Fin de la deuxième biennale internationale de l'éducation nouvelle à Poitiers.
En dehors des difficultés de retour avec un train qui contient deux trains en un seul (autrement dit autant de voyageurs debout qu'assis...), c'est un bilan plutôt positif que je retiens.
D'abord parce que c'est toujours agréable et utile de retrouver des personnes avec qui on a des convictions en commun. Cela donne de la ré-assurance.
Mais surtout parce que ces échanges et ces débats permettent de “frotter notre cervelle à celle d’autrui” (Montaigne). Et c'est plus dans la confrontation et la dispute que dans l'unanimisme que l'on y parvient. Les convergences n'empêchent pas les divergences !
Le qualificatif "international" n'était pas galvaudé. 17 nationalités différentes étaient représentées. J'ai pour ma part beaucoup apprécié ces échanges organisés ou informels qui permettaient de faire de l'éducation comparée à hauteur d'homme.
Je repars de ces trois jours stimulants avec des questions plus que des réponses (et c'est tant mieux !) :
- comment avoir des convictions sans qu'elle ne soient des certitudes sclérosantes ?
- comment, au quotidien, mettre ses valeurs en pratique et ne jamais être des "révolutionnaire en parole et de paisibles conservateurs dans sa classe" (Freinet)
- comment concilier la tension entre la dimension militante et critique de l'École et la nécessité de faire évoluer le système de l'intérieur ?
Ces questions ne sont pas neuves et je me les pose sans cesse depuis le début de mon parcours militant. Mais elles sont re-vivifiées après cette escapade poitevine.
Quelques regrets aussi...
J'ai été étonné que, durant ces journées, on ait peu évoqué la personne et surtout la politique du ministre actuel. Comme je l'ai déjà dit et écrit, il va falloir construire une alternative à la politique actuelle qui aille au delà de la rengaine facile sur le "néo-libéralisme" et l'attente d'une sorte de "grand soir" qui agrège les mécontentements. Il faut résister et proposer !
Cliquez pour agrandir |
La prochaine biennale aura lieu dans deux ans (logique...) c'est-à-dire en 2021. Ce n'est pas seulement la date du centenaire du premier congrès de l'éducation nouvelle (Calais 1921) mais ce sera aussi à quelques mois de l'élection présidentielle. S'il est important de préserver la dimension internationale on ne peut faire l'impasse sur la nécessité d'une réflexion collective et d'une interpellation à l'occasion de ce rendez vous important.
Les questions d'éducation sont des questions éminemment politiques et elles sont l'affaire de tous !
PhW
Chronique éducation de Philippe Watrelot est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Chronique éducation de Philippe Watrelot est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire