mardi, février 15, 2005

Revue de presse du mardi 15 février 2005

50 000 personnes dans les rues de Paris aujourd’hui pour protester contre le projet de loi Fillon présenté ce mardi à l’assemblée. Tous les quotidiens reviennent évidemment sur cet événement. On peut repérer trois tendances dans les articles de vos journaux. Une présentation des points clés de la réforme est faite dans quasiment tous. Certains (Le Figaro, Le Monde, Le Parisien…) vont se pencher sur les lycéens pour mieux les connaître et analyser leurs revendications. Enfin, on trouvera aussi des analyses autour du thème, maintes fois développé,du « mammouth » impossible à réformer et énumérant les réformes avortées. (Ouest France, Le Figaro, Libération…)
A signaler enfin deux points de vue dans Libération et un dans l’Humanité qui complètent l’analyse. On lira surtout celui d’André Giordan.
Bonne Lecture...
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Libération du 15/02/05


En rangs grognons
Profs et lycéens manifestent aujourd'hui contre le projet de loi Fillon
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«On ne peut pas faire le choix de se taire»
Depuis la dernière manifestation de jeudi, les lycéens entretiennent la mobilisation.
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Le lobby du grignotage repointe à l'école
Le lobby de l'agroalimentaire n'avale pas la lutte contre l'obésité des enfants. On croyait l'affaire des distributeurs automatiques d'aliments et de boissons dans les établissements scolaires définitivement réglée : la loi de santé publique, adoptée en août, les interdit à compter du 1er septembre prochain. Or un amendement parlementaire UMP à la loi Fillon sur l'Education nationale, que Libération s'est procuré, tente de contourner cette interdiction.
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Ecole, pour la réforme informelle
Par André GIORDAN

L'école n'a pas d'histoire ! Trente ans de réformes successives non préparées, non partagées, inachevées, pas évaluées n'ont servi à rien... Et pour confirmer cet état de fait, le nouveau ministre de l'Education va proposer sa réformette personnelle : une supposée nouvelle loi d'orientation. Pourtant, un peu de recul sur un passé récent montrerait que le changement de l'école ne se légifère pas... et que le changement ne vient jamais d'en haut ![…]
C'est cette culture du changement qu'il s'agit d'injecter dans nos organisations, et pour commencer à l'école. Nombre d'enseignants sont déjà prêts à s'y lancer si on leur «lâche les baskets», si on les reconnaît dans leurs efforts et leurs compétences, et surtout si on les accompagne dans leurs faux pas. Pour les autres, tout est une affaire de recrutement, de formation et de reconnaissance... Sur ce dernier plan, un ministre a alors peut-être sa place...
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Le socle commun, cadeau aux malchanceux de l'égalité
Le débat actuel sur «un socle commun de connaissances» à garantir à tous les élèves pendant la durée de leur scolarité obligatoire n'est en réalité que la reprise d'une question qui s'est posée au moment de la création d'un collège unique, en 1975. Quand tous les élèves accédaient au même collège, au nom de la démocratisation du système scolaire, il pouvait paraître légitime, voire nécessaire, de se demander quelle somme de savoirs et de compétences devait être partagée par tous.
Pourquoi, trente ans après, la même question se pose-t-elle comme si elle surgissait dans l'évidence d'une fraîcheur nouvelle. La réponse pourrait paraître aussi simple que désarmante : parce qu'elle n'a jamais été prise en charge, et, mieux encore, parce qu'on s'est évertué à l'éviter (malgré de périodiques velléités de confier le sujet à des commissions, autant dire que le problème pouvait continuer à attendre...). Alors pourquoi est-il devenu aujourd'hui aussi urgent de soulever la question qu'il était urgent de l'oublier ? Ce changement, voire ce revirement de politique, est en réalité le résultat et contrecoup de l'extraordinaire ambiguïté qui a présidé à l'instauration du collège et qui s'est maintenue. On a fait comme si le collège était unique, alors qu'il l'était si peu en réalité. Bien sûr, l'enseigne «unique» existait, les élèves les plus hétérogènes se retrouvaient dans les mêmes enceintes, sur les mêmes bancs.
Mais les apprentissages, au sein de ce collège «démocratique», étaient conduits selon des programmes, des formes de transmission, des orientations, donc des façons d'évaluer et de sélectionner, conformes aux codes culturels et voies de la méritocratie. Donc des exigences en aval du lycée général et de l'université.[…] le socle commun donne un éclairage singulier sur la politique actuelle de la République. Et cette réponse elle est écrite, pour qui sait lire, dans le rapport Thelot, qui justifie son vibrant plaidoyer pour un socle commun par l'idée à laquelle il va falloir se résoudre aujourd'hui : les inégalités scolaires sont et resteront irréductibles. Il faut simplement que la compétition scolaire _ ce dogme intouchable, cette évidence naturelle _ soit «juste». «Les inégalités engendrées par l'école seront d'autant plus acceptables que certains biens scolaires échapperont aux inégalités.» Ce pourquoi le socle commun y est présenté, à l'image du RMI (revenu minimum d'insertion) comme une sorte de «savoir minimum d'insertion», (SMI), chargé par conséquent d'atténuer, de neutraliser, de refroidir le trop-plein des inégalités.
Le tout au nom du nouveau visage que la République commence à donner d'elle-même sous l'espèce d'une morale de la compassion. Citons encore le rapport Thelot : «Une école juste ne peut se borner à construire une compétition juste. Elle doit construire aussi une éducation morale indépendante des performances des élèves et les protégeant à la fois de l'orgueil des vainqueurs comme de l'humiliation des vaincus.» Dans un monde impitoyable, il convient _ et le socle commun devra en être le signe tangible _ que les vainqueurs de la compétition généralisée de chacun contre tous, ceux qui courront comme des gazelles sur l'asphalte du socle, aient au moins le triomphe modeste, voire même se fassent vertueux : pour qu'ils donnent à penser aux perdants qu'ils les enveloppent quand même de toute leur compassion...
Le socle commun, c'est au fond le paquet cadeau qu'une société s'apprête à faire à tous les malchanceux de l'égalité des chances républicaine, dès lors qu'elle a renoncé aux fondations d'une école émancipatrice pour tous et fraternelle.
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Le Figaro du 15/02/05


Projet Fillon : les députés examinent, les lycéens défilent
Environ 30 000 personnes (50 000 selon ses organisateurs) ont défilé aujourd'hui dans Paris pour protester contre le projet de loi Fillon discuté dans le même temps au Parlement. Ce projet de loi d'orientation sur l'école, dans lequel ne figure plus la réforme du baccalauréat, fait l'objet d'une contestation de la gauche dans son ensemble. Seuls à soutenir le projet, les députés UMP affichent leur solidarité à l'égard du ministre de l'Education nationale, en dépit de leurs inquiétudes sur la modification de la carte scolaire.
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Fillon : «Je ne renonce pas à la réforme du bac, je prends le temps»

Le ministre de l'Education nationale François Fillon a affirmé ce matin qu'il «ne renonçait pas à la réforme du bac» mais qu'il «prenait le temps de convaincre».
Invité de France Inter alors que son projet de loi va être débattu au Parlement sans la partie sur le bac, le ministre a déclaré : «J'ai décidé de prendre plus de temps sur la question du bac car cette question n'est pas centrale. Elle ne permet pas aux jeunes de mieux réussir mais elle consiste seulement à faciliter l'organisation de l'examen et le rendre moins stressant pour les jeunes».
«Le bac est un symbole. Il faut tenir compte, au delà de la réalité, de la psychologie. Ainsi, tant que le sentiment d'injustice de cette réforme, que souhaite d'ailleurs une grande partie de la communauté éducative, ne sera pas effacé, je prendrai un peu plus de temps pour convaincre
», a-t-il ajouté. «Je n'y renonce pas mais je ne la mettrai pas en place avant qu'elle soit comprise», a-t-il encore dit.
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Loi sur l'école : toute l'UMP derrière Fillon
Les députés entament cet après-midi l'examen du projet de loi d'orientation sur l'école, dans lequel ne figurera plus la réforme du baccalauréat. En dépit de ce geste d'apaisement de François Fillon, les lycéens, qui réclament le retrait total du projet, manifesteront à nouveau cet après-midi dans les rues de Paris. A l'Assemblée nationale, où le vote du texte est prévu le 2 mars, la gauche mènera une bataille en rangs serrés contre «une mauvaise réforme» élaborée dans la «confusion», a estimé hier le porte-parole du PS, Julien Dray, qui a appelé le gouvernement à «reprendre les choses à zéro». Seuls à soutenir le projet, les députés UMP afficheront leur solidarité à l'égard du ministre de l'Education nationale, en dépit de leurs inquiétudes sur la modification de la carte scolaire.
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Ces lycéens qui ont fait trébucher le ministre
Les lycéens vont de nouveau manifester cet après-midi contre le projet de loi de Fillon, au moment même où s'ouvriront les débats à l'Assemblée nationale. Alors que seules les académies de Paris, Créteil, Versailles et Bordeaux ne sont pas en vacances, les organisations lycéennes espèrent rassembler autant que jeudi dernier où plus de 100 000 jeunes s'étaient mobilisés. Portrait d'une génération qui a découvert la contestation au lendemain du 21 avril 2002.
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De la difficulté de réformer le mammouth
De petits compromis en grosses concessions, François Fillon a lâché prise. Il n'y aura pas de réforme du baccalauréat. Quitte à prendre un risque : celui d'avoir abandonné une des rares digues protégeant l'ensemble du projet de loi d'orientation, qui se trouve désormais en première ligne. Les syndicats d'enseignants et de lycéens l'ont d'ailleurs bien compris : tous ont radicalisé leur discours, exigeant désormais le retrait de tout le projet de loi.
Une opposition qui, une fois de plus, suggère une seule et unique question : peut-on réformer l'Education nationale ? Les grands rendez-vous du passé conduisent tous à un certain pessimisme. En 1986, la réforme d'Alain Devaquet accordant une plus grande autonomie aux universités est abandonnée sous la pression de la contestation étudiante ; un mouvement dramatiquement endeuillé par la mort d'un jeune homme, Malik Oussékine. En 1994 et 1995, Edouard Balladur, alors premier ministre, lâche successivement sur le CIP (contrat d'insertion professionnelle) et une réforme des IUT pilotée – déjà – par François Fillon. En 1999, c'est au tour de Claude Allègre de se heurter aux refus des lycéens et des enseignants sur plusieurs fronts. Enfin, Luc Ferry doit abandonner en 2003 une nouvelle tentative de réforme des universités.
Plusieurs raisons expliquent cette grande rigidité de l'Education nationale. C'est d'abord le seul domaine qui compte quasiment autant de spécialistes que de citoyens. «Une extraordinaire familiarité trompeuse», assure un haut responsable du ministère. Surtout, il s'agit d'un système ultracentralisé qui doit gérer un effectif de près de 1,4 million de personnes, sous la coupe de syndicats ultraconservateurs. Enfin, les manifestations de lycéens ou d'étudiants sont toujours sources de grandes inquiétudes, notamment pour Jacques Chirac, qui était aux commandes à Matignon en 1986.[…]
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L'Humanité du 15/02/05


Lutte des classes à l’assemblée
Les lycéens sont dans la rue, les députés sur les bancs. Tandis que les premiers défilent aujourd’hui à l’appel des syndicats d’élèves et d’enseignants, les seconds débattent à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée nationale du projet de loi sur l’école, rendu public par François Fillon le 12 janvier dernier
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« La réussite scolaire de tous est notre priorité »
Les parlementaires communistes vont déposer au Parlement leur projet alternatif.
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Des mesures ni neuves ni efficaces

Un rapport fait le point sur les politiques de soutien scolaire développées depuis trente ans.[…] Et voilà qu’un rapport remis au Haut Conseil d’évaluation de l’école leur donne raison. Le texte porte sur le « traitement de la grande difficulté scolaire au collège et à la fin de la scolarité obligatoire », et a été rédigé par André Hussenet, inspecteur général de l’éducation nationale, et Philippe Santana, inspecteur d’académie.
Revenant sur les politiques développées depuis trente ans, à savoir depuis la mise en oeuvre du collège unique, il fait le point sur les mesures entreprises pour résorber l’échec scolaire. Où l’on s’aperçoit tout d’abord que le CIRE, quel que soit le nom qu’on lui donne, n’est pas une idée neuve. Soutien scolaire à raison de trois heures par semaine dans les disciplines où l’enfant rencontre des difficultés ? Créé en 1977. Regroupement transitoire d’élèves en difficulté ? Même année de naissance. Aide au travail personnalisé ? Développée au milieu des années quatre-vingt. Surtout, le texte relève en substance l’inefficacité de dispositifs aujourd’hui défendus par François Fillon.[…]
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Comme une veille de grand jour
Hier, dans un grand lycée parisien, la mobilisation s’annonçait bien partie.
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Le sport ne passe pas les éliminatoires du socle
Exclue du socle commun de connaissances, l’éducation physique et sportive serait optionnelle au brevet des collèges. Un danger démocratique que dénoncent les professeurs de sports.
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« Le risque est de passer du soutien au seul contrôle »

Daniel Thin , sociologue, s’inquiète de la logique qui traverse les projets de loi Fillon et Borloo et le rapport Bénisti.[…]
Le risque est de passer de dispositifs de soutien à des dispositifs de contrôle, sinon policier du moins social, voire de disqualification des familles concernées. Le plan Borloo parle ainsi de familles « ne pouvant plus assurer leurs missions ». Ce qui tend finalement à désigner les familles populaires comme la source des problèmes et à nier le fait que l’échec est aussi le fruit de l’école. Insister sur la prise en charge psychiatrisée des enfants dès le primaire, par exemple, laisse entendre que finalement tout cela n’est pas affaire d’apprentissages mais de difficultés intrinsèques à l’enfant. Or cet élément apparaît dans le texte de Borloo et est particulièrement développé chez Bénisti.
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Dix organisations face au ministre
Associations de lutte contre l’exclusion, de parents d’élèves, mouvements de jeunesse et familial, syndicat, au total dix organisations demandent à François Fillon de revoir sa copie. Reprenant à leur compte le terme de « socle commun », les signataires de cette lettre (ATD-Quart-Monde, FCPE, Ligue de l’enseignement, JOC, CSF, AFL, CFDT, FNARS, Confédération étudiante, CNAFAL.) ouverte exigent un engagement réel pour la réussite de tous. « Un socle commun pour tous implique que le collège accueille tous les jeunes, sans exclusion, sans pré-orientation précoce et que les pratiques pédagogiques soient renouvelées, indiquent les dix. Loin d’être un minimum culturel, le socle commun doit être la base sur laquelle pourra se construire une formation tout au long de la vie. » Et de rappeler que 160 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans diplôme.
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Commémorons la loi de 1905, avec beaucoup de discrétion...
Le saviez-vous ? Les commémorations du centenaire de la loi de 1905, prévues pour durer toute l’année, ont débuté hier. Si, si. À 15 heures, Jean-Pierre Raffarin devait assister à la « séance solennelle d’ouverture » sous la coupole du vénérable Institut de France. Au programme : cinq conférences assurées par des membres de l’académie des sciences morales et politiques, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et de l’Académie française.
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Le Parisien du 15/02/05


Lycéens et profs prêts à aller jusqu'au bout
Journée cruciale pour la réforme de l'école. Les lycéens, rejoints par les enseignants, redescendent dans la rue, tandis que l'Assemblée nationale examine un projet de loi déjà amputé. De cette mobilisation dépend l'avenir du texte.
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Pour Fillon, c'est quitte ou double
FACE À LA PRESSION de la rue, le ministre de l'Education a laissé ces derniers jours une fâcheuse impression de flottement. De demi-recul en semi-fermeté, François Fillon a paru hésiter, pour finalement préciser dimanche soir qu'il sortait la réforme du bac du texte global. Au ministère, on dément pourtant catégoriquement l'impopularité du projet. En brandissant un sondage commandé à l'institut CSA et réalisé ce week-end, selon lequel 62 % des Français sont favorables à la réforme du bac. Fillon veut y croire. Mais peut-il encore tenir ? En quelques mois, la crise s'est nouée.
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Ils sont jeunes et défient le pouvoir
ILS ENCHAINENT les interviews, désignent des « attachés de presse » dans leurs rangs, envoient des fax aux médias à chaque fois qu'un mot de François Fillon leur reste en travers de la gorge et n'ont plus de voix à force de haranguer les cortèges... Et pourtant, ils n'ont que 17 ou 18 ans. Manipulés ? Politisés, plutôt. A gauche, pour la plupart. Au nom d'une certaine idée de « l'éducation » et de « l'égalité », deux mots qui reviennent constamment dans leurs discours parfois maladroits et fiévreux. Tout au long de l'année, ils sont quasi invisibles dans le petit paysage lycéen. Le nombre de leurs adhérents, tous syndicats confondus, ne dépasse pas les 6 000 dans toute la France. Et pourtant, les voilà devenus porte-parole surexposés de plus de 100 000 gamins qui ignorent, pour la plupart, que des élections lycéennes se déroulent dans un mois.
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Les sept raisons d'une crise persistante

1 La bataille des moyens
2 La suppression des TPE
3 La crainte des inégalités
4 La revanche des profs
5 Le bac, toujours le bac
6 La réquisition des enseignants
7 La personnalité du ministre

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Toutes ces réformes qui ont capoté...
1986, 1994, 1995, 2000, 2003…
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La Croix du 15/02/05


Rien vu...


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20 minutes du 15/02/05


Les lycéens veulent le K.-O. de Fillon
« On est dans un combat de boxe, on ne va pas s’arrêter au premier round. » Khalil Oudaoud, vice-président de la FIDL (Fédération indépendante démocratique lycéenne) cherche le K.-O. Après avoir annoncé dimanche le retrait de « tout ce qui a trait à la réforme du baccalauréat », François Fillon doit essuyer cet après-midi de nouvelles manifestations lycéennes dans tout le pays. C’est l’ensemble de la réforme de l’école du ministre de l’Education qui est visé. Outre le retrait définitif de la loi Fillon examinée aujourd’hui par les députés, les lycéens réclament le retour des TPE (travaux personnels encadrés), un plan pluriannuel de recrutement et une allocation urgente de moyens. Selon Amandine Dupraz, secrétaire nationale de l’UNL (Union nationale lycéenne), « tout le monde est d’accord sur les objectifs de la réforme : la maîtrise d’un socle commun de connaissances, le soutien des élèves en difficulté, parfait ! Mais comment le ministre compte y parvenir sans déployer plus de moyens ? » Une position partagée par le porte-parole du PS, Julien Dray, qui a estimé hier que le gouvernement devait « répondre aux revendications en termes de moyens ». C’est enfin la perception que le gouvernement se fait de l’éducation qui est contestée : « S’arrêter au lire, écrire, compter n’est pas satisfaisant. Le lycée est le dernier creuset pour l’égalité des chances, il faut en tenir compte !», soutient un lycéen.
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Ouest-France du 15/02/05


Editorial Réformer l'école, est-ce encore possible ?

Il n'y a qu'une seule question qui vaille : réformer l'école est-ce encore possible ? François Fillon s'en torture les méninges depuis plusieurs semaines. Avant lui, Luc Ferry, l'amateur distingué, et Claude Allègre, le boutefeu, s'y étaient cassé les dents. Ministres de droite ou de gauche, l'école les dévore. Seul l'habile Jack Lang s'en est sorti en jouant les pompiers, en éteignant les incendies de ses prédécesseurs, et en doutant que les lois fassent les grandes réformes.
François Fillon, à son tour, est dans la mêlée. Pour sauver l'essentiel de son projet, aujourd'hui devant l'Assemblée nationale, il a accepté de l'amputer de sa retouche au sacro-saint baccalauréat. Cent mille lycéens dans la rue et la menace d'une collusion entre professeurs et élèves, cela donne effectivement à réfléchir. Il n'avait guère le choix. L'Élysée ne tient pas à perdre un référendum pour gagner une réformette. Le nouveau bac a donc été renvoyé aux calendes grecques.
L'armistice scolaire n'est pas pour autant signé. La question générale de l'emploi dans les services publics, et particulièrement à l'Éducation nationale, mine le débat. À chacun ses chiffres. Le ministre sort sa calculette démographique : en vingt ans, 500 000 élèves en moins, 100 000 enseignants de plus. Enseignants qui font valoir la difficulté accrue du métier, les postes disparus d'aides éducateurs et de surveillants... Bref, ils souffrent, ils doutent et on leur parle budget. Dialogue impossible.[…] Irréformable l'école ? Sûrement pas. Ce serait faire injure à trente années d'évolutions depuis la grande réforme Haby de 1975, celle qui créa le collège unique. Seulement, depuis dix ans, le système est grippé. En panne. Panne d'inspiration. Panne de résultats et malaise grandissant dans les collèges, ces « petits lycées « qui n'en peuvent plus de l'hypocrisie d'un égalitarisme scolaire qui masque, en fait, un système demeuré élitiste.
Ce débat, les égalitaristes contre les élitistes, on l'a vu resurgir dans la rue la semaine dernière. C'est au nom de l'égalité que les lycéens défendaient le bac actuel. Comme si la seule obtention du diplôme leur ouvrait toutes les portes. Chimère qui montre combien l'école a besoin de réaffirmer ses choix, ses buts, ses valeurs, ses symboles. Faut-il en passer par la loi ? François Fillon lui-même en a longtemps douté. Les dés, toutefois, sont jetés. Mal jetés. Devant l'Assemblée nationale va se jouer une partie biaisée. L'opposition, confortée par les manifestants, va exiger le retrait du projet de loi. L'UDF promet d'être critique. L'UMP solidaire du ministre. Et chacun d'avoir le regard fixé sur l'horizon référendaire.
L'enjeu de l'école républicaine au XXIe siècle risque d'être escamoté. Seuls ne s'en plaindront pas les grands caciques du ministère de la rue de Grenelle. Leur ministre y aura laissé des plumes. Mais la réforme leur appartiendra. La puissante administration du « mammouth « aura une nouvelle fois sauvé son pouvoir.
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La loi sur l'école passe son examen
Combien de lycéens et d'enseignants seront dans les rues aujourd'hui, au moment où commence le débat parlementaire sur l'école ? De la mobilisation contre la loi Fillon dépendra la suite de l'épreuve de force entre le ministre de l'Éducation nationale et ses détracteurs
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La réforme en questions

Faut-il s'inquiéter du niveau général des élèves ?
• Qu'est-ce que le « socle commun » ?
• Que se passe-t-il pour un élève qui n'acquiert pas ce socle ?
• À quoi sert la « découverte professionnelle » au collège ?
• Qu'est-ce que la « note de vie scolaire » ?
• Peut-on remplacer tous les professeurs absents ?
• Le bac, les TPE (principales revendications des lycéens) font-ils partie du projet de loi ?
• Et les suppressions de postes d'enseignants ?
• A-t-on vraiment besoin d'une loi pour réformer l'école ?

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Le Monde daté du 16/02/05


Des dizaines de milliers de lycéens et d'enseignants ont défilé contre le projet de loi sur l'école
Des incidents provoqués par des casseurs ont émaillé le défilé à Paris. Alors que le groupe socialiste à l'Assemblée a réclamé, lors de l'ouverture des débats mardi 15 février, une loi de programmation pour "garantir les budgets", le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, s'est dit prêt à "assumer [sa] mission" et continuer la réforme.
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Les députés examinent le projet de loi sur l'école dans un climat social tendu
Les manifestations d'un côté, le débat parlementaire de l'autre : le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école présenté par François Fillon devait connaître, mardi 15 février, un double examen de passage. L'abandon de la réforme du baccalauréat n'a en effet pas suffi à désamorcer la contestation des enseignants et des lycéens, qui ont maintenu leur mot d'ordre de mobilisation en Ile-de-France et à Bordeaux - les seules régions où les vacances n'ont pas encore débuté -, le jour où les députés commencent l'examen du projet de loi. Alors que les parlementaires ont été appelés à amender le texte, la discussion en commission des affaires sociales a déjà permis de retenir des modifications. Décryptage des principales dispositions du projet

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Lycéens : les raisons de la colère, par Constance Blanchard
présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL), est en classe de terminale L au lycée Lavoisier, à Paris.

[…]Nous accueillons avec satisfaction votre volonté affichée que la réforme du bac se fasse sur un consensus, à l'écoute des lycéens. Mais, au-delà de la réforme du bac, c'est bien sur l'ensemble de votre projet que nous voulons être entendus. Nous espérons que sur les TPE, sur les créations de postes d'enseignants, sur la priorité donnée aux lycées en difficulté et aux lycées professionnels, vous serez également sensibles aux raisons de notre colère. Monsieur le Ministre, prenez nos manifestations pour ce qu'elles sont : une chance pour la démocratie, la voix de jeunes qui n'aspirent qu'à une chose, avoir un droit à l'avenir.
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