lundi, février 14, 2005

Revue de presse du lundi 14 février 2005

« Pauvre Fillon, il est dans la nasse… » c’est un spécialiste de ce genre de situation qui s’exprime ainsi dans le Parisien puisqu’il s’agit de… Claude Allègre. Le week-end a été marqué par pas mal de confusions. Report ou annulation ? Au final, il semblerait que la réforme du Bac soit abandonnée mais pas le reste de la réforme. Qu’en sera t-il demain ?
Quant aux TPE, F.Fillon confirme qu’il les introduit au bac en Première. On peut noter aussi avec une certaine malice que les mêmes lycéens qui refusent le contrôle continu au bac, réclament le retour des TPE qui comportent une bonne part de ce même contrôle continu…
Bonne Lecture...
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Libération du 14/02/05


Fillon admet son repli et se fait consoler à l'UMP
Dur à avaler, loin d'être digéré, mais enfin avoué. Il aura fallu quatre jours à François Fillon, pourtant omniprésent dans les médias, pour reconnaître enfin explicitement sa reculade sur le bac. A l'approche de l'examen de son projet de loi d'orientation sur l'école, à partir de demain à l'Assemblée, le ministre de l'Education nationale a annoncé, sur Europe 1, que sa réforme sera «modifiée par un amendement gouvernemental».
Celui-ci supprimera la mention _ inscrite dans le rapport annexé à son texte _ de la limitation de l'examen du bac à six épreuves terminales, les autres matières devant faire l'objet d'un contrôle continu. «Ce qui m'a incité à reculer sur le bac, c'est qu'il y a beaucoup d'incompréhension dans le pays», a expliqué Fillon en souhaitant que les discussions sur le bac avec «l'ensemble des organisations [...] repartent à zéro» sur la base du «cahier des charges [...] le plus souple possible». Histoire de ne pas perdre totalement la face, le ministre s'est voulu ferme, en revanche, sur le maintien du reste de sa réforme. Au point, alors qu'il se voulait rassurant, de lâcher une sorte de mise en garde : «Sur le bac, et seulement sur cette question-là, nous ne passerons pas en force
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La société de la connaissance Par Jean-Marc AYRAULT

Pauvre école à qui l'on ne passe rien et demande tout : enseigner mais aussi réparer toutes les fractures auxquelles notre société ne parvient plus à faire face. Le paradoxe veut que l'Etat n'assume pas cette dimension globale et identitaire. L'éducation est son premier budget, parfois sa première priorité, mais sa gestion demeure sectorielle. Les ministres se succèdent et les réformes avec. Ici le collège, là le baccalauréat, une autre fois le LMD.
Cette méthode parcellaire, dont le projet de loi d'orientation de François Fillon est le dernier avatar, a conduit à une impasse. L'éducation doit redevenir le coeur d'un projet de société comme Michelet l'a si bien défini : «Quelle est la première partie de la politique ? L'éducation ; la deuxième ? L'éducation ; la troisième ? L'éducation.» C'est cette vision d'une société éducative et universelle que je veux porter aujourd'hui avec les socialistes.
Sa première priorité est de rendre à l'école publique son rôle d'émancipation sociale.[…]
De nombreux établissements expérimentent déjà des méthodes spécifiques pour répondre aux difficultés de leurs élèves. Elles ne sont pas toutes orthodoxes mais elles marchent souvent. Ce qui leur manque, c'est un pilotage académique qui permette de les évaluer et, le cas échéant, de les étendre à d'autres. Ces établissements attendent le courage du politique d'instituer des mesures dérogatoires : la diminution du nombre d'élèves par classe, l'aménagement des temps de service, la mise en place de dispositifs pédagogiques spécifiques. Boutons l'uniformité hors des classes. On n'enseigne pas dans un collège défavorisé d'Evry comme on professe dans un établissement «prestigieux» du centre de Paris ! Aux conservateurs qui crient au nivellement par le bas, je réponds promotion par le haut. Et je vais même plus loin en estimant pleinement légitime une augmentation significative des traitements de ceux qui exercent dans les établissements défavorisés. Trop souvent nos enseignants sont montrés du doigt, trop souvent ils vivent un sentiment de déclassement, voire de solitude face aux problèmes sociaux. La reconnaissance de leurs mérites est le fondement de leur autorité.[…]
Notre démarche sera d'autant plus crédible que les engagements pris seront tenus dans la durée. On trouve normal que l'Etat programme la construction d'un porte-avions sur vingt ans et on le refuse pour le parcours éducatif de même durée de millions d'enfants. Il est inconcevable qu'un projet de société aussi fondamental serve de variable d'ajustement financier. Je propose que l'Etat s'engage solennellement dans une loi de programmation. La pérennisation des crédits traduit la priorité qu'accorde la nation au service public d'éducation.
Mais nous avons payé pour savoir que la logique de moyens ne suffit pas si elle n'est pas accompagnée d'un contrat négocié avec la communauté éducative où elle s'engage avec l'Etat sur les réformes à opérer : la lutte contre l'échec scolaire ; les améliorations du collège ; l'obligation que tout élève sorte avec une qualification ou un diplôme ; l'évaluation des établissements... Nos enseignants ont soif de responsabilisation. Ils sont prêts à des évolutions. Ainsi, je crois possible de réfléchir avec eux à une refonte de leur formation, au travail en équipe, au tutorat, voire même à l'instauration d'une bivalence au collège (disposition à enseigner deux matières, qui existe dans d'autres pays européens et en France dans certains cas : histoire/géographie, français/latin...). L'école n'est pas vouée aux conflits si nous sommes capables d'inventer un nouveau partenariat auquel les parents d'élèves seront naturellement associés.[…]
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Le Figaro du 14/02/05


Raffarin et Sarkozy s'allient pour soutenir Fillon sur l'école
Sarkozy l'attaquant s'est mué samedi en défenseur de la réforme Fillon. Devant les nouveaux adhérents de l'UMP, dans une salle Gaveau bourrée à craquer, il a exhorté le ministre de l'Education à «tenir bon» face aux «forces de l'immobilisme et du conservatisme» : «Nous avons été élus pour réformer la France et nous devons continuer notre travail de réforme !» Au passage, il a conseillé à l'intention de la gauche qu'«on n'utilise pas trop les lycéens», qui n'ont pas forcément «des idées extrêmement précises sur la façon dont doit être organisée l'Education nationale». Ce qui ne doit pas être le cas de Roy Dauvergne, 17 ans, et Jonathan Leroux, 19 ans, puisque Nicolas Sarkozy a présenté au public ces deux jeunes militants de l'UMP en expliquant qu'ils seraient chargés «d'organiser la prise de parole dans les lycées», afin que «la majorité silencieuse s'exprime».
Les Jeunes Populaires ne seront qu'un élément de la contre-offensive lancée samedi. Les députés iront dans les écoles expliquer la réforme. Le parti, lui, diffusera à partir de demain un tract tiré à un million d'exemplaires. Nicolas Sarkozy a enfin donné sa feuille de route au gouvernement : «L'UMP demande que le texte Fillon soit discuté au Parlement, comme il se doit dans une démocratie apaisée, dès la semaine prochaine.»
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Les parlementaires ne discuteront pas du bac
La réforme du baccalauréat ne sera plus inscrite dans la loi d'orientation sur l'école, dont la discussion débute demain à l'Assemblée. François Fillon l'a annoncé hier soir sur Europe 1. Il va déposer un amendement gouvernemental qui supprimera la phrase présente dans le rapport annexé au texte de loi. Ce rapport prévoyait de faire passer à six le nombre de matières obligatoires pour l'examen final, au lieu d'une douzaine actuellement.
Le ministre de l'Education veut ainsi se donner du temps sur le sujet «en reprenant les discussions à zéro». Quitte à envisager une réforme non plus pour 2007 mais pour 2008. Dans une interview au Journal du dimanche, le ministre de l'Education disait hier matin vouloir faire revenir autour de la table de négociations les syndicats d'enseignants, de lycéens et les associations de parents d'élèves. «Mais je ne suis pas psychorigide... Si les craintes ne disparaissent pas, si les tensions perdurent, nous ne réformerons pas le bac», expliquait-il au Journal du dimanche. «Il n'est pas question de passer en force» sur le bac, a-t-il insisté sur Europe 1 : «Il a un caractère symbolique beaucoup trop fort.» Enfin, François Fillon a annoncé ce week-end que la note des TPE (travaux personnels encadrés), obtenue en fin de première, compterait pour l'obtention de l'examen.
Cet abandon concernant le bac sera le seul. Sur le reste du texte, la fermeté reste de rigueur : «Le gouvernement ne reculera pas sur la loi d'orientation sur l'école», a affirmé le ministre.
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Réforme scolaire : le choc des cultures PAR ALAIN-GÉRARD SLAMA

Si l'on suit son premier mouvement, qui est celui de l'indignation, on éprouve devant le blocage de toute réforme scolaire par des maîtres constamment insatisfaits et par des lycéens sous influence un profond écoeurement. Quand les réformateurs se nommaient Claude Allègre et Luc Ferry, on pouvait supposer que le manque d'expérience politique de ces deux ministres portait une part de responsabilité dans les refus qu'ils essuyaient. On ne saurait en dire autant de la fronde dont fait l'objet M. Fillon, qui ne passe pas pour un inexpert.
L'indignation se justifie d'autant plus que les syndicats d'enseignants donnent l'impression de confondre leurs intérêts corporatistes avec leurs valeurs idéologiques. Au point qu'on ne sait plus aujourd'hui si l'idéologie est devenue le principal moteur du corporatisme, ou si ce n'est pas le corporatisme qui est devenu l'alibi de l'idéologie.
Non moins choquante est la responsabilité morale que ces enseignants prennent en jetant leurs jeunes élèves dans la rue. Les slogans qu'ils leur font répéter accusent le gouvernement d'orchestrer le recul des voies de spécialisation, de remettre en cause l'éducation artistique et d'instaurer un baccalauréat à plusieurs vitesses. Or aucun de ces procès d'intention n'est vrai. Ces professeurs, unanimes à reprocher leurs méthodes aux chaînes de télévision commerciales, devraient se demander s'ils n'exploitent pas, eux aussi, des heures d'activité cérébrale pour rendre des esprits immatures et désarmés disponibles à leur propagande.[…] Cela dit, le premier mouvement d'indignation passé, il faut s'interroger sur les raisons qui ont rendu possibles ces manipulations et les manifestations massives qu'elles ont soulevées.[…] Quand on parle de «fondamentaux», quand on évoque la maîtrise de la langue, l'accord apparent sur les mots ne renvoie pas aux mêmes contenus. Tout le monde est d'accord pour revaloriser les notions de travail, d'effort, de références communes. Mais les uns, plus «élitistes», pensent à la culture classique, à la connaissance du patrimoine littéraire et historique, à la maîtrise de la chronologie et de l'épaisseur sémantique des mots ; une fois acquis ces fondamentaux, ils savent que les années de lycée ou d'apprentissage devront les entretenir vivantes et disponibles, même si les orientations prennent des caps très différents.
Les autres, plus «égalitaristes», pensent la réussite scolaire en termes opérationnels ; ils mettent l'accent sur les langues étrangères, les techniques, les pratiques civiques et sociales dont le but est non d'optimiser, mais de maximiser le capital de connaissances nécessaire pour réussir dans une activité professionnelle. Dans cette optique, la fin du collège marque une transition radicale et la relation du maître à l'élève n'est plus celle du détenteur d'un savoir et d'une mémoire à celui qui a encore tout à apprendre, mais de deux adultes qui ne diffèrent que par le niveau d'expérience.
Ce sont là deux démarches antithétiques, dont le rapport Thélot a cherché à réaliser la synthèse avec des formules ingénieuses.[…]
Ce malentendu entre deux familles de pensée obscurcit depuis plusieurs années le débat sur l'inégalité des chances. Dans la querelle de l'examen d'entrée spécial à Sciences po, prévu pour les élèves des ZEP, il a opposé ceux qui privilégiaient avant tout les chances de réussite données à des candidats de banlieue et ceux qui, sans contester ce principe, estimaient que mieux aurait valu procéder à des remises à niveau dès les années de lycée, de façon à préserver l'exigence d'une certaine idée de la culture, en maintenant le même examen pour tous comme le fait l'Essec.[…]
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Laïcité : les nouveaux enjeux de la loi de 1905
Les cérémonies officielles dédiées à la célébration du centenaire de la loi de 1905, dite de séparation entre les Églises et l'Etat, s'ouvrent cet après-midi sous la coupole de l'Académie française. En présence de Jean-Pierre Raffarin, qui a confié à l'Institut des sciences morales et politiques la commémoration de cet anniversaire, plusieurs académiciens, à la suite de Jean Tulard, tenteront de définir le cadre historique dans lequel ont été posés les fondements de la laïcité française. Au terme de quatre autres grands rendez-vous, qui seront consultables sur le site 1905-2005.fr, l'Académie a invité le président de la République à conclure, en fin d'année, la commémoration de la loi votée le 9 décembre 1905.
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Laïcité : Des disparités sur le territoire de la République
La loi de 1905 a été votée alors que l'Alsace- Lorraine était allemande. Malgré leur retour dans le giron français, les départements alsaciens du Bas-Rhin et Haut-Rhin, comme celui de Moselle, sont aujourd'hui encore régis par la législation concordataire, agrémentée de dispositions de droit allemand. En Alsace-Lorraine, les quatre cultes reconnus sous le Concordat sont l'Eglise catholique, l'Eglise de la confession d'Augsbourg (luthérienne), l'Eglise réformée (calviniste) et le culte israélite. Depuis lors, les ministres de ces cultes sont investis et rémunérés par l'État. L'enseignement de ces cultes est obligatoire dans les établissements publics. Les collectivités publiques participent à leurs dépenses, entretiennent leurs édifices, et peuvent leur verser des subventions
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L'Humanité du 14/02/05


Fillon recule pour mieux sauter
La réforme du bac n’aura pas lieu... cette semaine. Voilà bien l’unique donnée dont on soit sûr, à la veille de l’ouverture du débat parlementaire sur le projet de loi d’orientation sur l’école. Soumis à la pression des 100 000 jeunes qui ont défilé dans les rues jeudi dernier, François Fillon l’annonçait le soir même et le confirmait hier, dans les colonnes du Journal du dimanche : « Si les craintes ne disparaissent pas, si les tensions perdurent, nous ne réformerons pas le bac. » Lors d’une réunion de l’UMP, samedi, le ministre de l’Éducation précisait que la discussion sur le sujet sera déconnectée du débat parlementaire. Elle « va être reprise à zéro dès que les différents partenaires avec qui nous avons entamé les pourparlers et qui ont quitté la table ronde voudront bien revenir », a-t-il conclu.
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« Mardi, ça va être un moment fort »
Pour Jessica Dulauroy, responsable de la Jeunesse communiste, le projet Fillon va accroître les inégalités.
C’est un retour à la sélection qui prévalait il y a dix ans. Les différentes matières pouvant être en option, l’indispensable étant de savoir lire, écrire, compter, ceux qui seront limités à cela seront dans la même situation que ceux qui seront orientés en apprentissage. C’est un retour à l’élitisme pour répondre aux besoins du marché : les bons auront une bonne éducation, ils seront ultra-formés, très adaptables ; et les autres seront privés de culture générale, d’apprentissage de l’esprit critique, et deviendront des travailleurs dociles, précaires et mal payés.
En réalité, cette réforme est très idéologique. Tout est reporté à l’individu. On pourrait penser que trois heures de soutien scolaire, c’est bien, mais on aide l’individu sans remettre en cause le système qui produit l’échec scolaire des classes populaires. Cela culpabilise les jeunes, comme le gouvernement culpabilise les malades, les chômeurs... Dans notre domaine aussi, il privilégie la répression sur la prévention, avec la « note de vie scolaire », alors qu’il supprime les postes de surveillants. Le savoir est un pouvoir et nous voulons que ce pouvoir soit dans toutes les têtes.
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Le Parisien du 14/02/05


Fillon trouve du soutien (édition du 13/02/05)
CONSPUÉ jeudi par 100 000 lycéens manifestant dans la rue, vivement interpellé vendredi dans les locaux du « Parisien-Aujourd'hui en France » par huit d'entre eux, François Fillon a enfin trouvé un doux réconfort hier matin salle Gaveau, à Paris, où plus d'un millier de « nouveaux adhérents » de l'UMP ont applaudi son projet de réforme de l'école. Le ministre de l'Education, en ces jours de turbulence, a surtout reçu le soutien de Nicolas Sarkozy et de Jean-Pierre Raffarin. Le premier l'engageant à « tenir bon » face à la contestation, le second saluant son « écoute » et son « courage ».
Comme il l'affirmait dans nos colonnes la veille, Fillon a d'ailleurs confirmé qu'il ne renonçait pas à son texte, que les députés commenceront à examiner dès mardi. Mais la réforme du baccalauréat, la plus critiquée, sera « déconnectée du débat parlementaire », a précisé le ministre hier.
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Le ministre recule, les lycéens avancent

CETTE FOIS, C'EST SUR. A la veille d'une nouvelle mobilisation lycéenne, prévue demain à Paris, François Fillon renonce sans ambiguïté « à passer en force sur le bac ». Après une fin de semaine plutôt floue et des déclarations diversement interprétées, le ministre de l'Education nationale a précisé hier soir, sur Europe 1, qu'il retirait « tout ce qui avait trait à la réforme du baccalauréat » dans le projet de loi d'orientation sur l'école, débattu à partir de demain à l'Assemblée nationale.
« Je déposerai mardi un amendement gouvernemental qui supprimera la seule phrase où il est question du bac dans l'annexe du projet, a-t-il promis. Tout gouvernement n'aime pas voir les adolescents dans la rue. D'abord parce qu'il y a des risques pour eux, on l'a vu par le passé. Et parce que nul n'aime voir s'installer une incompréhension entre la jeunesse et les pouvoirs publics. » Le ministre temporise donc sur un ton de bon père de famille.
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Claude Allegre : « Pauvre Fillon, il est dans la nasse »
Pauvre Fillon !...Il est dans la nasse, mais il n'y est presque pour rien ! Et ça peut déraper alors que j'ai de l'estime pour l'homme. C'est la faute à qui ? A Chirac qui, depuis le début, se trompe du tout au tout. Il n'a pas senti le désarroi de la jeunesse. Il est vite mal à l'aise sur le terrain de l'Education nationale. Et, sous prétexte de tenir une promesse, il a imposé à Fillon - qui traînait les pieds - de faire une loi. Or c'était parfaitement inutile. Grâce au Code de l'éducation, que nous avons fait adopter avec Lionel Jospin, sur le modèle du Code du travail, il suffisait d'amender les textes existants, d'y rajouter quelques articles purement réglementaires. Mais Chirac, dont la politique de sécurité est perçue par les jeunes comme sécuritaire, et qui ne mesure pas à quel point le chômage angoisse les lycéens, n'en a eu cure. Il a dit : « Il faut une loi. » Dans son esprit, c'était évidemment une loi contre les socialistes. Or, au départ, Fillon avait pourtant assuré qu'il n'allait pas remettre en cause la loi Jospin. […]
En fait, la vraie question, c'est : pourquoi les profs sont-ils contre le contrôle continu au bac car, a priori, cela leur donnerait un pouvoir supplémentaire sur leurs élèves ? Réponse : ils ont le sentiment d'avoir perdu beaucoup de prestige, et le bac reste « le » totem. C'est pour ça que moi, je n'avais pas touché au bac. D'ailleurs, que s'est-il passé quand on a supprimé le brevet pendant un moment ? Eh bien, on l'a rétabli aussi sec. Aujourd'hui, il y a un cérémonial du bac, quasi sacré. Il ne faut pas y toucher.
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La Croix du 14/02/05


Le Pape s'exprime sur la laïcité
Samedi 12 février, le Pape a adressé une lettre aux évêques français, en vue du centenaire de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905. Un colloque national s’ouvre lundi 14 février sur cette question, en présence de Jean-Pierre Raffarin
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20 minutes du 14/02/05



Le projet Fillon entre la rue et l’Assemblée
L’élève Fillon passe l’oral demain dans la rue et à l’Assemblée. Son projet de loi d’orientation sur l’école va être examiné au Palais Bourbon cette semaine, alors qu’une nouvelle journée nationale d’action doit rassembler demain des lycéens contre ce projet. Décrié par les syndicats, le volet consacré au baccalauréat a déjà réuni contre lui 100 000 jeunes dans toute la France jeudi dernier. Hier, le ministre de l’Education nationale a déclaré, dans Le Journal du Dimanche, que « si les craintes ne disparaissent pas, si les tensions perdurent, nous ne réformerons pas le bac ». Un nouveau signe d’apaisement après avoir reporté les travaux du groupe de travail sur le baccalauréat.
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Les dessous de la carte scolaire
Dans le 12e, la folie Courteline a gagné les parents

Rue du Docteur-Arnold-Netter (12e), le collège Georges-Courteline n’a pas de problèmes de recrutement. C’est l’établissement le plus demandé de l’arrondissement, et même « l’un des plus réclamés de Paris », note l’académie. Le collège fait ainsi chaque année l’objet de « pressions » intenses de la part des parents d’élèves pour y placer leurs enfants, confie l’un de ses responsables. « Heureusement, le standard fait barrage. Nous leur expliquons que nous ne pouvons rien pour eux, et nous les renvoyons vers l’académie.»
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L’Etat se garde les meilleurs morceaux
La décentralisation s’arrête en cours de chemin. Si les départements ont désormais la charge du découpage de la carte scolaire, l’Etat a pris soin de conserver ses prérogatives stratégiques. La délivrance des dérogations ou l’inscription en collège restent ainsi du ressort du rectorat. « J’ai une certaine indépendance par rapport aux parents d’élèves que n’ont pas les élus », plaide l’inspecteur d’académie Didier Jouault. A l’instar des places en crèche, l’inscription en collège pourrait en effet faire l’objet de pressions des parents — par ailleurs électeurs – sur les maires d’arrondissement
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L’enseignement privé, une autre porte de sortie
« Un vrai problème à Paris », selon les syndicats. Pour contourner la carte scolaire, de nombreux parents n’hésitent pas à inscrire leur enfant dans un collège privé, non soumis à la sectorisation. Dans la capitale, c’est le cas d’« un élève sur trois », évalue Nicole Sergent, responsable du Syndicat national des enseignements du second degré.
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Ouest-France du 14/02/05


Réforme Fillon : une semaine décisive
Semaine décisive pour la réforme de l'enseignement. À partir de mardi, la loi Fillon sera examinée par l'Assemblée nationale. Le même jour, les lycéens opposés à la réforme du bac appellent à manifester. Mais, a annoncé le ministre hier soir : le bac ne fera pas partie de la loi
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Cent ans de laïcité à la française
La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État a 100 ans. Elle ne devrait pas être modifiée, même si des aménagements sont envisageables pour prendre en compte la poussée de l'islam. C'est l'avis de Jean Baubérot, membre de l'ex-commission Stasi sur la laïcité.
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Le Monde daté du 15/02/05


Amputé et critiqué, le projet de loi Fillon arrive devant les députés

Le projet de loi d'orientation sur l'école doit être examiné par l'Assemblée nationale à partir du mardi 15 février, date à laquelle sont prévues de nouvelles manifestations. Le ministre de l'éducation nationale a annoncé qu'il retirait du texte les éléments contestés sur la réforme du baccalauréat.[...]Pour tenter de contrer la mobilisation des enseignants et des lycéens, l'UMP entend dépêcher sur le terrain ses parlementaires spécialisés dans les questions d'éducation à "la rencontre des professeurs et des élèves". Une manière d'obliger députés et sénateurs, qui sont nombreux à s'interroger sur l'opportunité de cette réforme, à afficher leur solidarité.
Par ailleurs, l'UMP devait faire distribuer, à partir du 14 février, un million de tracts intitulés "Tous ensemble pour faire réussir nos enfants", comportant les quatre ou cinq points clés de la réforme Fillon (socle commun de connaissances, apprentissage des langues vivantes, bourses au mérite, remplacement des professeurs). Enfin, deux élèves de lycées parisiens ont été désignés pour apporter la contradiction dans les assemblées générales...
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Un texte "sans ambition", selon les parents d'élèves

Là-dessus , ils sont unanimes : le projet de loi Fillon est d'abord une occasion manquée. Les parents d'élèves, qu'ils adhèrent à la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), plutôt de gauche, à la PEEP (Parents d'élèves de l'enseignement public), plutôt de droite, ou encore à l'Unapel (Union nationale des associations de parents d'élèves de l'enseignement libre), pour le privé, le disent tous.
"wC'est une loi sans ambition, sans souffle", regrette Georges Dupon-Lahitte, président de la FCPE. "Claude Thélot et sa commission ont fait un travail remarquable. On attendait une loi riche et forte. J'éprouve une grande déception à voir que cette loi est très technique et ne contient que quelques dispositions", poursuit Eric Raffin, son homologue de l'Unapel. "On attendait autre chose, surtout après le travail mené par Claude Thélot. C'est une loi insipide et sans saveur", juge de son côté Josette Daniel, présidente de la PEEP.
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