vendredi, octobre 01, 2004

Revue de presse du vendredi 1er octobre 2004

« Il n'est pas question de laisser un jeune enfant n'en faire qu'à sa tête. Il a besoin d'un cadre de référence, d'une grille qui lui permette de faire le tri entre les bons et les mauvais comportements. Et les interdits qui lui sont imposés, à défaut d'être négociés, doivent au moins être expliqués. Pour qu'un interdit soit appliqué, il faut qu'il soit compris. Les enfants sont tout à fait capables de comprendre pourquoi on décide telle ou telle interdiction.
C'est un extrait de l'interview de Michel Fize dans 20 minutes que je retiens comme contribution du jour au débat sur l'autorité avec le point de vue de Hervé hamon dans l'Humanité " École légitime ou école autoritaire ? (N'oubliez pas le colloque du CRAP sur l'Autorité les 25 et 26 octobre prochain...)
L'actualité du jour est aussi marquée par le discours de Fillon sur l'enseignement supérieur à l'occasion de la pose de la première pierre de la future université Paris VII. (Libération, Le Figaro, Le Monde...)

Il n'est pas question de laisser un jeune enfant n'en faire qu'à sa tête nous dit Michel Fize. Pourtant dans le Monde on apprend aussi qu'une jeune Turque n'en a fait qu'à sa (propre) tête, puisque faute de pouvoir porter le voile dans un lycée de Strasbourg, elle s'est rasé le crane...

Bonne Lecture...
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Libération du 01/10/04

Fillon invite les facs à passer à la vitesse supérieure.
Cette fois, il a les idées, mais pas le calendrier politique. Alors que la proximité d'une loi d'orientation sur l'éducation stérilise son discours sur l'enseignement scolaire, François Fillon a tracé hier d'ambitieuses perspectives pour l'enseignement supérieur... mais en repoussant toute réforme aux calendes grecques.
Profitant de la pose de la première pierre de la future université Paris-VII Denis-Diderot dans la ZAC rive gauche à Paris, Fillon a tiré les conséquences du mouvement lancé en 1997 par Claude Allègre, qui allait conduire deux ans plus tard au lancement du LMD (licence, mastère, doctorat : les trois grades autour desquels l'enseignement supérieur européen tente de s'harmoniser).
Pour Fillon - comme pour Allègre -, «le défi majeur de l'université française [est] celui de la compétition internationale» et «la qualité de notre université est le nerf de la compétition économique, sociale et intellectuelle du troisième millénaire». Conséquence : «La surenchère entre pays est d'ores et déjà ouverte pour drainer les meilleurs professeurs comme les meilleurs étudiants.»
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Le Figaro du 01/10/04

L'appel de Fillon à l'enseignement supérieur .
La pose de la «première pierre» de la future université Paris-VII Denis-Diderot dans la ZAC Paris-Rive gauche – la première université construite dans la capitale depuis quarante ans – a été l'occasion pour François Fillon de prononcer un discours sur l'enseignement supérieur devant un parterre de personnalités parisiennes dont Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, ainsi que des recteurs et présidents d'université.
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L'Humanité du 01/10/04

Darius-Milhaud refuse la culture au rabais .
Est-il bien nécessaire d’enseigner le grec à des jeunes de banlieue ? La réponse est non, un tel apport culturel semblant relever du gaspi. Cette réponse et d’autres indices, induisant une volonté de réduire au minimum la culture générale transmise aux lycéens, mettent Darius-Milhaud en pétard. Aujourd’hui, à 18 heures, les élèves de cet établissement de Villejuif, proche de Paris, se retrouvent en assemblée générale. Avec eux, leurs parents, leurs profs, des élus du conseil régional et des quatre villes « colocataires » du lycée (Villejuif, Gentilly, Arcueil et Le Kremlin-Bicêtre). Histoire de « se mettre en tas », comme ils disent, pour sauver les enseignements culturels.
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École légitime ou école autoritaire ?
Par Hervé Hamon écrivain, journaliste et éditeur.
Quand un ministre n’a guère d’argent à distribuer ni de politique clairement définie, il lui reste une ressource : jouer la nostalgie,rappeler les « fondamentaux » (lire, écrire, compter), et promettre que« l’autorité » sera rétablie sur les estrades. C’est rassurant, c’est populaire, et cela occulte l’urgence de choix courageux.
L’air de la nostalgie, filon increvable, est abondamment repris pour une raison simple. Avant la Seconde Guerre mondiale, époque où une petite moitié de jeunes Français se hissaient péniblement jusqu’au certificat d’études, la réussite des uns et l’insuccès des autres ne suscitaient aucune émotion.
C’est après la guerre que l’on a commencé à s’interroger sur l’échec scolaire, à se demander pourquoi des élèves doués ne poursuivaient pas plus loin, puis pourquoi les meilleurs étaient aussi les plus favorisés socialement. Le grand air de la nostalgie, c’est au fond le regret d’une époque où l’école était au-dessus de tout soupçon, où elle n’avait nul compte à rendre sur la manière dont elle forme, trie, oriente ses ouailles. […]Une école où l’autorité s’exerce, où la loi est dite et appliquée, c’est possible, c’est imaginable. Mais ce n’est pas à coups de menton, ou en forçant la voix - comme le font les médiocres pédagogues -, qu’on y parviendra. Une école où l’autorité s’exerce, où la loi est dite, est une école légitime aux yeux de ceux qui la fréquentent et de ceux qui y travaillent.
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Le Parisien du 01/10/04

Association de parents d'élèves .
Ma fille m'a rapporté des papiers concernant une élection de représentants de parents d'élèves. Je m'interroge sur l'intérêt de rejoindre une association de parents d'élèves. A quoi servent-elles ?
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La Croix du 01/10/04

Rien vu… .


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20 minutes du 01/10/04

Michel Fize Le sociologue, spécialiste de la famille et de la jeunesse, s’interroge sur la liberté et l’autorité.
«L’interdit ne peut plus être imposé brutalement»
Chercheur au CNRS, le sociologue Michel Fize publie Les Interdits, fondements de la liberté (Presses de la Renaissance).

Celui qui peut apporter de la liberté, ce n’est pas l’interdit traditionnel, qui avait plutôt pour vocation de sanctionner, de réprimer. Pour être appropriée par l’individu et avoir quelques chances d’être respectée, la règle doit être élaborée en commun. Chaque fois qu’on le peut, il faut dialoguer. Nous ne sommes plus dans des sociétés d’autorité, mais dans des sociétés démocratiques, où chacun veut pouvoir définir ce qu’il estime utile. Le « bon » interdit, c’est celui que l’on va fabriquer ensemble, négocier pour aboutir à un accord. Comme l’écrivait Rousseau, la bonne loi est celle que l’on se donne soi-même. L’interdit ne peut plus venir d’en haut, ne peut plus être imposé brutalement. […]
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Le Monde daté du 02/10/04

En Seine-Saint-Denis, un enfant handicapé privé d'école depuis vingt mois.
Depuis février 2003, Bilel Babaci, 8 ans, n'est plus scolarisé, au désespoir de ses parents. Il passe son temps à la maison ou chez une voisine, quand son père et sa mère sont au travail. "Bilel est un enfant qui veut apprendre, il pleure car il ne comprend pas pourquoi il reste à la maison alors que ses deux frères de 3 et 10 ans vont à l'école", assure sa mère, Halima.
Scolarisé en septembre 1999 dans une école maternelle de La Courneuve, Bilel a toujours présenté des "troubles du comportement mais sans danger pour autrui", précisent ses parents. Après des progrès continus, l'état du petit garçon s'est dégradé. Et l'arrivée d'un nouveau maître "moins patient" a aggravé son état, assure sa mère.
A la rentrée 2002, la commission de circonscription de l'éducation nationale de Seine-Saint-Denis a décidé que Bilel, qui redoublait sa grande section, serait scolarisé à mi-temps avec un suivi en hôpital de jour. En janvier 2003, elle a décidé de suspendre sa scolarisation et de transmettre son dossier à la commission départementale de l'éducation spéciale (CDES) pour une éventuelle orientation en milieu spécialisé.
C'est là que la machine administrative s'est grippée. Bilel a été convoqué le 1er avril 2003 par un médecin de la commission en vue de son orientation. Mais il a fallu attendre plus d'un an, en juin 2004, pour que la CDES se réunisse et décide d'une prise en charge de Bilel à la fois par l'Institut médico-éducatif (IME) Romain-Rolland d'Aubervilliers et l'hôpital de jour de la même ville.
Comment expliquer un si long délai ?
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Une jeune Turque, faute de pouvoir porter le voile dans un lycée de Strasbourg, s'est rasé la tête.

Cennet , 15 ans, a fait sa rentrée comme les autres élèves de seconde, le jeudi 2 septembre, au lycée Louis-Pasteur de Strasbourg (Bas-Rhin). Cette jeune fille d'origine turque, qui portait le voile depuis la sixième, s'est présentée ce jour-là la tête couverte d'un bob.
Dès l'entrée de l'établissement scolaire, elle a été refoulée."J'ai dit "Bonjour", raconte-t-elle. On m'a répondu : "Tu enlèves cela tout de suite." J'ai refusé. La proviseure m'a convoquée dans son bureau. Elle m'a expliqué la loi. J'ai refusé d'enlever mon bonnet. On m'a enfermée dans une salle sans fenêtre. On m'a interdit de sortir en récréation. Ils me traitent comme un monstre. Mais je ne suis pas un monstre!",s'indigne-t-elle.
Le lendemain, Cennet était chez elle. Elle a pris une paire de ciseaux. "Je me suis assise. J'ai fait n'importe quoi avec mes cheveux. J'ai coupé. J'ai tout rasé avec un rasoir style Gillette haute précision." Puis elle est retournée en classe, la tête rasée et couverte d'un bob, prétextant des raisons médicales pour avoir perdu ses cheveux. La proviseure a exigé un certificat médical, que Cennet a naturellement été incapable de fournir.
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Pose de la première pierre de l'université Paris-VII dans la ZAC rive gauche.
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