lundi, mars 14, 2005

Revue de presse du lundi 14 mars 2005

Le Figaro consacre deux articles à l’école Finlandaise et s’interroge sur les raisons de la réussite de cette école dans les classements internationaux. Libération revient dans ses articles et dans son courrier sur les manifestations contre la loi Fillon.
Enfin Le Monde fait le point, un an après, sur les effets de la loi sur le voile. On y apprend que le nombre d'élèves manifestant ostensiblement une appartenance religieuse est passé de 1 500 en 2004 à 639 cette année. Les cas difficiles concernent finalement une centaine d'élèves et 48 élèves ont été exclues depuis la rentrée scolaire pour non-respect de la loi.
Bonne Lecture...
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Libération du 14/03/05


La manifestation à reculons des lycéens franciliens
Les deux principaux syndicats appellent à défiler demain. Mais après les violences du 8 mars à Paris, nombre de jeunes hésitent.
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Raffarin: le projet Fillon ira à son terme
Alors que lycéens et enseignants ne cessent d'exiger le retrait du projet Fillon, Jean-Pierre Raffarin a déclaré dimanche, lors du forum de Radio J : «Je ne suis pas pour que le projet Fillon soit bouleversé [...]. Je pense qu'il répond à une nécessité impérieuse pour le pays. Nous avons besoin de défendre la réussite scolaire comme une priorité nationale.» Il s'est dit «affligé» et «blessé» de voir plus de 100 000 jeunes sortir chaque année du système éducatif sans qualification. «Il n'y a pas de jeunes sans talent ; l'école doit aller chercher le talent de chaque jeune [...] Le projet Fillon répond à cette aspiration.» Les lycéens y voient au contraire la proposition d'une école «à deux vitesses». Seule porte laissée ouverte par Raffarin : d'éventuels amendements dans le cadre du débat parlementaire. «La démocratie se passe aussi au Parlement.»
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Courrier : «Casseurs»: l'égalité sociale d'abord
Mardi 8 mars, nous revenons de la manifestation lycéenne prévue de République à Denfert-Rochereau. Nous, élèves et professeurs du Lycée autogéré de Paris (LAP), côte à côte dans la même lutte, y sommes restés une heure à peine, forcés de la quitter suite aux pressions des «casseurs». Notre but était de lutter contre le projet de loi Fillon, de manifester notre désaccord total avec cette réforme. Et «eux», pourquoi étaient-ils là ? Ils traversent les cortèges de part en part, faisant les poches, poussant violemment, frappant sans raison apparente les manifestants.[…]
ls sont comme ça aujourd'hui sans en avoir réellement le choix, c'est le système qui les a créés ainsi et que vont-ils devenir ? Vont-ils continuer à «casser de la manif» ? La pression exercée sur les participants arrange bien ceux qui essaient de faire passer ce projet de loi le plus rapidement possible. Qui aura encore le courage d'aller s'exprimer sous la menace de la violence ? Si on ne peut que se faire taper dessus pendant la manif, qui est assez fou pour aller se jeter dedans ? Ils créent des mouvements de foule, jouant de l'instinct primaire de chaque individu comme du leur, à la fin, ça devient la lutte pour la survie du groupe. Eux-mêmes doivent se battre pour leur propre survie dans la société.
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Courrier : Fillon, une loi et des objectifs factices
Eh oui ! Les postes d'enseignants disparaissent à la chaîne, les fourgons de police se succèdent aux portes des établissements des quartiers défavorisés, la démocratie lycéenne est bafouée à travers de carnavalesques élections de délégués et un manque criant de moyens d'expression interne, mais il faut attendre à chaque fois cinq ans pour voir les lycéens se mobiliser en masse. Pourquoi ? Sommes-nous à ce point une génération dépolitisée, désyndicalisée, désolidarisée ? Avons-nous perdu la conscience communautaire de nos aînés ? Qu'avons-nous fait de leurs combats sociaux ? L'an dernier, dans les académies de France, on amputait de dizaines de milliers d'heures les Dotations horaires globales (DHG) des lycées. Contre cette atteinte au système scolaire, autrement plus grave que les pauvres artifices de la loi Fillon, nous étions bien peu de lycéens à protester en comparaison de ce qu'on voit aujourd'hui.
Ce n'est pas le plus grave. Ce qui est révoltant, c'est le non-sens qui anime ces manifestations. Pourquoi défiler ? Contre la réforme Fillon. Pour quelle raison ? Parce qu'elle fait fi de l'égalité des chances. Ah bon, mais la généralisation des bourses au mérite alors ? Euh... Oui, mais les filières professionnelles sont dévalorisées. En quoi ? Euh... Combien de lycéens ont lu le projet de loi ? S'ils l'avaient fait, ils auraient vu à quel point ce projet est idéologiquement creux et politiquement sans vision d'aucune sorte. Ils auraient vu à quel point ses propositions _ parfois d'ailleurs intéressantes _ sont le plus souvent inoffensives et sans portée. Ils auraient compris que le vrai scandale Fillon, c'est une loi factice, avec des objectifs factices dont on sait parfaitement que le gouvernement ne mettra pas en oeuvre les moyens nécessaires à leur application.
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Le Figaro du 14/03/05


L'école finlandaise au tableau d'honneur mondial

Est-ce la neige au-dehors ? La neuvième A du collège Tikkurila à Vaanta semble baigner dans une atmosphère ouatée. L'équivalent de cette classe de troisième accueille 21 élèves. C'est une classe d'un quartier sans histoire d'une banlieue modeste d'Helsinki.
Professeur principal de la neuvième A, Kaisa van den Berg a été surprise, en décembre dernier, lorsque les jeunes finlandais sont arrivés largement en tête de l'enquête Pisa de l'OCDE sur les acquis des élèves de 15 ans, notamment en mathématiques. En 2000, date à laquelle l'enquête Pisa a été créée, la Finlande était déjà dans les premiers de la classe mondiale. Mais, à l'époque, l'accent avait été mis sur la compréhension de l'écrit.
[…] Existe-t-il vraiment une recette finlandaise en matière d'éducation ? «C'est un ensemble d'éléments, mais le premier facteur est sans conteste l'égalité des chances», explique Jari Rajanen, conseiller au ministère de l'Éducation. Depuis 1968, l'école finlandaise comprend un premier tronc commun obligatoire, de 7 à 16 ans, qui n'est sanctionné par aucun examen. A l'issue duquel 55% des élèves optent pour le lycée, alors que les autres partent en formation professionnelle. L'école finlandaise est publique – il n'existe pratiquement pas d'école privée – et bénéficie d'une large autonomie encadrée par un livre de critères, véritable bible des professeurs, qui recense les méthodes d'évaluation, les objectifs à atteindre, etc.[…] Les Finlandais auraient-ils résolu la difficile équation de l'Éducation pour tous ? Pas forcément. Car ils ne sont pas confrontés aux mêmes problèmes que les autres pays européens. Conséquence d'une politique d'immigration très restrictive, le pays est très homogène. A l'école de Tikkurila, on ne dénombre qu'une dizaine d'enfants d'origine étrangère pour plus de 600 élèves ! «C'est un facteur qui ne doit pas être négligé pour expliquer les résultats de l'enquête Pisa, souligne Markku Niemivirta. Car même si on peut en pondérer l'impact sur les classes d'âge étudiées à l'aide d'outils méthodologiques, l'immigration a une influence en amont sur le système scolaire dans son ensemble.»
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Helsinki livre ses recettes éducatives
Mathématiques, lecture, sciences... Les petits Finlandais sont forts en tout ! D'après les résultats de la deuxième enquête Pisa (Programme international pour le suivi des élèves) de l'OCDE, rendus publics en décembre dernier, les élèves finlandais restent, de loin, les meilleurs du monde. Avec 60% de diplômés, la Finlande détient le record mondial. Sur les 41 pays étudiés, la France n'arrive qu'en 16e position pour les mathématiques, en 17e pour la lecture, en 13e pour les sciences et en 10e pour la résolution de problèmes. Mais l'Allemagne, la Pologne, l'Espagne ou encore l'Italie arrivent derrière. Les Finlandais ont-ils un secret ? A partir d'aujourd'hui et jusqu'à mercredi, se tiendra à Helsinki une conférence internationale, où des professionnels de l'éducation du monde entier étudieront les raisons de leur succès.
Dans son rapport, l'OCDE souligne que les systèmes scolaires les plus efficaces sont ceux où les établissements sont «très autonomes». C'est justement le cas de la Finlande : pour peu que les objectifs principaux soient atteints, l'État laisse chaque école choisir ses méthodes et ses professeurs. En Grande-Bretagne aussi, les chefs d'établissement choisissent leurs enseignants, et les rémunèrent au mérite.
Il apparaît aussi que les systèmes scolaires les plus efficaces sont ceux où «la mixité, l'hétérogénéité» des élèves est importante. L'enquête montre également que certains pays – comme la Finlande – réussissent à obtenir de bons résultats quel que soit le milieu d'origine des élèves, alors que ceux qui réussissent en France, en Allemagne ou en Belgique sont plutôt issus d'un milieu favorisé.
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L'Humanité du 14/03/05


Site inaccessible


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Le Parisien du 14/03/05


Rien vu...


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La Croix du 14/03/05


Rien vu...


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20 minutes du 14/03/05


Bordeaux : Du temps pour l’éducation
Après les manifestations lycéennes et la grande mobilisation public-privé, la FSU et la FERC-CGT appellent les personnels de l’éducation nationale et les lycéens girondins à descendre à nouveau dans la rue, demain. Le rendez-vous est donné place de la République, à 14 h, direction le rectorat de Bordeaux. Les deux syndicats dénoncent principalement la baisse des dotations horaires globales aux établissements scolaires pour la rentrée prochaine. Conséquence : des suppressions de classes et le recul de l’enseignement de certaines matières. Les négociations sont actuellement bloquées aux lycées Magendie et Camille-Jullian. Le lycée hôtelier de Talence et le lycée Montaigne de Bordeaux, eux, seront en grève jeudi.
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Ouest-France du 14/03/05


Rien vu...


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Le Monde daté du 14/03/05


Un an après la "loi sur le voile", les difficultés des élèves exclues
Entrée en vigueur à la rentrée 2004, la loi interdisant le port ostensible de signes religieux dans l'enceinte scolaire a conduit à l'exclusion de 47 jeunes filles de leur collège ou de leur lycée, selon le ministère de l'éducation. 550 auraient "trouvé une solution par le dialogue"
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L'éditorial du Monde : L'intégration voilée
Un an après l'adoption de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port ostensible de signes d'appartenance religieuse, le psychodrame français à propos du voile islamique semble bien loin. S'il est encore trop tôt pour dresser un bilan complet, on peut néanmoins se rapporter aux données chiffrées du ministère de l'éducation nationale. Ce dernier indique que le nombre d'élèves manifestant ostensiblement une appartenance religieuse est passé de 1 500 en 2004 à 639 cette année. "Plus de 550 de ces situations ont trouvé une solution par le dialogue", a précisé François Fillon, ministre de l'éducation nationale. Les cas difficiles concernent finalement une centaine d'élèves. Une soixantaine de jeunes filles se sont inscrites dans le privé ou au Centre national d'enseignement à distance (CNED) et 48 élèves ont été exclues depuis la rentrée scolaire pour non-respect de la loi.
Ce premier bilan apparaît assez largement positif. Les partisans de la loi, au nom d'une certaine idée de la République, peuvent considérer que leur conception autoritaire de la laïcité a marqué un net coup d'arrêt à une politique hésitante, voire laxiste, dans les établissements scolaires. Les plus dubitatifs sur la nécessité de cette législation pourront parler d'"orgasme républicain" sans grande portée, selon l'expression du sociologue Jean Bauberot.[…] La volonté du législateur, pourtant, ne peut se cantonner à la répression. Interdire le voile pour obtenir une égalité de traitement entre filles et garçons sera d'autant mieux compris si le souci d'intégration ne se limite pas à un slogan. Le renoncement à un signe religieux constitutif d'une identité ou d'une quête mérite en retour une ouverture, une considération et un respect de tous les acteurs de la société qui ne sont pas encore au rendez-vous.
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Des organisations musulmanes évoquent 806 "victimes"
Sept mois après la rentrée, les militants musulmans se décident à communiquer sur la manière dont ils ont vécu l'interdiction du voile. Silencieux pendant la crise des otages Christian Chesnot, Georges Malbrunot et Mohamed Al-Joundi, dont les ravisseurs demandaient l'abrogation de la loi sur les signes religieux, ils ont décidé, à l'occasion du premier anniversaire de la loi, de rendre public leur propre bilan. Le docteur Abdallah Milcent, médecin strasbourgeois converti et défenseur de longue date des filles voilées, a été le maître d'œuvre de ce Livre blanc. Sous le titre Rentrée 2004 : une vérité dévoilée (éd. Gedis), il sera diffusé lors du rassemblement annuel des musulmans de France organisé par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui aura lieu du 25 au 28 mars au Bourget (Seine-Saint-Denis).
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Les premières écoles privées en quête de financement
Le lycée Averroès de Lille fait encore figure d'exception. Cet établissement privé musulman a ouvert ses portes à la rentrée 2003. Il a d'abord créé une seconde générale, qui a accueilli 15 élèves. Un an plus tard, il a créé deux premières, l'une scientifique (S) et l'autre économique et sociale (ES). Il scolarise désormais 46 élèves sur les deux niveaux. Il espère ouvrir plusieurs terminales à la rentrée 2005.[…]
A Marseille, l'UOIF devrait ouvrir une classe de sixième à la rentrée 2005, dans des locaux qu'elle possède sur un terrain situé dans les quartiers Nord. "Si tout se passe bien, d'ici quatre ans nous aurons un collège musulman privé sous contrat avec l'Etat, avec au moins quatre classes, une par niveau entre la sixième et la troisième", avance Mohsen N'Gazou, responsable du projet. Le secrétaire général de l'UOIF, Fouad Alaoui, affirme que trois autres projets d'établissements privés sont en préparation.
A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le collège La Réussite, dirigé par l'imam indépendant Dhaou Meskine, a ouvert en 2001 et accueille 80 élèves sur quatre niveaux. Pour l'instant, il n'existe en France qu'un seul établissement scolaire privé musulman sous contrat d'association avec l'Etat, à Saint-Denis de la Réunion. Le contrat d'association a été signé en 1990.
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La Semaine de la presse dans l'école veut favoriser un usage citoyen des médias
Pour la 16e année consécutive de la Semaine de la presse et des médias dans l'école, le Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information (Clemi) du ministère de l'éducation nationale - organiseur de l'événement - propose aux élèves et à leurs enseignants de participer, du lundi 14 au samedi 19 mars, à des travaux pédagogiques autour du thème de "la diversité des médias et du pluralisme des opinions.
"Ce thème peut être adapté aux différents niveaux scolaires, de la maternelle à l'université",
explique Benoît Menu, coordonnateur général de la Semaine de la presse au Clemi.
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Recherche : d'abord restaurer la confiance dans l'Université, par Christian Chardonnet et Pierre Netter
Christian Chardonnet est physicien, directeur de recherche au CNRS.
Pierre Netter est biologiste, professeur à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris.


Entre chercheurs et enseignants du supérieur, la convergence, qui a atteint son point d'orgue aux états généraux de Grenoble (octobre 2004), a été un facteur majeur de la dynamique aboutissant à la demande de création d'un grand ministère regroupant recherche et enseignement supérieur. Aujourd'hui, les acteurs de la recherche interviennent en ordre dispersé dans le débat sur le projet de loi d'orientation et de programmation de la recherche (LOP). Parmi les questions en débat figure la demande de la Conférence des présidents d'université (CPU) de voir attribuer globalement les crédits de recherche aux universités, disposition qui ne figurait pas dans le "brouillon de brouillon" du projet.
De quoi s'agit-il ? Tous les quatre ans, un contrat est signé entre chaque université, le ministère et les organismes de recherche. Le ministère répartit directement les crédits aux laboratoires reconnus dans le cadre de ce contrat. L'université ne peut en prélever qu'une fraction inférieure à 15 % pour mener une politique scientifique sur des projets qu'elle juge prioritaires. La "globalisation" réclamée par la CPU signifierait qu'une université reçoive ces crédits de recherche et les répartisse entre ses laboratoires, suivant sa propre politique. L'enjeu est de taille, car une part très importante de la recherche publique française s'effectue dans les universités.[…] Il faut faire confiance aux universités pour qu'elles s'adaptent à la nouvelle donne. Pour cela, les présidents d'université doivent accepter de mettre en place des procédures transparentes d'attribution des moyens. A ce prix, nous établirons un climat de confiance durable avec les instances politiques et avec nos concitoyens et nous garantirons sur le long terme les moyens supplémentaires que l'on nous promet aujourd'hui.
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