mercredi, mai 11, 2005

Revue de presse du mercredi 11 mai 2005

La loi 2005-158 du 23 février "portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés" continue à alimenter le débat sur la manière d’écrire et de transmettre l’histoire. Deux avis différents sur ce sujet sont à lire dans Le Monde
On pourra lire aussi dans Libération un article sur les déboires actuels de la PEEP et dans le Le Figaro un éloge des prépas.

Bonne Lecture...
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Libération du 11/05/05


Les adhérents allument la présidente de la Peep
La Peep a perdu l'esprit. En attendant peut-être de perdre sa tête : Josette Daniel, présidente de cette fédération de parents d'élèves qui revendique 280 000 familles adhérentes, a été durement mise en cause lors du congrès annuel de la fédération le week-end dernier. Et ce devant des dizaines d'adhérents effarés par l'âpreté des luttes de pouvoir qui minent l'association depuis des mois et qui ont relégué «l'intérêt de l'enfant», si souvent invoqué, au dernier rang des préoccupations des congressistes.
Ce week-end, dans un village vacances de Gujan-Mestras, près d'Arcachon (Gironde), la piscine, la forêt et les chapeaux de paille des organisateurs n'ont pas longtemps masqué un climat qualifié de «délétère» aussi bien par la direction actuelle que par ses opposants.
Dès le premier jour, une partie de l'assistance quitte la salle pour marquer sa défiance à l'égard de Josette Daniel au moment où François Fillon s'apprête à lui remettre l'Ordre du mérite. Mais, surtout, le même jour et pour la première fois dans l'histoire de l'association, le rapport d'activité, dit rapport moral, est rejeté par les adhérents.
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Le Figaro du 11/05/05


Vive la «prépa», le bagne préféré des étudiants !
Gérer soixante heures de travail par semaine, des colles régulières, un classement permanent, une batterie de concours ultrasélectifs à la fin : vécue comme un calvaire par certains, comme un investissement rentable pour d'autres, la prépa n'en est pas moins une véritable course d'endurance, tant quantitative que qualitative. Une compétition où sur les 73 000 élèves concernés chaque année (dont 45 400 scientifiques, 17 100 économiques et 10 500 littéraires), peu accèdent au podium.
Dans une note sur «la disparité des emplois du temps» publiée au début du mois, l'Observatoire de la vie étudiante (OVE) souligne que les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles travaillent deux fois plus que les étudiants des «filières universitaires traditionnelles »[…]
Si certains se plaignent de cette surcharge de travail et la vivent jusqu'à l'épuisement – ou jusqu'à la réussite –, d'autres, pour diverses raisons, y trouvent un réel intérêt.[…] Une grande majorité des élèves de prépa expriment à l'égard de leur filière une très grande satisfaction. La part des «très satisfaits» atteint 47%, voire 69% dans les classes littéraires, contre 27% chez les étudiants de l'université. Par ailleurs, 62% d'entre eux se disent optimistes quant à leur avenir, tandis que les étudiants de deug ne sont que 39% dans ce cas
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L'Humanité du 10/05/05


L’action lycéenne sur la sellette
Sarah va comparaître, le 23 mai à Bobigny, pour avoir occupé, le 12 avril, les locaux de l’inspection académique de Seine-Saint-Denis.
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Le Parisien du 11/05/05 (payant)


Et si on les envoyait en colo ?
A L'HEURE où les parents s'arrachent les cheveux pour établir le planning de l'été, l'idée de la colo risque au moins de les effleurer. Mais toutes les familles n'ont pas la chance de bénéficier des tarifs préférentiels d'un comité d'entreprise
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La Croix du 11/05/05


L'aîné de la fratrie, une place à part ?
Même si sa place est singulière, l’aîné ne doit pas être enfermé dans un rôle. Mieux vaut privilégier la souplesse du lien entre frères et sœurs
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20 minutes du 11/05/05


Toulouse : Les lycéens toujours mobilisés
Hier après-midi, 200 lycéens et étudiants ont manifesté dans les rues de Toulouse pour marquer leur opposition au projet de loi sur la recherche et demander le retrait de la loi Fillon sur l’éducation.
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Ouest-France du 11/05/05


Rien vu...


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Le Monde daté du 12/05/05


Le piège des mémoires antagonistes
par Gilbert Meynier, professeur émérite d'histoire à l'université Nancy-II.

La loi 2005-158 du 23 février "portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés" risque, surtout en ses articles 1 et 4, de relancer une polémique dans laquelle les historiens ne se reconnaîtront guère. En officialisant le point de vue de groupes de mémoire liés à la colonisation, elle risque de générer en retour des simplismes symétriques, émanant de groupes de mémoire antagonistes, dont l'"histoire officielle" , telle que l'envisage cette loi, fait des exclus de l'histoire.
Car, si les injonctions "colonialophiles" de la loi ne sont pas recevables, le discours victimisant ordinaire ne l'est pas davantage, ne serait-ce que parce qu'il permet commodément de mettre le mouchoir sur tant d'autres ignominies, actuelles ou anciennes, et qui ne sont pas forcément du ressort originel de l'impérialisme ou de ses formes historiques passées comme le(s) colonialisme(s).
L'étude scientifique du passé ne peut se faire sous la coupe d'une victimisation et d'un culpabilisme corollaire. De ce point de vue, les débordements émotionnels portés par les"indigènes de la République" ne sont pas de mise.[…]
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Nouveau révisionnisme,
par Farid Laroussi, professeur de littérature française contemporaine et de littérature francophone du Maghreb à l'université Yale (Connecticut).

Sans doute l'exercice de réécriture de l'histoire par le corps législatif est-il autant conditionné par les idéologies ambiantes que par une mauvaise conscience qui ne dit pas son nom. Le dernier exemple français de moquerie historique a eu lieu cet hiver à l'Assemblée nationale. La loi du 23 février 2005 consacre "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord" , déclarant tout net que le colonialisme français a été un bienfait.
Auteur du projet de loi, le député Diefenbacher (UMP, Lot-et-Garonne) a sérieusement évoqué devant l'Assemblée "les attentes de la mémoire" et "la vérité historique" . Moi qui avais longtemps cru que le colonialisme avait été affaire d'exploitation économique, de répression politique, d'éradication culturelle et de mascarade identitaire - des deux côtés, d'ailleurs -, j'en ai été pour mes frais. Ce fut ma matinée chez la princesse de Guermantes, version temps retrouvé à travers le révisionnisme.
Une pétition conjointe d'universitaires et de la Ligue des droits de l'homme (LDH) circule contre ce qu'ils désignent comme une "loi historicide" . Mais tant que le monde politique ne sera pas l'initiateur d'une impulsion critique, n'en référera-t-on pas à une mystification qui, outre qu'elle n'enseigne rien, historiquement parlant, contraint la réalité sociale à plus de tensions ?
[…] Si l'on désire que l'aliénation d'une époque donnée devienne plus ou moins surmontable pour tous, il faut que les institutions politiques et culturelles de ce pays cessent de refaire l'histoire et prennent conscience de leur rôle historique. Un demi-siècle a été nécessaire à la France pour qu'elle fasse son mea culpa pour son judéocide, sous le gouvernement de Vichy. Il existe désormais un jour du souvenir des déportés. A quand celui des colonisés ?[…]
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