« L’école de la confiance » est devenu le leitmotiv des innombrables interviews de Jean-Michel Blanquer. Mais, au delà de la déferlante médiatique, il est légitime de s’interroger sur la réalité de ce slogan facile. Car, au final, Jean-Michel Blanquer ne semble faire confiance qu’à lui même !
La majeure partie des annonces et décisions prises relèvent de l’idéologie bien plus que d’un prétendu pragmatisme ou de l’alibi de la science. Et beaucoup d’entre elles n’ont pour but que d’annuler méthodiquement les mesures prises par le précédent gouvernement. La communication et le populisme éducatif semblent aussi tenir lieu de stratégie pour une politique dont on commence à percevoir les enjeux.
L’invocation du « mérite » masque mal, en effet, une politique individualiste et libérale qui oublie comment se construisent et se reproduisent les inégalités sociales.
Bien sûr, il y a les CP dédoublés... Mais cet arbre cache mal la forêt des économies réalisées ou à venir dans de nombreux domaines. L’extension de cette mesure met aussi à jour l’impréparation et le manque de moyens dans la mise en œuvre des rares et disparates promesses électorales.
• Comment construire la confiance quand on voit que les décisions sont avant tout dictées par un impératif budgétaire et comptable ?
• Comment construire la confiance quand les corps intermédiaires (syndicats, associations,...) sont ignorés par le pouvoir en place ?
• Comment construire la confiance quand les décisions sont élaborées par quelques « sachants » dans une pure logique technocratique ?
• Comment construire la confiance quand les décisions sont élaborées par quelques « sachants » dans une pure logique technocratique ?
• Comment construire l’école de la confiance quand le ministre cherche le clivage et utilise le terme péjoratif de "pédagogistes" pour désigner ceux qui sont pourtant les plus favorables à la nécessaire évolution du système éducatif ?
• Comment construire la confiance chez les enseignants quand la logique du « control-z » conduit à l’attentisme et au cynisme en laissant penser qu’il est vain de s’investir dans des dispositifs qui ne dureront pas ?
• Comment construire la confiance quand on inonde les enseignants de vade-mecum qui sont autant de directives niant l’expertise des professeurs ?
Il est temps que les enseignants, tous les pédagogues sortent de la sidération pour construire une riposte.
C’est l’urgence de la situation que nous rappellent toutes les enquêtes et études internationales qui me fait réagir. Il faut une réponse éducative à la hauteur des enjeux !
Philippe Watrelot
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Chronique éducation de Philippe Watrelot est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
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Comment je suis d'accord Philippe ! Bravo pour ce coup de gueule méritoire !
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