vendredi, décembre 02, 2005

Revue de presse du vendredi 2 décembre 2005

Est-ce qu’un ensemble de mesures fait une réforme de l’éducation ? celles proposées hier par le 1er Ministre sont importantes mais on peut se poser la question de leur cohérence. Entre l’innovation pédagogique avec le soutien à un lycée expérimental et le retour au B-A.BA ou la culpabilisation des familles il y a un gouffre…
Il faut noter aussi que beaucoup des mesures annoncées hier jeudi, étaient déjà plus ou moins mises en œuvre (évaluation en CE1, PPRE,…). Ce qui est vraiment nouveau et qui, au final, marque bien une rupture, c’est le changement de perspective. Avec la réforme des ZEP, avec la « responsabilisation-sanction » des parents, avec l’accompagnement personnalisé, avec les primes au mérites on aboutit à une logique de l’individu qui semble ignorer et même nier le poids des déterminismes sociaux. C’est une perspective proprement libérale qui est à l’œuvre dans cette vision de l’école et de la société On veut bien aider les individus pour permettre que quelques uns accèdent à l’élite républicaine mais veut-on réellement remettre en question l’organisation du système et tout ce qui produit l’exclusion ?. Reviens Bourdieu, ils ont tout oublié !
Deux articles intéressants à lire pour alimenter ce questionnement : l’un dans Le Monde qui s’intitule « La droite replace l'individu au centre de sa doctrine » et l’analyse de Davidenkoff dans Libération « Ecole : la sauvegarde d'un moule ». Dans le même journal, je conseille aussi l’article sur le vécu des élèves de Zep. Puisque j’en appelais aux mânes de Pierre Bourdieu, voici un texte qui est de la pure sociologie de la distinction sociale…
Bonne lecture, à lundi…
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Libération du 02/12/05


L'égalité remise au programme scolaire
Dominique de Villepin ressort les grandes phrases : «L'année 2006 sera l'année de l'égalité des chances comme grande cause nationale», a-t-il déclaré hier en conclusion de sa conférence de presse. Après un mois de novembre marqué par les émeutes urbaines, le Premier ministre a présenté les mesures phares de la loi pour l'égalité des chances. Le texte qui sera présenté en tout début d'année porte essentiellement sur l'éducation et sur la lutte contre les discriminations[…]
Pour permettre aux élèves issus des ZEP d'entrer dans les meilleures classes préparatoires, le lycée Henri-IV à Paris sera le lieu d'expérimentation d'un «accompagnement personnalisé» de 30 élèves, dès la rentrée 2006. Une mesure symbolique, très éloignée de la proposition de loi socialiste visant à garantir l'accès des classes préparatoires à 6 % des meilleurs élèves de tous les lycées.

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A Sciences-Po, «ça manquait de couleurs»
Accueillis depuis 2001, les élèves de ZEP confient leurs impressions, entre réussite et choc des cultures.

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L'annonce symbole d'un lycée expérimental
Dominique de Villepin applaudit l'ouverture prochaine d'un lycée expérimental en Seine-Saint-Denis, à l'initiative du patron de Sciences-Po, Richard Descoings. Une victoire idéologique des partisans d'une pédagogie différente ? Pas vraiment. Les pédagogues sont toujours considérés comme les «pompiers» de l'éducation, et leurs méthodes, plébiscitées quand on ne sait plus comment faire, rappellent celles des militants de la pédagogie Freinet. Philippe Meirieu, lui, rit sous cape. «C'est finalement toujours la marge qui tient la page», glisse le directeur de l'IUFM de Lyon, persuadé que des innovations finissent toujours par servir le système tout entier. Mais il tempère : «Les méthodes qui marchent, on les connaît.» Le ministère de l'Education vient d'ailleurs de décerner un satisfecit à quatre établissements expérimentaux peu habitués à ses encouragements.
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Analyse
Ecole : la sauvegarde d'un moule
par Emmanuel DAVIDENKOFF


Ouvrir davantage les filières d'excellence conforte un peu plus le système et ne s'attaque pas à la diversification des voies de réussite.[…]<
La question la plus névralgique, et aussi la plus hérétique, n'est probablement pas «comment donner plus» mais «comment donner autrement» sans brader pour autant l'intégrité des savoirs à transmettre. Le hic, c'est que poser la question induit que le système éducatif, s'il ne crée pas les inégalités, contribue au moins à les maintenir ; voire qu'il en remet une couche, dans sa propension compulsive à hiérarchiser «bonnes» et «mauvaises» filières, à classer «bons» et «mauvais» élèves, phénomène qui n'exprime aucune échelle de valeur cohérente (il y a aussi des «mauvais» élèves dans les classes d'Henri-IV).[…]
Il ne s'agit là ni de «donner plus» ni de «donner autrement» mais de «donner ailleurs», quitte à exhumer des approches pédagogiques alternatives finalement bien pratiques pour prendre en charge les élèves qui ne rentrent pas dans le moule (les pédagogues ont l'habitude : quasiment tous leurs théoriciens ont forgé leurs outils au contact d'enfants en rupture, de Makarenko à Korczak, de Montessori à Pestalozzi,etc.)[…]
Etendre à l'ensemble du système éducatif cette philosophie ­ celle d'une authentique diversification des voies de réussite et non d'une hiérarchisation permanente entre «bonnes» et «mauvaises» filières, génératrice de frustrations et d'exclusion ­ exigerait une réforme d'une ambition que ni la droite ni la gauche ne semblent prêtes à assumer, d'autant qu'elle n'interroge pas seulement l'école.
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189 «étudiants ZEP» depuis 2001
En 2001, Sciences-Po a créé une dérogation à son concours d'entrée, organisant des oraux de sélection réservés aux élèves de ZEP, sept lycées étaient partenaires. On compte aujourd'hui 33 lycées partenaires, principalement en Ile-de-France et dans l'Est.
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Editorial Cabaret
ue les victimes de discrimination se rassurent, il n'y a plus longtemps à souffrir. 2006 sera «l'année de l'égalité des chances», décrétée grande cause nationale, hier, par Villepin. L'annonce prête à sourire qui s'ajoute à la longue liste des slogans fanfaronnés depuis dix ans par le pouvoir chiraquien. Les néogaullistes seraient-ils décidés à faire plus pour les enfants des cités que pour les fils d'ouvriers qui y habitaient dans les années 70 ?[…] Mais la guerre des mots au sommet de l'Etat, qui amuse la galerie depuis que Villepin est à Matignon et Sarkozy dans la police, donne peu d'espoir quant à l'efficience des changements promis. Villepin dit «égalité des chances» parce que Sarkozy parle de «discrimination positive» ; il annonce une «concentration des moyens» sur les ZEP alors que son ministre de l'Intérieur a plaidé la veille pour leur «dépôt de bilan». A l'un, la provoc verbale, à l'autre le contre-pied sur l'air de la tempérance. Cela peut faire un numéro de cabaret mais pas forcément une politique.
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Enseigner une histoire commune
par Benoît
FALAIZE et Françoise LANTHEAUME


Benoît Falaize chargé d'études et de recherche à l'Institut national de recherche pédagogique et Françoise Lantheaume chargée de recherche à l'Institut national de recherche pédagogique (UMR éducation et politiques de Lyon).

Parler de l'héritage colonial dans sa complexité c'est aussi tisser un sentiment d'appartenance.
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Le Figaro du 02/12/05


Dominique de Villepin déclare la guerre à l'échec scolaire
CONFÉRENCE de presse après conférence de presse, Dominique de Villepin imprime donc son style et sa façon de réformer le pays. Et mine de rien, le premier ministre trace sa route. Les conseillers, eux, changent les slogans affichés en grand derrière le pupitre du patron : «Pour une croissance sociale, avancer ensemble» a cédé la place, hier, à : «Pour la promotion de l'égalité des chances, avancer ensemble.»[…]En réponse à la crise des banlieues, le premier ministre a choisi, hier, de s'attaquer à l'échec scolaire et proposé de «sortir de la spirale de l'échec» les 15 000 enfants déscolarisés et les 150 000 qui sortent chaque année sans diplôme. Décrétant l'égalité des chances grande cause nationale pour 2006, le chef du gouvernement a détaillé une série de mesures pour relancer l'emploi dans les quartiers, lutter contre les discriminations et remettre à plat le fonctionnement de l'école dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP).

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Les dispositifs du premier ministre pour assurer «l'égalité des chances»
Voici les plus importantes mesures annoncées hier par Dominique de Villepin lors de sa sixième conférence de presse depuis son arrivée à Matignon.

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La priorité est donnée à la responsabilisation des parents
La suspension des allocations familiales est prévue pour les familles faisant preuve de «défaillances graves» dans l'éducation de leurs enfants.

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Sanctionner l'absentéisme
En France, l'absentéisme scolaire chronique (quatre demi-journées consécutives par mois sans justification), est de l'ordre de 2,6% en collège, 4,8% en lycée et 12,8% en lycée professionnel.
Avant 2004, 9 000 suspensions d'allocations familiales (pour deux mois en moyenne) liées à l'absentéisme scolaire étaient prononcées par an. Supprimée par la loi du 2 janvier 2004, cette mesure de suspension a été remplacée par un système d'amendes pouvant aller jusqu'à 750 €.
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Repérer les élèves ne sachant pas lire et écrire dès la classe de CE 1
La réflexion est aussi engagée sur le retour au B.A.BA comme méthode d'apprentissage des fondamentaux.

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Ecole: la méthode Villepin
L'éditorial par Alexis Brézet

Les émeutiers de novembre auraient-ils, sans le savoir, incendié aussi quelques-unes de ces Bastille qui depuis un demi-siècle défendent le système éducatif contre toute évolution? La question peut être posée depuis que l'on a entendu Dominique de Villepin bousculer tranquillement le «modèle» qui, au nom de l'égalité, a conduit l'école de la République à produire les pires injustices. On attendait un point d'étape, on découvre une réforme de l'éducation. Réforme partielle, certes, et encore en pointillé, mais qui, par la philosophie dont elle s'inspire comme dans les mécanismes qu'elle veut mettre en œuvre, tranche nettement avec des décennies d'«éducativement correct», à peine écorné par la loi Fillon.

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L'UMP se félicite, la gauche parle de «mesurettes»
Les réactions politiques et syndicales aux mesures annoncées se sont multipliées.

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L'Humanité du 01/12/05 (un jour de retard)



À 14 ans, l’école ne sera plus pour eux
Dominique de Villepin doit préciser aujourd’hui le contenu des mesures qu’il préconise sur l’apprentissage. Une démarche largement dénoncée comme archaïque.

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« À 14 ans, on est un enfant »
Dans un CFA du Val-de-Marne, l’idée d’avancer l’âge de l’apprentissage suscite l’hostilité chez les formateurs.
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« L’apprentissage à quatorze ans risque d’être une double peine sociale »
Pour le sociologue Gilles Moreau, l’abaissement de l’âge d’entrée en apprentissage, opposant école et formation professionnelle, pénalise les jeunes en difficulté scolaire.

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Que deviennent les apprentis ?
L’apprentissage ne garantit pas toujours l’accès à un emploi qualifié. Les jeunes qui trouvent du travail sont les plus diplômés.
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PCF : l’École, un centre de tri ?
« Aujourd’hui, 68 % des élèves orientés en troisième vers un parcours professionnel sont issus des milieux les plus populaires. Cette proposition qui va à contresens de l’aspiration à plus d’égalité entre tous les élèves va encore accroître le fossé en créant des formations courtes au rabais. Elle entérine les différences sociales et renonce à la lutte contre l’échec scolaire. Elle fait de l’école un centre de tri plutôt qu’un lieu d’éducation, d’accès à la culture et d’épanouissement pour tous. »

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Une copie sur mesure pour le MEDEF
La réforme prévoyant l’abaissement de l’âge pour entrer en apprentissage s’inscrit dans un processus d’adaptation de cette formation aux exigences de l’organisation patronale.
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EDITORIAL PAR JEAN-PAUL PIÉROT
Politique sépia

Question : quelle est la couleur préférée des gens qui nous gouvernent ? Le sépia, assurément, la couleur des photos jaunies par les ans.[…] Dernier épisode dans la rétrospective, le retour au travail des enfants. Ou du moins d’une partie des enfants de notre pays. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, quels que soient l’habillage trompeur, les formules populistes employées pour présenter la possibilité pour des adolescents de quatorze ans d’entrer comme apprentis sur le marché du travail. Pour la première fois dans l’histoire depuis Jules Ferry, la France s’apprête donc à abaisser la durée de la scolarité.
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Le Parisien du 02/12/05 ( payant)



Les parents à l'amende
Le Premier ministre a annoncé hier une batterie de mesures en réponse à la crise des banlieues. Les parents d'élèves en difficulté devront signer un contrat de responsabilité. Avec amendes et suspensions des allocations en cas de non-respect.

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« Les surveiller 24 heures sur 24, c'est impossible »
Mahjouba, parent d'élève

Il y a peut-être de la graine d'ado difficile dans cette petite tête d'ange aux yeux diablement coquins. Karim n'a que 9 ans mais déjà un certain penchant pour la bagarre.

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Un contrat de responsabilité
Quelque 20 000 familles ciblées. Il ne s'agit plus seulement de « faire réagir » les parents dont les enfants sèchent les cours, mais de viser ceux qui battent - plus généralement - de l'aile : les petits qui traînent dehors, les collégiens qui..

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Jusqu'à la prison en Angleterre
AMENDES pouvant aller jusqu'à plus de 4 000 et peines de prison de trois mois maximum pour les parents. Depuis l'an 2000, le gouvernement britannique se bat contre l'absentéisme à l'école, considéré comme l'antichambre de la délinquance.

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La Croix du 02/12/05



Conférence de presse de Dominique de Villepin
Dominique de Villepin a déclaré jeudi 1er décembre que "notre pays sort d'une épreuve grave", dans l'allocution d'ouverture de sa conférence de presse mensuelle à Matignon. "L'urgence aujourd'hui, c'est de faire de l'égalité des chances une réalité pour tous, avec deux leviers : l'emploi et l'éducation", a-t-il ajouté, avant de dévoiler les mesures qu’il entend mettre en œuvre pour y parvenir.

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20 minutes du 02/12/05



Les discriminations sur un pied d’égalité
Mettre l’inégalité dans l’illégalité. C’est le souhait du Premier ministre, qui a consacré sa conférence de presse mensuelle à son plan pour l’égalité des chances, qui s’appuie sur l’éducation ou la responsabilité parentale. Des mesures, pour certaines critiquées, qui pourront être mises en place très rapidement : l’apprentissage dès 14 ans sera par exemple opérationnel à la rentrée 2006.
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Le directeur de Sciences-Po lance un lycée expérimental
« Un vrai lycée, public, avec des élèves issus des collèges du département, qu’on mènerait jusqu’au bac : voilà mon projet », a précisé hier Richard Descoings, directeur de Sciences-Po Paris. Dans un entretien paru hier dans Le Parisien, il annonçait vouloir ouvrir dès septembre 2006 un « lycée d’élite » en banlieue. Il s’agirait de mobiliser une équipe de professeurs expérimentés, volontaires, rémunérés en fonction du nombre réel d’heures travaillées, afin de conduire les élèves d’une banlieue difficile jusqu’au bac.

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Ouest-France du 02/12/05



Villepin renforce les Zep et contredit Sarkozy
« L'égalité des chances » a été au centre de la sixième conférence de presse mensuelle de Dominique de Villepin. Le Premier ministre a décidé d'accroître les moyens des zones d'éducation prioritaire (Zep), prenant le contre-pied de Nicolas Sarkozy qui demandait leur « dépôt de bilan ».

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Le Monde daté du 03/12/05



La droite replace l'individu au centre de sa doctrine
Cette idée-là, l'UMP en rêvait depuis si longtemps... Jeudi 1er décembre, en proposant aux parents d'enfants familiers de l'absentéisme scolaire un "contrat de responsabilité parentale obligatoire sous peine d'amende (...) ou d'une mise sous tutelle ou d'une suspension des allocations familiales", Dominique de Villepin prend acte d'un nouveau rapport de forces. La responsabilisation de l'individu, accompagnée de la personnalisation du soutien en faveur des plus défavorisés, a été préférée, cette fois, aux habituelles réponses globales apportées par l'Etat.
Jusqu'alors, ces notions de responsabilité et d'individu, qui sont un des socles de la pensée de droite, avaient été traditionnellement portées par les libéraux, tels qu'Alain Madelin ou Charles Millon, deux soutiens historiques de Jacques Chirac en 1995. Elles ont été reprises par Nicolas Sarkozy pour mieux illustrer la "rupture" qu'il entend proposer en réponse à dix années de chiraquisme marquées, selon lui, par "la faillite de l'Etat-providence", du "modèle social" et du "modèle d'intégration." Une vision jusque-là durement combattue par le premier ministre.[…] Reste que ce discours rompt sensiblement avec l'image que souhaite se donner le premier ministre. Il rompt aussi avec dix ans de chiraquisme, qui ont notamment accompagné une certaine vision victimaire de la société. La mise en place de mesures antidiscrimination — comme l'ouverture pour les meilleurs élèves de ZEP, dans un grand lycée parisien, d'une classe d'accueil pour intégrer les classes préparatoires — vient compléter ce glissement libéral. Mais le dogme de la réussite pour tous et celui des politiques systémiques semblent avoir vécu. Parmi les réactions politiques et syndicales aux propositions du premier ministre, personne n'a relevé ce virage. Au cours de la conférence de presse de M. de Villepin, Azouz Begag a déclaré : "Je ne suis pas le ministre de l'égalité des chances, mais des opportunités."

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Prépas : des classes d'accueil à Henri-IV

e prestigieux lycée parisien Henri-IV devrait accueillir à la rentrée prochaine trente élèves issus de zones d'éducation prioritaires (ZEP). C'est une des dispositions annoncées, jeudi 1er décembre, par le premier ministre, Dominique de Villepin. Il s'agit "de permettre aux élèves issus des ZEP d'entrer dans de bonnes conditions dans les meilleures classes préparatoires" aux grandes écoles au travers d'"accompagnements personnalisés dans des classes d'accueil", a-t-il précisé.
Le choix du lycée Henri-IV, temple de l'élitisme républicain, n'est pas le fruit du hasard. Le proviseur de l'établissement, Patrice Corre, avait déjà proposé, en 2001, un projet visant à mieux préparer aux classes préparatoires, en termes de culture générale et de méthode de travail, des lycéens issus de zones d'éducation prioritaires. Un projet qui n'avait pas vu le jour.

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Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny

"Contrats de culpabilisation"

Cette mesure (le contrat de responsabilité parentale) est la cousine germaine des "stages de parentalité", mis en oeuvre contre les parents dits "délinquants" car leurs enfants sont délinquants, et qui avaient engendré un certain scepticisme. Un contrat suppose des partenaires égaux en droit. Mais on peut douter de la capacité des familles à entendre et comprendre ce qui est attendu par la puissance publique. Si elles étaient capables de signer un contrat libre et réflé-chi, elles auraient été capables de mettre en oeuvre par elles-mêmes ce qu'on attendait d'elles.

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Christophe Michel, principal du collège Albert Camus à Meaux (Seine et Marne)

"L'obligation est intéressante"

J'anime actuellement des modules pour responsabiliser les parents sur l'absentéisme de leurs enfants. Ce sont des lieux de parole et d'écoute où des représentants de la protection judiciaire de la jeunesse, des services sociaux de l'éducation nationale, des associations et d'autres intervenants rappellent aux parents les principes de l'obligation scolaire et les aident à trouver des solutions pour aider leurs enfants à retrouver le chemin de l'école. Les familles sont invitées à venir nous voir, mais il n'y a pas d'obligation. Or l'an dernier, sur les 24 familles contactées, seule une quinzaine a répondu à notre appel. C'est une des limites du dispositif. L'idée d'un contrat de responsabilité parentale me paraît intéressante. Car la contractualisation devrait lever cet obstacle.Reste à savoir à quel moment la phase répressive va être mise en route. Par expérience, je sais que les familles touchées par l'absentéisme scolaire cumulent aussi bien d'autres difficultés.

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Didier Dubasque, secrétaire national de l'Association nationale des assistants sociaux

"Déplacer les difficultés"

Nous sommes plutôt opposés à l'idée de sanctions financières parce que la reconquête de l'autorité parentale ne se décrète pas. Quand leurs enfants ont des problèmes de comportement, bien des parents viennent nous voir pour nous dire : "Prenez notre gosse, on n'en veut plus." Ils sont dépassés. De telles situations sont souvent liées à des difficultés relationnelles au sein de la famille. Pour les régler, il faut de l'accompagnement social, sur de nombreux mois. Or nous avons déjà toutes les peines du monde à répondre à la demande, faute de moyens suffisants. En outre, le non-versement des prestations risque de déséquilibrer le budget des familles qui ont des faibles revenus. Celles-ci vont alors se tourner vers les centres médico-sociaux ou d'autres dispositifs d'urgence pour solliciter de l'aide. Des décisions de ce type risquent d'être vécues comme une humiliation par les parents. Elles ne résolvent rien et déplacent les difficultés vers d'autres acteurs de l'Etat-providence.

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Le Nouvel Obs Quotidien du 02/12/05


COLONISATION : Les Français approuvent
le rôle "positif"
64% des personnes interrogées par CSA souhaitent que les programmes scolaires reconnaissent le "rôle positif" de la colonisation, dont 57% à gauche.

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Une sélection dans les dépêches du 02/12/05



Le Sénat vote les crédits de l'enseignement scolaire pour 2006 (58,4 mds)
Le Sénat a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi les crédits de l'enseignement scolaire pour 2006, défendus par le ministre Gilles de Robien, qui s'élèvent à 58,47 milliards d'euros, une hausse de 3,65% à périmètre constant par rapport à 2005.
Composés de six programmes, ces crédits, qui constituent la "mission budgétaire" la plus importante de l'Etat (22,5%) et associent les ministères de l'Education nationale et de l'Agriculture, ont été approuvés par les sénateurs UMP et UDF. Les groupes PS et PCF ont voté contre.
M. de Robien a présenté son texte en faisant valoir que "l'école doit offrir à tous les enfants une éducation générale et une instruction civique". "Contre le désespoir social, le meilleur remède est l'instruction, moyen de l'égalité des chances", a-t-il dit.

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Villepin passe aux travaux pratiques et justifie le contrat parental
Dominique de Villepin s'est efforcé vendredi, au lendemain de la présentation de son plan pour l'égalité des chances, de justifier sa décision de créer un "contrat de responsabilité parentale", affirmant qu'il s'agirait d'une "mécanique d'incitation" et non de "sanction".
Après avoir annoncé jeudi une série de mesures dans le domaine éducatif, le Premier ministre est donc passé aux travaux pratiques en se rendant sur les terres de son ministre de l'Education nationale Gilles de Robien, qui est aussi le seul membre UDF de son gouvernement.
"Loin de moi l'idée de fabriquer une nouvelle mécanique de sanction", a-t-il déclaré en visitant le collège Jean-Moulin à Moreuil (Somme), près d'Amiens.

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Exclusion de deux collégiens en Ardèche pour des propos antisémites
Deux élèves d'un collège ardéchois, âgés de 14 ans, ont été exclus définitivement pour avoir écrit des propos antisémites sur une punition et fait le salut nazi à un professeur, a-t-on appris vendredi auprès du directeur de l'établissement.
"Ces deux élèves avaient franchi les bornes de ce qui est supportable en termes républicains et de laïcité", a déclaré Georges Besset, directeur du collège de l'Eyrieux, à Saint-Sauveur-de-Montagut (Ardèche), une commune de 1.300 habitants.
L'enseignante visée a porté plainte auprès de la gendarmerie.

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Manifestation de professeurs stagiaires non payés en Seine-Saint-Denis
Une centaine de professeurs stagiaires élèves à l'IUFM de Livry-Gargan manifestaient vendredi devant l'Inspection académique de Seine-Saint-Denis à Bobigny pour obtenir le paiement de salaires ou d'avances, a constaté une journaliste de l'AFP.

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Pour en savoir plus




Le site de VousNousIls (Rubrique dépêches de l’éducation AFP)


Les dépêches AFP sur lesite Voila.fr



Le site Yahoo Actualités, rubrique éducation



La maison des enseignants



L’indispensable café pédagogique

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