vendredi, novembre 05, 2004

Revue de presse du vendredi 5 novembre 2004

68% des jeunes de 15-25 ans sont des utilisateurs habituels du Cannabis. C’est une information qu’on retrouve dans un compte rendu fait par le Monde de l’étude annuelle réalisée par l’Observatoire Français des drogues et des toxicomanies. La Croix nous fait part d’une autre étude portant sur le suicide des jeunes et mettant l’acent sur le suicide des jeunes filles.
Passons de ces mots sinistres aux … ministres (comprenne qui pourra !). Libération et le Monde nous racontent la rencontre entre le Ministre de l’Éducation et 10 jeunes enseignants dans un collège à Thiais. F.Fillon y a déclaré que « la prochaine loi d’orientation ne serait pas une révolution »
Le Monde développe également une analyse sur le rapport Thélot et les obstacles à sa mise en œuvre avec –à mon sens- une analyse partiale et partielle du milieu enseignant. A noter cependant la conclusion : « l'éducation sera réformée le jour où l'autorité des ministres sera égale à la qualité des remèdes qu'on leur propose. »

Bonne Lecture...
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Libération du 05/11/04


Profs: la leçon de réalisme faite à Fillon
Grandeurs et servitudes de la vie de ministre. Hier, au collège Paul Valéry de Thiais (Val-de-Marne), François Fillon rencontrait dix jeunes enseignants de collège et lycée de l'académie de Créteil. Une étape des consultations tous azimuts lancées par le ministre de l'Education nationale pour préparer la nouvelle loi d'orientation sur l'éducation.
Une heure durant, le ministre a écouté et compati au sort de ces néotitulaires confrontés à des élèves qui, en troisième, «déchiffrent à peine le français» ; à des classes trop chargées pour «individualiser» l'enseignement ; aux insuffisances d'une formation initiale «trop théorique» ; à la sottise de concours de recrutement «où il faut apprendre des listes de mots sur la pédagogie sans avoir d'expérience devant les élèves» ; aux nominations non demandées sur des postes en principe attribués uniquement à des volontaires ; au sentiment «d'être la poubelle» de la société ; à la solitude du jeune enseignant monté de sa province «qui se retrouve sans famille ni amis à qui parler dans son super studio à La Courneuve» ; aux parents qui à la fois attendent tout de l'école et ne lui donnent pas grand-chose ou contestent l'autorité des enseignants ; aux querelles des cités qui se décalquent dans les classes et les cours de récréation ; à l'apathie des élèves ; à leurs familiarités en sortant du primaire ; à leurs insultes quand ils grandissent... De la spontanéité, d'autant que le panel avait été convoqué voici dix jours pour une réunion avec le recteur et n'a découvert qu'en arrivant au collège qu'il avait été choisi pour participer au «Fillon Tour»
Résultat, ça lui a plu, à Fillon, ce mélange de foi dans le métier et de revendications.[…]
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Trois élèves sikhs en conseil de discipline
Ce soir Jasvir, Bikramjit et Ranjit _ les trois élèves sikhs du lycée Louise-Michel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) qui ne sont pas admis en salle de classe depuis la rentrée en raison de leur sous-turban _ passeront en conseil de discipline. En vertu de la loi sur la laïcité, l'instance disciplinaire doit prononcer leur exclusion. Mais le lycée a tant tardé à appliquer la procédure que le juge administratif est intervenu le 22 octobre, à la demande des avocats des trois adolescents.
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Agir contre tous les racismes
par François CHERÈQUE secrétaire général de la CFDT, Alain OLIVE secrétaire général
de l'UNSA, Bernard THIBAULT secrétaire général de la CGT et Jacques VOISIN président de la CFTC

Fidèles aux valeurs et à l'histoire du syndicalisme, nous manifesterons dimanche contre les discriminations.
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Le Figaro du 05/11/04


Darcos promeut les lycées français de l'étranger
Les 420 lycées français de l'étranger ont la cote. Depuis dix ans en effet, le nombre d'élèves qui y sont inscrits augmente d'un millier chaque année. Installés dans 130 pays, ils accueillent aujourd'hui quelque 230 000 jeunes. Et l'une des particularités est que plus de la moitié de ces élèves (57%) ne sont pas français mais originaires du pays où se trouve l'établissement ou de pays tiers. Mieux, la bonne réputation de ces établissements les conduit à scolariser des jeunes qui, bien souvent, appartiendront plus tard à l'élite de leur pays, ce qui ne peut que favoriser les liens avec la France. Bref, autant de raisons qui ont incité Xavier Darcos, le ministre de la Coopération, à annoncer hier en Conseil des ministres une série de mesures visant à soutenir ce réseau d'établissements regroupés pour l'essentiel au sein de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE).
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L'Humanité du 05/11/04


Rien vu...


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Le Parisien du 05/11/04


« Pourquoi nous ne manifesterons pas dimanche »
ORGANISEE par le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) et la Ligue des droits de l'homme (LDH), une manifestation contre « le racisme, l'antisémitisme et les discriminations » partira dimanche à 14 h 30 de la place de la République à Paris en direction de la Nation. […]Dominique Sopo. Président de SOS Racisme depuis juillet 2003, En tant qu'antiraciste, je ne peux pas aller manifester avec des antisémites.[…]
Après l'exclusion de dix élèves voilées de leur collège ou lycée (chiffres communiqués par Hanifa Cherifi, médiatrice de l'Education nationale), quel bilan dressez-vous de l'application de la loi sur les signes religieux à l'école ?
Nous avons soutenu cette loi parce que nous sommes face à des réseaux communautaristes qui, en cherchant à faire sauter le verrou de la laïcité, testent la République. Certes, dix jeunes filles ont été exclues après la phase de dialogue prévue par la loi. Mais j'observe que ce nombre est extrêmement limité. Cette loi est une bonne chose, car elle rappelle qu'on ne va pas à l'école en tant que juif, musulman ou catholique mais en tant qu'enfant de la République.
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La Croix du 05/11/04


Le drame du suicide des filles
Marie Choquet est formelle : «Le suicide des enfants est toujours un sujet tabou.» Pour cette épidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm, beaucoup d’«accidents» reçus en urgence à l’hôpital sont en fait des tentatives de suicide. La chercheuse en veut pour preuve les derniers chiffres révélés par l’enquête européenne Espad (European study project on alcohol and drugs), qu’elle présente aujourd’hui lors d’un colloque organisé par la Fondation de France (lire ci-contre), et qui montrent une augmentation alarmante des tentatives de suicide, tout particulièrement chez les filles.
Depuis 1993, l’enquête Espad suit 16 000 jeunes Français scolarisés, âgés de 12 à 18 ans. Les données de 1993 montraient que 4 à 6 % des garçons (4 % des plus de 18 ans, 6 % des 12-13 ans) avaient déjà fait une tentative de suicide non suivie de décès. Ces pourcentages demeurent quasi inchangés. En revanche, on assiste à une augmentation importante des tentatives de suicide chez les filles. En 1993, 4 % des filles de 12-13 ans avaient déjà tenté de mettre fin à leurs jours. En 2003, elles étaient 8 %, soit environ 32 000. On note également une recrudescence des tentatives de suicide dans la tranche des 14-15 ans, où l’on est passé de 8 à 11 %, et dans celle des 16-17 ans, où les tentatives ont fait un bond de 9 à… 14 %.
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20 minutes du 05/11/04


Rien vu...


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Le Monde daté du 06/11/04


Des toxicomanes toujours plus jeunes et précarisés
Le rapport pour 2003 de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies souligne que les usagers de drogue de 15-24 ans, bien plus nombreux, ont un comportement spécifique : ils prennent à 85 % du cannabis, davantage d'ecstasy et surtout, pour un tiers d'entre eux, du Subutex.
Ils sont plus jeunes, consomment fréquemment plusieurs types de drogues et sont plus fortement précarisés que leurs aînés.
Ce rajeunissement de la population des toxicomanes en France est le phénomène le plus marquant en 2003, selon le rapport national du dispositif Trend, que l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) vient de mettre en ligne sur son site (www.ofdt.fr ) . Les autres tendances sont la poursuite de la progression de l'usage de cocaïne et l'engouement pour la consommation de substances hallucinogènes naturelles (champignons).
[…] Les pratiques de ces 15-24 ans diffèrent en partie de celles de leurs aînés. Pratiquement, la totalité d'entre eux a consommé du tabac (92 %), du cannabis (85 %) et de l'alcool (80 %) au cours du mois écoulé. C'est au sein de cette tranche d'âge que la proportion d'utilisateurs quotidiens de cannabis est la plus élevée (68 %, contre 61 % chez les 25 ans et plus).
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Rapport Thélot sur l'éducation : la question préalable de l'autorité par Jean Claude Casanova
Toutes les sociétés occidentales connaissent, en matière d'éducation, les mêmes difficultés. Partout on a élevé l'âge de la scolarité obligatoire et généralisé l'enseignement secondaire à toute la population. Pour des raisons sociales et culturelles, cette population est hétérogène.
L'immigration augmente cette hétérogénéité. Pour offrir aux enfants les moins avantagés les mêmes chances de succès qu'aux autres, il faut plus d'efforts qu'il n'en fallait pour les lycéens d'autrefois, moins nombreux et plus bourgeois.
Pour résoudre ces difficultés, il faut transformer le système d'éducation. C'est difficile parce qu'on a tendance à juger le présent à la lumière d'un passé scolaire que l'on idéalise. Au surplus, en France, le système centralisé privilégie l'uniformité. De même, nous idolâtrons l'égalité au point de soupçonner, dans toute hiérarchie des talents, la reproduction cachée des inégalités sociales. Si bien que le changement apparaît souvent comme un recul, la diversité comme un échec et la sélection comme une injustice.
L'accueil réservé au rapport Thélot illustre ces aspirations contradictoires. Les uns y ont trouvé un renoncement à l'idéal républicain de l'excellence, les autres un retour aux exigences scolaires.
[…] On peut adhérer aux principales conclusions du rapport Thélot, mais on restera sceptique sur les chances de le voir aboutir. Ce scepticisme tient à une question préalable. En septembre, on a beaucoup parlé d'autorité. Le ministre de l'éducation a dit qu'il fallait restaurer celle des professeurs. Celle des proviseurs et des principaux de collège aussi. Pourquoi s'arrêter en chemin ? Le problème aujourd'hui est de savoir si les ministres et le gouvernement ont eux-mêmes suffisamment d'autorité. Question difficile. Les professeurs et les parents en font tous les jours l'expérience. Il est au moins une chose sûre : l'éducation sera réformée le jour où l'autorité des ministres sera égale à la qualité des remèdes qu'on leur propose.
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M. Fillon aux enseignants : la loi sur l'école "ne sera pas une révolution"
François Fillon consulte en vue de la révision prochaine de la loi d'orientation sur l'école. Jeudi 4 novembre, le ministre de l'éducation nationale a rencontré, dans un collège de Thiais (Val-de-Marne), une dizaine de jeunes professeurs en poste dans des établissements scolaires difficiles de l'académie de Créteil.
A une enseignante qui s'interrogeait sur la nécessité d'une nouvelle loi, il a répondu : «Ce ne sera pas une nouvelle loi mais une adaptation de la loi de 1989. Je n'ai pas initié le mouvement mais si l'on regarde en arrière, les grandes réorientations du système éducatif ont lieu grosso modo tous les quinze ans.«
Concrètement, la révision de la loi d'orientation se traduira «par la réécriture d'un certain nombre d'articles«. «Ce ne sera pas une révolution mais je n'assumerai pas une réforme qui serait inutile, virtuelle«, a assuré M. Fillon.
Pour lui, l'adaptation de la loi est rendue nécessaire en raison «de l'augmentation du nombre d'élèves qui perdent pied et de ceux qui sortent du système éducatif sans rien«.
De ce point de vue, la proposition du rapport Thélot de définir «un socle commun« de compétences et de connaissances que maîtriseraient tous les élèves à l'issue de la scolarité obligatoire est «plutôt une bonne idée«. En revanche il n'adhère pas à la proposition «d'augmentation du temps de service des enseignants«.
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