dimanche, janvier 05, 2020

École : Les mots et les maux de 2019



Cela fait maintenant trois ans que je pratique le même petit exercice pour compléter ma rétrospective de l’année écoulée. Je demande aux personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux (essentiellement Facebook et Twitter) de donner 3 mots qui selon eux résument l’année éducative. Je passe ensuite ces réponses à la moulinette d’une application  de « nuage de mots » qui les restitue avec une taille proportionnelle à leur fréquence. 
En 2017 j’ai recueilli 150 réponses et cela a illustré ma rétrospective qu’on peut toujours lire sur mon blog. 
En 2018, ce sont 230 réponses que j’ai rassemblées mais malheureusement je n'avais pas pu accompagner ce recueil de mots d’une synthèse écrite. 
Cette année 2019, la récolte a été encore meilleure puisque ce sont 340 réponses qui m’ont été faites. Je vais essayer ici d’en dégager quelques idées même si les mots parlent d’eux-mêmes ! Et j’ai si souvent écrit sur la politique éducative menée depuis deux ans et demi que j’ai l’impression de me répéter...


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Biais et limites
Un mot encore sur la méthode avant de rentrer dans le vif du sujet. 
Je suis conscient des biais et limites de ce petit exercice sans prétention. Ce sont des personnes sur les réseaux sociaux qui ont répondu et ils ne sont pas représentatifs (au sens des sondages). Puisqu’on m’en fait le reproche, je tiens aussi à dire que ceux qui me "suivent" ne sont pas tous des gens négatifs et sans cesse critiques. Bien au contraire ! 
Bien sûr, la forme particulière de l'exercice conditionne des réponses courtes et le lieu d'expression conduit plutôt à des critiques ou des jugements sans nuances.
Mais je crois qu'il faut entendre ce qui est dit dans ces mots répétés. 
Sinon, on peut gloser sans fin sur les biais et l'utilité de cette enquête absolument pas « scientifique »  et blâmer le messager plutôt que d'entendre le message...


Palmarès 





Plusieurs de ces mots se répondent et forment un système. Il ne s’agit pas de tous les reprendre mais je me risque à quelques réflexions à partir de certains d'entre eux...











Mépris 
Je suis toujours un peu gêné par la rhétorique du « mépris ». On prête à celui qu’on incrimine ainsi des sentiments qui ne sont pas forcément les siens en faisant un procès d'intention. Le mépris se situe en effet plutôt du côté du ressenti que de l’analyse rationnelle des faits. Mais, ceci étant dit, je dois admettre que lorsqu’on voit ce mot arriver en tête de liste (et de très loin : 125 réponses) cela interpelle ! 
Bien sûr, le message premier est celui du ressenti à l’égard du ministre et de sa communication destinée aux enseignants. S’il y a eu éventuellement un « état de grâce » au début de son  action, celui-ci s’est bien vite estompé. Jean-Michel Blanquer ne s’adresse pas aux enseignants mais à l’opinion publique plutôt conservatrice et il joue sciemment les uns contre les autres. Et son discours sur la réforme, à tort ou à raison, est vu comme une remise en cause du travail actuel des enseignants. 
C’est aussi le cas avec l’accompagnement de ces réformes : la multiplication des vade-mecum et autres livrets et en même temps l’impréparation de certains dispositifs comme ceux du bac conduisent à renforcer le sentiment d’abandon des enseignants. On ne les prend pas en compte... A cet égard l’épisode de la grève des notes du bac a constitué un point de bascule pour de nombreux enseignants jusque là relativement patients. 
Car il s’agit avant tout d’un phénomène cumulatif, la goutte d’eau qui s’ajoute à un vase déjà bien rempli. La gouvernance verticale et le peu de considération pour la parole et le professionnalisme des enseignants ne sont pas l’apanage de ce ministère. La technocratie de l’EN (dont Blanquer est un pur produit) agit ainsi depuis longtemps (ce que #pasdevagues en 2018 avait déjà montré). On peut dire cependant que ce sentiment s’est particulièrement amplifié depuis 2017 avec une gouvernance très autoritariste. 
Dans le mot « mépris », on peut lire aussi celui de « déclassement ». Là aussi, c’est un phénomène ancien mais que la question des retraites de cette fin d’année a encore plus exacerbé. Le déclassement c’est celui de l’image des enseignants dans la société. Ce n’est pas seulement une question d’argent mais la question de la revalorisation de la rémunération est essentielle. Car il y a un quadruple phénomène : 
  • la baisse du pouvoir d’achat liée au gel du point d’indice
  • des salaires faibles par rapport au niveau de diplôme équivalent
  • des rémunérations plus basses que la moyenne européenne
  • un salaire initial qui risque de conduire à une pension de retraite plus faible selon le système par points. 
Cette quadruple et nécessaire revalorisation (que j’ai déjà évoquée ici) contribue là aussi à aggraver ce sentiment de mépris. Il ne pourra qu’être renforcé si, comme il en a l’intention, le gouvernement veut conditionner celle ci à une redéfinition du métier. Outre le fait qu’il faudrait « mériter » cette augmentation et admettre implicitement qu’on ne travaille pas assez, cela pourrait surtout s’apparenter à un chantage et un marché de dupes oubliant les trois premières dimensions évoquées plus haut. Redéfinir le métier est une nécessité mais pas une urgence et pas sous la contrainte...


Mensonges et défiance
Jamais un slogan ministériel n'aura été à ce point une antiphrase. Le mot « confiance », répété à l’envi, marquait en fait une profonde défiance de la part du ministère. On a évoqué la multiplication des instructions officielles et autres livrets et vade-mecum encadrant le travail des enseignants surtout dans le primaire. 
Il faut aussi évoquer la loi injustement nommée « loi pour une école de la Confiance ». Initialement annoncée comme un texte bénin destiné à donner un cadre à la promesse d’instruction obligatoire à 3 ans, cette loi votée au printemps dernier s’est alourdie de nombreux autres dispositifs. L’article 1 de la loi, en insistant sur la nécessaire exemplarité des enseignants a vite été analysé comme une tentative de contrôler leurs expressions et revendications. 
La défiance est réciproque : « « Il n'y aura pas de loi Blanquer, j'en serai fier », avait promis le ministre de l'Education en mai 2017. On nous aurait menti ?  
Ce type d’affirmation, qu’on renie ensuite, a un effet néfaste. Il laisse entendre qu’on est dans le mensonge et la manipulation. Et, à terme, il dévalue complètement la parole publique. Comment croire la moindre promesse (notamment sur les retraites) dans ces conditions ?
Mensonges et défiance...


Autoritarisme et injonctions
On a essayé au début du quinquennat de faire passer Jean-Michel Blanquer pour une personne « issue de la société civile ». Il n’en est rien. C’est avant tout un technocrate et de plus en plus un politique à la sauce macronienne. 
Ces deux ingrédients forment un cocktail de pseudo-expertise scientiste et de verticalité technocratique. Il y a les « sachants » persuadés de faire le bien car ils ont les solutions et les « exécutants » à qui il faut indiquer les bonnes pratiques. Je pense donc tu suis...
Dans ce cadre il n’y a pas de pas de place pour les corps intermédiaires et la négociation. C’est ce que Blanquer a parfaitement intégré dans la première partie du quinquennat. Et qui lui fait tant défaut aujourd’hui ! 
Jean-Michel Blanquer est arrivé aussi avec l’image de quelqu’un ayant déjà beaucoup réfléchi aux transformations du système. Ses deux premiers livres parus avant 2017 ne sont qu’une longue lettre de motivation  destinée aux candidats potentiels (de droite ou de droite) . Il a aussi une image de stratège (et son versant noir de manipulation). Malgré cela, alors qu’on pouvait croire que tout était prévu, on constate l’impréparation de certaines réformes. Celle du lycée en est la parfaite illustration. Et plutôt que de chercher à entendre la parole et les suggestions des acteurs de terrain, on camoufle cette improvisation sous des injonctions et une arrogance technocratique. 


Suicide de Christine Renon
S’il y a un évènement dont on a parlé dans toutes les salles des maîtres et des profs c’est le suicide de Christine Renon. Cette directrice d’une école maternelle s’est donné la mort le 21 septembre sur son lieu de travail. Elle avait écrit une lettre de trois pages destinée à ses collègues et à sa hiérarchie, où elle détaille les raisons professionnelles pour lesquelles elle fait ce geste.
Si cet évènement dramatique a tant marqué c’est parce qu’on ne peut le réduire à un simple « burn-out » avec des facteurs personnels. C’est le symptôme d’un épuisement qui n’est pas que personnel mais celui de toute une catégorie (les directeurs d’école) et d’une profession. Avec ce geste Christine Renon montre l’inhumanité de la bureaucratie et l’injonction permanente à « faire tourner la machine » en comptant sur le dévouement et le sens du service public. 
C’est cela qui est en cause aujourd’hui et c’est très important. 


Fatigue, épuisement
Car la fatigue, l’épuisement sont partagés par beaucoup. Et cela pose la question de la conduite du changement. Comment réformer un système si les acteurs sont fatigués, en "souffrance", se sentent méprisés et déclassés ? 
C’est une question qui est restée en suspens depuis trop longtemps. Et, même s’il faut toujours relativiser et nuancer, on a le sentiment que la situation n’a fait que s’aggraver. 
La succession des réformes et des annonces ne permet pas de se poser et de construire collectivement une réponse. L’emballement médiatique (j’ai cessé de compter les interventions dans la presse de notre bien-aimé ministre)  contribue à ce sentiment d’épuisement. Et d’agacement. 


Quelle école ? 
D’autant plus que dans le même temps, le projet ministériel semble se révéler plus clairement. 
L’arbre des CP-CE1 dédoublés vendus comme une mesure de « gauche » cache mal la forêt des dispositifs visant à renforcer la sélection et la promotion du « mérite » individuel. 
Or ce mérite est bien mis à mal par les enquêtes nationales et internationales. Que ce soit le CNESCO (supprimé durant l’année) ou l’OCDE avec son enquête PISA, le constat est toujours le même. La France est un des pays où l’origine sociale joue le plus dans la réussite scolaire. 
Et pendant ce temps, une vulgate des neuro-sciences et une bonne dose de libéralisme conduisent à rendre l’individu seul responsable au final de son échec...
D’autres évoquent le risque d’une privatisation ou d’une marchandisation de l’École. On craint sa « destruction ». Cela mériterait de longs développements. Mais on peut surtout retenir que  cela ne fait que renforcer dans le milieu le sentiment d’être dans une citadelle assiégée et soumise à des attaques multiples. 


Quelles luttes ? 
« Grèves » et « lutte » sont deux termes qui sont revenus très fréquemment. La fin de l’année 2019 a été marquée par l’engagement des enseignants dans le mouvement social contre la réforme des retraites. Il faut aussi évoquer le conflit autour des notes du bac. Il y a eu aussi une mobilisation assez forte contre la réforme du lycée. 
À la sidération et l’attentisme du début a succédé une plus grande combativité. Mais si certains sont combatifs, d’autres (ou les mêmes) sont aussi désabusés. L’épuisement évoqué plus haut peut malheureusement conduire au renoncement et aux replis. 
Ce peut-être un repli sur soi mais aussi un repli sur l’école telle qu’elle est aujourd’hui. La "résistance" peut être aussi une forme de conservatisme. 



Au delà des nuages...
Je voudrais terminer sur un point qui m’inquiète personnellement au plus haut point. L’état d’esprit est tel qu’aujourd’hui le discours sur la nécessaire évolution de l’École n’est plus audible. La moindre analyse critique du système éducatif est prise comme une attaque ad-hominem contre les enseignants et une remise en cause de leur travail. La réflexion pédagogique est moquée et vue comme une rhétorique culpabilisatrice et creuse. 
Le « tous contre Blanquer » que certains appellent de leurs vœux peut aussi conduire à une régression de la réflexion politique et pédagogique sur l’École. 
Parce que je suis un militant, je ne peux m’y résoudre et je forme le voeu que 2020 soit l’année de la construction d’une réelle alternative à l’École que la politique et la situation actuelles nous impose. 

Philippe Watrelot

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Pour compléter, vous trouverez ci dessous les nuages de mots de 2017 et 2018 ainsi que la liste complète des mots 2019 avec leurs fréquences.
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Philippe Watrelot
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samedi, janvier 04, 2020

Mes "trolls" et moi...




Je me suis déjà exprimé à plusieurs reprises sur les évolutions et les dérives des réseaux sociaux.
Depuis quelques années (2015), je suis, comme d’autres sur Twitter, la cible d’un groupe à géométrie variable. Ils se qualifient ironiquement de « consternants » mais ne sont pas organisés autant que cela. Mais comme c’est malheureusement la pratique sur ce réseau, ils se répondent mutuellement, se renforcent et cela peut contribuer à donner un effet de nombre même s’ils ne sont pas aussi importants qu’ils veulent bien le croire. 
J’ai eu le malheur de parler de « harcèlement » pour désigner cette pratique d’interpellations pressantes, de sommation à rendre des comptes en s’appuyant sur des copies d’écran de vieux tweets archivés, d’indignations surjouées à propos de tout et n’importe quoi.  On m’a évidemment reproché ce terme car ils renvoyaient selon eux à une comparaison inapproprié avec le cas de la ligue du LOL et à un harcèlement sexuel*. 
Pourtant les mots ont un sens. Que dit en effet le dictionnaire Larousse pour le verbe « harceler » ? « soumettre quelqu’un, un groupe à d’incessantes petites attaques ». 
Certains de ceux qui en sont la cible ont choisi de répondre à chaque attaque. Cette position est légitime mais peut avoir un effet pervers en contribuant à donner l’impression d’une gué-guerre sans fin où tout le monde est à blâmer. Il est tentant alors pour les spectateurs de ce spectacle affligeant de se mettre dans une posture de surplomb et de renvoyer les deux camps supposés dos-à-dos...
On m’a souvent questionné sur ma propre position dans cette situation. C’est d’ailleurs une interpellation récente qui est à l’origine de ce court texte. Comme ce n’est pas facilement résumable en 280 caractères il était plus facile d’en faire un billet de blog.


Quelle attitude ? 
On peut résumer l’alternative ainsi et c'est toujours une mauvaise réponse :
  • Leur répondre pied à pied ? ils vont retourner cela en disant qu'on les agresse tout autant ! L’idée de réciprocité (« ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ») ne semble pas les effleurer.
  • Ne pas leur répondre ? C'est courir le risque que leur parole mensongère ait plus d'espace. Sans compter les diffamations et autres atteintes à l'honneur, insultes etc.
Il faut faire le deuil d'un débat argumenté et de l'appel à la raison. Et même à l'idée qu'ils peuvent évoluer, ce qui est le pire pour un enseignant...
Il faut se dire au contraire que malheureusement tout ce que l'on dira, fera, soutiendra... sera lu de manière biaisée pour correspondre à leur représentation. Ma « bisournousitude » trouve là ses limites !  
Cela me rappelle quelquefois (l'innocence et l’excuse de l’âge en moins) quelques discussions avec des ados lorsque la mauvaise foi se combine à la victimation et le retournement  de la  culpabilisation. Avec en plus la volonté d'avoir toujours le dernier mot et d'attirer l'attention à soi.
« ah, tu vois bien si ça t'énerve c'est bien parce que j'ai touché juste ! » ; « c'est celui qui dit qui y est...» et autres joyeusetés du même genre...


Construction mentale 
Il y a aussi une bonne dose d'idéologie et de construction mentale nécessaires pour éviter la dissonance cognitive. Pour que leurs attaques tiennent debout, ils faut qu'ils se construisent (inconsciemment ou consciemment ?) une "mission" et une image de chevalier blanc.
C'est parce que nous sommes de "méchants néo-libéraux" destructeurs de l'école que nous avons soutenu la réforme du collège et que nous sommes favorables à l'"innovation" (mot piégé !). Et c'est pour cela qu'ils mènent cette guérilla sans fin au nom de cette "lutte".  
Ils ne harcèlent pas, vous dis-je, ils ont une « mission »...!
[A ce propos, je signale que cette position, exacerbée chez ceux que j’évoque,  existe chez bien d’autres qui voient la politique de Blanquer comme la continuité de la politique précédente. J’ai essayé de construire une réponse sur ce point qu’on pourra lire sur le site des Cahiers Pédagogiques ou sur mon blog]

Il leur faut enfin se construire une image négative de l'adversaire qu'on se fabrique et le parer de tous les défauts. 
Ainsi, je serais, pour ma part, un arriviste courtisan prêt à toutes les bassesses,  sans aucune "déhontologie" à qui on a confié la présidence d’un comité “Théodule’ en remerciement de ses vilenies. [les membres du CNIRÉ pour qui j’ai le plus grand respect apprécieront]
L'idée même que le comportement de l'autre soit fondé sur l'engagement militant au sein d'un collectif ne peut être intégrée dans ce schéma mental. Ce type de raisonnement où on ne voit l’autre que sous l’angle individuel de la cupidité et du calcul en dit finalement plus long sur celui qui le formule que sur celui qu’il croit accuser ! 
Malgré mes efforts (!) je ne suis pas parfait mais je crois que les personnes qui me connaissent me renvoient une autre image fort heureusement. Et je dois être un bien piètre « courtisan » pour rester fidèle aujourd'hui à mes convictions et à mon métier d’enseignant que j’exerce toujours avec passion depuis 38 ans ! 


Muets 
Face à cette combinaison d'irrationalité adolescente, d'idéologie pervertie et de pure méchanceté haineuse, comment réagir ?
Depuis dix ans, et surtout depuis 2015, j'ai adopté plusieurs tactiques. Il m'est arrivé de répondre pied-à-pied. J'ai essayé la dérision, le blocage... j'ai même songé à quitter Twitter. De toutes façons comme je le disais plus haut, il faut partir de l'hypothèse que tout sera déformé, ré-interprété, utilisé pour blesser, choquer...

Pour ma part, aujourd'hui, je les ai rendus "muets" (fonction "masquer" sur Twitter) : ils peuvent lire ce que j'écris (pas d’occasion de crier à la "censure", donc) mais parlent dans le vide lorsqu'ils s'adressent à moi. Je n'ai ainsi que des échos lointains de ce qui se dit quand quelqu'un que je suis est intégré à un échange masqué.  
De temps en temps, de moins en moins, je vais quand même voir ce qui se dit sur moi (fonction“rechercher”) pour vérifier que les limites que je me suis fixées ne sont pas atteintes (diffamation ou injure publique). 
Ma position actuelle est donc de ne jamais m'adresser à eux directement ni même de les citer car je sais que ce qu'ils recherchent c'est justement qu'on leur accorde de l'importance. Bien sûr, ça peut rater parce qu'ils font des émules que je n'ai pas forcément repérés. 

D’une certaine manière, le présent texte rentre aussi en contradiction avec cette position !  

Mais surtout je passe moins de temps sur Twitter (mais oui, c'est vrai !). Je sais bien que le "persona" qu'ils ont fabriqué n'est pas moi mais je me préserve. Je n'ai pas envie de (re)tomber dans ces polémiques perpétuelles qui sont devenues le carburant de ce réseau social.
Je fais la "veille" que je pratique depuis si longtemps. J’ai la faiblesse de penser qu’elle est utile. De temps en temps, je dis ce que j'ai à dire et j'essaye d'éviter de m'engager dans des interactions forcément perdantes et biaisées.
Au début de mon texte (mais pourquoi est-il si long?), je disais que toutes les stratégies sont mauvaises. J'ai choisi la deuxième car c'est la moins mauvaise.
Ne pas répondre aux provocations mais continuer à m'exprimer parce que je sais aussi que ce harcèlement (car c'en est un...) vise avant tout à faire taire !
Autrement dit:  Bien faire et laisser braire...

Philippe Watrelot




* le tweet auquel j'ai fait allusion en début de chapitre est ci dessous. Je ne l'avais pas conservé  mais les petits archivistes/procureurs de twitter sont là pour me rafraichir la mémoire !








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Fondé(e) sur une œuvre à http://philippe-watrelot.blogspot.fr.