lundi, décembre 10, 2007

Des associations en général et du CRAP-Cahiers Pédagogiques en particulier


Ce week-end se tenait le conseil d'administration du CRAP-Cahiers Pédagogiques. L'association dont je suis adhérent depuis 1995 et dont je fus durant trois ans le secrétaire général avant de devenir professeur (en temps partagé) à l'IUFM, tenait son premier conseil d'administration après l'assemblée générale qui a eu lieu durant les vacances de la Toussaint. 
Ce premier CA a été l'occasion d'élire un nouveau bureau de l'association et j'ai été élu président.
J'en suis très fier. Non pas parce que je suis sensible aux “hochets" mais parce que j'ai eu le sentiment que mon engagement et le travail accompli ont été reconnus par mes pairs par le biais de ce vote. 
Je suis militant associatif et pédagogique depuis très longtemps, cela fait plus de trente ans : aux CEMEA d'abord, dans l'association  des professeurs de Sciences économiques et Sociales ensuite, au CRAP-Cahiers Pédagogiques aujourd'hui. 
On ne maintient pas un engagement de cette nature sans de bonnes raisons. C'est ce que j'aimerais expliquer ici...

Le première raison c'est que je crois qu'il est utile, voire nécessaire pour un enseignant d'avoir d'autre activités, d'autres lieux de réussites. Notre métier est un métier difficile, où l'on voit peu l'effectivité de son travail, ce qui peut être très vite décourageant. J'ai trop vu de collègues sur-investir dans leur enseignement, sans recul et vivre très mal la première désillusion. C'est pourquoi la variété des activités offre un équilibre. 

La vie associative est motivante parce que dans des petites structures, on peut parvenir assez facilement à mener à bien des projets de A à Z. Et cela est rare aujourd'hui. Ce sont des structures souples où la bonne volonté est bien supérieure aux mesquineries et aux luttes un peu vaines pour un pouvoir symbolique. On y apprend la coopération et le travail en équipe mieux que partout ailleurs. 

Ce qui est formidable aussi dans les associations dans lesquelles j'ai milité c'est la capacité étonnante qu'elles ont à se renouveler. On va voir arriver de nouveaux militants qui vont prendre le relais et permettre aux structures que vous avez contribué à faire fonctionner de perdurer et de vous survivre.  J'aime ce mélange des générations et je le retrouve très fortement au CRAP et je sais qu'une partie de mon rôle va consister à favoriser l'éclosion et le développement des suivants. 

Mais au final, il faut assumer cette dimension, le militantisme on le fait aussi et surtout parce que ça nous fait plaisir ! Cette dimension est essentielle même si elle n'est pas toujours acceptée et assumée. Certains, en effet, sont encore dans une représentation du militant marqué par l'abnégation, le don de soi "pour la cause" et une certaine souffrance. Je ne remets pas en cause l'abnégation, bien au contraire (comment expliquer autrement mes deux heures quotidiennes passées à la revue de presse) mais je dis qu'elle n'est pas suffisante pour tout expliquer (si je fais la revue de presse c'est aussi que j'y trouve un intérêt et pourquoi pas un certain plaisir). Si je milite c'est parce que j' y trouve donc un intérêt et du plaisir, ou du moins des ondes positives qui font du bien à mon égo et à ma "self-esteem"...

Militer ce n'est pas triste ! Dans les associations, les mouvements, les syndicats,... on trouve donc de la convivialité et des rencontres avec des hommes et des femmes intéressants. Il est important aussi qu'on y trouve de la reconnaissance (on ne dit jamais assez merci aux gens qui s'investissent) et que chacun se sente "accueilli" et puisse donner à sa mesure. Même si c'est peu...
C'est pour cette raison que j'ai toujours détesté les leçons de militantisme de tous ceux qui se posent en "commissaire politique" (on peut en trouver partout...) et construisent un militantisme austère et culpabilisateur.

Ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du mouvement associatif c'est le travail bénévole. Faiblesse parce que, comme je l'ai dit plus haut, on ne peut réellement "exiger"ce travail de la part de gens qui le font bénévolement. Mais c'est aussi sa force car le travail ainsi réalisé est souvent d'une grande qualité et d'une grande rigueur. Ce n'est pas parce que le travail est bénévole qu'il n'est pas très professionnel ! C'est le cas aux Cahiers Pédagogiques, où la qualité de la revue et de l'ensemble des productions est absolument bluffante quand on sait comment s'effectue ce travail au quotidien ! 

Voilà quelques remarques en vrac, pour expliquer pourquoi j'aime le travail associatif et pourquoi je me sens bien dans l'association que je préside aujourd'hui. Je suis fier d'en porter la parole, de la représenter et d'en coordonner les équipes et ses projets.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

félicitations pour cette élection.
et bonne continuation au crap sous ta coordination.
On aura sans doute besoin d'un crap fort, dynamique et entreprenant.

 
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