#BIEN17 jour 4 dimanche 5 novembre (dans le TGV Poitiers-Paris)
Voilà, c’est fini...🎶 La première biennale internationale de
l’éducation nouvelle s’est achevée par un discours de clôture combattif et
volontiers provocateur de Philippe Meirieu.
Le terme de bilan serait excessif. Je propose quelques
impressions à chaud de cet évènement qui rassemblait six mouvements se
réclamant de l’éducation nouvelle. Avec deux questions en tête. D’abord celle
de la diversité et de l’unité de ce mouvement. Et puis celle de savoir si cette
éducation est toujours nouvelle.
Diversité et unité de
l’éducation nouvelle
Comme je l’ai déjà rappelé dans mon premier billet, j’ai
pour particularité d’avoir été adhérent ou très proche de plusieurs
organisations (Cemea, Crap et Fespi...). Mais je ne suis pas exceptionnel et
j’ai pu constater dans les échanges durant cette rencontre qu’il y avait une
certaine porosité entre nos mouvements. Un(e) militant(e) d’une organisation a
pu, dans son parcours, croiser le chemin d’autres associations.
C’est peut-être la première chose que je voudrais retenir de
cet évènement. On a su travailler ensemble même si ce n’est pas toujours
simple. Je regrettais dans le billet qui introduisait cette série les logiques
de « boutique ». Elles existent indéniablement, tout comme il y a des
cultures propres à chaque organisation. Mais la biennale a été un point de
rencontre qui a permis dans les ateliers et des moments informels de dépasser
ces instincts grégaires (et compréhensibles).
Lorsque j’étais président du CRAP, j’ai beaucoup œuvré pour
qu’on aille vers une mutualisation de nos moyens (humains, matériels,...) dans
une logique d’économie d’échelle mais sans beaucoup de succès. On peut espérer
qu’à l’image du comité de pilotage ou de l’équipe d’accueil, cette logique de
mutualisation et de coopération soit relancée.
Alors, tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil ? Même si on a envie de ne retenir que les bons moments, en fait,
cet évènement a été le révélateur de ce qui fait à la fois l’unité mais aussi
la diversité et l'hétérogénéité de ces mouvements d’éducation nouvelle. Il y a de tout, du bon et
du moins bon, ce qui me plaît et ce qui m’agace. Dans les 230 personnes
présentes et dans les organisations participantes, on peut discerner des
différences dans les centres d’intérêt, les postures, les histoires
personnelles.
Ceux pour qui l’École est le lieu principal d’action, d’autres qui envisagent l’éducation dans le cadre du péri-scolaire ou des vacances... Ceux qui ont des certitudes et ceux qui ont des convictions mais pas de certitudes (devinez ceux que je préfère...), des dogmatiques et des pragmatiques, des sentencieux et d’autres qui doutent, ceux qui ont de la méfiance pour les technologies et ceux qui voient le numérique comme un outil pédagogique parmi d’autres, ceux qui se méfient des neurosciences et ceux qui les voient comme une source d’information parmi d’autres, ceux qui se situent dans une sorte de pureté radicale par rapport à la «marchandisation» et ceux qui la voient comme une réalité avec laquelle il faut composer, des “révolutionnaires” et des réformistes, des jeunes (beaucoup) et des vieux, des chevelus et des pas chevelus (devinez où je me situe !)...
Ceux pour qui l’École est le lieu principal d’action, d’autres qui envisagent l’éducation dans le cadre du péri-scolaire ou des vacances... Ceux qui ont des certitudes et ceux qui ont des convictions mais pas de certitudes (devinez ceux que je préfère...), des dogmatiques et des pragmatiques, des sentencieux et d’autres qui doutent, ceux qui ont de la méfiance pour les technologies et ceux qui voient le numérique comme un outil pédagogique parmi d’autres, ceux qui se méfient des neurosciences et ceux qui les voient comme une source d’information parmi d’autres, ceux qui se situent dans une sorte de pureté radicale par rapport à la «marchandisation» et ceux qui la voient comme une réalité avec laquelle il faut composer, des “révolutionnaires” et des réformistes, des jeunes (beaucoup) et des vieux, des chevelus et des pas chevelus (devinez où je me situe !)...
L’Education toujours
nouvelle
Mais au delà de ces différences, il y a aussi des valeurs en
partage. Une indignation devant les inégalités sociales et une conviction
profonde qui est celle que l’éducation peut contribuer au progrès humain et que
l’éducation doit être celle de tous par des pratiques de coopération. Toutes
les personnes qui étaient rassemblées à Poitiers malgré les petites critiques
que je formule ont pu débattre durant ces quatre jours dans une sorte de
« solidarité critique » pour reprendre une expression du sociologue
Bruno Latour cité par Philippe Meirieu. L’éducation nouvelle pose plus de
question qu’elle ne fournit des réponses prêtes à l’emploi...
Rien de pire que le pédagogue qui dirait avoir, une fois pour toutes, LA solution ! La pédagogie, nous disait Philippe Meirieu dans sa conférence de clôture, refuse tout « applicationnisme » systématique et promeut toujours des débats pédagogiques inventifs
Rien de pire que le pédagogue qui dirait avoir, une fois pour toutes, LA solution ! La pédagogie, nous disait Philippe Meirieu dans sa conférence de clôture, refuse tout « applicationnisme » systématique et promeut toujours des débats pédagogiques inventifs
Un mini débat a couru durant cette biennale : faut-il
changer le nom de cette éducation nouvelle alors que c’est sa dénomination
depuis 150 ans ? On pourrait se dire que le fait de continuer à la qualifier de
« nouvelle » après tout ce temps est une forme d’échec et devrait
nous interroger.
Pour Philippe Meirieu citant Gaston Mialaret, ancien président du
GFEN, l’éducation nouvelle sera toujours nouvelle car elle doit s’adapter sans
cesse aux enjeux du monde contemporain et aux apports de la science. C’est
cette adaptation et ce questionnement permanent qui en fait la
« nouveauté » ou plutôt le renouvellement.
Le danger serait celui de se transformer en
« musée » de la pédagogie où le dogmatisme et l’application de
procédures figées l’emporteraient sur l’expérimentation et l’esprit de
recherche.
Des convictions mais pas de certitudes...
Une éducation nouvelle toujours en mouvement pour le 21ème
siècle.
A bientôt pour le deuxième biennale ?
Philippe Watrelot
Le 5 novembre 2017
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Les billets consacrés à la Biennale internationale de l’éducation nouvelle
Billet n° 1 : Vous avez dit éducation nouvelle ?
Billet n° 2 : Sciences et pédagogie
Billet n° 3 : Education nouvelle, innovation, formation
Billet n° 4 : Une première biennale mais pas la dernière
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Chronique éducation de Philippe Watrelot est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
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