lundi, janvier 31, 2005

Revue de presse du lundi 31 janvier 2005

« Fillon veut une école plus juste mais il fait le contraire ». Ce n’est pas moi qui le dit (quoique…) mais un lycéen interviewé par le Parisien qui consacre plusieurs articles à la « mobilisation » des lycéens. « Ca gronde dans les lycées », et les raisons sont nombreuses. Entre la suppression des TPE, la carte scolaire, les menaces sur certains enseignements en seconde (dont les SES et les LV3), la police à la porte des établissements, il y a plusieurs motifs d’inquiétude.
A signaler aussi un entretien passionnant avec Maurice Godelier sur l’évolution de la parentalité dans 20 minutes
Bonne Lecture...
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Libération du 31/01/05


La prison-école de Perben en maquette
Ce n'est encore qu'une maquette, mais elle préfigure les futures prisons pour mineurs promises par la loi de programmation pour la justice de 2002. Dominique Perben va l'«inaugurer», aujourd'hui, à Lavaur près de Toulouse, qui est l'un des sites d'implantation retenus. Avant même que l'achat des terrains et le dépôt des permis de construire soient formalisés.
Sur le papier, ces établissements pour mineurs (EPM), conçus pour 60 jeunes chacun, se posent comme des prisons-écoles où l'aspect éducatif sera privilégié. Emploi du temps type du détenu : enseignement (20 heures par semaine), sports (20 heures), activités artistiques (arts plastiques, musique, théâtre). Le projet insiste sur un encadrement humain important, avec, pour chaque mineur, un «binôme référent» composé d'un surveillant et d'un éducateur
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L'université, malade de sa tutelle
Par Baudoin JURDANT et MAREC Joëlle LE et Thierry LEFEBVRE et Jean-Max NOYER

On parle beaucoup d'autonomie, d'ouverture et de créativité tout en étouffant le système par une application technocratique de directives ministérielles.
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Le Figaro du 31/01/05


La fascination morbide de Clémence et Noémie
Noémie et Clémence étaient fascinées par la mort et ne cachaient pas leurs intentions suicidaires depuis des semaines, voire des mois, si l'on en croit les témoignages recueillis depuis leur disparition mardi soir
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L'Humanité du 31/01/05


Lettre ouverte de Paul Eluard à monsieur François Fillon
Par Jean-Paul Jouary, professeur de philosophie


Monsieur le Ministre, il y a tout juste cinquante ans, à Saint-Denis, on inaugurait le lycée Paul-Eluard, en présence du poète Louis Aragon. Ce lycée a nourri l’espoir d’accès à la culture, à la qualification et à la citoyenneté active de générations de Dionysiens. Quelques décennies plus tard, avec la plongée de la France dans sa crise sociale, le lycée Paul-Eluard a subi de dramatiques dégradations dont j’ai pu être le témoin lorsque j’y arrivai il y a dix-huit ans : échec scolaire massif, agressions permanentes et graves sur des élèves et des enseignants, délabrement matériel, incivisme chronique. Puis il y eut des grèves, des accidents, une mort d’élève, des grèves encore avec, au bout, la rénovation, de nouveaux moyens et des innovations pédagogiques qui permirent un spectaculaire redressement. Grâce à l’action créative de tous ses acteurs, ce lycée est peu à peu devenu un lycée de la réussite, reconnu et salué par tous.[…]
Monsieur le ministre, ces récentes années, ce furent des moyens vitaux que l’on vit rognés ou menacés. On sait que vous avez exigé dans notre académie la suppression de 200 postes à la prochaine rentrée, ce qui aura des conséquences négatives sur tout ce qui y a été construit. On sait aussi ce que votre loi suppose de remise en question de ce qui constitue l’essence même de la logique éducative qui a permis d’avancer malgré tout jusqu’à présent. Le lycée Paul-Eluard ressent déjà les effets de tout cela. Mais ce qui vient d’être décidé contre notre lycée en rajoute de façon arbitraire, comme s’il fallait punir des équipes éducatives trop soucieuses de préserver ce qu’elles ont réussi pour les élèves qu’on leur confie, et qui subissent déjà tant de difficultés socioculturelles : fermeture simultanée dès la prochaine rentrée d’une classe préparatoire scientifique et de la filière littéraire arts plastiques !
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Le Parisien du 31/01/05


Ça gronde dans les lycées
ET SI C'ÉTAIT d'eux que venait le principal vent de fronde ? Et s'ils volaient la vedette aux enseignants et autres fonctionnaires, massivement présents dans la rue le 20 janvier ? Latente depuis la rentrée de septembre, la grogne monte irrésistiblement dans les bahuts de l'Hexagone. Certes, il y a dix jours, ils ont eu bien du mal à se faire entendre, un peu perdus dans l'immense cortège de fonctionnaires. Ils étaient pourtant bien là, à agiter leurs banderoles et vociférer quelques slogans vengeurs contre la réforme Fillon sur l'école : quelques centaines à Paris, environ 4 000 à Strasbourg, moitié moins à Marseille ou à Nancy...Samedi prochain, à l'occasion des manifestations unitaires (privé et public) du 5 février, les lycéens seront à nouveau de la partie, comme nous l'annonce l'Union nationale lycéenne (UNL). L'autre principale organisation, la FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne), devrait également annoncer dans les prochains jours son intention « d'en être »
Difficile pour l'heure de parler de mouvement général, analogue à celui qui avait déferlé dans les rues de l'Hexagone à l'automne 1998. Comme toujours, les actions sont aussi confuses que généreuses. Mais il ne se passe plus un jour sans qu'un rectorat ne voie débarquer sous ses fenêtres des troupes plus ou moins fournies de lycéens en colère.
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« Fillon veut une école plus juste mais il fait le contraire »
LE 7 DÉCEMBRE, Alexandre Goeller, 17 ans, était quasiment le seul à avoir rejoint le maigre cortège d'enseignants qui avaient appelé à manifester dans la capitale. Le 20 janvier, il était cette fois accompagné d'une petite centaine de camarades, défilant joyeusement derrière les slogans gravés au feutre sur des calicots de fortune. Samedi prochain, le lycée des Pierres-Vives, à Carrières-sur-Seine, sera encore une fois au coeur du défilé. Noyés dans la masse, sans doute, mais déterminés à « défendre une certaine idée de l'école ».
Bon élève de terminale S, Alexandre n'a rien d'un agitateur né. Pas plus que son lycée, prospère et bien coté, ne ressemble à une poudrière contestataire. Ici, la mobilisation s'est faite « spontanément, sans l'influence d'un syndicat lycéen ni manipulation professorale. C'est vraiment notre mouvement à nous », sourit ce garçon à la voix posée.
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Les raisons de la colère

La suppression prochaine des travaux personnels encadrés (TPE) déplaît beaucoup. « Avec les TPE, l'élève n'est plus passif mais actif. Cela change des cours magistraux parfois assommants », relève Karl Stoekel, 18 ans, secrétaire général de l'UNL, dont la pétition pour leur sauvegarde a recueilli 8 000 signatures de lycéens en deux mois.Selon lui, la pédagogie est d'ailleurs la grande absente de la loi d'orientation sur l'école, qui sera débattue à l'Assemblée dans deux semaines. « On a beaucoup plus d'heures de cours que nos voisins européens et nos résultats sont moins bons. Cela veut bien dire que nos méthodes d'enseignement sont archaïques, notamment en français et en langues. »[…] Comme leurs aînés enseignants, les lycéens se disent inquiets des menaces qui planent sur certaines disciplines « secondaires » qui pourraient être malmenées. « Exemple : la loi prévoit une seule option de détermination en seconde (contre deux auparavant). La seconde langue vivante sera choisie. Du coup, les sciences-éco ou les arts plastiques passeront à l'as », critique l'UNL. Même inquiétude pour le sport.[…]
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La Croix du 31/01/05


Rien vu...

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20 minutes du 31/01/05


Maurice Godelier «Un homme et une femme ne font pas un enfant»
Dans mon dernier livre, je démontre, en comparant une trentaine de sociétés de tous les continents, qu’un homme et une femme ne font pas un enfant, mais un foetus. Jamais plus. Pour transformer ce foetus en enfant, il faut des agents extérieurs. Pour quoi faire ? Pour lui donner une âme par exemple. Si vous êtes chrétien, ce n’est ni le sperme du père ni la chair de la mère qui font l’âme de l’enfant : c’est Dieu qui intervient pour « animer » le foetus. Ailleurs, ce peuvent être les ancêtres, les esprits ou les dieux. Dans beaucoup de sociétés, il faut « refaire » l’enfant, à travers des initiations. Or, les initiations, cela dépasse la parenté. C’est de l’ordre du politico-religieux. En fait, un enfant n’est jamais terminé avant d’être construit socialement.[…]
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Ouest-France du 31/01/05


Rien vu...


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Le Monde daté du 01/02/05


La difficile prise en compte des idées suicidaires chez les jeunes (édition datée du 30-31 janvier)
De multiples questions sur la prévention du suicide des adolescents se posent après la découverte des appels de détresse lancés sur Internet ou auprès de leurs copains par Clémence, 14 ans, et Noémie, 15 ans, qui se sont probablement jetées d'une falaise dans le Pas-de-Calais, mardi.
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Trois questions à Xavier Pommereau (édition datée du 30-31 janvier)
En tant que psychiatre et chef de l'unité médico-psychologique de l'adolescent au CHU de Bordeaux, quel regard portez-vous sur le drame des deux jeunes filles du Pas-de-Calais ?
En cinq ans, l'hôpital pédiatrique de Bordeaux, par exemple, a vu le nombre d'adolescents accueillis pour tentative de suicide multiplié par deux. Nous sommes inquiets de constater que le phénomène suicidaire chez les adolescents ne diminue pas et concerne des personnes de plus en plus jeunes. Ce rajeunissement rejoint celui constaté dans les conduites à risque (tabac, alcool, drogue). On tarde un peu à prendre conscience de ces problèmes et on segmente trop les questions. Il faut davantage regarder les conduites à risque parce qu'elles signalent souvent un malaise.
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Des adolescentes utilisent les "blogs", journaux intimes sur Internet, comme exutoire macabre (édition datée du 30-31 janvier)
Un certain nombre de blogs exutoires jouent sur la surenchère macabre et la provocation, en particulier grâce à leurs surnoms. "Nécrophilie", 14 ans, écrit : "Monde pourri / Monde injuste / Je suis pressée de te quitter." "Sadness", 13 ans, "triste et sombre", nomme un message "Je me hais" : "Moche grosse méchante égoïste jalouse rancunière..." précède plus de 160 "je me hais". Le blog de "Suicide03", peut-être trop violent, a été désactivé.
Ils forment un réseau informel d'amateurs, chacun d'entre eux affichant, dans la présentation de son blog, les autres blogs qu'il préfère. Ils accueillent un flux continu de visiteurs. "Suplicia" en revendique fièrement "1 000" depuis début janvier. Le message de présentation de son blog annonce : "Je suis si seule et si bien dans mon monde où les mélodies et les cris se confondent..."
Chaque poème, de la main de "Suplicia" ou trouvé sur Internet, provoque des commentaires. Le texte "Je veux" ("Je veux mourir... / Partir... / enfin abandonner / un combat perdu d'avance vaut-il la peine d'être joué ?"), en novembre 2004, entraîne six réactions enthousiastes : "Tu as vraiment beaucoup de talent ce texte est magnifique...", "comme c'est beau...", "j'ai tant de fois voulu partir moâ aussi...", "vraiment magnifik...".
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

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