Photo de 20 Minutes : François Fillon, serrant les poings et déclarant « Je ne me laisserais pas faire ». L’interview qu’il a donné à ce quotidien gratuit (et très lu par les lycéens de la région parisienne) reprend les thèmes de ces dernnières déclarations : il n’y a pas de contre-projet, tous ceux qui sont contre mon projet sont contre toute réforme, les élèves sont manipulés….
Signalons aussi ce fait divers nauséabond du détournement d’une photo de classe Extraite du site Internet d’un collège de Sevran (93), l’image, prise lors d’une visite de classe au camp de Drancy, était frappée de la mention «assez de racailles ». En guise de légende, SOS France interrogeait : « Dans quel pays a été prise cette photo de classe ? »
Dans son édition de samedi, Le Monde consacre une page entière à l’efficacité (limitée) des politiques de lutte contre l’échec scolaire. C’est à l’occasion de la publication d’un rapport réalisé par André Hussenet et Philippe Santana, deux inspecteurs de l'éducation nationale, pour le compte du Haut Conseil d'évaluation de l'école.
Dans le Monde>/em> daté du mardi 8, on pourra lire une tribune de Jack Lang, ancien Ministre de l’ Éducation sur la politique de son successeur et aussi un article évoquant les critiques au sein même du gouvernement de la « réforme » Fillon.
Bonne Lecture...
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Libération du 07/02/05
L'école qui conjugue le jeu et le nous
A Wattrelos, un «espace ludique» fait partie intégrante de la pédagogie.
Traditionnellement, pour se détendre à l'école, il n'y a que la cour de récréation. C'est peu et pas toujours idéal, selon les principaux intéressés. Depuis 2002, l'académie du Nord mène une expérience dans les écoles de la région en les équipant de jouets et de jeux de société. «Les enfants ont le droit de jouer à l'école maternelle, et plus du tout à l'école primaire. Au prétexte qu'ils entrent à la grande école, tout devient plus sérieux», résume Ghislaine Ménard, chargée de mission à l'Education nationale. Mais ce constat tout simple en cache un autre : «Les élèves qui ne savent pas jouer ne comprennent pas les règles de la vie en société», explique-t-elle.
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«Un apprentissage des règles de vie en société»
Sandrine Vincent, sociologue, précise pour quelles raisons les jeux peuvent être éducatifs
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Souvenir d'une visite guidée à Struthof
Par Jean-Paul NOZIERE
C'était en 1953. J'avais 10 ans. Le camp de déportation de Struthof, en Alsace, que beaucoup de Français l'ignorent encore, était dans l'état exact qui était le sien pendant la guerre. Intact. Ce jour-là, la «visite» était conduite par un ancien déporté du camp, ce qui, me dit-on aujourd'hui (est-ce vrai ?), se faisait rarement. Il y avait des adultes. Un seul autre enfant, mon frère, âgé de 12 ans. Le guide a regardé les présents : «Viens, petit.»Le petit, c'était moi. Il m'a pris la main. En route pour le périple de l'horreur. Durant toute la «visite», il n'a parlé qu'à moi. Chaque fois qu'un adulte posait une question, il me donnait la réponse, sans regarder l'adulte. Il ne m'a rien épargné. Aucun lieu, ni même aucun mot.[…]
J'ai souvent raconté cette histoire d'enfance aux lecteurs que je rencontre dans les collèges et lycées mais jamais je ne l'avais écrite.
Pourquoi le faire aujourd'hui ?
Parce que c'est le 60e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz ? Peut-être.
Parce que je suis de plus en plus consterné de rencontrer des collégiens et des enseignants qui ignorent à 90 % l'existence d'un camp de déportation en France ? Oui, sûrement.
Mais aussi parce que j'ai entendu récemment une maman disant que passer le film de Resnais Nuit et Brouillard à des élèves de 3e (15 ans, en moyenne) était traumatisant et que le film de Benigni La vie est belle était préférable. J'ai failli éclater d'un fou rire nerveux. Ou alors c'étaient des larmes qui avaient honte.
Je l'écris peut-être tout simplement pour dire merci à mes parents d'avoir fait «visiter» le Struthof à leur fils de 10 ans.
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Le Figaro du 07/02/05
Trois lycéens sikhs exclus des cours saisissent le tribunal administratif
Au rectorat de Créteil, leur nouvelle démarche n'a surpris personne. Vendredi, les trois élèves sikhs exclus le 5 novembre dernier du lycée Louise-Michel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour avoir refusé de retirer leur sous-turban ont saisi le tribunal administratif. Leurs recours visent non seulement à annuler la décision, mais à demander 1 000 € de dommages pour chacun d'entre eux.
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Un site d'extrême droite détourne une photo de classe (édition du 5 février)
Des adolescents du collège Evariste-Gallois de Sevran (Seine-Saint-Denis) avaient réalisé un travail remarqué avec des résistants français. Une «photo distinguait ces troisièmes sur le site de l'établissement», raconte avec fierté Raymond Floc'h, le principal. Détourné par un site d'extrême droite, sosfrance.com, ce cliché a été jeté en pâture à ses partisans sous le titre : «Dans quel pays a été prise cette photo de classe ?» Et ces bons élèves «noirs» et «arabes» se sont retrouvés traités de «racailles» et de «cafards» par le webmaster, dénommé «Antitout».
Les réactions des internautes, souvent violentes, mélange de xénophobie, de racisme et de paranoïa, sont désormais entre les mains de la justice. Le rectorat de Créteil et le Mrap ont déposé une plainte jeudi contre sosfrance.com pour «incitation à la violence et à la haine raciale».
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Trop de jeunes victimes d'accidents sur les voies ferrées
Après la bataille contre la violence routière, chantier prioritaire du deuxième mandat de Jacques Chirac, le gouvernement entend renforcer la sécurité ferroviaire. Plus particulièrement sur l'emprise des voies – c'est-à-dire les terrains où elles sont installées – où trop d'incidents sont à déplorer. De 1988 à 2004, plus de 240 accidents, dont 75 mortels, se sont produits sur les voies de service ou de stationnement en gare. Selon la base de données Brulcat, constituée par le centre d'études de sécurité de la SNCF, qui rassemble les informations sur les accidents électriques de caténaires, 85% des victimes sont des personnes extérieures à la SNCF et à ses sous-traitants. Plus inquiétant encore, cette étude révèle que 50% des personnes tuées ou blessées sont des jeunes de moins de 20 ans, un pourcentage à la hausse au cours du troisième trimestre 2004.[…] Vendredi dernier, un lycéen est mort en gare de Marmande (Lot-et-Garonne) alors qu'il traversait les voies. L'adolescent écoutait de la musique avec un baladeur. Il n'a pas entendu l'arrivée d'un TGV Bordeaux-Nice qui l'a happé.
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Le portable pour les moins de 10 ans suscite l'inquiétude (édition du 5 février)
Faut-il réglementer l'usage du téléphone portable pour les personnes sensibles, en particulier les enfants ? Alors qu'une proposition de loi allant dans ce sens circule actuellement à l'Assemblée nationale, les associations de défense des usagers mènent une guérilla sans merci contre la commercialisation du mobile pour les 4-8 ans, baptisé «Babymo». Elles mettent en avant d'éventuels risques pour la santé des très jeunes utilisateurs. Déjà 7,3% d'entre eux sont équipés, un pourcentage qui passe à près de 25% chez les 10-13 ans
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L'Humanité du 07/02/05
L’invitée de la semaine
Coralie Caron, Secrétaire générale du syndicat lycéen, FIDL
On a trop entendu, cette semaine, de la part du ministère, que la raison de la - mobilisation des lycéens était une manipulation par telle ou telle organisation ! Ce point de vue révèle bien l’optique de Fillon qui refuse toujours de nous entendre. Et renforce notre conviction que ce ministre n’est en aucun cas capable de justifier idéologiquement sa - réforme et se sert donc de bassesses médiatiques pour éviter de débattre et de répondre sur le fond. En effet, les lycéens « censés » être au coeur de l’éducation ne sont toujours pas considérés par ce gouvernement qui nous méprise. « Ce n’est pas la rue qui gouverne » : toujours les mêmes réponses.
Les raisons du ministère pour ne pas nous entendre sont stupides, nous en avons assez d’être pris pour des cons ! La réforme ne passera pas ! Nous, les lycéens, croyons en l’éducation, et nous sommes prêts à tout mettre en oeuvre afin que cette réforme, si l’on peut l’appeler ainsi, ne soit pas votée le 15 février
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Le Parisien du 07/02/05
Les familles gardent le nom du père
Ils avaient détaché des fonctionnaires, réunis des cellules de crise, préparé des piles de formulaires... Et n'ont finalement pas vu débouler la ruée tant redoutée. Un peu plus d'un mois après l'entrée en vigueur de la loi permettant de donner le nom de son choix à son bébé, ou d'accoler le patronyme de la mère aux noms des enfants de moins de 13 ans, les services d'état civil des mairies dressent un premier bilan plutôt...« tranquille ».
« Les doubles noms pour les nouveau-nés sont peu nombreux, et les changements de nom pour les enfants carrément rares », témoigne, ainsi, un officier de la mairie du XI e , à Paris, pour qui « la tendance est plus marginale que l'on s'y attendait ».
Dans cet arrondissement hétérogène où cohabitent classes populaires et jeunes couples bobos souvent non mariés, seuls cinq bébés nés en janvier ont hérité du double nom - un seul d'entre eux celui de sa mère en premier - sur quelque 230 naissances. Quant aux « adjonctions » de noms maternels (la demande doit être faite pour l'aîné des enfants nés depuis septembre 1990 et s'applique automatiquement à ses frères et soeurs), l'arrondissement en a reçu 43... sur plus de 30 000 enfants potentiellement concernés. Au final donc, seuls 2 % de nouveau-nés et une infime minorité d'enfants ont bénéficié de la loi pour laquelle Ségolène Royal, alors ministre de la Famille, avait tant bataillé en 2002. « Une liberté » comme l'a précisé depuis Dominique Perben, pas « une obligation ».
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La Croix du 07/02/05
Rien vu...
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20 minutes du 07/02/05
Fillon : «Je ne me laisserai pas faire»
[…]Face à un projet pragmatique, je n’entends que des contre-vérités et des caricatures. Les manoeuvres menées par certains relèvent plus de la politique que du débat éducatif. Il y a des conservateurs qui tentent, depuis vingt ans, quels que soient les gouvernements, d’empêcher toute évolution de l’école. […]Pour éviter la surenchère, je ne nomme personne. Mais je n’ai pas l’intention de me laisser faire. Car il y va de l’intérêt des élèves, de leurs familles. Sur la modernisation du bac, il est faux de dire que je veux dévaloriser cet examen. J’y suis attaché, je crois au mérite, mais je ne veux plus que les élèves jouent toute leur scolarité sur la seule épreuve terminale. Les parents réclament aussi une épreuve moins stressante. Voilà pourquoi je propose que le bac soit organisé autour de six épreuves terminales et non plus douze, et que le reste des matières soit évalué sous forme de contrôle continu ou de partiels. Les six épreuves, dotées de coefficients élevés, détermineront néanmoins pour l’essentiel la note finale. Caricaturer la réforme en faisant croire que c’est la fin du bac est donc absurde ! […]
Cette réforme s’appliquera progressivement car aucune mesure n’est fondamentalement rejetée par le corps enseignant. En fait, l’inquiétude des enseignants porte sur les moyens d’appliquer cette réforme. J’espère que le débat parlementaire sera l’occasion de rassurer la communauté éducative sur la volonté de la nation de l’épauler dans sa mission.[…]
Notre pays détient le record des pays développés pour les dépenses d’éducation. Si le seul fait d’augmenter les moyens améliorait les résultats scolaires, alors la France aurait les meilleurs du monde ! Or, ce n’est pas le cas. Ma réforme prévoit deux milliards d’euros pour sa mise en oeuvre et programme le recrutement de 150 000 enseignants sur cinq ans.
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Un site raciste détourne une photo de classe
Recteur de l’académie de Créteil, Bernard Saint-Girons confie avoir eu « la nausée » en découvrant, la semaine dernière, une photo détournée par le site d’extrême droite SOS France. Extraite du site Internet d’un collège de Sevran (93), l’image, prise lors d’une visite de classe au camp de Drancy, était frappée de la mention «assez de racailles ». En guise de légende, SOS France interrogeait : « Dans quel pays a été prise cette photo de classe ? »
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Carole Diamant Dans Ecole, terrain miné, la professeur en ZEP s’inquiète pour la transmission du savoir
Que signifie le titre de votre livre ?
Ce qui m’apparaît aujourd’hui, c’est que de nombreux élèves parmi ceux que j’ai en face de moi utilisent les cours pour se préparer aux examens, mais n’assimilent plus le savoir qu’on leur propose. Il y a en eux une réelle résistance aux concepts qu’on essaye de leur faire partager, une résistance qui s’appuie sur des valeurs transmises en dehors du lycée. Je pensais que les profs – de philo notamment – avaient pour mission de « former » les esprits. Or, cela devient particulièrement difficile lorsque les élèves se défendent contre le contenu même du savoir qu’on tente de leur transmettre.
[…] Autre casquette, depuis quatre ans, vous êtes aussi chargée de coordonner la convention d’éducation des élèves de ZEP à Sciences-Po Paris. Quel bilan peut-on tirer de cette expérience ?
Ils sont un petit peu plus de 130 à avoir suivi ce chemin depuis quatre ans. Et apparemment, les pourcentages d’échec ne sont pas plus élevés pour ces élèves intégrés via la convention éducation prioritaire que pour ceux entrés par le concours classique. Ces élèves issus des ZEP fondent même des associations destinées à soutenir les élèves qui viennent du reste de la France. C’est dire si leur intégration s’est bien passée.
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Ouest-France du 07/02/05
Enfants en déroute, éducateurs désemparés
Les éducateurs le constatent : leur métier devient de plus en plus difficile. Confrontés à des adolescents cassés par la vie, parfois violents, ils se sentent souvent désarmés. Témoignage du personnel du Centre départemental de l'enfance des Côtes-d'Armor. Un lieu d'accueil pour ces ados sans repères, comme il en existe un peu partout en France.
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Le Monde daté du 08/02/05
L'école en échec (éditorial du 5 février)
Comme la plupart de ses prédécesseurs au ministère de l'éducation nationale, François Fillon compte s'attaquer à l'échec scolaire. Dans le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école, débattu, à l'Assemblée nationale, à partir du mardi 15 février, le ministre a inscrit le principe de la création d'un contrat individuel de réussite éducative (CIRE), destiné à soutenir les élèves en difficulté.Trois heures de soutien hebdomadaire doivent permettre aux élèves de rattraper leur retard à l'école primaire et au collège.
Cette intention est louable, sachant que, selon les dernières statistiques du ministère, 15 % des élèves ne maîtrisent pas les compétences de base à la fin de la scolarité obligatoire, et 150 000 jeunes sortent de l'école, chaque année, sans la moindre qualification.[…]
Ces indications décourageantes figurent dans un rapport que viennent d'achever André Hussenet et Philippe Santana, deux inspecteurs de l'éducation nationale, pour le compte du Haut Conseil d'évaluation de l'école. […]Depuis trente ans, tout ou presque a été expérimenté par l'éducation nationale. Les auteurs du rapport citent les exemples des heures de soutien, des classes dédoublées, de l'aide au travail personnel, du tutorat, etc. Ces expériences n'ont jamais été évaluées, ou seulement à la marge, et les conclusions de ces évaluations n'ont pas été tirées. On sait, par exemple, que les classes spéciales, destinées aux élèves qui ne s'adaptent pas aux parcours ordinaires, aggravent, statistiquement, le risque d'échec. Néanmoins, 170 000 élèves sont affectés à des classes de 4e et de 3e qui appartiennent à cette catégorie.
Le manque de pédagogie, la non-utilisation des travaux de recherche existant sur cette question et l'absence de diffusion des expériences menées par des enseignants dévoués et inventifs contribuent à l'échec de la lutte contre l'échec. Les responsables du système éducatif français ne peuvent pas se dispenser de réfléchir à cette triste réalité.
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Les politiques de lutte contre l'échec scolaire restent peu efficaces (édition du 5 février)
Alors que M. Fillon prévoit d'instaurer un contrat individuel de réussite éducative (CIRE) pour les élèves en difficulté, un rapport dresse un bilan critique sur les politiques engagées depuis trente ans. Malgré de nombreuses réformes, 150 000 jeunes sortent chaque année sans qualification.
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Le principe du "collège unique" est toujours remis en question par l'existence de filières(édition du 5 février)
Le "collège unique" existe, en théorie, depuis trente ans. Dans la pratique, l'idée de scolariser dans les mêmes classes tous les élèves de la 6e à la 3e est loin d'être acquise : il reste, en effet, un nombre important d'élèves qui sont accueillis dans des structures hors des 4e et 3e ordinaires. Le rapport du Haut Conseil de l'évaluation de l'école (HCéé) sur "Le traitement de la grande difficulté scolaire au collège et à la fin de la scolarité obligatoire" estime leur nombre à 170 000 en 2003, soit 10 % environ du total des élèves de 4e et 3e.
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Reportage : "Je ne travaille pas plus qu'avant mais je comprends mieux"(édition du 5 février)
Salle 33 , troisième étage, collège Pilâtre-de-Rozier dans le 11e arrondissement de Paris. Ce mardi matin, à 8 heures, comme tous les mardis matin, une poignée d'élèves de quatrième - aujourd'hui ils sont cinq - font des heures supplémentaires. Jeanne, Morgane, Marc, Sandji et Penda (tous les prénoms des élèves ont été modifiés) planchent sur des exercices de mathématiques. Martine Cheriaux, professeur de mathématiques, demande à Sandji pourquoi il n'a pas répondu à une question d'un exercice dont il connaît manifestement la réponse, en l'occurrence écrire le chiffre 0,042 sous une autre forme, comme 4,2 x 10 puissance -2. "Je n'avais pas confiance", répond le jeune garçon."Imaginez, dans une classe, où il y a de bons élèves. Comment voulez-vous qu'ils osent intervenir ?", s'interroge l'enseignante. "Ils", ce sont ces adolescents en difficulté scolaire qui sont bloqués dans une ou plusieurs matières, découragés, et que l'équipe éducative du collège a décidé d'aider dans le cadre du dispositif d'aide et de soutien qu'elle a inauguré à la rentrée 2003. Parfois, il est trop tard. Des élèves refusent tout net d'être aidés. C'est le cas de Rachid, par exemple : il estimait qu'il avait travaillé en sixième et en cinquième, en vain puisque ses résultats étaient médiocres.[…]
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L'absentéisme scolaire touche 5 % des élèves mais atteint 10 % en lycée professionnel
L’ éducation nationale dispose enfin d'une évaluation statistique complète sur l'ampleur de l'absentéisme des élèves. Selon une note d'information datée de février, la proportion moyenne d'élèves absentéistes (sans justification) est de 5 % du total des collégiens et des lycéens.
Ce taux, calculé à partir d'un seuil de quatre demi-journées d'absence par mois, apparaît plus élevé que toutes les estimations, partielles, réalisées jusque-là : celles-ci évoquaient des taux variant de 1 % à 2 %. L'étude a été réalisée pendant l'année scolaire 2003-2004 par la direction de l'évaluation et de la prospective (DEP) du ministère de l'éducation nationale à partir d'un échantillon de 1 000 collèges et lycées.
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M. Fillon et son projet sur l'école critiqués au sein du gouvernement
"Le pire n'est jamais sûr." Jean-François Copé, ministre du budget et porte-parole du gouvernement, refuse de partager le pessimisme de certains de ses collègues qui s'inquiètent de la tournure que prend le débat sur la réforme de l'école.Plus que des 35 heures, plusieurs ministres de l'équipe Raffarin s'alarment, en privé, de la manière dont le ministre de l'éducation, François Fillon, aborde le débat parlementaire, prévu à partir du 15 février. Le projet fait l'objet de vives critiques juridiques et politiques.
"La réforme de l'école ? Je n'avais pas vu que c'était une réforme", tranche un collègue de M. Fillon au gouvernement. "On sait que la droite a un problème avec les milieux enseignants et étudiants, poursuit-il, alors pourquoi prendre tant de risques pour si peu ?" Un autre ministre confirme cette analyse : "Sur les 35 heures, on est sûr de notre légitimité, notre électorat nous soutient. Mais sur l'école, la droite ne s'est pas constitué une véritable doctrine et le projet de loi n'y contribue pas."
D'autres responsables politiques à droite n'hésitent pas à critiquer le projet à voix haute. Le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, a mis "en garde le gouvernement contre les dispositions qui pourraient être sanctionnées par le Conseil constitutionnel, car étant du domaine réglementaire". Le Conseil d'Etat n'avait pas non plus ménagé ses critiques lorsque le texte lui avait été soumis, pour avis, en décembre. Le gouvernement a remanié son texte, mais le Conseil constitutionnel dénonce, en privé, l'absence de consistance juridique de nombreuses dispositions.
Sur le dispositif politique aussi, les critiques pleuvent. "M. Fillon a parfaitement organisé la mobilisation enseignante et étudiante. A croire qu'il en est l'instigateur, peste un ministre. On dévoile la carte scolaire du primaire en décembre, puis celle du secondaire, puis le projet de loi en janvier... On mobilise les lycéens, puis les étudiants, puis les enseignants !".
Depuis dix jours, le premier ministre, conscient du danger, fait savoir que le gouvernement acceptera les contributions lors du débat au Parlement et que le texte est amendable.[…]
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SOS, école en danger !, par Jack Lang
[…]La liste des écoles fermées, des établissements occupés par les parents d'élèves s'allonge de jour en jour. Un point commun unit tous ces mouvements spontanés de jeunes : le refus déterminé de la casse de l'école. Trop, c'est trop. Il ne sert plus à rien de dissimuler l'appauvrissement de l'école par une loi cache-misère : les dégâts de trois ans de droite au pouvoir sont maintenant clairement apparents. Le gouvernement ne peut plus tricher. Il faut sauver l'école de la République !
Voilà trois ans que je m'évertue à tirer la sonnette d'alarme : jamais la situation n'a été aussi catastrophique. Toutes les académies sont touchées, tous les établissements visés. Si les grandes perdantes sont les académies de Lille, de Reims, d'Amiens et de Metz-Nancy, les académies connaissant de fortes croissances démographiques sont également victimes de la même hémorragie de postes.
Pour la première fois, l'académie de Créteil devra rendre des moyens, alors qu'elle avait toujours bénéficié de renforts en crédits et en postes. […]Les coupes claires ne visent pas seulement les postes : elles touchent également les ambitions mêmes de l'école. Alors qu'il faut viser haut et tout faire pour mettre en œuvre des pédagogies sur mesure adaptées aux projets des élèves, le gouvernement s'évertue depuis trois ans à casser tous les dispositifs imaginatifs.
Les travaux personnels encadrés plébiscités par les lycéens ? Le gouvernement a décidé leur suppression en classe terminale et veut les limiter à la seule classe de première. Pour récupérer quelques centimes d'euro et satisfaire les lobbies les plus rétrogrades, le gouvernement met à bas un dispositif des plus innovants. Les crédits pédagogiques ? Ils sont violemment rabotés. L'enseignement des langues, des lettres, des sciences et des arts est touché de plein fouet.[…]
Un sursaut s'impose. Il est urgent de revenir à une politique éducative digne de ce nom. L'avenir de l'école ne passe pas par des lois verbeuses, creuses, qui servent à dissimuler l'impuissance des actes : il passe par des moyens et des ambitions. La poudre aux yeux ne dupe plus personne.
C'est un véritable SOS, école en danger ! que lancent aujourd'hui les élèves, leurs parents et les enseignants. Nous devons les entendre. Dans l'immédiat, deux mesures s'imposent : le retrait de la loi Fillon et un plan d'urgence de reconstitution des budgets et des postes. Sauvons l'école de la République !
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lundi, février 07, 2005
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