dimanche, novembre 13, 2016

Bloc-Notes de la semaine du 7 au 13 novembre 2016



- Métier - Lenivôbesse- Frites - Réponses - Trump- .

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Deux rapports importants sont commentés dans le bloc notes de cette semaine : le rapport du Cnesco sur le métier d’enseignant et une note de la Depp sur le niveau d’orthographe des élèves. Cette semaine a aussi été marquée par une série de réponses : de la Ministre aux candidats de la droite, de ceux qui ont été désignés comme “assassins” par Carole Barjon dans un livre scandaleux. On parlera également des cantines et des frites... Et puis, il y a aussi l’élection de Trump...




Métier
Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) livrait ce lundi 7 novembre un volumineux rapport avec pour question : Le métier d’enseignant attire t-il toujours ? . Ces quatre dernières années ont été marquées par une forte augmentation du recrutement d’enseignants. Cette offre très élevée, arrivant après plusieurs années de nette diminution des postes offerts aux concours, a laissé apparaître des difficultés sectorielles, avant tout dues à un effet conjoncturel de fluctuation des politiques de recrutement. Cependant, ces difficultés ont pu laisser des doutes sur l’attractivité du métier d’enseignant. A-t-on, en 2016, un vivier de potentiels futurs enseignants suffisamment important pour absorber des besoins élevés de recrutement ?
Plus qu’une crise structurelle et globale de recrutement, ce sont donc des crises localisées mais stratégiques que décrit le Cnesco, pénalisant certaines matières en collège et lycée (mathématiques, lettres modernes, anglais), fragilisant des territoires entiers au primaire (Créteil et Versailles).
Et cette crise s’explique par les fluctuations : «L’analyse temporelle des résultats aux concours montre que les difficultés sont récurrentes quand les mandats politiques alternent recrutement important et postes en berne», observe la sociologue Nathalie Mons, présidente du Cnesco dans des propos rapportés par Le Monde
L’enquête du Cnesco tend à montrer que le métier d’enseignant attire encore les étudiants. Il est vécue comme une “vocation” (je déteste cette expression) et est considéré comme porteur de sens et attractif aux yeux des étudiants. Un article du Parisien insiste sur cet aspect et nous informe que plus de quatre étudiants sur dix, en troisième année de licence à l'université, aspirent à devenir maîtres ou professeurs. A noter aussi que le métier peut être aussi l’occasion d’une seconde carrière : le rapport met en avant une hausse du nombre de salariés du public et du privé admis au concours de professeur des écoles.
Cette attractivité du métier est cependant à mettre en relation avec d’autres enquêtes. Ainsi, le site d’information VousNousIls fait part d’une enquête menée par le SNUipp et publiée aussi ce lundi. Elle montre que la plus grande “désillusion” des enseignants est qu’ils ne s'attendaient pas aux empiètements du métier d'enseignant sur leur vie privée. Invités à désigner les plus grandes différences entre l’idée qu’ils se faisaient du métier et la réalité, 60% ont choisi « l’implication du métier dans la vie privée ». La charge de travail arrive en seconde position (54%), suivie par l’hétérogénéité des classes (43 %).
Comment rendre le métier plus attractif ? En s’appuyant sur plusieurs études et enquêtes ainsi que sur une comparaison internationale, le CNESCO formule huit préconisations. :
1. Valoriser l'image de l'enseignant auprès des élèves et du grand public.
2. Inscrire les politiques de recrutement dans la durée et arrêter le “stop and go
3. Attirer des profils plus diversifiés : les étudiants en formation initiale à l'université ne doivent pas être les seuls à s'orienter vers le métier d'enseignant.
4. Sécuriser l'entrée dans le métier en faisant évoluer l'évaluation et l'accompagnement
5. Développer des incitations financières et matérielles pour les néotitulaires
6. Assurer une formation continue obligatoire et de qualité
7. Proposer des dispositifs de mobilité plus flexibles en intégrant par exemple une logique de quatre à six grandes zones géographiques d'affectation pour les concours du secondaire.
8. Reconnaître la diversification des missions et soutenir les secondes carrières en développant des indemnités ou des décharges d'emploi du temps.
On retrouvera ces préconisations développées dans plusieurs articles, que ce soit Le Point,  La Croix ou encore 20minutes.
Ce rapport du Cnesco arrive aussi dans un contexte particulier. Le sentiment dominant chez les professeurs depuis longtemps est de n'être pas estimé à leur juste valeur, de manquer de reconnaissance et d’être incompris. Et les attaques récentes de certains hommes politiques et notamment Nicolas Sarkozy n’ont fait que renforcer ce sentiment. Un collectif intitulé “800.000 feignasses” s’est même constitué en réaction à ses propos laissant entendre que les enseignants travaillaient six mois par an. On est pourtant dans un paradoxe. Luc Cédelle rappelle dans la Lettre de l’éducation que les sondages qui se succèdent ces dernières années montrent, même s’il reste difficile de les en convaincre, que les enseignants sont populaires et respectés. C’est aussi ce que fait Claude Lelièvre sur Slate.fr dans un long article passionnant en comparant, avec le regard de l’historien, l'image qu'ont de leur profession les enseignants eux-mêmes, celle qu'ils croient avoir, et celle qu'ils ont en réalité.
Revenons à l’attractivité. On notera aussi que certaines pistes ne sont pas évoquées dans le rapport du Cnesco. L’augmentation globale des salaires par exemple n’est pas mentionnée alors que c’est souvent la première chose qui est mise en avant par les enseignants et pointée par les comparaisons internationales. Les concours de recrutement sont aussi un tabou qu’on se garde bien de briser.
Il faudrait aussi en finir une fois pour toutes dans la presse et dans les discours politiques avec cette expression de “vocation” et toute la phraséologie religieuse qui l’accompagne : la “mission” ou pire la “dé-mission”, le “sacerdoce” et tout le tintouin... Il me semble que tant qu'on restera dans ce type de vocabulaire, on aura beau faire, on ne pourra pas vraiment envisager l'idée d'une formation, ni même d'un métier qui s'apprend... Car si l’on parle de “métier”, il faut alors se préoccuper de la transmission de ce métier qui suppose un apprentissage une réelle formation , un retour sur les pratiques et une autonomie vécue collectivement. S’il s’agit d’un métier il faut aussi que celui-ci soit attractif et non pas vécu dans l’abnégation. On peut ajouter aussi, avec un peu de malice, que lorsqu’on parle de vocation, on laisse entendre aussi qu’il n’est pas forcément nécessaire de bien payer des gens qui ont la chance d’exercer cette vocation. A quoi bon verser un salaire à des moines…
Mais l’attractivité ne se réduit pas à ce seul aspect. Si la “vocation” n’est pas le bon mot, en revanche celui de “service public” est essentiel. C’est-à-dire, des valeurs et des finalités partagées par tous. Or, cela ne semble pas aussi évident que cela : transmettre des connaissances, transmettre des valeurs, former des citoyens sélectionner, promouvoir l’excellence, faire apprendre tous les élèves, lutter contre les inégalités, … toutes ces phrases pourraient n’être que des slogans creux mais recouvrent aussi des manières différentes d’envisager le métier... Tant qu'on ne se sera pas entendu clairement sur un projet pour notre école, on ne redonnera pas de sens au métier enseignant ,et on ne le rendra pas attractif. On parle de récit national à tort et à travers, en l’espèce, pour l’école, il serait peut-être temps de reconstruire un “imaginaire” de la démocratisation auquel on pourrait adhérer...

Lenivôbesse
Il n’y a pas que le CNESCO qui publie des études... Il y a aussi la DEPP dont c’est la mission depuis sa création. La publication d’une note de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) cette semaine a fait grand bruit. Sobrement intitulée Les performances en orthographe des élèves en fin d'école primaire (1987-2007-2015) cette étude a déclenché de nombreuses réactions.
Il s'agit d'une dictée-type d’une dizaine de lignes donnée à des écoliers de CM2 à trois reprises ces trois dernières décennies – 1987, 2007 et 2015. “Le texte ne présente pas de difficultés linguistiques particulières, apprend-on à la lecture de cette note d’information. En revanche, il met l’accent sur la gestion des chaînes d’accord, et nécessite d’en assurer la continuité tout au long de la dictée.” Ce que constate cette étude c’est que les élèves, entrés en cours préparatoire (CP) en 2010 pour la plupart, ont de moins bons résultats en orthographe que les élèves évalués en 1987 et 2007. La baisse des résultats constatée entre 1987 et 2007 n’a ainsi pas été enrayée. C’est donc l’orthographe grammaticale (règles d’accord entre le sujet et le verbe, accords dans le groupe nominal, accords du participe passé) qui demeure la source principale de difficultés pour les écoliers français.
Cette étude a alimenté de nombreux articles sur le thème inépuisable du « niveau qui baisse ». Pour Le Figaro on titre sur “des élèves de plus en plus faibles” (initialement le titre parlait d’“élèves de plus en plus nuls” mais on s’est repris...), pour 20minutes les écoliers français sont de moins en moins bons ”, pour Le Monde Le niveau en orthographe des écoliers français plonge” et pour Le Point les petits Français n'y arrivent plus”. Et le sujet passionne aussi sur les réseaux sociaux : une vidéo de Fatima Aït-Bounoua dans l’émission les grandes gueules sur RMC a été partagée de très nombreuses fois.
A l’heure où on a l’accusation d’“assassinat” facile, il est tentant de voir dans cette information la confirmation de la pensée décliniste. Au delà des raccourcis paresseux, quelles explications formuler? Comme d'autres spécialistes de l'éducation, Michel Fayol dans Le Point note la diminution générale des horaires. “Or la maîtrise de l'orthographe dépend beaucoup du temps qu'on lui consacre”» Un élève en primaire passait 30 heures par semaine en classe jusqu'en 1969, puis 26 heures, et 24 à partir de 2007, avec la suppression du samedi matin, une durée maintenue malgré le rétablissement d'une demi-journée de classe en 2014. Derrière l’enjeu de l’orthographe, c’est aussi la question des méthodes et des programmes scolaires qui se pose. Au Ministère on rappelle que l’évaluation orthographique concerne “des élèves entrés en CP en 2010 et qui ont suivi les programmes de 2008 Ceux insufflés par la droite, en somme. Et pas ceux tout juste réécrits par le Conseil supérieur des programmes et arrivés dans les classes en septembre. Et pour montrer que cette question est au cœur des préoccupations, s’est tenue le 9 novembre une journée d’études consacrée à l’enseignement de la langue rassemblant de nombreux chercheurs. Sur cette question je signale surtout la contribution de jean-pierre Veran sur son blog Mediapart qui propose une analyse nuancée de ces questions. On peut compléter avec un entretien avec Eveline Charmeux dans les Cahiers Pédagogiques ou encore une interview de Daniele Cogis dans le Café Pédagogique il y a quelques années. Ces analyses nuancées sont suffisamment rares pour être soulignées !
Car la plupart des réactions entonnent plutôt le refrain classique de la “baisse de l’exigence” et prônent des solutions simplistes comme le renforcement des dictées et des sanctions pour les élèves qui feraient des “fautes”. La vidéo évoquée plus haut, par exemple, explique la baisse de l’orthographe par la “bienveillance” opposée ici à l’exigence. Encore une fois, il faut rappeler qu’on peut être à la fois "exigeant" et bienveillant. L'exigence c'est aussi et surtout de penser que chacun peut progresser et se donner les moyens pour cela et donc aussi ne pas décourager... Apprendre des règles, certes, mais aussi en comprendre le sens et surtout les éprouver dans une pratique régulière et réfléchie.

Cantines
« Double ration de frites…»
Nicolas Sarkozy était en meeting lundi dernier à Neuilly-sur-Seine. Le candidat à la primaire de la droite a profité de cette occasion pour préciser sa position sur les menus de substitution à la cantine pour les élèves religieux. "Je n'accepte pas dans nos écoles qu'il y ait des tables de juifs et des tables de musulmans", a déclaré l'ancien président. Si un élève vient d'une famille où on ne mange pas de porc "eh bien le jour à la cantine où il y a des frites et une tranche de jambon, le petit ne prend pas de tranche de jambon et prendra une double ration de frites"
Comment à partir d’un postulat qui est de ne pas créer de ségrégation avec des tables dédiées au “sans porc”, on en vient à tenir des propos populistes et encore plus excluant, cela relève d’une sorte de talent... Et cela nous confirme que pour notre part nous ne sommes pas obligés de reprendre du rab’ de Sarkozy...
Sur ce sujet qui n’est pas si anecdotique que ça, Louise Tourret sur Slate.fr fait du fact checking” et contredit le candidat à la primaire : “Désolé Sarkozy, mais jambon/frites ce n’est jamais au menu de la cantine ”.
Il faut rappeler qu’en France, près de 70 communes interdisent la cantine aux enfants dont les parents sont au chômage. D’autres décident de mettre fin aux menus de substitution au porc. Dans les Inrocks, on revient sur ce sujet pour analyser comment “la cantine s’est transformée en lieu de crispation sociale, identitaire et sécuritaire” en s’appuyant sur une enquête développée dans l'émission Les pieds sur terre sur France Culture . Derrière les frites, la discrimination...

Réponses
Cette semaine a aussi été marquée par une série de réponses à des textes ou des déclarations parues précédemment.

Dans Le Monde, Cécile Ladjali réagit à l’émission d'Envoyé Spécial sur le recrutement des enseignants vacataires et surtout la réponse de la Ministre sur le plateau d'Élise Lucet : “Des émissions comme celle-ci nient le travail de milliers de professeurs honnêtes et investis. L’autorité de notre discours ne peut pas tenir face à celle de parents déjà circonspects à notre endroit, si les médias diffusent à tous crins de telles émissions aux heures de grande écoute. Enfin, notre action est condamnée à mort si notre propre ministre ne nous défend pas davantage. La parole du maître et du politique aura perdu toute sa force, si elle est laissée à la seule charge des médias qui procèdent par raccourcis et par mises en scène caricaturales.
Cette tribune est une belle illustration de l’état d’esprit d’un bon nombre d’enseignants et elle doit être lue comme telle. Cécile Ladjali prend, elle aussi, comme une attaque des enseignants une critique du fonctionnement du système. On est aujourd'hui dans une forme d'hyper-susceptibilité corporatiste qui nous conduit à prendre "pour soi" toute critique de l'institution et à sans cesse fustiger "le mépris" et évoquer à tort et travers la "souffrance" des enseignants. Et on en vient même à nier des évidences comme celles montrées dans ce reportage.

Sortons des faux débats ”. Dans une lettre ouverte aux candidats à la primaire de la droite (à lire sur LeMonde.fr), la ministre de l’éducation nationale critique leur volonté de supprimer des postes de professeur. “Le débat télévisé qui devait vous permettre d’exposer vos projets pour l’école a sacrifié le thème de l’éducation : c’est regrettable. Sur ce sujet plus encore que sur tous les autres, les Français ont droit à un débat de fond qui dépasse la surenchère démagogique sur l’autorité et les mensonges sur les réformes de ce quinquennat ” commence t-elle par déplorer. Et elle poursuit en se faisant plus précise : “vous proposez le tri précoce des élèves, toujours les mêmes. Dès le CP pour Nicolas Sarkozy, en créant des classes spéciales où reléguer les élèves en difficulté. En orientant dès la 6e vers une professionnalisation rapide pour Bruno Le Maire. Ou en développant l’apprentissage précoce à 15 ans, avant la fin de la scolarité obligatoire pour François Fillon. Comme si la démocratisation scolaire était allée trop loin. Comme si l’orientation subie et imposée n’était pas la source des frustrations et de l’échec. Comme si la relégation scolaire des élèves en difficulté permettait la revalorisation de la filière professionnelle que chacun appelle par ailleurs de ses vœux. L’école du libre choix, progressif, accompagné, réversible a déjà permis, elle, de diminuer de 30 000 en cinq ans le nombre de jeunes sortant sans qualification ? N’est-ce pas préférable ? […] L’école de la République, ses enseignants, ses élèves, nos enfants, à tous, méritent mieux que le grand bond en arrière que vous leur promettez.

A qui profite l’outrance sur l’école ?” C’est la question que pose Mattea Battaglia dans Le Monde à propos du livre « Mais qui sont les assassins de l’école ?», de Carole Barjon, journaliste à L’Obs (voir les bloc-notes du 9 octobre et du 25 septembre ). Et pour la journaliste, la réponse est claire : “A six mois de l’échéance présidentielle, n’y a-t-il pas un risque à marteler, à l’adresse des Français, que leurs enfants font les frais, au sein d’une école qui a renoncé à tout, d’une lutte interne à l’éducation nationale ? Il y a là un boulevard ouvert à tous ceux qui aiment taper sur le service public et déplorer l’abandon fantasmé des « fondamentaux ». Un refrain qu’entonnent les ténors de la droite
Et cet article est une sorte de préambule pour une réponse collective à ce même livre signée par une bonne partie des personnes mises en cause dans cet ouvrage. “Le mépris et l’ignorance ne servent pas le débat sur l’école ” c’est le titre donné à cette tribune par les co-signataires : Alain Boissinot, Viviane Bouysse, François Dubet, Roland Goigoux, Michel Lussault, Philippe Meirieu, et Florence Robine. Après avoir rappelé que le complotisme est un procédé indigne, facile et ancien, les auteurs se font plus incisifs encore : “On pourrait rire de cette litanie de la déploration si elle n’était le signe d’un double problème : d’une part, le caractère systématiquement nostalgique des propos publics sur l’éducation, sans doute parce que nous regrettons toujours, peu ou prou, le temps où nous étions plus jeunes, et parce que les élites imaginent que ce qui leur a si bien réussi doit réussir avec tout le monde.” et ils poursuivent “Oui, nous prenons au sérieux le problème des inégalités dans l’école et de l’accès à la langue française : c’est pourquoi nous refusons toutes les simplifications qui abusent le public, discréditent le travail des enseignants, ignorent les recherches et les comparaisons avec des systèmes scolaires parfois plus efficaces et plus équitables, afin de rassurer l’opinion en désignant des boucs émissaires.” Ils et elles rappellent aussi le peu de rigueur du travail de la journaliste comme l’avait déjà montré un article paru sur le site des Cahiers Pédagogiques . La conclusion mérite d’être citée en entier : “En réalité, le livre de Carole Barjon est l’expression d’un triple mépris : mépris de l’étude, de la recherche et de la réflexion ; mépris des enseignants, les principaux acteurs de l’école, qui travaillent avec les élèves tels qu’ils sont ; mépris des élèves qui n’ont pas la chance d’être conformes à un hypothétique idéal et qui ont l’arrogance de réclamer un peu de sens à ce qu’on leur enseigne. L’Ecole française ne va pas bien. Mais elle mérite mieux que ce mépris et cette ignorance, ce mélange de rumeurs et de théorie du complot. Elle mérite aussi qu’on cesse de lui rabâcher qu’elle n’aurait pas d’autre avenir que le retour vers un âge d’or qui n’a jamais existé.

Trump
Comment expliquer Trump aux enfants ?, Comment les enseignants français répondent aux peurs de leurs élèves... Voici deux titres trouvés dans la presse, ces derniers jours. On apprend aussi qu’à New York (qui a voté à plus de 80% démocrate), on a ouvert des cellules de soutien psychologique pour les élèves après l'élection de Trump...
Au delà de l’anecdote, la victoire de Donald Trump est un évènement qui interpelle bien au delà des frontières américaines. Peut-être parce que ce qui résonne tant en nous, en France comme dans le reste de l'Europe, c'est que cette dynamique que nous constatons aujourd'hui (et que nous n'avons pas su voir suffisamment) aux USA faite de repli sur soi et de défiance à l'égard des supposées "élites" et où nous payons la facture de la mondialisation, des inégalités, du chômage et de la précarité... cette dynamique là, nous avons la même en France...
Que fera le nouveau président ? On voit avec ses premières déclarations qu’il y a un décalage entre les propos de campagne et ce qu’il compte réellement faire. Au passage, on notera qu’il est donc maintenant complètement admis aux USA comme en France, qu’on peut raconter n’importe quoi avec la plus grande outrance pour se faire élire... A qui profite l’outrance ? cette question que nous nous posions plus haut trouve ici une réponse : aux démagogues...
En ce qui concerne notre centre d’intérêt ici, le prochain secrétaire à l'éducation de Donald Trump pourrait être Ben Carson . Il est connu pour être un young Earth creationist , c'est-à-dire qu'il considère que la Terre a entre 6 000 et 10 000 ans, et que la biologie évolutionniste est un mensonge. Il a aussi déclaré que c'était le héros biblique Joseph qui avait bâti les pyramides pour stocker des céréales…
Il faut rappeler toutefois que l’éducation est du ressort des états et même des comtés et le pouvoir du secrétaire à l’éducation est donc limité. Toutefois si on veut en savoir plus sur le programme de Trump pour l’éducation , on pourra aller lire le site VousNousIls qui en rappelle les points importants. Pour lui la mesure principale serait une refonte du socle commun éducatif pour les élèves âgés de moins de 12 ans. Il prône donc une éducation plus locale, qui n’est pas « initiée par les bureaucrates de Washington », et souhaite donc revenir sur le « Common core » instauré par Barack Obama en 2010. Ce dernier prévoyait une harmonisation des programmes à l’échelle du pays. L’une des priorités du nouveau président est aussi le développement du “School choice” un dispositif qui permet aux parents de choisir l’éducation qui convient le mieux à leurs enfants, entre l’école publique, privée, privée sous contrat ou encore l’enseignement à domicile. Trump se montre aussi favorable à une compétition entre les élèves au sein de l’école, affirmant que cela les rend « plus forts ».
Il n’a rien dit sur les frites...

Bonne Lecture...



Philippe Watrelot

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