vendredi, janvier 28, 2005

Revue de presse du vendredi 28 janvier 2005

Le suicide d’un adolescent est toujours une tragédie. Que l'on soit élève ou prof, on se sent toujours coupable de ne pas avoir su voir suffisamment, de n'avoir pas fait assez... Plusieurs évènements récents m’amènent à mettre l’accent sur ce thème. Le suicide de Noémie, 15 ans, (qui l’avait annoncé sur son blog) est l’occasion de réfléchir sur ce qui est une des principales causes de mortalité chez les adolescents. Il incite aussi à la vigilance et à l’écoute. C’est là notre responsabilité d’adulte.


Bonne Lecture...
----------------------------------------------
Libération du 28/01/05


La mort à 15 ans au cap Gris-Nez
Elles étaient amies. Noémie, 15 ans, et Clémence, 14 ans. La première est morte, l'autre a disparu. Le corps de Noémie a été retrouvé mercredi après-midi en contrebas des falaises majestueuses du cap Gris-Nez (Pas-de-Calais), face à l'Angleterre. Son corps portait des traces de sa chute dans les rochers, mais pas de traces de pressions qui laisseraient croire qu'elle se serait débattue. Peu de temps avant sa chute, ses poignets ont saigné, comme si elle s'était ouvert les veines.
Mardi matin, Noémie est allée au collège, comme d'habitude. Mais elle a séché l'après-midi. Elle donnait l'impression d'être «timide et renfermée», selon la principale du collège Jean-Monnet de Coulogne. .[…]
Près de son lycée, les élèves racontent que Clémence, dernière d'une fratrie de cinq, écrivait sur son skyblog, journal intime sur le Net, «des poèmes sur la mort». Mais d'autres filles racontent qu'elle était «rigolote, fofolle, toujours gaie». Jolie, des mèches de cheveux rouges, un sac en bandoulière griffonné d'écritures qui lui cognait le genou, des pantalons larges. «Elle balançait des boulettes sur le prof», assure une élève de son lycée qui a découvert sa disparition sur un chat, sur Internet, mercredi soir : «Une fille avait mis sa photo en fond d'écran, et elle avait écrit "Tu seras toujours dans mon coeur". J'ai fait le rapprochement avec la fille qui avait disparu.» Tout le monde la décrit comme «tonique».[…]
Lire la suite de l’article


«Le mobile, étape initiatique des ados»
Céline Metton, doctorante à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), prépare une thèse sur les façons dont les adolescents s'emparent des nouvelles technologies. Elle y étudie en particulier leurs usages du téléphone portable.
En quoi cet «outil de communication individualisé» modifie-t-il les comportements des adolescents ?
Le téléphone portable joue un rôle symbolique dans l'entrée dans l'adolescence. Avec lui, on a le sentiment de devenir grand. Pour les 10-12 ans, le portable offre la possibilité de se détacher du foyer, tout en y restant fidèle. Et de transgresser la règle. On obéit aux parents qui ordonnent d'aller au lit, mais on envoie depuis sa chambre des SMS aux copains. C'est un symbole de liberté et de sociabilité. Et on le personnalise (coque, sonnerie, logos) pour qu'il donne à voir de soi. Les parents, ou les aînés, cèdent leur ancien modèle aux plus jeunes. Un peu comme on se passe les vêtements dans une fratrie. Mais récupérer un vieux portable, un «frigo» comme disent les ados, c'est la honte. Alors, quand un adolescent en acquiert un vraiment à lui, c'est un peu la même fierté qu'à l'occasion de la première voiture, une pratique initiatique.
Lire la suite de l’article


Les jeunes, une cible en or
Tous les ados n'ont pas encore un mobile. Un tiers des 12-17 ans fait encore de la résistance. Mais leur nombre, tous les ans, s'effrite. C'est ce que révèle une étude à paraître du Credoc, réalisée à la demande de l'ART (Autorité de régulation des télécoms). La possession personnelle d'un mobile a fait chez les ados un bond de 63 à 66 % en l'espace d'un an. Les jeunes sont en bonne voie de rattraper leurs aînés, les 18-24 ans, arrivés à saturation, et dotés d'un mobile à 91 %.
Les ados sont aussi des champions du SMS : un jeune sur deux (entre 12 et 17 ans) en expédie plus de dix par semaine et ils sont tout à fait rompus aux nouveaux usages, révèle encore l'étude, comme la navigation depuis leur mobile sur les sites Internet, pratiquée par un jeune sur cinq. On s'équipe aussi de plus en plus jeune. Selon TNS Media Intelligence, un institut d'études, 6 % des 8 à 10 ans ont eux aussi leur portable.
Lire la suite de l’article


Maître Ferry distribue bons et mauvais points Par Emmanuel DAVIDENKOFF

Comment peut-on être ministre ? Essai sur la gouvernabilité des démocraties, par Luc Ferry, Plon, 296 pp.,
19,50 €.
L'ex-ministre de l'Education fait le plaidoyer de son impuissance et de ses contradictions de politique... sans contradicteurs.
Lire la suite de l’article


---------------------------------------------
Le Figaro du 28/01/05


Mourir à 15 ans pour un chagrin d'amour
C'est le drame d'une adolescence fragile devant lequel les adultes restent sans voix. Noémie, 14 ans, et Clémence, 15 ans, étaient bonnes copines et se voyaient souvent, l'une habitant Calais et l'autre ses faubourgs. Le corps de l'une d'elles a été repêché hier après-midi, au large du cap Blanc-Nez, près de Calais. Les enquêteurs penchaient hier soir pour un double suicide, même si l'autre jeune fille était toujours recherchée
Lire la suite de l’article

-------------------------------------------
L'Humanité du 28/01/05


« La mémoire a besoin d’un enseignement politique qui fasse sens » (édition du 27-01-05)
Un entretien avec Georges Bensoussan. Professeur d’histoire et de géographie de l’enseignement public, il est depuis cinq ans détaché auprès du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC). Il est rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable du secteur éditorial.[…]
Les problèmes rencontrés par la France dans l’intégration d’une partie des populations d’immigration, en particulier arabes et africaines, se répercutent sur l’enseignement de la Shoah. Il existe dans les banlieues un ressentiment qui, à l’instigation d’une minorité, finit par se focaliser sur « les juifs », entité abstraite et diabolique qui contrôlerait tout, le pouvoir, les médias, l’argent... Abusivement réduite à la Shoah, la mémoire juive est perçue comme envahissante : « Il y en a que pour eux. » Nous sommes là dans la concurrence des victimes et dans une cristallisation du ressentiment. Mais aussi dans une figure classique de l’histoire connue sous le terme d’« antisémitisme plébéien », l’antisémitisme des laissés-pour-compte, des pauvres, des rejetés, des exclus.[...]
Un enseignement politique de la Shoah ne peut se cantonner à l’apologie de la tolérance et à la stigmatisation du discours d’exclusion de l’autre. Il lui faut éclairer trois questions : Qu’est-ce qui caractérise le génocide juif ? Quels sont les jalons de la conception du crime de masse par l’Allemagne nazie ? Qu’est-ce qui a conduit une partie du monde occidental à l’accepter ? Rien n’était inscrit, ni donné d’avance. Ce n’est pas parce que Hitler avait pris le pouvoir et tenait des propos génocidaires que le passage à l’acte était inévitable. […]le nazisme a été condamné, déclaré entreprise criminelle et banni, mais nous continuons à penser la barbarie et la modernité antinomiques, alors que le nazisme a associé les deux. L’eugénisme économique ne demeure-t-il pas au cœur des évolutions de notre société, l’individu marchandise ne valant qu’à l’aune de sa fonction productive ? La vigilance du citoyen face à la puissance sans précédent de l’État ne constitue-t-elle pas un impératif jusque dans nos sociétés démocratiques ? Il n’y a pas de politique génocidaire sans un appareil d’État. Il ne s’agit en rien de tenir un discours populiste sur l’État. L’État garant du droit et acteur de la solidarité fut une grande avancée. Reste que, dans notre société occidentale, en Europe, l’État génocidaire et ses comparses sont issus de sociétés démocratiques. Si « devoir de mémoire » il y a, il ne doit pas être érigé en une religion civile, mais fonder une réflexion exigeante sur notre société et son devenir.
Lire la suite de l’article


Plateau télé.Boulette

Pour Warhol, avec le petit écran, chacun allait avoir « son quart d’heure de gloire ». Mais attention, la notoriété fugace parce que cathodique, peut-être à double tranchant. En gros, même si nombreux sont ceux qui gagnent leur vie ainsi, mieux vaut ne pas y dire de conneries. Ainsi, mardi, énième sujet dans le JT de Pujadas sur le tsunami.[…] Et pourtant, notre curiosité est éveillée par une boulette, une phrase malheureuse d’ironie involontaire et cinglante, cet ersatz de mauvais goût dont la seule excuse est de ne pas être intentionnel. Un prof, face à sa classe qui, parce qu’elle a dans ses rangs une rescapée, a réuni près de 500 euros pour aider les victimes de la catastrophe naturelle : « C’est bien. C’est très bien. Même si ça n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. » Et la classe d’applaudir.
Lire la suite de l’article


----------------------------------------------------
Le Parisien du 28/01/05


Clémence avait annoncé son suicide sur Internet
La teneur du message laissé sur Internet ne laisse guère d'espoir : l'adolescente a vraisemblablement mis fin à ses jours, un projet qu'elle avait annoncé dès la mi-novembre sur son « blog » personnel, sorte de journal intime que tous les internautes ont pu lire pendant des semaines. Ces messages dévoilent au fil de trente-trois pages la détresse d'une adolescente tourmentée par une déception amoureuse. Son petit ami l'a quittée. Clémence ne le supporte pas. La vie n'a plus de goût. La jeune fille va ainsi décrire ses sombres états d'âme pendant des semaines à travers des textes, des poèmes, souvent illustrés de photos d'elle, de son amoureux, de clichés d'amis... Combien d'internautes ont lu les inquiétantes confidences d'une adolescente attirée par le côté sombre des choses ? Impossible à dire.
Lire la suite de l’article

------------------------------------------------
La Croix du 28/01/05


Rien vu...


------------------------------------------------
20 minutes du 28/01/05


Fontenay:lycéens toujours en grève
En grève depuis lundi, les élèves du lycée Pablo-Picasso de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) ont manifesté hier à Saint-Mandé. Ils réclament la titularisation d’un de leurs professeurs, employé comme vacataire, dont le contrat s’est achevé en fin de semaine dernière. Ils ont été rejoints par des lycéens de Vincennes et de Nogent.
« 300 professeurs vacataires dans le département du Val-de-Marne et des milliers en France se retrouvent sans rien quand ils ont terminé leurs 200 heures », a déploré Jean-François Voguet (PCF), sénateur-maire de Fontenay, qui devrait être reçu parmi une délégation au ministère de l’Education nationale à ce sujet.
Lire la suite de l’article

-------------------------------------------------
Ouest-France du 28/01/05


Le choc des images, le poids de la réflexion
« Les élèves sont à ce point abreuvés d'images d'actualité sanglantes, de commentaires se référant au mot 'génocide', qu'il est parfois difficile de leur faire admettre que la Shoah est un génocide différent des autres. » Au moment où l'Europe se recueille à Auschwitz, cette réflexion d'un professeur d'histoire, sur une certaine difficulté à faire comprendre la place de l'extermination des Juifs dans l'histoire, doit être écoutée.
[…]Alors, choisissons la pédagogie et la réflexion contre le choc des images. Et faisons nôtre cette mise en garde de l'historienne Annette Wieviorka : « Si rien n'a été transmis avant, le voyage à Auschwitz est inutile. »
Lire la suite de l’article

-------------------------------------------------
Le Monde daté du 29/01/05


Un rapport préconise la sélection des étudiants étrangers
C'est une note confidentielle d'une trentaine de pages qui devrait remuer le monde universitaire français. Rédigé par Josy Reiffers, ancien directeur adjoint de cabinet de Luc Ferry, le rapport remis le 15 novembre 2004 au ministre de l'éducation nationale, François Fillon, dresse un état des lieux assez sombre des conditions d'accueil des étudiants étrangers en France. Son auteur, qui a également été président de l'université Bordeaux-II, insiste en particulier sur la faible attractivité des universités françaises et plaide, en écho avec le débat sur les quotas d'immigrés (Le Monde du 20 janvier), pour la mise en place d'une sélection des étudiants.
Lire la suite de l’article


L'enjeu universitaire

La France est l'un des cinq pays qui accueillent le plus d'étudiants étrangers, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Australie. Dans un monde s'exprimant de plus en plus en anglais, ce résultat peut paraître honorable. Et bénéfique, si l'on considère qu'une partie de ce 1,9 million de jeunes qui étudient hors de leur pays pourrait devenir le véhicule privilégié de l'influence française.
Mais il ne faut pas entretenir d'illusions au sujet des 240 000 étudiants étrangers - dont 50 % en provenance d'Afrique et du Maghreb - formés aujourd'hui dans les universités et, pour une minorité, dans les grandes écoles françaises. Certes, le nombre de ces étudiants a augmenté de près de 90 000 en cinq ans, mais les chiffres recouvrent des réalités disparates. Le rapport rédigé par l'ancien directeur adjoint du cabinet de Luc Ferry, Josy Reiffers, montre que, faute d'une stratégie clairement affichée, mais aussi d'une capacité d'hébergement décente, la France peine à attirer les meilleurs éléments. Ceux-ci rêvent, avant tout, des grandes universités américaines ou britanniques. Même les élèves des lycées français à l'étranger préfèrent les universités anglo-saxonnes ![...]
Plutôt que de "faire du chiffre" et de bourrer les amphis d'étrangers, à seule fin d'obtenir plus de crédits de la Rue de Grenelle, sans politique de recrutement, de formation ni de suivi, les responsables des universités feraient mieux d'offrir des cursus intéressants et d'améliorer le logement des étudiants. Ceux-ci sont trop souvent hébergés, aujourd'hui, dans des bâtiments surpeuplés et dans des cités universitaires vétustes.
La France doit se doter d'une politique cohérente si elle veut tenir son rang dans l'enseignement supérieur et, par voie de conséquence, dans la recherche. Et si elle veut entretenir et développer, dans le monde, une influence intellectuelle et politique aujourd'hui incertaine.
Lire la suite de l’article


Les Etats-Unis tentent de convaincre qu'ils sont toujours "ouverts"
Le gouvernement américain essaie d'encourager les étudiants étrangers à revenir étudier aux Etats-Unis. Depuis les attentats de septembre 2001, leur nombre a baissé. En 2003-2004, le nombre de demandes d'inscription a été de 572 500, soit une diminution de 2,4 % par rapport à l'année précédente. Selon l'organisme centralisateur, l'Institute of International Education, c'est la première fois depuis 1971 que le nombre d'étudiants étrangers n'augmente pas.
Lire la suite de l’article


Deux adolescentes se seraient jetées d'une falaise à la suite d'un "pacte morbide"
Des photos d'anges et de scarifications, de multiples taches de sang, des poèmes qui parlent de mort et d'un grand amour déçu. Clémence, 14 ans, ne faisait plus mystère de son envie de mourir, qu'elle annonçait tous les jours ou presque dans les pages de son "blog", un journal intime qu'elle diffusait depuis le 15 novembre 2004 sur Internet. Pour se présenter, elle avait choisi un pseudonyme : "Ange-de-tristess".L'adolescente a disparu, mardi 25 janvier, trois jours après avoir posté un dernier message d'adieu sur son "Skyblog".[…]
Tristesse, colère, culpabilité... Au collège Claude-Monnet de Coulogne, deux psychologues ont reçu, jeudi, des dizaines d'élèves désemparés, les yeux souvent rougis. "Elle montrait toujours un air joyeux, elle était bien avec tout le monde, soupire, incrédule, une élève de troisième. Et puis lundi, il avait neigé, on se lançait des boules, elle nous a dit qu'elle ne reverrait plus jamais la neige."
Lire la suite de l’article

--------------------------------------------

Aucun commentaire:

 
Licence Creative Commons
Chronique éducation de Philippe Watrelot est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Fondé(e) sur une œuvre à http://philippe-watrelot.blogspot.fr.