jeudi, février 10, 2005

Revue de presse du jeudi 10 février 2005

"Les lycéens, c'est comme le dentifrice : quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer. "Cette phrase attribuée à un haut fonctionnaire de l’Éducation Nationale des précédents ministères, François Fillon doit se la remémorer aujourd’hui. Les manifestations lycéennes de ce jeudi 10 février ont été importantes et changent significativement la donne dans le débat sur la loi d’orientation sur l’école. Tous vos journaux reviennent sur ce point. Certains (Le Figaro), reviennent encore sur la question de la manipulation et de l’information des lycéens mais cet argument semble perdre de son importance.
En revanche, il n’est pas interdit de discuter les arguments énoncés par les lycéens et en particulier sur le refus du contrôle continu au baccalauréat . Signalons le bon dossier réalisé par le Parisien sur ce sujet où on confronte deux avis différents sur la réforme du bac(Ph.Meirieu, plutôt pour et G. Zehringer contre) et aussi une mise en perspective avec l’interview de Bruno Magliulo.
Autre point de la réforme : le redoublement. Sur cet aspect, la critique de la réforme Fillon vient aussi d’en haut puisque le Haut conseil de l’Évaluation de l’École a rendu public hier mercredi 9 février un rapport démontrant l’inefficacité du redoublement. Une pierre de plus dans le jardin de François Fillon….


Le site du Haut Conseil de l’Évaluation de l’École

Bonne Lecture...
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Libération du 10/02/05


Fillon sous le contrôle continu des lycéens
Ils ont révisé, organisé quelques galops d'essai, mais aujourd'hui commencent les épreuves finales : le mouvement lycéen, frémissant depuis quinze jours, va se compter à l'occasion des manifestations auxquelles les organisations lycéennes appellent dans toute la France _ à Paris, 14 heures, place de la République. Etat des forces en présence, à l'orée d'une semaine charnière : le projet de loi sur l'éducation de François Fillon sera discuté à partir de mardi 15 par les députés.
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Redoublement : Fillon a tout faux
Le redoublement ? «Une pratique culturelle française du genre "t'aimes pas la soupe, reprends une assiette".» C'est en ces termes que Christian Forestier, président du Haut Conseil de l'évaluation de l'école, a résumé hier le rapport que cette autorité indépendante rendait public sur ce sujet polémique (1). Pour l'ancien recteur et directeur de cabinet de Jack Lang, «l'échec lourd est installé dès le début, concernant d'ailleurs essentiellement les enfants de pauvres. La pauvreté est la première cause de l'échec, toutes les statistiques montrent qu'un enfant de milieu défavorisé a deux fois plus de "chances" d'être en difficulté scolaire, et le redoublement n'y change rien». Pire : il serait «démotivant, pénalisant, discriminatoire, facteur souvent de régression plutôt que de progression»... et coûterait 2 milliards d'euros par an. Le haut conseil n'appelle pas à l'interdiction du redoublement mais demande que ce soit seulement «l'ultime recours». Il appelle la communauté éducative à réfléchir, à évoluer, à prendre d'autres mesures comme une pédagogie différenciée. Il est rare que le Haut Conseil de l'évaluation de l'école entre à ce point en collision avec les marottes du ministre. Il est vrai qu'il va bientôt disparaître, pour laisser place à un Haut Conseil de l'éducation, prévu par la loi Fillon.
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Le Figaro du 10/02/05


Le ras-le-bol des enseignants d'un collège rongé par la violence
Claude-Debussy a posé le crayon. Depuis lundi, les professeurs de ce collège sensible, enchâssé entre les tours HLM des quartiers nord d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), refusent de faire cours en faisant valoir un droit de retrait. Ils invoquent une «mise en danger grave et immédiate» des personnels et des élèves. Leur établissement, un cube de béton gris délavé construit dans les années 70, est classé en zone d'éducation prioritaire (ZEP) et en «zone violence». Selon le dernier bilan établi par l'administration, 90% des 800 adolescents qui y sont scolarisés vivent aux limites du seuil de pauvreté. D'origine immigrée pour la plupart, ils ont souvent pour dernier repère familial un père en fin de droit, touchant le RMI ou encore une mère célibataire sans ressource.
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École : Chirac bat le rappel derrière Fillon
Alors que des lycéens contestent aujourd'hui dans la rue certains aspects de la réforme Fillon, Jacques Chirac a, hier, invité tous les ministres à défendre le projet du ministre de l'Éducation.
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Contestation des lycéens : le vrai et le faux
Après plusieurs semaines de mobilisations éparses, les lycéens organisent aujourd'hui leur première journée test de manifestations. Des défilés sont prévus dans différentes villes de France, à l'exception de celles se trouvant dans les académies de la zone A. Leurs élèves sont en effet en vacances depuis samedi dernier. Au centre de leurs inquiétudes, certaines mesures plus ou moins bien comprises ou interprétées du projet de loi de François Fillon.
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Un «cas d'école» constitutionnel
Le projet de loi de François Fillon sur l'école soulève au point de vue constitutionnel un... cas d'école. La plupart des mesures qu'il comporte sont du domaine réglementaire et devraient, en bonne logique constitutionnelle, être prises par décret. L'article 34 de la Loi fondamentale fixe de façon assez limitative le domaine de la loi, laissant un large champ d'action au domaine réglementaire.
Ainsi la loi «détermine les principes fondamentaux de l'enseignement». Tout ce qui n'est pas principe fondamental relève du décret. Le projet de loi Fillon outrepasse évidemment très largement cette règle, entrant dans les détails, allant par exemple jusqu'à fixer la liste des options en classe de seconde. Le ministre de l'Éducation ne fait d'ailleurs en cela que perpétuer une pratique très ancienne, dans l'enseignement comme dans bien d'autres matières. Pendant des décennies, le Conseil constitutionnel a fermé les yeux. Il se montre maintenant décidé à être plus regardant. Pierre Mazeaud, président du Conseil constitutionnel, l'a dit lors des voeux des corps constitués au président de la République, le 4 janvier.
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Nouvelles critiques contre le redoublement
Les deux derniers avis du Haut Conseil de l'évaluation de l'école soulignent la difficile tâche du ministre de l'Education, qui s'apprête à défendre son projet de loi pour l'école devant les parlementaires.
Le premier montre comment, en trente ans, les dispositifs de lutte contre l'échec, «qui ont souvent changé de nom plus que de contenu, ont été juxtaposés sans être pensés en référence à une conception globale de la scolarité obligatoire et à une définition claire de ses objectifs». Quant au second, il juge inefficace le redoublement, qualifié de «nuisible». Selon cet avis, un élève ayant redoublé son cours préparatoire (CP) n'obtient pas de meilleurs résultats, ces derniers peuvent même être moindres, en début de CE 2 qu'un élève de même niveau au départ mais qui ne redouble pas. S'ils ne suggèrent pas de faire disparaître le redoublement, les experts jugent urgent de mener un travail pour lui trouver un substitut.
Parallèlement, des syndicats d'enseignants et les associations de parents d'élèves vont demander aujourd'hui à François Fillon de lancer une réflexion pour une meilleure évaluation des élèves. Ils fondent leur demande sur le travail d'André Antibi. Cet agrégé de mathématiques montre comment, quel que soit le niveau d'une classe, les notes des élèves se répartissent toujours en trois tiers : les bonnes, les moyennes et les mauvaises. Un système qu'il juge contre-performant et antipédagogique.
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L'Humanité du 10/02/05


Fillon, les lycéens sont dans la rue !
« Machin t’es foutu, la jeunesse est dans la rue ». Combien de ministres ont-ils déjà prêté leur nom à ce slogan et lequel ne craint qu’on y accole le sien ? Aussi imprévisibles qu’elles peuvent être efficaces, les déferlantes lycéennes sont de celles dont on redoute qu’elles désagrègent un objectif ministériel. Et c’est un peu ce qui arrive à François Fillon, qui essuie depuis maintenant trois semaines l’ire des élèves du secondaire.
Ils devraient être plusieurs milliers à manifester, à Paris et dans d’autres grandes villes de France, aujourd’hui, contre les politiques éducatives en oeuvre ou à venir. Ciblé, singulièrement : le projet de loi d’orientation pour l’école qui devrait être présenté le 15 février devant l’assemblée nationale.
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« Les mouvements de lycéens sont redoutés par les gouvernements »
Bref retour historique sur les mouvements lycéens, avec Robi Morder, chercheur, président du Groupe d’études et de recherches du mouvement étudiant (GERME) et professeur associé à l’université de Reims.
Même s’ils ne sont pas tous payants, les mouvements lycéens sont souvent redoutés par les gouvernements. En 1986, par exemple, dès que les lycéens ont pris part aux manifestations, Charles Pasqua, (alors ministre de l’Intérieur - NDLR) a pris position en faveur du retrait de la loi Devaquet... Il faut se rendre compte de la masse que représentent les jeunes. On dénombre environ 3 000 lycées, quasiment trois fois plus qu’en 1970. En outre, on y inclut aujourd’hui l’enseignement technique, ce qui n’était pas le cas à l’époque. Cela donne des mouvements très unifiés. Par ailleurs, la conjonction sociale est délicate. À partir du moment où il y a mobilisation lycéenne, les dynamiques se répandent... Peut-être François Fillon compte-t-il sur les vacances pour calmer le jeu. Mais on a déjà vu plusieurs mouvements survivre à la pause de février.
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projet de loi Censure du Conseil constitutionnel ?
Le conseil constitutionnel a menacé de censurer le projet de loi sur l’école. Les mesures contenues dans le texte sont d’ordre réglementaire, explique l’institution, et non législatif
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Échos des lycées
Dans les lycées de Brive-la-Gaillarde, c’est la grande mobilisation.
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Le Parisien du 10/02/05


Les lycéens se réveillent pour défendre leur baccalauréat
C'est le premier grand test aujourd'hui pour le mouvement lycéen. Les syndicats appellent en effet à une manifestation d'ampleur contre le projet de loi Fillon. Le bac en contrôle continu, ils n'en veulent vraiment pas...
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« Il va y avoir un bac Henri-IV et un bac Sarcelles »
SEIZE HEURES HIER, dans les locaux de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), boulevard de Strasbourg, à Paris. « Ça y est, le matos est arrivé, on peut commencer ! » Sept agrafeuses pour préparer les banderoles et les pancartes de la grande manif, c'est peu. Mais parmi les membres du syndicat lycéen, personne ne râle : on fait avec les moyens du bord.
Et on y croit ! « Prêts pour la révolution ? » « Ouais ! » lance en choeur la trentaine de jeunes présents, tous âgés de 15 à 17 ans. Pas très loin, Coralie et Thomas, deux permanents de la FIDL, sont chargés de faire le tour de France téléphonique des lycées afin d'estimer l'ampleur de la future mobilisation. « Il va y avoir beaucoup de monde dans les rues », prévient Thomas. Dans la cour, une dizaine d'ados s'activent pour taguer un grand calicot blanc au logo de leur lycée : Dorian, dans le XI e arrondissement. « Nous ne sommes pas de la FIDL, prévient Théo, 18 ans, en classe de terminale. Nous sommes venus ici car le syndicat nous aide à nous organiser. Mais nous sommes indépendants et nous avons notre propre comité.»
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CONTRE la réforme du baccalauréat
« On va dévaloriser l'examen »
GENEVIÈVE ZEHRINGER, présidente de la Société des agrégés de l'université

« Transformer le baccalauréat en un diplôme obtenu par contrôle continu des connaissances revient à le dévaloriser immédiatement. L'exemple du brevet des collèges en est la preuve la plus concrète. Quand il s'appelait encore le BEPC, ce diplôme offrait l'assurance d'un niveau scolaire et permettait d'entrer dans la vie professionnelle, ce que le brevet n'offre plus aujourd'hui. »
« La forme actuelle du bac, comme examen national, a l'avantage de contraindre les enseignants à suivre un programme commun à tous les élèves en France. Autre atout : les professeurs chargés de corriger les épreuves du bac le font sur des copies anonymes rédigées par des élèves qu'ils ne connaissent pas. C'est une garantie d'impartialité pour les candidats. »
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Pour la réforme du baccalauréat
« Oui au contrôle continu intelligent »
PHILIPPE MEIRIEU, directeur de l'IUFM de Lyon (Rhône)

Est-ce si nécessaire de réformer le bac ?
C'est même une urgence car, tel qu'il est, le bac est une machinerie absurde. Son coût est prohibitif, il fait se terminer l'année scolaire beaucoup trop tôt...Il faut donc l'alléger. Chaque année, nous sommes au bord de la rupture. Je reconnais que le ministre a un certain courage de vouloir s'attaquer à cette réforme du bac qui est un mythe collectif français, une vraie vache sacrée. Beaucoup y ont renoncé avant lui. Cela dit, techniquement, on n'a plus le choix : le système peut capoter à tout moment.
Le contrôle continu est la bonne solution ?

J'y suis favorable, mais tout dépend de ce qu'on met dedans. Si le contrôle continu n'est qu'un agrégat des petites notes de l'année, on sera plus proche de l'examen continu, ce qui ne changera rien au fond de l'affaire, c'est-à-dire la nécessité d'une réforme pédagogique du bac. Je milite plutôt pour changer la nature des épreuves, avec un contrôle continu qui valoriserait le travail de longue haleine, la recherche documentaire, l'expérimentation, la créativité et, bien sûr, l'oral. Le jour de l'examen, l'élève apportera ainsi devant un jury le fruit de son travail de toute l'année. Je ne suis pas sûr que le gouvernement envisage tout cela, mais donner deux mois de plus à la commission de réflexion sur le bac est peut-être un signe encourageant.
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Le bachot résiste aux réformes
Créé en 1808 par Napoléon Ier , le bac s'est transformé en machine infernale « sans équivalent dans le monde », explique Bruno Magliulo, inspecteur d'académie à Paris. D'abord réservé à l'élite, le bachot concerne aujourd'hui 63 % d'une classe d'âge : 623 000 candidats ont planché en juin dernier contre... 31 lors de la première session. En 2004, il a fallu concevoir 4 000 sujets, mobiliser 40 000 enseignants et inspecteurs, 126 000 examinateurs, corriger 4 millions de copies, faire passer 2 millions d'oraux... et dépenser 35 M€ (55 € par candidat). « Que cela se passe sereinement est un miracle permanent. Le contrôle continu permettra aux établissements de ne pas être paralysés à la fin de l'année, de dépenser mieux, et de réduire la part d'arbitraire », poursuit Bruno Magliulo. Malgré les innombrables réformettes, ce monument historique a résisté au temps. Il a gardé son double statut d'origine qui n'est pas remis en cause par la réforme Fillon :
1. Sanctionner les années de scolarité au lycée. Donner aux élèves le premier grade universitaire.
2. Donner dans le même temps le droit de poursuivre des études[…]
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Le cas Fillon
C'est un signe qui ne trompe pas. Mardi soir, François Fillon avait invité à dîner tous les parlementaires UMP afin de leur présenter son projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école. Mais à une semaine de l'examen de ce texte à haut risque à l'Assemblée, ce n'est pas la foule des grands jours rue de Grenelle.
« Il y avait surtout des sénateurs », note un député. Au Palais-Bourbon, la loi Fillon est loin de faire un tabac. Premier reproche formulé : le calendrier choisi. «Le timing est désastreux, déplore Dominique Paillé (Deux-Sèvres). Après les 35 heures, il y a une overdose de réformes. Et puis cela tombe en plein redécoupage de la carte scolaire. » « On est furax, confirme Damien Meslot (Territoire de Belfort). Nos électeurs pensent que l'on ferme des classes à cause de cette loi ». Sans compter maintenant un possible mouvement des lycéens...
[…]Et si la grogne des lycéens devait prendre de l'ampleur ? Chez Fillon, on reste zen : « François Fillon est le seul ministre de droite depuis une trentaine d'années à avoir été dans un JT de 20 heures pour dire non à la rue ». C'était en mai 2003. Au plus fort des manifestations contre la réforme des retraites.
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Les langues, ça s'apprend aussi à la maison
LES LANGUES - très majoritairement l'anglais -, on les apprend à l'école aujourd'hui à partir de 9 ans en CM 1. L'objectif de la loi Fillon, discutée la semaine prochaine à l'Assemblée, est de permettre aux enfants dès le CE 1 de débuter cet apprentissage. Parce que d'après les toutes dernières évaluations internationales, les petits « frenchies » se classent parmi les plus mauvais de la classe en anglais ! « Mais l'école ne peut pas tout faire », analyse Bruno Magliulo, inspecteur d'académie.
Avec l'ouverture aujourd'hui à Paris du salon Expolangues, les parents peuvent découvrir des méthodes complémentaires, des CD-ROM, des livres ou des magazines, des offres de séjours linguistiques ou de cours de langues accessibles dès 3 ans. Pour aider son enfant à s'immerger au mieux dans le bain linguistique.
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La Croix du 10/02/05


Fronde lycéenne contre le projet Fillon
Les lycéens se mobilisent, jeudi 10 février, contre le projet de loi d'orientation sur l'école de François Fillon. Ils craignent qu'avec la réforme du baccalauréat, la valeur du diplôme ne soit plus homogène[…]
La fronde lycéenne peut-elle faire reculer le gouvernement ? Le calendrier scolaire devrait dans un premier temps jouer en faveur du ministre. Les élèves de la zone B (Aix-Marseille, Lille, Strasbourg…) sont depuis le début de la semaine en vacances et leurs camarades de la zone A (Lyon, Nantes, Toulouse…) finissent leurs cours ce samedi. Il faudra pourtant surveiller la région parisienne, qui sera encore au travail la semaine prochaine, quand débattront les députés…
En revanche, un autre calendrier, celui de la préparation de la rentrée scolaire, ouvre une vraie période à risques. C'est en effet actuellement que les établissements du second degré prennent connaissance des moyens (dotation, horaire) dont ils disposeront en septembre. Des fermetures de filières professionnelles ou de petits collèges ruraux sont programmées, ainsi que des suppressions d’options ou des dispositifs de soutien scolaire. Derrière le sujet très symbolique du baccalauréat, la restriction des moyens paraît être le vrai ressort d'une agitation du monde lycéen.
Rien ne garantit donc le ministère que, passé les vacances d’hiver, la grogne ne reprenne de plus belle dans les collèges et lycées pour un printemps très chaud. D'autant que les enseignants se mobilisent à leur tour contre les conditions de la rentrée. Fortes du succès de la journée de grève du 20 janvier, les fédérations de l'éducation (FSU, Ferc-CGT, Sgen-CFDT, Unsa-éducation et Faen) annoncent une nouvelle journée d’action pour la mi-mars.
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20 minutes du 10/02/05


Sujet de la manif:comment recaler la réforme
Le projet de réforme de l’école passe un examen redoutable : celui des manifestations lycéennes. Les lycéens défilent aujourd’hui dans les principales villes de France à l’appel de leurs principaux syndicats pour obtenir le retrait du texte et réclamer davantage de moyens.
Cette mobilisation nationale, qui fait suite à une série de mouvements locaux, sera observée avec anxiété par le ministre de l’Education nationale. « Je suis vigilant, et à l’écoute du mouvement lycéen », a confié à 20 Minutes François Fillon, qui se montre, en revanche, d’une fermeté sans faille à l’égard des syndicats enseignants. Un cadre de l’UMP analyse : « Les manifs de profs n’inquiéteront jamais vraiment ni Fillon ni le gouvernement. Mais les manifestations de lycéens, ça peut être extrêmement déstabilisant. »Les enseignants, accusés par leur ministre de pousser les élèves dans la rue, en sont conscients. Gisèle Jean, du Snes, décrypte les raisons de l’impact des mobilisations lycéennes : « D’abord, ils sont bien plus nombreux que les profs, donc leurs cortèges sont plus visibles. Ensuite, leurs mouvements deviennent vite festifs et sympathiques aux yeux de l’opinion publique et des familles. Enfin, il est difficile de les faire revenir en cours, car ils n’ont pas la pression des retenues de salaire et n’ont que la grève pour exister face au ministère. »
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La France médiocre en langues
Pas loin des derniers de la classe. Le salon Expolangues, qui s’ouvre aujourd’hui à Paris et qui mettra la langue polonaise à l’honneur, va une nouvelle fois faire le constat du manque d’intérêt des Français pour les langues étrangères. Même la pratique massive de l’anglais n’a pas encore porté ses fruits. A la lecture d’une étude menée dans sept pays européens (Danemark, Finlande, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et France) sur la maîtrise de l’anglais par les jeunes de 15 et 16 ans, le ministère de l’Education nationale a qualifié de « relativement médiocres » les performances des élèves français. Seul motif de consolation : une autre étude montre que le niveau d’anglais des étudiants en grandes écoles s’améliore.
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Ouest-France du 10/02/05


Redoubler a un effet « nuisible »
Christian Forestier le compare à la soupe au potiron de son enfance. Une soupe à la grimace. « Tu n'aimes pas ! Eh bien tu vas en reprendre une assiette. » Le président du Haut Conseil de l'évaluation de l'école déplore de longue date cette pratique. Le redoublement, c'est la même assiette scolaire resservie à l'élève en échec. Loin de le relancer, loin de le motiver, elle a pour effet de le dégoûter de l'école, de le stigmatiser aux yeux de ses petits camarades. Et, au lieu de progresser, il régresse.
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Les notes angoissent trop les élèves
Face à l'angoisse de l'élève devant la note inscrite en rouge en haut de sa copie, des syndicats d'enseignants et des associations périscolaires ont décidé de s'organiser. Demain, ils lanceront solennellement un appel au ministre de l'Éducation pour que le système d'évaluation soit réformé.
L'idée est partie des travaux d'André Antibi, professeur en sciences de l'éducation à l'université Paul-Sabatier de Toulouse et agrégé de mathématiques. Depuis quinze ans, il mène un âpre combat contre ce qu'il appelle « l'évaluation absurde et injuste des collégiens et des lycéens ». Il a constaté que les enseignants suivent la même tendance. Quels que soient la classe et le niveau des élèves, leur réflexe est de respecter une « moyenne » : autant d'élèves au-dessus qu'en dessous de 10/20. « C'est ce que j'appelle la constante macabre : avoir toujours des élèves en situation d'échec », quitte à l'entretenir artificiellement. Les professeurs agiraient de la sorte, explique le chercheur, pour ne pas être taxés de laxisme et garantir la crédibilité de leur système d'évaluation.
Résultat : ces notes seraient « vécues comme un couperet » et conduiraient à développer un stress contre-productif chez les élèves. « Elles découragent plus qu'elles n'évaluent ou ne motivent. »
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Le Monde daté du 11/02/05


Forte mobilisation des lycéens contre la réforme de l'éducation
Plusieurs milliers de lycéens ont manifesté, jeudi 10 février, contre le projet de loi Fillon sur l'école, à l'appel de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL). Le ministre de l'éducation nationale s'est dit "extrêmement attentif et préoccupé", alors que la gauche critiquait la "fracture" entre les jeunes et le gouvernement.
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Les mouvements de lycéens suscitent l'inquiétude du gouvernement
Carte scolaire, réforme du baccalauréat, suppression des travaux personnels encadrés ou crainte de disparition de certaines filières : les motifs d'inquiétude qui poussent les élèves dans la rue sont parfois nourris par la rumeur ou une méconnaissance du projet de loi de François Fillon.
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Luc Ferry et Jack Lang : "Les lycéens, c'est comme le dentifrice..."
Pour caractériser les mouvements de lycéens, les anciens ministres de l'éducation nationale, Luc Ferry et Jack Lang, usent de la même métaphore inventée par un haut fonctionnaire de la Rue de Grenelle : "Les lycéens, c'est comme le dentifrice : quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer. " L'image est un peu triviale, mais elle témoigne de l'angoisse des ministres en charge de l'éducation face au caractère imprévisible des mobilisations lycéennes.
L'histoire récente incite en effet à la prudence : partis à quelques-uns, ils peuvent se retrouver, en quelques semaines, à plusieurs dizaines ou centaines de milliers. "Un mouvement lycéen ou étudiant peut démarrer n'importe où et de manière complètement irrationnelle. Lorsque les enseignants sont dans la rue, c'est pas très agréable mais on sait où on va", témoigne Luc Ferry, ministre de 2002 à 2004, chahuté par des grèves d'enseignants au printemps 2003 et par un mouvement d'étudiants à l'automne de la même année."C'est la hantise de tout ministre d'avoir les lycéens dans la rue", raconte Jack Lang, ministre de l'éducation nationale à deux reprises (1992-1993 ; 2000-2002), nommé à chaque fois pour pacifier un monde éducatif fragilisé par des mobilisations enseignantes et lycéennes. […]Pour l'ancien ministre socialiste, la question de la représentativité des organisations syndicales lycéennes et étudiantes constitue l'écueil principal. "C'est la vraie difficulté dans ces situations : négocier, mais avec qui ?"L'analyse de Luc Ferry est similaire. "Les lycéens, c'est beaucoup plus difficile qu'avec les adultes dans la mesure où leur représentation est beaucoup moins crédible, moins responsable", souligne le philosophe.
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Jacques Chirac apporte son soutien au ministre de l'éducation
En rangs ! Jacques Chirac, excédé par les critiques qui se multiplient au sein du gouvernement, contre le projet de loi du ministre de l'éducation, François Fillon (Le Monde du 8 février), a procédé à un rappel à l'ordre bien dans sa manière, mercredi 9 février, en conseil des ministres. Henri Cuq, ministre délégué aux relations avec le Parlement, venait d'annoncer les projets législatifs des semaines à venir. Et notamment le texte de M. Fillon, qui doit être examiné à l'Assemblée nationale à partir du 15 février. Le président a saisi l'occasion. "Il paraît que des ministres se permettent de faire des commentaires ou des critiques sur le travail de leurs collègues", a commencé M. Chirac. "Je ne peux pas imaginer que cela soit vrai", a-t-il ajouté.
Une réformette, mal programmée, mal ficelée, beaucoup de risques pour rien et, de surcroît, même pas une vraie réforme de droite, avaient, en substance, déclaré quelques collègues du ministre. "Vous êtes une équipe, vous devez travailler ensemble, vous soutenir, valoriser le travail de chacun et en particulier la loi d'orientation sur l'école", a insisté le chef de l'Etat, qui a retenu son ministre de l'éducation après le conseil des ministres pour faire le point sur la situation.
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