vendredi, avril 28, 2006

Revue de presse du vendredi 28 avril 2006

«Filmer quelqu'un qui se fait tabasser, c'est un kiff»

Ce sont toujours les suites de l’affaire de la prof tabassée et filmée en même temps qui occupent la rubrique « faits divers » et « société » de vos journaux. Quant au mot du jour, c’est sans conteste « happy slapping (que j’évoquais hier) qui l’emporte.
. Au delà du fait divers, cela nous questionne sur l’évolution de la société et en particulier la place de la violence. « Pour certains jeunes, la violence devient un moyen de communication normal, un rapport social comme un autre », explique le sociologue Christian Papilloud, spécialiste du phénomène dans le journal 20 minutes . D’autres analystes montrent que le fait de filmer relèvent d’un narcissisme absolu. "Dans l'esprit de ceux qui font ça, l'objectif d'autovalorisation prime tout, même la notion de risque. Avant, ils se contentaient de se vanter. Là, ils peuvent avoir la preuve de ce qu'ils ont fait. Ils sont aussi dans la négation de la victime, en la transformant en objet", note également le vice-procureur de Nice dans Le Monde.
Pour terminer sur cette affaire, on peut quand même se poser aussi une question sur la déontologie et l’influence des médias. On sait que Le Parisien a diffusé , mercredi dernier des images de l’agression extraites du film que le journal s’était procuré. On peut légitimement se demander si la diffusion de ces photos ne risque pas de donner le mauvais exemple et d'influencer d'autres jeunes...
N’est-ce pas un pas de plus dans la spirale de la médiatisation de la violence ? On risque de voir d’autres actes de ce type commis par des jeunes voulant avoir, eux aussi, leur quart d’heure warholien...

Finissons sur une autre analyse. Christophe Guilly est un géographe qui vient de publier l'"Atlas des nouvelles fractures sociales en France". Il est interviewé dans 20 minutes où il met l’accent sur les nouveaux contours de l’exclusion Désormais, dit-il, une périphérie péri-urbaine et rurale s'oppose aux centres, dont font partie les banlieues. Les zones semi-rurales et pavillonaires de la grande banlieue peuvent être aussi des zones sensibles.


Bonne Lecture...
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Libération du 28/04/06


« Les images des soldats à Abou Ghraib ont fait des émules »
Christian Papilloud, sociologue, a étudié le «happy slapping», phénomène qui consiste à filmer une agression mise en scène, comme lundi à Porcheville
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Agression filmée d'une enseignante dans les Yvelines : le PS tance la droite
Le Parti socialiste a estimé que le gouvernement faisait preuve d'une «inertie choquante» après l'agression filmée d'une enseignante, lundi, au lycée Lavoisier, à Porcheville (Yvelines).
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Resituer l'intérêt de l'enfant
par Michèle BECQUEMIN et Michel CHAUVIERE et Joël PLANTET et Charles SEGALEN


Une réforme de la protection de l'enfance en danger va être présentée au Parlement, rejoignant les préconisations d'une dizaine de rapports d'origine parlementaire ou institutionnelle. Sur fond d'affaires retentissantes de pédophilie et de négligences parentales graves s'est construit en quelques mois un large consensus modernisateur à partir des points suivants : modifier la répartition des compétences entre la justice des mineurs et les administrations départementales d'aide sociale à l'enfance, faciliter le partage des informations entre les acteurs et les institutions concernés, renforcer le dépistage précoce des situations à risque, mieux agencer les procédures de signalement d'enfants en danger, développer les moyens de la prévention.
Présenté comme un programme cohérent, ce projet de réforme bouscule pourtant les fondements du dispositif de protection de l'enfance, en tranchant dans un domaine particulièrement sensible : s'y croisent à tout le moins le droit des enfants à être protégés par la société, y compris, le cas échéant, contre leurs parents, le droit et le devoir de ces derniers d'exercer à bon escient leur autorité parentale sur leurs propres enfants et, pour tous, le respect des droits et libertés individuels.
[…]…ne faudrait-il pas revenir à la question centrale : où donc se situe l'intérêt de l'enfant et qui est le plus légitime pour le protéger ? Sans oublier celle, non moins décisive, des moyens nécessaires à une protection digne de ce nom : comment notamment éviter que les impératifs de rationalisation économique ne viennent trancher dans les imbroglios juridiques des nouvelles pratiques de protection de l'enfance ?
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Les mauvais comptes de la délinquance
Un appel lancé par 115 experts recommande la création d'une institution pour mettre fin à la polémique sur les chiffres et définir une politique pénale.
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Sarkozy ou la pédagogie du matraquage des chiffres
En déplacement dans les Hauts-de-Seine, il a tenté de se poser en défenseur d'une politique de prévention.
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Le Figaro du 28/04/06



L'agresseur de Porcheville avait déjà sévi
Abdoullah, l'élève du lycée Lavoisier, a été mis en examen hier soir pour avoir frappé un professeur tandis qu'un autre individu filmait. Ce dernier était toujours recherché.
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L'inquiétante épidémie du «happy slapping»
L'enseignante de Porcheville semble avoir été victime d'un jeu cruel et violent apparu en France il y a un an avec le développement des téléphones portables munis de vidéo. Le «happy slapping» (joyeuses claques), importé d'Angleterre où il est très à la mode chez les adolescents, consiste à gifler ou à boxer quelqu'un au hasard dans un lieu public ou un établissement scolaire. Pendant que l'agresseur s'exécute, ses amis le filment. Ensuite, les images sont mises en ligne sur Internet ou sont transmises vers d'autres portables.
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L'Humanité du 28/04/06 (un jour de retard)



Le 30 juin : réouverture de la chasse à l’enfant
Une formidable chaîne de solidarité avait poussé Sarkozy à publier la circulaire du 31 octobre 2005. Mais le ministre de l’Intérieur avait prévenu : le sursis des jeunes majeurs scolarisés sans titre de séjour et autres sans-papiers parents d’élèves prendra fin avec l’année scolaire, une fois les éventuels examens passés. Dès le 30 juin, les expulsions d’enfants et de familles d’origine étrangère installées en France vont donc reprendre.
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Quatre heures pour parrainer les sans-papiers
La ville de Saint-Denis et la coordination 93 de lutte pour les sans-papiers organisent, samedi matin, le parrainage de plusieurs dizaines d’étrangers.
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Les minots n’ont pas encore tous les droits
Alors que son mandat de défenseure des enfants s’achève, Claire Brisset épingle la justice, la pédopsychiatrie et les politiques de l’immigration.
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Des logiciels gratuits de protection des enfants
Le ministère de la Famille s’est félicité de la mise à disposition de ces outils de contrôle parental sur le Web
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Le Parisien du 28/04/06 ( payant)



Etre noir aujourd'hui en France
Ils sont noirs, français et fiers de l'être. Antillais ou originaires des anciennes colonies africaines, les Noirs seraient près de cinq millions dans l'Hexagone. Ils appartiennent à toutes les classes sociales...
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« Les jeunes s'installent dans une culture de rupture »
Quelle est la thèse de votre livre « Noir et Français ! » ? Géraldine Faes et Stephen Smith . Il s'agit d'une radioscopie de la France « noire » qui est antillaise et issue de l'immigration africaine.
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Un pays en mutation
L'ÉCRIVAIN Stephen Smith (auteur de « Négrologie. Pourquoi l'Afrique meurt ») et Géraldine Faes (rédactrice en chef d'« Epok ») ont enquêté sur la question noire en France. Abordant tous les sujets délicats (Dieudonné, racisme, discrimination positive,...
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L'agresseur du professeur mis en examen
ABDOULLAH a été mis en examen, hier soir, avant d'être remis en liberté. Ce jeune homme de 18 ans avait agressé son professeur, lundi, dans l'enceinte du lycée Lavoisier de Porcheville (Yvelines) tandis qu'un autre élève filmait la scène.
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La Croix du 28/04/06



Rien vu...



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20 minutes du 28/04/06



«Filmer quelqu'un qui se fait tabasser, c'est un kiff»
Mercredi après-midi, au pied des tours de la cité du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une bande d'une dizaine de jeunes discute tranquillement au soleil. A chaque arrivée d'un nouveau compère, ils se saluent poliment. Ont-ils eu entre les mains la vidéo où l'on voit la jeune enseignante être rouée de coups, tomber par terre, puis s'enfuir en courant ? « Bien sûr », répondent-ils en choeur, le sourire aux lèvres. Depuis lundi, ils se refilent même la séquence d'une vingtaine de secondes, d'un portable à l'autre. Ils la commentent et la regardent en boucle.[…] Snoop, visiblement le leader du groupe, explique que l'enregistrement n'est pas forcément prémédité, « c'est le réflexe, dès qu'il se passe un truc, tu filmes avec ton portable ». L'important, c'est que la vidéo soit à la fois choquante et distrayante. Il exhibe un film qu'il stocke jalousement sur son portable. Cette fois, on y voit un élève se jeter sur son professeur pour lui baisser son pantalon et son caleçon, en plein cours. La bande s'esclaffe.[…]
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Les «joyeux baffeurs» arrivent en France
Hier, la violence transgressait, aujourd'hui elle divertit. Le succès remporté, auprès de certains adolescents, par la vidéo de l'agression d'une enseignante au lycée de Porcheville (Yvelines) en est la preuve. « Pour certains jeunes, la violence devient un moyen de communication normal, un rapport social comme un autre », explique le sociologue Christian Papilloud, spécialiste du phénomène.
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"La France de la périphérie est aussi invisible que paupérisée"
Interview intégrale de Christophe Guilluy, géographe et coauteur de l'"Atlas des nouvelles fractures sociales en France".
[…]Désormais, une périphérie péri-urbaine et rurale s'oppose aux centres, dont font partie les banlieues, finalement bien équipées en services publics, mairies de quartier… alors que dans les zones péri-urbaines, l'Etat est absent. Leurs habitants travaillent et habitent dans le secteur privé. Ils sont une frange inconnue et peu visible de la société, mais paupérisée. […] Les populations qui travaillent et se logent dans le privé sont très fragilisées quand elles perdent leur emploi ou même quand elles passent à temps partiel. Elles tombent vite dans le surendettement et la paupérisation. Il est beaucoup plus dur d'être chômeur de longue durée en pavillon péri-urbain. On doit payer son logement, mais aussi sa voiture et son essence parce qu'il n'y a pas ou peu de transports publics. Ce sont des classes « laborieuses et dangereuses » mais que l'on ne voit pas.
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Ouest-France du 28/04/06



Rien vu...


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Le Monde daté du 28/04/06



Mme Royal propose des "bourses au mérite pour les bons élèves"
Elle s'apprête à lancer en Poitou-Charentes des "bourses au mérite" pour les lycéens désireux d'embrasser une carrière scientifique. Réservées, dit-elle, aux "bons élèves", ces bourses, d'un montant de 1 000 euros, seraient attribuées à ceux dont les revenus se situent juste au-dessus du seuil requis pour bénéficier des bourses d'enseignement supérieur. En septembre, 350 jeunes "repérés" en bénéficieraient, l'idée étant d'en sélectionner un millier par an et de les accompagner jusqu'à leur premier diplôme.
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Les actes de violence sont de plus en plus filmés et diffusés par leurs auteurs ou des complices
Des émeutiers qui incendient une voiture et se prennent en photo ou se filment avec leur téléphone portable devant l'épave en feu, pendant la crise des banlieues, en novembre 2005. Des casseurs qui lancent des projectiles sur les forces de l'ordre, filmés par leurs camarades, pendant les manifestations anti-CPE (contrat première embauche) de mars. Des jeunes qui enregistrent des agressions et font circuler les images par Internet ou par téléphone, comme dans l'affaire de l'enseignante de Porcheville (Yvelines), frappée par un élève pendant qu'un autre filmait la scène, lundi 24 avril.[…]
Ces actes sont spectaculaires et s'intègrent dans l'utilisation croissante des téléphones mobiles pour filmer ou prendre des photos. Mais l'ampleur du phénomène concernant les actes de violence reste difficile à estimer. D'un point de vue judiciaire, quelques affaires seulement ont été identifiées. A Nice, fin 2005, les images du viol d'une collégienne ont été montrées par l'agresseur, mineur, sur son portable, au sein de l'établissement. La jeune fille était montrée en train de faire une fellation sous la contrainte. "C'est affreux pour la victime, qui a appris qu'une photo circulait", raconte Michel Redon, vice-procureur de Nice. L'instruction est en cours.
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Le procureur a appris "en écoutant la radio" l'existence de la vidéo de l'agression de Porcheville
Un "mauvais réflexe" du parquet. Le procureur de Versailles, Yves Colleu, reconnaît un dysfonctionnement de ses services dans l'affaire de l'agression en pleine classe, lundi 24 avril, d'une enseignante d'un lycée de Porcheville (Yvelines). L'agresseur, un élève âgé de 18 ans, avait été interpellé puis placé en garde à vue. Devant les enquêteurs, il avait reconnu les faits. Le magistrat du parquet de permanence avait alors décidé de le relâcher, mardi, et de le convoquer devant le tribunal correctionnel, le 26 juin.
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Le Nouvel Obs Permanent du 28/04/06


« Amnésie collective »
par Pierre Marsaleix,
secrétaire général
de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)
des Yvelines

La diffusion des photos de l'enseignante agressée à Porcheville dans Le Parisien ne risque-t-elle pas de donner le mauvais exemple et d'influencer d'autres jeunes ?


- C'est le principal problème que pose la diffusion de ces photos dans le journal. Nous condamnons de façon virulente cette publication, qui ne peut qu'influencer négativement les jeunes. En tant qu'enseignants, nous étions déjà confrontés au problème des outils technologiques. Avec les téléphones portables équipés d'appareils photo, des élèves photographient les professeurs à leur insu. Ces photos sont ensuite diffusées sur des blogs, où les commentaires sur les enseignants sont parfois à la limite de l'injure. Quant à la diffusion des photos par Le Parisien, je suis surpris par la décision du journaliste. Même si j'ai tout de suite compris qu'il voulait faire du sensationnel quand je l'ai eu au téléphone, il s'est bien gardé de me dire qu'il détenait la vidéo de l'agression. Je pense qu'il est tout de même possible de proposer un autre type de journalisme, qui soit à la fois cohérent et citoyen.
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L’Express quotidien du 28/04/06


Xavier Lemoine: "Sans sécurité, pas de liberté"
Auteur contesté de l'arrêté interdisant aux mineurs de se réunir à plus de trois dans le centre-ville de Montfermeil, Xavier Lemoine, son maire, présente à LEXPRESS.fr ses motivations

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Une sélection dans les dépêches du 28/04/06



Des élèves de lycées professionnels présentent une exposition artistique
Le rectorat de Créteil organise le 4 mai à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) Art ExpRo, une exposition artistique et culturelle présentant des projets réalisés dans des lycées professionnels de l'académie afin d'"offrir un visage différent sur ce type d'enseignement".
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Grève de la faim pour défendre le breton dans l'enseignement catholique
Un militant breton de 69 ans a entamé depuis 10 jours une grève de la faim à Vannes pour défendre le bilinguisme breton-français dans l'enseignement catholique en Bretagne, a-t-on appris vendredi auprès de l'intéressé.
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Pour en savoir plus




Le site de VousNousIls (Rubrique dépêches de l’éducation AFP)


Les dépêches AFP sur lesite Voila.fr



Le site Yahoo Actualités, rubrique éducation



La maison des enseignants



L’indispensable café pédagogique

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