vendredi, mars 24, 2006

Revue de presse du vendredi 24 mars 2006

« Le CPE, ils n'en ont rien à faire. Avant de prendre le métro, ces jeunes, dont beaucoup sont en lycée professionnel ou déscolarisés, ne cachaient pas leur désintérêt. Ce qu'ils veulent, disent-ils alors, c'est casser du flic. » Il faut lire le reportage du Monde sur une bande du 9-3 dans la manif de jeudi.
Beaucoup de vos journaux d’ailleurs reviennent sur l’extension de la violence. Ce que je décrivais hier s’est produit dans de nombreux endroits de banlieue. La manifestation parisienne a elle aussi été ternie par de nombreuses violences. Les policiers avouent leurs difficultés à agir en amont mais quelques hommes politiques s’interrogent cependant sur l’attitude de la police.

Quelques analyses aussi dans les quotidiens pour prendre du recul sur les évenements. Toujours Ouest France avec une interview de François Dubet qui reprend ses thèses du déclassement et de l’inflation scolaire (développées avec Marie Duru-Bellat). On peut aussi lire Le Figaro pour l’analyse d’Alain Touraine même si on l’a connu plus percutant. Pour prendre du recul, on peut aussi aller lire la presse étrangère. C’est ce que faisait 20 minutes hier. Aujourd’hui, c’est Le Monde qui le fait pour nous.

Pour finir, je vous livre un texte court mais efficace
« Quand le malaise a-t-il vraiment commencé ? Quand Le Pen s'est retrouvé au second tour de la présidentielle de 2002 ? Quand la France a dit "non" au référendum sur la Constitution européenne au printemps 2005 ? Quand les banlieues ont flambé ? Ou ces dernières semaines, quand la protestation a enflé contre le CPE ? Ou alors, c'était l'an dernier, lors d'une émission de télévision, quand Jacques Chirac, s'étonnant du pessimisme des jeunes, de leur peur face à l'avenir, a dit que non, il ne comprenait pas. ». Ce texte d’Éric Fottorino, dans le Monde est intitulé « Incompréhension ». Il n’y a rien à ajouter..

Bonne Lecture et bon week-end...
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Libération du 23/03/06


La violence s'invite dans les manifestations
Le défilé qui réunissait hier à Paris plusieurs dizaines de milliers d'étudiants et de lycéens a été terni par des agressions et des actes de vandalisme.
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Quand le CPE souffle sur les banlieues mal éteintes
A Drancy et Bobigny, les défilés voient cohabiter la mobilisation lycéenne et le retour de violences urbaines.
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Les maires font face à la colère
Prévention locale de la délinquance, malaise des jeunes et CPE au menu de la conférence des élus sur la sécurité.
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En province, la mobilisation ne faiblit pas
La mobilisation a été très soutenue en province également où des dizaines de milliers de jeunes ont de nouveau manifesté pour réclamer le retrait du contrat première embauche.
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Editorial : Préambule
par Gérard DUPUY

hacun y va à reculons mais la rencontre aura bien lieu. Les syndicats maintiennent leur exigence d'un «retrait du CPE avant d'engager tout dialogue ou toute négociation», mais ils tiennent à la dire de vive voix à Villepin avant d'écouter ses explications. Et celui-ci maintient coûte que coûte son CPE tout en discutant «sans a priori» de toutes les dispositions qui le caractérisent et qui en font, justement, un CPE. Sans que l'un ou l'autre perde la face, les deux camps affrontés ont donc trouvé le moyen de redonner du jeu à une situation bloquée. Villepin a senti que sa majorité était en train de craquer sous le poids de son intransigeance. Et les syndicats ont une culture de négociation trop développée pour s'arc-bouter formellement sur un préalable qui exclurait de fait des négociations. Ils se sentent encore portés par une vague montante de mobilisation, comme on pourra sans doute le vérifier mardi. Mais la multiplication des incidents violents en marge des manifestations leur rappelle qu'eux non plus ne peuvent trop laisser traîner les choses en longueur.
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Le Figaro du 23/03/06



CPE : les syndicats se concertent avant la réunion avec Villepin
Les douze organisations syndicales opposées au contrat première embauche sont réunies, en vue de la rencontre de vendredi après-midi avec le premier ministre. Pour tous, un même mot d’ordre : le retrait. Et une même volonté : l’unité syndicale.
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Pour la police, le climat devient «de plus en plus tendu»
A Paris comme en province, les forces de l'ordre ont dû affronter des émeutiers qui s'étaient mêlés aux manifestants.[…]
Sur les quelque deux cents interpellations effectuées avant 17 heures dans l'ensemble de la France, pas moins d'une cinquantaine concernaient le seul département de l'Essonne. A Savigny-sur-Orge notamment, des dizaines de jeunes surexcités ont dévasté dans la matinée les abords de la gare RER, retournant ou brûlant des voitures, brisant les cabines téléphoniques et les Abribus. Les policiers se sont trouvés pris en tenaille. Ils ont été la cible de jets de projectiles mais ont pu reprendre le contrôle de la situation. Hier, le proviseur du lycée Marcel-Pagnol d'Athis-Mons affirmait : «Je suis inquiet, on sent que les cités commencent à bouger.» Un sentiment partagé par les policiers, notamment en Seine-Saint-Denis, où les incidents se sont multipliés à Bobigny, La Courneuve ou Saint-Denis..
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Les effets secondaires de la Ritaline en débat aux États-Unis
LE 9 FÉVRIER dernier, un comité de sécurité sanitaire de la Food and Drug Administration (FDA), aux Etats-Unis, avait demandé que la Ritaline et les produits de la même famille, destinés à la prise en charge des enfants dits «hyperactifs» bénéficient d'un «label noir» pour mettre en garde fortement contre ses effets secondaires. Mercredi, un second groupe d'experts prônait une position moins forte en proposant seulement des recommandations d'usage en langage clair sur la notice d'utilisation. La FDA devrait suivre ce dernier avis.
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Est-il possible de dépister dès l'enfance les futurs criminels ?
L'analyse de Martine Perez *

Que faut-il penser de la violente polémique déclenchée par l'expertise collective sur les troubles de la conduite de l'enfant et l'adolescent publiée en septembre 2005 par l'Institut national de la santé et la recherche médicale (Inserm) ? Objectif de ce travail : réunir toutes les publications scientifiques internationales concernant ces troubles, pour donner aux praticiens, voire au personnel éducatif, des clés pour repérer, analyser et prendre en charge certains enfants en proie à des comportements violents et répétés.[…]
La lecture du rapport de plus de 300 pages disponibles sur Internet révèle l'écart entre les craintes des signataires et la réalité à laquelle il s'attache. Sur cette question nouvelle pour la France – mais abordée depuis longtemps dans les pays anglo-saxons –, les pétitionnaires [de « Pas de 0 de conduite »…] ont surinterprété les recommandations de l'Inserm pour mieux les caricaturer. Le rapport ne cherche nullement à criminaliser les vols de jouets dans les crèches ou les bagarres à la récré. Il veut simplement définir la manière dont une aide peut être apportée à des familles isolées prises dans une spirale de violence et de transgression qu'elles subissent sans comprendre.[…]
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Eviter le face-à-face de l'Etat police et des citoyens émeutiers
Par Alain Touraine, sociologue.

La plupart des embauches de jeunes concernent des emplois précaires ; le CPE n'y fait pas exception ; même s'il ouvre une possibilité de solution, mais qui est laissée à la seule décision de l'employeur. On ne peut cependant pas dire qu'il aggrave la situation actuelle. Si on ajoute que ce dispositif concerne surtout ceux qui ont un bas niveau de scolarité terminale plutôt que l'ensemble des étudiants, il devient évident que la grave crise actuelle a des raisons plus générales, mais qui s'accrochent au projet du gouvernement.
La jeunesse dans sa grande majorité se sent réduite de plus en plus à la précarité, se heurte à un avenir de chômage ou glisse vers des conditions de plus en plus difficiles de travail et de vie. En ce sens, il n'y a pas de différence de nature entre le mouvement de novembre et celui de mars, bien que le premier ait concerné des catégories plus menacées et moins préparées que le second. Dans les deux cas, des jeunes se sentent rejetés et conduits à la précarité par la recherche d'une flexibilité qui enlève toute garantie aux futurs salariés. Il est vrai que d'autres jeunes, dans d'autres filières sont assurés, au prix d'un travail intense, d'avoir accès à des emplois meilleurs et plus stables. Mais faut-il que certains soient sacrifiés pour que d'autres soient sauvés ?
La vérité est que la France et ses gouvernements successifs se sentent impuissants devant les problèmes d'éducation.[…]
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L'Humanité du 22/03/06 (un jour de retard)



En Europe, aucun contrat pour l’emploi ne discrimine autant les jeunes
La France est la seule à fragiliser les moins de 26 ans par rapport aux autres catégories de salariés. Mais partout dans l’UE les jeunes sont les premières victimes de la précarisation.
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Des Français moyens
Une semaine avec les étudiants et les lycéens « anti-CPE » qui montent à Paris aujourd’hui pour la manifestation nationale.
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« La détermination des jeunes est très forte »
Pedro Maïa, 27 ans, employé à Nantes, est délégué de la fédération de Loire-Atlantique au congrès du PCF.
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Le Parisien du 23/03/06 ( redevenu gratuit ?)



Les syndicats acceptent l'invitation de Villepin
Les cinq grandes organisations syndicales réclament toujours le retrait du CPE, mais sont d'accord pour rencontrer aujourd'hui, à Matignon, le Premier ministre. Ce dernier semble prêt à un maximum de concessions.
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Un manifestant grièvement blessé
UN MANIFESTANT de 21 ans a été grièvement blessé à la tête hier à Paris, où il a été pris en charge par les secours à 18 h 30, avenue de Latour-Maubourg (VII e ), puis hospitalisé dans un état jugé « sérieux »
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Toujours une forte détermination
LEUR DÉTERMINATION reste intacte. Des dizaines de milliers de jeunes ont continué, hier, à réclamer, sur le pavé, le retrait du CPE, le contrat première embauche, dans une cinquantaine de villes. Marquées par des affrontements violents à Paris, Marseille et Rennes, notamment entre casseurs et forces de l'ordre, les manifestations lycéennes et étudiantes ont réuni, à travers la France, de 220 000 participants, d'après le ministère de l'Intérieur, à 450 000 selon les organisateurs.C'est à Marseille et dans la capitale que les anti-CPE ont été les plus nombreux.
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Déchaînements de violence à Paris après la manif
DES ACTES DE VIOLENCE, parfois graves, ont émaillé les manifestations hier à Paris. Dans la soirée, une quarantaine d'étudiants anti-CPE ont dressé une barricade d'un mètre de haut à l'angle des rues Soufflot et Saint-Jacques, près du boulevard Saint-Michel, où une centaine d'entre eux avaient bloqué la circulation vers 20 heures. Les manifestants ont mis peu après le feu à la barricade, faite de tables, de chaises, de panneaux et de cartons. Ils ont été délogés par une charge de CRS vers 21 heures, se sont dispersés dans les rues voisines, avant de reprendre leur position, en lançant « CRS SS ! » et « Sarkozy assassin »
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420 interpellations en France
LES DÉFILÉS d'hier, souvent fournis, ont cependant été ternis par des heurts, particulièrement violents dans la capitale, à Rennes et à Marseille. Quatre cent vingt personnes ont ainsi été interpellées, selon un bilan donné hier soir par la police, le plus souvent « pour des faits de violence, de vandalisme et d'agressions sur les forces de l'ordre » dont un tiers à Paris[…]A Savigny-sur-Orge (Essonne), des casseurs ont affronté la police pendant une partie de la matinée, multipliant les jets de cailloux et de projectiles enflammés. Deux voitures ont été renversées, une troisième incendiée, une trentaine dégradées, des abribus et des cabines téléphoniques détruits autour de la gare de RER C. Soixante personnes ont été interpellées, sept policiers blessés.
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La Croix du 23/03/06



Lycéens et étudiants côte à côte
Plusieurs dizaine de milliers de jeunes, dont un grand nombre de lycéens, ont manifesté, jeudi 23 mars, contre le CPE à travers toute la France
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20 minutes du 23/03/06



Graves violences en France lors des manifestations anti-CPE
Le Premier ministre a entrouvert la porte d'une sortie de crise centrée sur le CPE, jeudi, alors que les manifestations ont rassemblé de 220.000 à 450.000 jeunes et se sont parfois conclues par des violences, notamment à Paris où un manifestant a été grièvement blessé.
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Interro dans les facs:y aura-t-il des examens au printemps?
Déjà près de quatre semaines de cours ratés. L'organisation des examens universitaires, prévus fin mai-début juin, semble de plus en plus remise en cause par la persistance des blocages de facultés et la mobilisation anti-CPE. Hier, le ministre de l'Education nationale a déclaré qu'il fallait « envisager soit de rattraper les cours, soit, le cas échéant, de décaler les examens », peut-être en septembre. Gilles de Robien a qualifié de « préoccupant », le retard pris dans les universités.
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«C'est pas parce qu'on a 14 ans que ça ne nous concerne pas»
Ils sont là, sur le trottoir, au pied de leur collège Condorcet à Paris (8e arrondissement), en train d'accrocher leurs banderoles. Comme eux, les élèves de plusieurs collèges, dans toute la France, ont érigé hier des barrages filtrants, même si le ministère de l'Education n'était pas en mesure de donner hier le nombre précis d'établissements mobilisés. Débordants d'énergie, les élèves courent dans tous les sens dans la rue, rient aux éclats et scandent à tue-tête les slogans appris dans les manifestations des « grands ».« C'est pas parce qu'on a 14 ans que le CPE ne nous concerne pas. Nous aussi, on va bientôt entrer dans la vie active », lance un jeune garçon au duvet naissant, qui porte dans le dos une pancarte trop large pour ses épaules.
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Rallumer la flamme citoyenne dans les cités
Donner la parole aux populations qui souffrent. C'est le défi que se sont lancé les soixante-dix adhérents d'AC-lefeu (Association du collectif liberté égalité fraternité ensemble et unis). Trois soirs par semaine depuis une quinzaine de jours, cette association accueille dans son bus multicolore les habitants des cités parisiennes. Et recueillent leurs idées, qu'ils consignent par écrit, « pour changer cette société qui va mal, et dans laquelle beaucoup de Français ne se reconnaissent pas », explique son président, Mohamed Mechmache.
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Ouest-France du 23/03/06



« L'incroyable hypocrisie du système scolaire piège les jeunes »
« Cette génération est orpheline de tout », disait hier le sociologue Louis Chauvel (lire l'article). Même l'école n'a pas tenu ses promesses, poursuit son confrère François Dubet, explorateur sans relâche du système scolaire et de ses failles. Suite de notre enquête en quatre volets sur les jeunes de 2006, leurs inquiétudes et leurs attentes.[…]
L'école ne tient plus ses promesses. Depuis trente ans, faire des études passe pour être la meilleure garantie contre le chômage. Mais cela dépend du diplôme que l'on obtient. Les filières « de masse », lettres-sciences humaines et sociales-langues-droit, ne marchent que pour une minorité, ceux qui vont au bout du parcours. Pour les autres, il existe un grand décalage entre ce qu'ils apprennent et le marché du travail. Lorsqu'il quitte l'université, un étudiant sur deux risque de trouver un emploi sans rapport avec sa formation et qui lui donne un sentiment de déclassement. En droit, avec la licence, on a quoi ?
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Le dialogue s'amorce, mais la rue se durcit
Petite décrispation autour du CPE : le Premier ministre recevra les syndicats cet après-midi. Il est temps : les manifs font le plein.
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Le Monde daté du 22/03/06



Au coeur d'une bande du "9-3", le plaisir de la violence
Jusque-là, ils étaient restés relativement calmes. La cinquantaine de jeunes avaient bien chahuté un peu dans le métro, tiré une sonnette d'alarme, dépouillé un adolescent de son lecteur MP3. Entre eux, ils en étaient encore aux blagues adolescentes - concours de pets et boules puantes. Tout a subitement changé à l'arrivée place d'Italie, où commençait la manifestation anti-contrat première embauche (CPE) du jeudi 23 mars. En un instant, la bande, que Le Monde a suivi de Bobigny jusqu'à l'esplanade des Invalides, terme du défilé, s'est transformée en une meute, remontant le cortège pour terroriser les manifestants.
Il faudrait pouvoir décrire minute par minute la violence inouïe de ces jeunes - une quarantaine de garçons et une dizaine de filles, nettement plus calmes - venus principalement de Bobigny et de Drancy (Seine-Saint-Denis) : les claques distribuées au hasard alors qu'ils courent le long du cortège ; les petits groupes de cinq ou six personnes qui se jettent sur un lycéen, le font tomber et le rouent de coups ; les jeunes filles tabassées à coups de pied ; les "balayettes", dont ils sont si fiers, qui renversent leurs victimes ; les pierres jetées aux policiers ; les portables volés, les appareils photo arrachés. On les suit et on voit leurs sourires, on les entend se raconter leurs performances : "T'as vu ce que je lui ai mis !" Au moins une quinzaine d'agressions ont ainsi été commises en une heure par le groupe.
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La police s'estime dans l'incapacité d'intervenir en amont
Depuis que certains lycées professionnels de Seine-Saint-Denis se sont engagés dans le mouvement anti-contrat première embauche (CPE), les policiers parisiens craignaient l'effet d'entraînement dans les départements de la petite couronne parisienne. Les agressions et dégradations constatées sur l'esplanade des Invalides, à Paris, jeudi 23 mars, leur ont donné raison. Le préfet de police, Pierre Mutz, avait pourtant réussi à convaincre les organisateurs de la manifestation de modifier leur parcours initial, jugé trop risqué, qui prévoyait une arrivée au Quartier latin.[…]
Selon la police, il est impossible d'arrêter les fauteurs de troubles avant le passage à l'acte ; de plus, leur arrestation doit avoir lieu en marge du cortège, et non en son sein, pour éviter les mouvements de panique. "On ne peut les intercepter au moment de leur départ, avant qu'ils ne commettent un méfait, sur un simple délit de sale gueule, souligne M. Mutz. Ils ont l'âge des manifestants, on ne peut les empêcher de défiler."
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Karim Jivraj un rêve de Sorbonne
Le lundi 20 mars 2006 restera un jour de mobilisation sans précédent au centre René-Cassin. Jusque-là, les étudiants en droit du premier cycle de la Sorbonne n'avaient pas rejoint la protestation. Quatre jours plus tôt, les plus militants avaient joué le coup de force en bloquant l'université à la hussarde. Ce lundi, donc, une assemblée générale devait décider du blocage ou non de la faculté, pour s'opposer au texte du gouvernement sur le contrat première embauche (CPE).

A l'entrée de l'amphithéâtre bondé, un blasé au sourire caustique commente les faits des derniers jours. Les opinions des orateurs sont panachées, les divergences scrupuleusement respectées. Le blasé se raidit : "C'est Karim. Il est excellent. Vous allez vous régaler." Depuis quelques jours, Karim Jivraj, 19 ans, bluffe l'auditoire. Son intervention, ce lundi, "est particulièrement attendue, explique une étudiante, il a un indéniable talent oratoire".
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CPE : l'intersyndicale demande à être reçue dans son entier, Matignon refuse
Matignon a réaffirmé vendredi que la rencontre prévue en début d'après-midi sur le CPE avec Dominique de Villepin concernait les seules cinq confédérations syndicales, les organisations étudiantes ayant été invitées à voir le premier ministre "lundi à 10 heures".
Après trois heures de réunion, l'intersyndicale des douze organisations de salariés, étudiants et lycéens opposées au CPE a demandé, en fin de matinée, à être reçue dans son intégralité.
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Revue de presse : "La France a peur""
La France a peur", assène Philip Stephens, chroniqueur au Financial Times de Londres (accès payant). Alors que des manifestations ont dégénéré, jeudi 23 mars, dans plusieurs villes de France, il brosse le portrait d'une nation qui redoute tout et n'importe quoi. Une nation divisée, traversée par de multiples clivages : entre ceux qui sont dans et hors le système, entre les fonctionnaires "choyés" et les salariés du privé "exposés aux dures forces de la compétition internationale", entre les chômeurs et les autres. Surtout, Philip Stevens décrit une France où l'équité entre générations n'est plus de règle[…]Le moins que l'on puisse dire, c'est que la presse étrangère, américaine en particulier, ne comprend pas grand-chose aux revendications des étudiants.
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M. Blair investit massivement dans l'école et la recherche
Le budget britannique 2006-2007 présenté, mercredi 22 mars, aux Communes par le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown n'était pas tout à fait comme les autres. Sa discussion a donné lieu au premier affrontement parlementaire direct entre les deux hommes qui rêvent, le moment venu, d'emménager au 10 Downing Street : à gauche, l'actuel ministre des finances et dauphin présumé de Tony Blair, Gordon Brown ; à droite, le jeune et combatif nouveau chef du parti conservateur, David Cameron.[…] Au chapitre des dépenses, M. Brown a décidé de "mettre le paquet" sur l'éducation, comme le souhaite aussi M. Blair. Il a souhaité que les écoles publiques rattrapent le niveau du privé. Au cours des cinq prochaines années, l'Etat va augmenter de 30 % ses investissements. Autre secteur privilégié, où le Royaume-Uni accuse un certain retard : la recherche, notamment médicale, et l'innovation. Un budget d'un milliard de livres permettra l'embauche de 3 000 professeurs de sciences et la création de clubs d'activités scientifiques dans 250 écoles.
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Réformistes de gauche, condamnez la violence !, par Maurice Goldring
J'ai manifesté dans ma jeunesse contre la visite du général américain Ridgway en 1952. La manifestation était interdite. Nous descendions dans la rue comme nous allions à la guerre, avec de gros gourdins surmontés d'une pancarte alibi. Je manifeste aujourd'hui contre le contrat première embauche (CPE). Je me retrouve entouré de parents avec des poussettes d'enfant, d'hommes et de femmes au visage paisible, des cravates, des sacs à main, des porte-documents en bandoulière. Les parcours ont été négociés avec la police. Les services d'ordre syndicaux et les brigades policières assurent ensemble la sécurité des cortèges. Le monde a changé de base et nous vivons dans une autre société. Pour les "révolutionnaires", rien n'a changé. La société est composée de groupes sociaux dont les intérêts sont irréconciliables[…] L'image de policiers protégeant des manifestants est donc insupportable, contraire à toute théorie révolutionnaire.[…]
Ceux qu'on appelle les "casseurs" partagent-ils cette idéologie ? Marginaux, exclus, jeunes en colère, ils profitent des manifestations pour exprimer leur mal-être et casser du flic. Mais, parmi eux, il y a des groupes politiques, d'extrême droite et d'extrême gauche, qui veulent radicaliser le mouvement, soit pour le déconsidérer, soit pour créer des martyrs. Si j'interviens ici, c'est pour m'adresser à la gauche réformiste.[…] Ce que j'ai vu me permet d'affirmer que Cyril Ferez, en tout état de cause, est aussi la victime de ceux qui décident qu'il n'y a pas de bonne manifestation si elle ne comporte pas des bagarres avec les forces de l'ordre. Et la gauche réformiste se doit de le dire.
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Le Nouvel Obs Permanent du 23/03/06


La tension monte entre Matignon et les syndicats
Les 12 syndicats engagées contre le CPE exigent d'être reçus par le Premier ministre cet après-midi. Matignon refuse. Chirac exclut tout retrait du texte.
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La police sous le feu des critiques
La gestion des "casseurs" pendant les manifestations étonne certains. Bertrand Delanoë demande des "explications" sur les "consignes" données aux CRS.
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A l'EHESS : "Mon bulletin c'est un pavé"
Caroline Brizard, journaliste au Nouvel Observateur, s'est rendue ce jeudi 23 mars au siège, occupé par des anti CPE, de l'EHESS à Paris. Compte-rendu d'une brève visite.
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L’Express quotidien du 23/03/06


Ça coince sur les invitations
Dominique de Villepin propose de recevoir aujourd'hui les cinq confédérations syndicales et lundi les étudiants. L'intersyndicale des douze organisations de salariés, étudiants et lycéens opposées au CPE, exige, elle, d'être reçue ensemble
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Poussée de violence
Entre 220 000 et 450 000 étudiants et lycéens ont manifesté aujourd'hui. A Paris, des centaines de casseurs ont incendié des voitures, pillé des magasins et dépouillé des manifestants. Des affrontements sont également signalés à Rennes et en banlieue parisienne
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Une sélection dans les dépêches du 23/03/06



CPE: la déclaration commune des organisations syndicales
Voici le texte intégral de la déclaration des organisations syndicales, d'étudiants, de lycéens et de salariés, Unef, Confédération étudiante, UNL, FIDL, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, à l'issue de leur réunion vendredi matin à Bagnolet au siège de l'Unsa et transmise à l'AFP…
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CPE: l'Unef et les syndicats lycéens déclinent l'invitation chez Robien
Les responsables de l'Unef, de la Confédération étudiante et des syndicats lycéens UNL et Fidl ont annoncé vendredi qu'ils n'iraient pas chez le ministre de l'Education, Gilles de Robien, où ils sont invités à 15H30, alors que les syndicats de salariés sont conviés à Matignon.
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Cardo : risques d'extension des violences aux quartiers si "incident grave"
Pierre Cardo, député-maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) a estimé, vendredi qu'il "y a des risques d'extension" aux quartiers sensibles des banlieues des violences émaillant les manifestations anti-CPE "si il y avait un incident grave".
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CPE: les lycéens prêts à maintenir la mobilisation "un bon bout de temps" (Fidl)
Les lycéens sont prêts à maintenir la mobilisation "un bon bout de temps" contre le Contrat première embauche (CPE), a déclaré vendredi le président du syndicat lycéen Fidl, Tristan Rouquier en soulignant que les revendications de jeunes risquent de s'élargir.
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La présidente de l'EHESS invite la presse à visiter ses locaux dévastés
La présidente de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) Danièle Hervieu-Léger a invité vendredi la presse à venir à 14h00 visiter ses locaux dévastés à la suite d'une occupation qui durait depuis lundi, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
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Pour en savoir plus




Le site de VousNousIls (Rubrique dépêches de l’éducation AFP)


Les dépêches AFP sur lesite Voila.fr



Le site Yahoo Actualités, rubrique éducation



La maison des enseignants



L’indispensable café pédagogique

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