vendredi, février 04, 2005

Revue de presse du vendredi 4 février 2005

"Le jeune" est dangereux. "Le jeune" est "déviant", et de plus en plus tôt. Considéré comme un malade, il doit donc être soigné sans délai, suivi par des spécialistes et interné si nécessaire. Telle est la tonalité d'un rapport préliminaire remis à Dominique de Villepin, en octobre 2004, et censé inspirer le ministère de l'intérieur dans la rédaction du projet de loi sur la prévention de la délinquance. Ce rapport « Bénisti » du nom de son rapporteur postule notamment qu’on peut détecter les « déviants », dès 3ans… Que les enfants (surtout bronzés et parlant le parler patois du pays à la maison ) qui colorient en dehors du cadre se méfient, ils sont sûrement des tagueurs en puissance et des délinquants potentiels ! A enfermer au plus tôt ! A lire dans le Monde
Sinon, vous trouverez dans vos journaux, des comptes rendus des diverses manifestations passées et à venir qui agitent le monde de l’école ainsi que deuxarticles intéressants sur la dyslexie dans le Parisien.
Bonne Lecture...
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Libération du 04/02/05


En Moselle, parents et profs unis contre l'académie
Lycée occupé, portail cadenassé et piquet de grève à l'entrée. L'image pourrait (re)devenir familière : partout en France, les établissements scolaires reçoivent des dotations en baisse pour la rentrée 2005, alors même que François Fillon s'apprête à défendre sa loi d'orientation devant les députés. Ainsi à Creutzwald (Moselle), où le lycée professionnel Romain-Rolland est en lutte depuis le 26 janvier contre la fermeture annoncée de deux sections de BEP. Hier matin, une quinzaine de parents d'élèves ont durci le ton. Ils se sont retranchés à l'intérieur de l'établissement avec une poignée d'élèves et de professeurs pour empêcher le déroulement des cours.
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Le Figaro du 04/02/05


Le projet de loi sur le handicap adopté par le Parlement
Le Parlement a voté définitivement aujourd'hui le projet de loi «pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées», l'un des «trois grands chantiers» du quinquennat de Jacques Chirac, accueilli toutefois avec une certaine déception.[…] Les enfants et adolescents handicapés seront désormais inscrits de droit dans l'établissement de leur quartier et pourront être inscrits simultanément dans un lieu spécialisé.
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L'Humanité du 04/02/05



« Sortir le handicap de son isolement » Julia Kristeva
Nous pensons que la loi va dans le bon sens, mais il reste de nombreux espoirs insatisfaits. Quelle que soit la bonne volonté de cette loi, nous sommes persuadés qu’elle ne pourra pas être appliquée sans qu’il y ait un véritable changement des mentalités et une forte mobilisation. Nous voulons donc prendre le relais du texte et accompagner à la fois la prise de conscience des valides et les décisions qui vont être prises dans les collectivités locales. Au cours de nos états généraux, nous allons aborder huit thèmes (parmi lesquels la santé, la vie scolaire, professionnelle, artistique et culturelle, sportive, familiale et sexuelle...) qui vont au-delà des notions d’accessibilité et de citoyenneté.
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Ce que la loi va changer
Le Parlement a définitivement adopté, hier, le projet de loi sur le handicap. Sur les 850 millions d’euros dégagés par la suppression d’un jour férié pour financer les nouvelles dispositions, 550 millions seront destinés à la prestation de compensation, versée à partir de 2006. Deux autres aides, la garantie de ressources des personnes handicapées et la majoration pour vie autonome, seront effectives en juillet 2005. À la rentrée 2005, chaque enfant handicapé devrait être inscrit dans l’école de son quartier.
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Éluard sauve sa classe prépa
Enseignants, élèves et parents du lycée Paul-Éluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) s’étaient fortement mobilisés, ces deux dernières semaines, pour obtenir le maintien d’une classe préparatoire scientifique (physique-chimie et sciences de l’ingénieur) dont l’existence était menacée, officiellement en raison d’un nombre insuffisant d’élèves. La mobilisation a payé : cette classe - unique cas en ZEP - sera maintenue, avec un objectif de 20 élèves minimum, à la rentrée 2005.
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Le Parisien du 04/02/05


Comment aider votre enfant dyslexique

Trop longtemps, l'école a occulté le problème, moins par mauvaise volonté que par méconnaissance. La dyslexie est pourtant loin d'être négligeable. Comme l'a rappelé mercredi le ministre de l'Education, François Fillon, à l'occasion d'un grand colloque organisé par l'Observatoire national de la lecture, 5 % des enfants souffrent plus ou moins gravement de ces troubles.Soit environ 600 000 élèves, même si les estimations sont difficiles. Pour eux, la vie s'apparente parfois à un vrai calvaire : grandes difficultés à lire, à écrire, à bien orthographier et, évidemment, à suivre une scolarité normale. Si ces troubles ne se guérissent pas (on naît et on meurt dyslexique), ils s'atténuent parfois très efficacement. Voici quelques pistes pour aider votre enfant à mieux surmonter son handicap.
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« L'école peut être destructrice »

CINQ ANS que Laurence et Hubert attendaient ça. Cinq longues années à lutter seuls, à taper contre le mur d'une école incapable de reconnaître et d'accepter la dyslexie d'Antoine, leur fils de 11 ans. La délivrance est arrivée mardi dans la boîte aux lettres de leur pavillon de Voisins-le-Bretonneux.Quatre pages précieuses glissées dans une enveloppe par une main bénie de l'inspection d'académie des Yvelines. Baptisé PIS (projet d'intégration de scolarisation), ce document fixe des mesures destinées à alléger le programme de leur garçon, « largué » depuis son entrée en 6 e . Quand ses camarades de classe plancheront, le soir, sur trois exercices de maths, lui n'en aura qu'un ou deux à faire. Ses lectures seront assouplies, comme ses autres devoirs. Les professeurs lui fourniront les photocopies de certains cours qu'il peine à prendre en note, et l'évalueront différemment. Laurence, petite femme blonde et énergique de 48 ans, paraît soulagée. « Le programme est raisonnable. Antoine va pouvoir faire sa 6 e en deux ans, être suivi avec plus d'égards pour sa différence. Il va enfin souffler et surtout, reprendre confiance en lui », explique-t-elle en sortant son dernier bulletin scolaire où Antoine a cumulé des 4 et des 2/20.
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La Croix du 04/02/05


Les journaux personnels sur Internet
Le blog ou weblog, ces journaux personnels sur Internet se multiplient en France Ils fonctionnent en réseau et les blogueurs se visitent entre eux, s’envoient des textes, tissent des liens automatiques, s’empruntent des photos Les ados utilisent beaucoup cette forme d’expression
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20 minutes du 04/02/05


Gollnisch : un petit cours et puis s’en va
Action, réaction. Bruno Gollnisch a été suspendu, hier, de ses fonctions universitaires à titre conservatoire par le ministre de l’Education nationale, François Fillon. Cette décision, qui peut être effective pendant un an, a été prise au lendemain du retour mouvementé à l’université Lyon-III du nº 2 du Front national, auteur de propos ambigus sur la Shoah en octobre dernier.
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Lutte de classe prépa gagnée sous conditions
Le fax est parvenu mercredi matin au lycée. Le rectorat de Créteil (94) a renoncé à fermer la classe préparatoire « physique-chimie et sciences de l’ingénieur » du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (93) à la rentrée prochaine. Seule classe « prépa » située en zone d’éducation prioritaire (ZEP), elle devait disparaître, faute d’effectifs. « La classe sera maintenue avec un objectif de vingt élèves minimum », a toutefois précisé le rectorat. Ils sont actuellement onze à y être scolarisés. Le projet du rectorat avait entraîné une grève des enseignants et des élèves, qui ont cessé leur mouvement.
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Ouest-France du 04/02/05



Les chercheurs à nouveau dans la rue
Un an après leur mouvement historique pour défendre la recherche, les scientifiques français manifestent à nouveau. Ils estiment que l'avant-projet de loi du gouvernement ne tient pas compte de leurs revendications
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Le Monde daté du 05/02/05


François Fillon mobilise contre lui chercheurs, lycéens et enseignants
François Fillon fait des mécontents. Chercheurs, lycéens, enseignants, ils ont tous décidé de descendre dans la rue manifester leur hostilité au ministre de l'éducation nationale et à ses projets.
Restrictions budgétaires, loi d'orientation sur l'école, loi sur la recherche cristallisent leur opposition. Matignon et l'Elysée observeront avec attention leur mobilisation, samedi. Pas question de vivre un nouveau printemps 2003, qui avait vu les enseignants multiplier les journées de grève contre la réforme des retraites et celle de la décentralisation. Et encore moins d'affronter un mouvement lycéen comme celui auquel avait été confronté Claude Allègre, ministre de l'éducation du gouvernement Jospin, en octobre 1998.[…]
Les lycéens
Depuis la dernière grève des enseignants du 20 janvier, il ne se passe plus une journée sans qu'ils ne manifestent. Ici, ils contestent le manque de professeurs et de surveillants pour la rentrée 2005, là, la suppression des travaux personnels encadrés en terminale ou la réforme du baccalauréat.
Les enseignants
Après le succès de la grève du 20 janvier, marquée par une forte participation, les fédérations syndicales veulent poursuivre le mouvement. Elles ont appelé à manifester le 5 février et devraient se mettre d'accord pour une action spécifique à l'éducation nationale courant mars, malgré leurs difficultés à trouver un mot d'ordre commun, les unes étant plus mobilisées par les suppressions de postes, les autres par la loi Fillon. Dans les régions, les initiatives se multiplient pour protester contre la "carte scolaire".
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Un prérapport parlementaire sur la délinquance provoque un tollé
"Le jeune" est dangereux. "Le jeune" est "déviant", et de plus en plus tôt. Considéré comme un malade, il doit donc être soigné sans délai, suivi par des spécialistes et interné si nécessaire. Telle est la tonalité d'un rapport préliminaire remis à Dominique de Villepin, en octobre 2004, et censé inspirer le ministère de l'intérieur dans la rédaction du projet de loi sur la prévention de la délinquance, ajourné à plusieurs reprises et reprogrammé avant l'été. Les auteurs de ce rapport sont les membres de la commission prévention du groupe d'études parlementaire sur la sécurité intérieure (Gepsi). Des députés : seize de l'UMP, deux de l'UDF, deux du PS.
Ce texte, disponible sur le site Internet de son président, le député (UMP) du Val-de-Marne Jacques-Alain Bénisti, a suscité la colère d'associations et syndicats - dont la CGT, SUD, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature - réunis au sein d'un collectif, qui ont manifesté à Paris, jeudi 3 février.
Une des surprises du texte est la "courbe évolutive d'un jeune qui au fur et à mesure des années s'écarte du "droit chemin" pour s'enfoncer dans la délinquance". La courbe du parcours "déviant" débute entre 1 et 3 ans, puis s'aggrave en primaire, au collège et au lycée. Une courbe type, donc, comme si on pouvait dégager une formule mathématique de la délinquance.
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Verbatim : "Le parler patois du pays"

Voici des extraits des actions de prévention recommandées dans le rapport préliminaire de la commission.
Entre 1 et 3 ans.
Seuls les parents, et en particulier la mère, ont un contact avec leurs enfants. Si ces derniers sont d'origine étrangère, elles (les mères) devront s'obliger à parler le français dans leur foyer pour habituer les enfants à n'avoir que cette langue pour s'exprimer. (...) Si c'est dans l'intérêt de l'enfant, -elles- joueront le jeu. Mais si elles sentent dans certains cas des réticences de la part des pères, qui exigent souvent le parler patois du pays à la maison, elles seront dissuadées de le faire. (...)
Entre 10 et 12 ans.
(...) L'enfant devra être placé dans une structure spécialisée d'éducation renforcée si le comportement persiste. (...) Si les faits de délinquance en dehors du milieu scolaire s'accentuent, le placement de l'adolescent sera irréversible et fera l'objet d'une procédure diligentée par le juge pour enfants.
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Disparition : Olivier Dollfus, le géographe du "système-monde"
Olivier Dollfus, géographe, est mort mardi 1er février, à l'âge de 73 ans. Né le 12 février 1931 à Paris, Olivier Dollfus fut d'abord un spécialiste des hautes montagnes : Andes (sur lesquelles porte sa thèse d'Etat), Himalaya, Alpes. Agrégé de géographie, il enseigne à la Sorbonne dès 1967, puis il participe à la fondation de l'université Paris-VII - Denis-Diderot. Il fait de longs séjours au Pérou (où il crée l'Institut d'études andines), et sa connaissance de l'Amérique latine le conduit à des fonctions de conseiller pour différents ministères. Comme professeur, il a influencé plusieurs générations d'étudiants, avec lesquels il a su tisser des liens durables.[…] Son grand apport à la géographie et aux sciences sociales aura été une étude pionnière de l'espace mondial pris comme un tout. Dès le début des années 1980, en intégrant de manière critique les apports d'Immanuel Wallerstein, Olivier Dollfus se détache de ce qu'on appelait encore "géographie générale" pour construire un objet d'étude nouveau, l'espace mondial, dont les logiques globales sont identifiables et, affirme-t-il, ni plus ni moins intelligibles que celles de n'importe quelle autre situation géographique. Anticipant sur ce que l'on n'appelle pas encore "mondialisation", il propose la notion de "système-monde", véritable programme de travail pour l'exploration de toutes les interdépendances, financières mais, tout autant, politiques et culturelles, qui constituent la trame de l'espace planétaire.
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