis, une des premières mesures du gouvernement Mauroy a été de doubler les postes aux concours d’enseignement. Quelques jours après, j’ai passé l’admissibilité et j’ai été admis 36ème (sur 60). </p><p style="text-align: justify;">Dans mon histoire personnelle, outre la dimension politique que toute ma génération a en partage, cette date est donc associée à mon entrée dans ce métier que j’exerce toujours aujourd’hui. C’est aussi d’une certaine manière ma véritable entrée dans ma vie d’adulte avec le départ du domicile parental et de nouvelles responsabilités. </p><p style="text-align: justify;">Le Ministre qui fut nommé à l ‘éducation n’était pas prof et ce fut pourtant (ou à cause de cela) un des meilleurs qu’on ait eu. Alain Savary a mis en place l’éducation prioritaire, permis la création des lycées expérimentaux, donné des moyens à la formation continue avec un dispositif (les Mafpen) dont on pourrait encore s’inspirer aujourd’hui. Je me souviens de l’élan d’innovation et des discussions de ces années là. Il est « tombé » à cause de l’école privée et c’est aussi un symbole. Son remplacement par Jean-Pierre Chevenement est aussi lourd de sens puisque avec le conservatisme de ce dernier on a vu se cristalliser un débat et des tensions qui traversent toujours la question scolaire aujourd’hui. </p><p style="text-align: justify;">C’était il y a quarante ans, c’était hier...</p>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-71421901594600126172021-04-01T10:20:00.008+02:002021-04-01T15:08:30.105+02:00Le virus de l'expertise <p> Vous savez que cette période est propice aux annonces importantes. </p><p>L’an dernier, à la même date, je vous informais du <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/04/operation-ecole-resiliente.html" target="_blank">lancement de l’opération « École Résiliente »</a> et je dois dire que les résultats ont dépassé mes espérances. </p><p>Comme je l’écrivais, il y a tout juste un an : «<i>L’institution doit continuer à fonctionner en milieu hostile et en mode dégradé. Notre école doit résister !</i> » et c’est ce qui s’est produit. J’écrivais aussi « <i> Ce que les gens veulent, c’est au contraire de revenir à la situation antérieure. La vraie résilience c’est de reprendre sa forme initiale et de continuer à fonctionner coûte que coûte. C'est la vraie "continuité pédagogique". </i>» Les évènements m’ont donné raison grâce à l’obstination de notre ministre bien aimé. </p><p>Dans ces conditions, je peux envisager tranquillement un changement de vie. </p><p>En effet, je vais quitter prochainement (dans un an) l’Éducation Nationale et être rayé des cadres (j’en vois qui se réjouissent...) . Mais il faut que je trouve une nouvelle activité pour m’occuper. </p><p>Ecrire un livre sur l’École ? c’est trop périlleux et puis <a href="https://www.linternaute.com/sortir/guide-des-loisirs/1217607-poisson-d-avril-2021-blagues-et-dessins-du-1er-avril-canulars-celebres/" target="_blank">ça n’intéresserait personne </a>! </p><p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8VX7m71b_PNkTQkl7ELpswxD_KNMDtkZfPvcaU0d-vwJ9O_Biz53Le861GqdrKY5Hf4OQEQsOy-K3T3WK2anjnhfPyQVkTWjees-KyTZ1LCRKYTGkJPYVWtqPmRBjN-5A7lquEA/s957/Toutologue.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="957" data-original-width="689" height="222" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8VX7m71b_PNkTQkl7ELpswxD_KNMDtkZfPvcaU0d-vwJ9O_Biz53Le861GqdrKY5Hf4OQEQsOy-K3T3WK2anjnhfPyQVkTWjees-KyTZ1LCRKYTGkJPYVWtqPmRBjN-5A7lquEA/w160-h222/Toutologue.jpg" width="160" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Ma nouvelle photo de profil…</span><br /></td></tr></tbody></table>Je pourrais faire du soutien scolaire, mais c’est trop banal. <p></p><p>Bricoler, jardiner ? je ne suis pas doué…</p><p>J’ai décidé d’aider la France à ma manière. </p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: inherit;">Je vais donc consacrer les années qui viennent, à donner mon avis sur les grands problèmes de ce monde et en particulier les questions de santé. Je suis en train de passer <a href="https://twitter.com/home" target="_blank">en distanciel</a> un diplôme d’épidémiologiste. <a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/30/covid-19-emmanuel-macron-le-president-epidemiologiste_6074919_823448.html" target="_blank">A l’instar d’autres personnages célèbre</a>s, je pense que ma fréquentation des revues médicales et ma puissante intelligence devraient très vite me mettre au niveau. <a href="https://www.huffingtonpost.fr/entry/cette-citation-de-blanquer-sur-macron-vaut-le-detournement_fr_60633f63c5b6d34efbc5cb26" target="_blank">C’est ce qu’a assuré notre ami le ministre de l’éducation (qui s'y connait)...</a></span></div><p><br /></p><p>PhW </p><p><br /></p><p>PS : j’apprends que de nombreuses autres personnes ont eu la même démarche, et que les<a href="https://www.facebook.com/watrelot.philippe" target="_blank"> plates-formes d’enseignement à distance </a>que je fréquente ont déjà délivré de très nombreux diplômes d’épidémiologistes, de virologues, mais aussi de politologues, économistes, toutologues… Il y aurait aujourd’hui plusieurs millions d’épidémiologistes...</p><p>La concurrence est rude mais je ne doute pas que mon avis sera entendu. </p><div><br /></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-777658461036311862021-02-15T11:19:00.008+01:002021-02-16T16:01:27.328+01:00 Mise au pas<p><span style="font-family: inherit;"><span style="text-align: justify;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Récemment, Hélène Careil, professeure des écoles à l’école Marie Curie de Bobigny, <a href="https://blogs.mediapart.fr/catherine-chabrun/blog/090221/non-la-repression-pedagogique-soutien-helene-careil" style="color: purple;">militante pédagogique à l’ICEM-pédagogie Freinet</a>, a reçu un courrier du DASEN du 93 lui indiquant qu’il prévoyait une mutation «<i> dans l’intérêt du service </i>» à son encontre.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Certains pourraient me faire remarquer qu’elle est aussi militante syndicale à SUD Education et que c’est peut-être cela qui motive cette mesure. Mais, quand bien même, l’action syndicale ne devait pas faire non plus l’objet de telles manœuvres d’intimidation ! <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Je me définis moi même comme un « militant pédagogique » engagé depuis longtemps dans ce que l’on appelle l’éducation nouvelle avec d’autres mouvements (dont l’ICEM) et je souhaite d’abord apporter mon soutien à cette collègue. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Au delà de Bobigny, ce qui remonte de plusieurs endroits c’est une volonté de mise au pas de plusieurs équipes et dans un certain nombre d’établissements. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">C’est une enseignante Freinet qui subit des pressions dans sa nouvelle école alors que son travail a été reconnu et valorisé par un <a href="https://www.youtube.com/watch?v=qwmEbb2WIzY" style="color: purple;">documentaire enthousiasmant</a>. C’est le <a href="https://blogs.mediapart.fr/arthur-porto/blog/170620/aubervilliers-un-college-cooperatif-interdit" style="color: purple;">collège coopératif et polytechnique d'Aubervilliers</a> qui voit son expérimentation supprimée avant son terme. On se souvient que le lycée expérimental de Saint-Nazaire (fondé en 1982) s’est battu pour sa survie et pour retrouver des locaux. Dans les collèges et les lycées expérimentaux (<a href="https://www.fespi.fr" target="_blank">regroupés au sein de la FESPI</a>), on ne compte plus les baisses de moyens et les tentatives pour les remettre dans les normes communes en supprimant les postes à profil. On ne compte plus également les enseignants lancés dans des projets comme par exemple les classes coopératives moqués, voire harcelés, par des collègues et peu soutenus par leur direction. On peut aussi évoquer les moyens réduits pour les mouvements pédagogiques. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Pourquoi une telle mise au pas ? Et pourquoi celle-ci s’accentue t-elle en ce moment ? <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><b>Scientisme<o:p></o:p></b></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Le Blanquerisme est non seulement un technocratisme mais aussi un scientisme. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Si la première dimension lui pré-existait (nous y reviendrons), la deuxième a été portée à son maximum durant son ministère. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Une des décisions de Jean-Michel Blanquer en janvier 2018 a été de créer un Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale (CSEN). C’est le spécialiste des neurosciences Stanislas Dehaene qui a été nommé à la tête de cette instance d’une vingtaine de membres. Ils sont chargés d’éclairer la décision politique sur les grands enjeux éducatifs et faire des recommandations pour aider les professeurs à mieux saisir les mécanismes d'apprentissage des élèves. On peut formuler plusieurs critiques à l’égard de cette nouvelle instance. On a pointé sa proximité avec le Ministre et questionné, donc, son indépendance à l’égard du pouvoir. On a aussi mis en avant la prééminence des cogniticiens et de ce qu’on appelle rapidement les « neuro-scientifiques ». Et cela pose aussi la question de la nature des relations avec le monde enseignant. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La pédagogie n’est pas une science mais un savoir pratique. Et il ne faudrait pas qu’elle devienne un métier d’exécution où un « bureau des méthodes » dicterait dans une logique taylorienne de travail prescrit, les « bonnes pratiques ». Les neurosciences ne peuvent être la fin du débat, ils sont un élément du débat. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Il y a donc une dérive scientiste qui consiste à tout évaluer à l’aide des « données probantes » et à définir donc une bonne pédagogie validée par ces neuro-scientifiques et rejeter les autres. Bien sûr, il ne s’agit pas de faire et accepter n’importe quoi en matière de pratiques pédagogiques. Mais deux remarques s’imposent. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La première c’est le caractère très péremptoire de certains membres du CSEN qui confine au dogmatisme alors que le doute critique devrait faire partie de l’ADN (!) du scientifique. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La deuxième c’est que des études menées par des chercheurs sur les pédagogies Freinet et d’autres pédagogies coopératives</span> existent<span style="font-family: inherit;"> mais qu’elles ont été rejetées ou discréditées par ces mêmes scientifiques. Ce qui laisse penser qu’on est bien plutôt sur des enjeux de pouvoir et de « domination du champ » plus que sur des aspects strictement scientifiques. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Le scientisme est aussi un autoritarisme et un dogmatisme. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><b>Bureaucratie et égalitarisme<o:p></o:p></b></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSRowFETxSBJXGl8tI8Gy6qpQBxl7gtNYtHr-EL9SeuBMdfPoZtSj5JHoBaj9H_p7w2sYcbDRU5CaS8CSdHXWL53EeO7PM3SIb2nwRIHDyKM_7zvfVm7UivzD4irjxgbMqHK28YQ/s1990/Charb-boucler+programme.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1861" data-original-width="1990" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSRowFETxSBJXGl8tI8Gy6qpQBxl7gtNYtHr-EL9SeuBMdfPoZtSj5JHoBaj9H_p7w2sYcbDRU5CaS8CSdHXWL53EeO7PM3SIb2nwRIHDyKM_7zvfVm7UivzD4irjxgbMqHK28YQ/s320/Charb-boucler+programme.jpg" width="320" /></a></div>Notre École est composée de personnes engagées qui ont le sens du service public. Mais elle est aussi gérée comme une bureaucratie pyramidale. <o:p></o:p><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Et ce qui caractérise ce type d’organisation, comme l’ont très bien montré les sociologues qui l’ont étudié, c’est que chacun des rouages de cette machine administrative a un périmètre. Mais le problème est que la tentation est forte de transformer ce périmètre en territoire à défendre. On assiste ainsi à des phénomènes de marquage de territoire où chacun essaie de montrer son utilité voire son existence dans la machine. Un autre effet pervers est l’ouverture de parapluie. Dans une structure pyramidale où l’on est contrôlé et évalué par son supérieur, il importe de se couvrir et d’éviter de voir sa responsabilité engagée. Ce qui crée une aversion au risque. Enfin et c’est le plus critiquable, la bureaucratie conduit aussi à ce qu’on attache plus d’importance à la manière de faire, aux procédures qu’à la finalité de ce que l’on fait. Or, l’expérimentation pédagogique rentre mal dans ces cases et ces normes <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">On est là au cœur d’un paradoxe (<a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2014/03/ecole-et-innovation-je-taime-moi-non.html" style="color: purple;">que j’ai déjà évoqué</a>) : l’innovation est forcément une déviance. Mais si le discours officiel est de l’encourager, la réalité est plutôt l’inverse. Malgré les tentatives pour créer une innovation officielle et homologuée. L’institution a peur d’une innovation qu’elle ne peut contrôler car elle remet en question le pouvoir de certains. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Les militants pédagogiques se heurtent aussi au poids des habitudes et des normes. Celles ci peuvent être d’ailleurs aussi bien le fait de l’administration que des collègues. Il peut y avoir aussi quelquefois, un conformisme de la salle des profs. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Ces collectifs que sont les mouvements pédagogiques et les équipes dans les établissements agacent l’institution. Ils sont en effet l’illustration d’un fonctionnement horizontal et autogéré qui percute le fonctionnement vertical d’une bureaucratie soucieuse de conserver le contrôle et qui ne raisonne qu’en termes individuels. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">L’égalitarisme est une version pervertie de la belle valeur d’égalité. Ici, c’est le refus d’admettre l’existence de situations dérogatoires à la règle commune ou de moyens spécifiques accordés à un projet spécifique. Cela peut-être particulièrement mortifère quand cela conduit à mettre en péril des fonctionnements d’établissements expérimentaux ou des projets d’équipes. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><b>L’impasse de la liberté pédagogique<o:p></o:p></b></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Au sein du camp « pédago », nous pouvons avoir des désaccords. La question de la liberté pédagogique en est un. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">C’est à la fois un concept ancien évoqué par Ferdinand Buisson et nouveau puisque sa formalisation date de 2005 avec la loi Fillon. « <i>La liberté pédagogique de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre de l'éducation nationale et dans le cadre du projet d'école ou d'établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d'inspection.</i> » (Article 48). C’est donc une liberté très encadrée. D’autant plus qu’il est dit dans le code de la fonction publique (1983) que « <i>Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de l'exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique...</i><a name="_ftnref" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;"><i><span>[1]</span></i></span></a> ». </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Donc si un enseignant ne se conforme pas aux instructions qui lui sont données, il est un « désobéisseur ». C’est d’ailleurs ainsi que s’étaient désignés les enseignants du primaire plutôt progressistes et attachés à une pédagogie active qui refusaient d’appliquer les programmes de 2009 mis en place sans concertation. Mais quelques années auparavant d’autres enseignants plutôt conservateurs refusaient d’appliquer les programmes de 2002 pourtant élaborés dans une large concertation. Plus récemment, on a vu cette désobéissance à l’œuvre dans le refus de remplir certains documents (comme par exemple les évaluations de CP) ou d’organiser une cérémonie. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Cette question est d’autant plus piégée qu’elle est souvent gérée de manière très autoritaire par les ministres qui y sont confrontés. Les désobéisseurs de 2009 ont subi les conséquences de leur acte par une baisse de leur note administrative, des retenues sur salaire, etc. Curieusement ceux de 2002 n’ont pas été inquiétés. En décembre 2005, Gilles de Robien déclarait que « <i>la liberté pédagogique n’est pas la liberté de faire n’importe quoi.</i> », ajoutant en janvier 2006 : « <i>La liberté pédagogique s’arrête où commence le danger pour les enfants.</i> » </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Plus récemment, l’article 1 de la mal nommée Loi pour une école de la Confiance portée par Jean Michel Blanquer en 2019 évoquant le « <i>devoir d’exemplarité des enseignants </i>» a été vue comme un moyen d’encadrer et de réduire la liberté d’expression des enseignants. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Au regard de l’histoire, le débat sur la liberté pédagogique a donc changé de camp. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Le concept de liberté a surgi quand les pionniers de la transformation de l'école ont tenté de la revendiquer. Au cours des dernières années, c’est plutôt dans le camp des “conservateurs” que le thème de la liberté pédagogique a été repris. La liberté devient alors celle de continuer à faire comme avant. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Ce concept ambigu perpétue l’idée que les enseignants pourraient faire ce qu’ils veulent dans une sorte d’exercice “libéral” du métier. La liberté pédagogique est souvent un faux nez du conservatisme. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Et paradoxalement, les désobéisseurs renforcent cette image d’enseignants disposant du privilège de refuser les règles communes qui s’imposent aux fonctionnaires. C’est donc une arme à double tranchant. Et c’est l’objet d’un vrai débat au sein du petit monde des mouvements pédagogiques. Mais nous nous retrouvons tous pour dire que les enseignants ne peuvent être de simples exécutants. Être prof c'est penser son métier (et quelquefois le panser !). <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Ma conviction est qu’il faudrait substituer à cette notion biaisée de « liberté pédagogique » qui comporte plus d’effets pervers que positifs une notion d'autonomie des équipes avec une démarche collective s'appuyant sur notre expertise et notre connaissance du terrain. <br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><b>L’éducation Nationale a mieux à faire...<o:p></o:p></b></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La dimension collective est justement à l’œuvre dans l’affaire de Bobigny. On cherche à punir un individu en faisant l’hypothèse que cela suffira pour mettre au pas. Or, il s’agit bien d’une réflexion collective dont cette collègue est porteuse. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La Seine Saint-Denis est un des départements les moins « choyés » de France. Pour le dire plus clairement et sans ironie, ce territoire souffre d’un manque de moyens chronique bien qu’il cumule les handicaps. Alors qu’il y a des enseignants qui essayent de mettre en œuvre des pédagogies coopératives, l'administration passe toute son énergie à les déplacer pour s'en débarrasser, au lieu de chercher des remplaçants aux centaines de classes qui n'ont pas d'enseignants, et de former les contractuels qu'ils embauchent et jettent sans formation dans les établissements...<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Plus largement, le Ministère aurait mieux à faire que de chercher le clivage en s’acharnant sur des "pédagogistes" qui sont pourtant les plus favorables à la nécessaire évolution du système éducatif. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">M. Blanquer, il y a mieux à faire...<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><o:p> </o:p></span></p><div><span style="font-family: inherit;"><br clear="all" /></span><hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="ftn"><p class="MsoFootnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><a name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;">[1]</span></a> Article 28 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. Il est précisé ensuite : « <i>sauf dans le cas où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public.» </i>le « et » est inclusif</span></p><p class="MsoFootnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></p><p class="MsoFootnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></p><div class="MsoNormal" style="caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; text-align: justify;">----------------------</div><div class="MsoNormal" style="caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="color: #1d2129; font-family: inherit;"><span style="font-size: 14px;"></span></span><br /></div><p class="MsoFootnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"></span></p><div class="MsoNormal" style="caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; text-align: justify;"><a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/" rel="license" style="color: #999999; text-decoration: none;"><img alt="Licence Creative Commons" src="https://i.creativecommons.org/l/by-nc-nd/4.0/88x31.png" style="border: 0px solid rgb(204, 204, 204); padding: 4px;" /></a><br /><span style="font-family: georgia, serif;">Chronique éducation</span><span style="background-color: white; font-family: georgia, serif;"> de </span><span style="font-family: georgia, serif;">Philippe Watrelot</span><span style="background-color: white; font-family: georgia, serif;"> est mis à disposition selon les termes de la </span><a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/" rel="license" style="color: #999999; text-decoration: none;">licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International</a><span style="background-color: white; font-family: georgia, serif;">.</span></div></div></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8207403.post-41720725629278260302021-01-03T16:05:00.012+01:002021-01-05T11:36:57.222+01:00 Les mots de l’éducation 2020<p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Cela fait maintenant <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/ecole-les-mots-et-les-maux-de-2019.html" target="_blank">quatre ans</a> que je procède au même exercice à la fin de l’année. Je demande aux personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux (<a href="https://www.facebook.com/watrelot.philippe" target="_blank">Facebook</a> et <a href="https://twitter.com/phwatrelot" target="_blank">Twitter</a>) de donner trois mots pour caractériser l’année dans le domaine de l’éducation. Cette année la récolte a été fructueuse avec 1250 mots recueillis. Après cette phase de réponses, les mots ou expressions sont passés à la moulinette d<a href="https://www.nuagesdemots.fr" target="_blank">’une application</a> permettant de fabriquer des « nuages de mots » plus ou moins gros selon leur fréquence. </p><p style="text-align: justify;">Pour l’anecdote, la police de caractères que j’ai choisie pour réaliser ce nuage 2020 s’appelle « <i>Pangolin</i> »... !</p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgShE9v2sJS6zZPf0hlJnXmEWmk5QJzjPG_IolQmBJL_gTM-Vh5mO-juJT8HS8sOZhJ_SfgBv1cpaJxY3H8Z7pjIO1GUB9VGwFYoVQS-ApekwaKzjZH3xM8pD2q3BwsuZqUZW3Hbw/s2048/Mots+e%25CC%2581ducation+2020-Bis.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2048" height="343" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgShE9v2sJS6zZPf0hlJnXmEWmk5QJzjPG_IolQmBJL_gTM-Vh5mO-juJT8HS8sOZhJ_SfgBv1cpaJxY3H8Z7pjIO1GUB9VGwFYoVQS-ApekwaKzjZH3xM8pD2q3BwsuZqUZW3Hbw/w456-h343/Mots+e%25CC%2581ducation+2020-Bis.jpg" width="456" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Cliquez pour agrandir</span><br /></td></tr></tbody></table><br /><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b></p><p style="text-align: justify;"><b><br /></b></p><p style="text-align: justify;"><b><br /></b></p><p style="text-align: justify;"><b>Nuage “toxique” ? </b></p><p style="text-align: justify;">Ce qui saute aux yeux lorsqu’on regarde le résultat, c’est qu’il est essentiellement composé de mots négatifs. Lorsque j’ai publié cette image cela m’a valu plusieurs réactions et de nombreuses remarques. </p><p style="text-align: justify;">On peut s'en réjouir. Un de mes principaux objectifs sur les réseaux sociaux est de provoquer du débat. </p><p style="text-align: justify;">Certains contestent la méthode. Mais je suis le premier à en montrer les limites ! (on n'est pas prof de SES pour rien)</p><p style="text-align: justify;">Il s'agit d'un très faible nombre de personnes (430) qui me "suivent" sur les réseaux Facebbok et Twitter et qui ont bien voulu répondre. Cela fait déjà deux éléments qui limitent d'entrée de jeu la représentativité à laquelle cet exercice n'a jamais prétendu. </p><p style="text-align: justify;">Il y a aussi une limite qui tient à une logique déjà rencontrée : on vote non pas pour ce qu'on préfère mais pour ce qu'on pense avoir le plus de chance de "gagner". Ce qui peut renforcer certains mots. </p><p style="text-align: justify;">Enfin, le choix de trois mots est évidemment réducteur et interdit la nuance. J'aurais pu "orienter" en demandant trois mots positifs et trois mots négatifs... Mais on me l'aurait reproché. </p><p style="text-align: justify;"></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhluMs3pqQu21Woy_h8PQHrBK8zfvZUNuCcsjjWxJZwRpzsc5ZOes1mXD3grgZIJaZas2mzLUj_vFc0WurcEkvVEqH2PrHOppdBDzgIZeolnz0yIFqdsaidLlI55ttn5WK-4i8sMA/s1676/fre%25CC%2581quences.png" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1676" data-original-width="1394" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhluMs3pqQu21Woy_h8PQHrBK8zfvZUNuCcsjjWxJZwRpzsc5ZOes1mXD3grgZIJaZas2mzLUj_vFc0WurcEkvVEqH2PrHOppdBDzgIZeolnz0yIFqdsaidLlI55ttn5WK-4i8sMA/s320/fre%25CC%2581quences.png" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Cliquez pour agrandir</span></td></tr></tbody></table><br />Quelles que soient les limites dont il faut tenir compte, il ne faudrait pas que la critique conduise à discréditer cet exercice et ce qu'il montre. Or, c'est ce qu'un certain nombre de personnes s'emploient à faire en essayant au passage de me discréditer moi même et en remettant même en cause mon honnêteté et en me prêtant des "intentions cachées"...<p></p><p style="text-align: justify;">Plutôt de s'en prendre au "messager", il faudrait écouter le message. Celui-ci n'est en effet pas marqué par l'optimisme. Cet ensemble de mots exprime un ressenti et une analyse (car il y a malgré tout de l'analyse dans ces mots disparates) marqués par le deuil et surtout la fatigue devant une politique considérée comme à la fois improvisée pour la réponse à la crise sanitaire et très idéologique dans la destruction ou la transformation d'un certain nombre de dispositifs du système éducatif. C'est tout cela qui est exprimé dans ce "nuage" bien sombre (mais pas "toxique" comme on me l’a reproché…) et que je voudrais détailler maintenant en reprenant les mots les plus cités. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Mépris</b></p><p style="text-align: justify;">Ce mot a été cité plus de 170 fois et était déjà en tête <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/ecole-les-mots-et-les-maux-de-2019.html" target="_blank">l’an dernier</a>… Au risque de me répéter, je me sens toujours aussi mal à l’aise avec ce terme. On prête à celui qu’on incrimine ainsi des sentiments qui ne sont pas forcément les siens en faisant un procès d'intention. Personnellement, je préfèrerais qu’on s’en tienne aux paroles dites et aux actes plutôt que d’extrapoler sur les pensées de tel ou tel. L’objectivité plutôt que la subjectivité. Pour paraphraser <a href="https://citations.ouest-france.fr/citation-pierre-reverdy/amour-preuves-amour-18014.html" target="_blank">une citation de Paul Reverdy</a> (souvent attribuée à Cocteau) : <i>il n’y a pas de mépris, il n’y a que des preuves de mépris...</i></p><p style="text-align: justify;">Car il n’en reste pas moins que si ce terme est le plus cité, il doit donc y avoir des preuves de ce mépris ressenti. Des mots nous mettent sur la voie : verticalité, contre-ordres, amateurisme, impréparation, improvisation, solitude, fatigue, épuisement, démerdentiel... Plus généralement, ce qu’on peut lire dans les commentaires sur les réseaux sociaux, c’est un sentiment de ne pas être écouté et de toujours devoir subir des décisions (ou des absences de décision) venues d’en haut. L’Éducation Nationale est une bureaucratie où on ne cesse de vérifier la conformité à des procédures et d’encadrer les pratiques. Cette bureaucratie et cette verticalité ne sont pas nouvelles mais elles ont été renforcées par le caractère très autoritaire du technocrate Blanquer. </p><p style="text-align: justify;">Tout cela est ressenti comme une « école du manque de confiance » et même de la défiance bien loin du slogan trop souvent martelé pour correspondre à une réalité.</p><p style="text-align: justify;">Plus globalement, ce ressenti s’inscrit dans un sentiment de déclassement et de ce qu’il est convenu d'appeler (faute de trouver un meilleur terme) le « malaise enseignant ». Celui-ci ne cesse de prospérer au rythme des comparaisons internationales sur les revenus des enseignants, des maigres annonces de revalorisation et des grands barnums communicationnels de rédéfinition du métier d’enseignant </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Samuel Paty</b></p><p style="text-align: justify;">L’an dernier, c’est le nom de Christine Renon, la directrice d’une école de Pantin qui s’était suicidée sur son lieu de travail, qui était cité. L’annonce de la décapitation de Samuel Paty le 16 octobre a été un choc ressenti par tous les enseignants. On peut mourir en faisant son métier. </p><p style="text-align: justify;">Évidemment, cet évènement tragique a donné lieu à de multiples interprétations et suscité des réactions très vives. La crispation autour d’une définition de la laïcité n’est qu’un des aspects des tensions qui traversent notre métier (et la société) mais elle a pris un tour dramatique cette année. La question de la conduite de cette séance et plus généralement des méthodes pédagogiques a aussi été questionnée. Faut-il "continuer le travail d’éducation à la citoyenneté” ou faut-il les « inculquer » avec plus ou moins de force ? Cette tentation d’un "catéchisme républicain” est vieille comme l’École. On peut douter qu’elle soit efficace. On notera aussi que le terme d’ « auto-censure » pourtant souvent repris par les médias ne figure pas dans la liste. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à notre collègue sauvagement assassiné est de continuer à faire vivre les valeurs de la République au quotidien dans la classe et dans l’établissement.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Protocole / démerdentiel</b></p><p style="text-align: justify;">Dans cet ensemble de mots qui font système, on pourrait aussi évoquer l’anti-phrase « <i>on est prêt </i>», ainsi que les mots Impréparation, Improvisation, Amateurisme, Contre-ordres…</p><p style="text-align: justify;">L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire. Le 16 mars le pays s’est confiné (encore un mot nouveau) et, si les établissements du primaire et les collèges ont repris en mai-juin avec un « protocole » alors que des lycées ont poursuivi à distance. </p><p style="text-align: justify;">Depuis la rentrée, les consignes et les décisions se succèdent et se contredisent. Le Ministre de l’éducation a vu ses déclarations démenties à plusieurs reprises par d’autres membres du gouvernement ou le Président. C’est cette absence d’anticipation et de prévisibilité qui a été très mal vécue par les enseignants, tout comme le sentiment que l’Éducation Nationale et les enseignants étaient considérés comme une immense garderie nationale où le virus n’existait pas. </p><p style="text-align: justify;">Le principe du protocole semble contradictoire avec la critique de la verticalité. Il y a en effet une demande d’un cadre strict mais en même temps on peut se demander pourquoi l’ÉN continue de déterminer depuis Grenelle ou le rectorat ce que chaque établissement doit faire. Mais cette contradiction n’est qu’apparente car, en fait, l’injonction venue du haut est insupportable quand, non seulement elle méconnait la réalité du terrain mais qu’elle ne s’accompagne pas de moyens. </p><p style="text-align: justify;">C’est là que le protocole conduit à ce « démerdentiel » et à cet appel épuisant au sens du service public et au bénévolat auquel les enseignants sont confrontés depuis longtemps et qu’ils ne supportent plus</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Mensonges / « on est prêt »</b></p><p style="text-align: justify;">Le mot « mensonges » n’est pas nouveau dans ce nuage. Il était <a href="http://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/01/ecole-les-mots-et-les-maux-de-2019.html" target="_blank">déjà présent en 2019</a>. Mais il prend de l’ampleur et une autre dimension en 2020 car les mensonges ne se limitent plus au discours politique traditionnel. Rappelons que le premier “mensonge” est celui de 2017 quand le ministre affirmait qu’il n’y aurait « <i>pas de loi Blanquer </i>». </p><p style="text-align: justify;">D’une certaine manière le « <i>on est prêt </i>» (maintes fois prononcé par le ministre) fait écho à ce mensonge initial mais il est bien plus criminel. Il y a d’abord des doutes sur les chiffres réels de la contamination dans les établissements scolaires. Mais surtout, cela conduit le ministre, habitué à s’adresser plus à l’opinion qu’aux personnels, à produire une sorte de « vérité alternative » qui ne trompe plus grand monde y compris chez les parents d’élèves. Y. croit-il lui même ? </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Distanciel /masques /hybride</b></p><p style="text-align: justify;">Distanciel, présentiel ou hybride ? Synchrone ou asynchrone ? Les enseignants ont été amenés à très vite s’adapter et se former pour explorer de nouvelles pratiques et utiliser autrement des outils qui étaient déjà les leurs. </p><p style="text-align: justify;">Une certaine opinion pensait les enseignants rétifs au changement. S’il en était besoin, cette année a prouvé le contraire. Les réseaux, les collectifs enseignants, les ressources mutualisées, l’engagement fort des personnels ont permis la « continuité pédagogique », bien plus vite et bien mieux que les ressources officielles. </p><p style="text-align: justify;">Il faut aussi rappeler que cela a pu se faire parce que, pour l’essentiel, les profs étaient déjà équipés. La décision d’accorder une prime informatique (qui oublie certaines catégories comme les profs docs) est la reconnaissance modeste de cette situation. </p><p style="text-align: justify;">L’école à distance a fait également prendre conscience que le rapport à l’École est différent selon les familles et les milieux sociaux. La crise sanitaire a eu pour effet de mettre en lumière l’urgence de la lutte contre le décrochage et les inégalités scolaires et sociales.</p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEevrXJHeG-0lVfw28vyKNPAARSF3vZFPNvkTRjOz3htBhCdKKOvKZcJ-CSm5vFXroWiL4f0W9N4K7u02FfIsAq7orK6wmhlgTBMZt38lYIsnVjQNLTiPMUNGzCAoI7e3yCsJwZg/s720/ceci+n%2527est+pas+une+e%25CC%2581cole.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="444" data-original-width="720" height="123" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEevrXJHeG-0lVfw28vyKNPAARSF3vZFPNvkTRjOz3htBhCdKKOvKZcJ-CSm5vFXroWiL4f0W9N4K7u02FfIsAq7orK6wmhlgTBMZt38lYIsnVjQNLTiPMUNGzCAoI7e3yCsJwZg/w200-h123/ceci+n%2527est+pas+une+e%25CC%2581cole.jpg" width="200" /></a></div><br />Il a fallu aussi apprendre à communiquer avec des masques ou, pire encore, à distance par l’intermédiaire des écrans. Cela nous rappelle aussi que si le numérique est un formidable outil, l’enseignement est d’abord un échange et une relation humaine. Un écran n’est pas une salle de classe. Et le sourire est aussi un élément clé de la pédagogie ! <br /><p></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>Après les nuages? </b></p><p style="text-align: justify;">La lecture de ce nuage de mots peut être déprimante. On peut en critiquer la méthode et la représentativité. J’ai essayé de répondre à cela au début de ce texte. Comme je l’ai dit : plutôt de s'en prendre au "messager", il faudrait écouter le message. </p><p style="text-align: justify;">Tous ceux qui s’intéressent à l’École et construisent des programmes et des propositions dans ce contexte pré-présidentiel seraient bien inspirés de lire attentivement ce que dit ce nuage. </p><p style="text-align: justify;">On aurait beau jeu de s'en prendre aux "enseignants" forcément râleurs, négatifs et conservateurs dans une sorte de totalité qui ne correspond pas à une réalité forcément hétérogène.</p><p style="text-align: justify;">Il est aussi facile de dire, comme on l’entend dans certains discours proches du ministre actuel, que ceux-ci n'ont pas compris le bien fondé des réformes et qu'il faut donc leur expliquer pour qu'enfin ils en comprennent tous les bienfaits... </p><p style="text-align: justify;">On ne peut pas "dissoudre le peuple" (Brecht) si celui-ci n'a pas compris ce qui a été préparé par les "sachants"... Quand on prétend gouverner, la surdité et le déni ne sont jamais des postures durables. </p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Car le "malaise enseignant" est une réalité et pas seulement une posture. Il prospère sur un sentiment de déclassement et une dévalorisation salariale qui sont structurels. Il y a aussi le ressenti d'un management infantilisant marqué par la verticalité des injonctions et une rigidité bureaucratique qui nous éloignent de l'idée même de "confiance" qui a été pourtant le slogan bien mal choisi de notre ministre. </p><p style="text-align: justify;">Une de mes convictions forgée dans des années d'observation et de militantisme, c'est que pour pouvoir envisager le changement, il faudra d'abord traiter ce malaise enseignant autrement que par des artifices médiatiques et revoir profondément le mode de gouvernance (pilotage) au sein de notre système éducatif.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Évidemment, le danger est que l'accumulation de préalables ("<i>payez nous mieux</i>", "d<i>onnez nous plus de moyens</i>"…) ne masque un réel conservatisme et un refus de toute évolution. C'est probablement vrai chez certains. </p><p style="text-align: justify;">Mais, une autre de mes convictions est que malgré la morosité du climat ambiant, il y a un gros potentiel de changement chez une très grande partie des enseignants. </p><p style="text-align: justify;">A condition qu'on construise celui-ci avec eux dans un véritable climat de confiance en donnant du pouvoir d'agir et qu'il y ait une vraie réflexion sur l'école que nous voulons pour demain. Une École qui soit à la hauteur des enjeux qui sont ceux des inégalités, de l'altérité et de l'urgence écologique. </p><p style="text-align: justify;">C’est à cette condition que le nuage pourra laisser place à une éclaircie...</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: white; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; display: inline; float: none; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: left; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;">Philippe Watrelot</span><br style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: left; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;" /></p><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><b>En annexe, les nuages des années précédentes et la totalité des mots de 2020</b></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;">(cliquez pour agrandir)</div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNU1oj66kWoDnpkXD4Qr3vo_KteUMDfPbKC4UjtJvBPfLqQ8VxvTlBgzZ78ssQ0eZu-eZPWvht_GIpa43VmkouL05B7qTqmaPgOKurckj54J_k8Zuj7hta-s7KYSBLudx71w1VTA/s640/Nuage+de+mots+version+de%25CC%2581finitive.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="429" data-original-width="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNU1oj66kWoDnpkXD4Qr3vo_KteUMDfPbKC4UjtJvBPfLqQ8VxvTlBgzZ78ssQ0eZu-eZPWvht_GIpa43VmkouL05B7qTqmaPgOKurckj54J_k8Zuj7hta-s7KYSBLudx71w1VTA/s320/Nuage+de+mots+version+de%25CC%2581finitive.png" width="320" /></a></div><br /><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtRyN3YlQCSsu67DRnrSUCYyAWqzvtkRmYcWpE5-o6EsE9YGdz7YaV65ehwEvvhjLEqYUzEuRovcK2fHRav5ZHL1vm-8B8DVYv5-DytaqMMXfWNmNKoAHXdUzOUhP4CbcVanrN1g/s400/nuage+de+mots+2018.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtRyN3YlQCSsu67DRnrSUCYyAWqzvtkRmYcWpE5-o6EsE9YGdz7YaV65ehwEvvhjLEqYUzEuRovcK2fHRav5ZHL1vm-8B8DVYv5-DytaqMMXfWNmNKoAHXdUzOUhP4CbcVanrN1g/s320/nuage+de+mots+2018.png" width="320" /></a></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMnsIp62KHpjq17dJx2Ki97No4q13J1vlZdY0Fe4JZl2OniqKHDBntNioXGr4Fx3r2M08TXlgUOMOOkPys4xCCHZLk3a_i59Wzn1921NQzhyvEiINaVv_7Jdx6mYvefAVHbfM_eg/s400/nuage+de+mots+2017.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="360" data-original-width="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMnsIp62KHpjq17dJx2Ki97No4q13J1vlZdY0Fe4JZl2OniqKHDBntNioXGr4Fx3r2M08TXlgUOMOOkPys4xCCHZLk3a_i59Wzn1921NQzhyvEiINaVv_7Jdx6mYvefAVHbfM_eg/s320/nuage+de+mots+2017.png" width="320" /></a></div><br /><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: left; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTe3DCrt0e8Xi8NiTC1TPJQVCf8tkX_VBWs9ab_1rlcSV1_1suTyZyABZZyqyIop9_9suO5KSuntGBxn5BZfndUWP-6P_NBY1qJL9DoWRg_seGQna579O0w7v9rdlNrs0aO4Dbeg/s1396/Mots+2.png" style="clear: left; display: inline; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1396" data-original-width="956" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTe3DCrt0e8Xi8NiTC1TPJQVCf8tkX_VBWs9ab_1rlcSV1_1suTyZyABZZyqyIop9_9suO5KSuntGBxn5BZfndUWP-6P_NBY1qJL9DoWRg_seGQna579O0w7v9rdlNrs0aO4Dbeg/s320/Mots+2.png" /></a></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4kfniXpfboJ5DDIKey9aJuO8lE9Pp7NtQl5wbf4pNAXpv28xk1oactDRdi3LFoiE6MFHwDZDmwypzN6X6vGStWuiXeIJl5OQhEOvVobWjgtPktU4jn7HJRShbDjX3GX_Cjccg2Q/s1422/Mots+1.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1422" data-original-width="980" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4kfniXpfboJ5DDIKey9aJuO8lE9Pp7NtQl5wbf4pNAXpv28xk1oactDRdi3LFoiE6MFHwDZDmwypzN6X6vGStWuiXeIJl5OQhEOvVobWjgtPktU4jn7HJRShbDjX3GX_Cjccg2Q/s320/Mots+1.png" /></a></div></div><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5qq61m0P7Y8QtZeZFW1JUZ_ffTVu-70m1KY2xbSRMUNRcez4NI5r2WHAVKaqkAUdtUae9zduCBUueBPR-myCSgWOFLxGe5DX4W2bw5jPQEpoGyDPFm2g8KJpjkXrojPhA-6176A/s1422/Mots+3.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1422" data-original-width="950" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5qq61m0P7Y8QtZeZFW1JUZ_ffTVu-70m1KY2xbSRMUNRcez4NI5r2WHAVKaqkAUdtUae9zduCBUueBPR-myCSgWOFLxGe5DX4W2bw5jPQEpoGyDPFm2g8KJpjkXrojPhA-6176A/s320/Mots+3.png" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzpOGQi3TKd8S88tHaa1gEi6xhk4MSF81TMLeU8e9f_bMrM8Var0XMXdm9LRp0jbbLDr6BmA22uQZEobjpcF6wzDh9La5Vz5aAOB8k_xAgVyBUgOnBUalakui2zyRCfpKmCT_RCg/s1414/Mots+4.png" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1414" data-original-width="972" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzpOGQi3TKd8S88tHaa1gEi6xhk4MSF81TMLeU8e9f_bMrM8Var0XMXdm9LRp0jbbLDr6BmA22uQZEobjpcF6wzDh9La5Vz5aAOB8k_xAgVyBUgOnBUalakui2zyRCfpKmCT_RCg/s320/Mots+4.png" /></a></div><br /> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"> </div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;">----------------------</div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><span style="color: #1d2129; font-family: inherit;"><span style="font-size: 14px;"></span></span><br /></div><div class="MsoNormal" style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(51, 51, 51); color: #333333; font-family: Georgia, serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/" rel="license" style="color: #999999; text-decoration: none;"><img alt="Licence Creative Commons" src="https://i.creativecommons.org/l/by-nc-nd/4.0/88x31.png" style="border: 0px solid rgb(204, 204, 204); padding: 4px;" /></a><br /><span style="font-family: georgia, serif;">Chronique éducation</span><span style="background-color: white; font-family: georgia, serif;"> de </span><span style="font-family: georgia, serif;">Philippe Watrelot</span><span style="background-color: white; font-family: georgia, serif;"> est mis à disposition selon les termes de la </span><a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/" rel="license" style="color: #999999; text-decoration: none;">licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International</a><span style="background-color: white; font-family: georgia, serif;">.</span></div><p style="text-align: justify;"> </p><div><br /></div>Watrelothttp://www.blogger.com/profile/13716670098278318057noreply@blogger.com0