vendredi, juin 03, 2005

Revue de presse du vendredi 3 juin 2005

Connaissez vous le jeu du foulard ? Il s’agit d’un jeu dangereux d’enfants qui consiste à s’étrangler et à trouver du plaisir dans la sensation d’étouffement et d’asphyxie. Mais le manque d’oxygène peut provoquer des lésions irréversibles. Toute ressemblance avec un gouvernement récent est purement fortuite…
Nous avons donc un « nouveau » ( ?) gouvernement et ce titre occupe tous vos journaux. On notera qu’un des principaux sortants est donc François Fillon qui paye sa gestion de la « réforme » de l’éducation. Gilles de Robien hérite de la patate chaude… Comme le disait un contributeur du blog d’E. Davidenkoff
, on peut penser aussi que le 1er ministre, féru de poésie, a voulu renouveler le stock de rimes des lycéens et enseignants pour les prochaines manifestations…
Bonne Lecture...
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Libération du 03/06/05


Les dix-sept sortants
Par ici la sortie. Dix-sept ministres, ministres délégués ou secrétaires d'Etat du gouvernement Raffarin ont été remerciés par Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Parmi eux, des éléphants comme François Fillon (Education nationale) ou Michel Barnier (Affaires étrangères). Pour toute explication, le premier a eu droit hier à un coup de fil du chef de l'Etat : «Tu as fait trop de réformes, ton image est dégradée», lui a-t-il lancé. Peut-être. Mais l'ancien ministre, ex-séguiniste, ex-balladurien, devenu chiraquien en 2001, paie surtout au prix fort son rapprochement de ces derniers mois avec Nicolas Sarkozy, dont il était devenu le conseiller politique à l'UMP. Considéré comme un «traître» par l'entourage du chef de l'Etat, il a finalement aussi été lâché par Nicolas Sarkozy, qui s'est pourtant battu pour lui dégoter une place au gouvernement.
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Le Figaro du 03/06/05


Villepin a constitué son gouvernement après quatre jours de tractations
12 h 15 : Chirac téléphone à Fillon. «Tu comprends, c'est trop compliqué de faire ce gouvernement resserré. Tu n'y es pas.» Au bout du fil, le ministre de l'Éducation n'en revient pas. Lui, l'homme qui a réussi la réforme des retraites, est écoeuré. François Fillon avait pourtant repris espoir dans la matinée après le coup de fil de Nicolas Sarkozy : «Ne t'inquiète pas, je me bats pour toi. Tu auras les Affaires étrangères ou la Justice.» Au lieu de ça, l'ex-ministre de l'Éducation va tenter de retrouver en septembre un mandat de sénateur de la Sarthe.
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Villepin : une équipe resserrée, composée de fidèles chiraquiens
[…]Pour composer leur nouvelle équipe, Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont d'abord procédé à un vaste jeu de chaises musicales. Si Michèle Alliot-Marie (Défense), Thierry Breton (Economie), Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale) et Jean-François Copé (Budget et porte-parole) conservent leurs portefeuilles, la plupart des poids lourds de l'ancien gouvernement changent d'affectation. A commencer par Philippe Douste-Blazy qui accède au domaine régalien en décrochant le Quai d'Orsay. Dominique Perben sauve sa place in extremis en passant de la Justice à l'Equipement. Renaud Dutreil quitte la Fonction publique pour retourner aux PME, poste qu'il a déjà occupé entre 2002 et 2004. En conséquence, Christian Jacob passe des PME à la Fonction publique. Gilles de Robien, unique ministre UDF, échange l'Equipement contre l'Education. Voilà qui ne devrait pas faire plaisir à François Bayrou... ancien ministre de l'Education (de 1993 à 1997).[…]
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L'Humanité du 03/06/05


La justice s’acharne sur les lycéens
Samuel Morville, l’animateur le plus médiatisé du mouvement, paye lourd son engagement et écope de cinq mois de prison avec sursis.
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Le Parisien du 03/06/05


Chirac verrouille
Douste au Quai d'Orsay, Robien à l'Education, l'ex-porte-parole de l'Elysée Catherine Colonna aux Affaires européennes et l'ex-giscardien Pascal Clément à la Justice : telles sont les surprises d'une équipe Villepin fort peu... sarkozyste.
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Les Franciliens rois de la triche
La reine antisèche. Avec l'examen qui approche, les mauvais génies affûtent leurs armes. Pour les uns, ce sera une calculatrice bien programmée. Pour les autres, un brouillon savamment rédigé qui s'invitera ni vu ni connu le jour J
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La Croix du 03/06/05


32 ministres, 100 jours...

Dominique de Villepin a présenté jeudi 2 juin, vers 19h30, la composition de son gouvernement qui se réunira vendredi 3 juin. Le premier ministre s'est fixé l'objectif de "redonner confiance aux Français en 100 jours"
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20 minutes du 03/06/05


Un jeu de mômes fait un mort
Dans le coma depuis trois jours, un enfant de 11 ans de Chevilly-Larue (94) est mort mardi après s’être pendu avec un ceinturon, probablement par jeu. Samedi soir, alors qu’il était seul chez lui avec un copain qui jouait à la console vidéo, le garçon s’est enroulé le ceinturon autour du cou, qu’il a accroché à son lit superposé. Son ami s’est aperçu qu’il avait perdu connaissance trop tard. « Les décès se produisent la plupart du temps quand les enfants sont seuls. Il s’agit souvent d’enfants timides, influençables qui s’entraînent chez eux après que leurs camarades se sont moqués d’eux. En groupe, les copains réveillent le joueur avec de l’eau ou des claques », explique Magali Dulwez, présidente de l’association Benjamin, qui lutte contre les formes de jeux dangereux.
D’après la police, le garçon connaissait le jeu du pendu, célèbre sous le nom de jeu du foulard, qui consiste à s’étrangler avec un accessoire, seul ou assisté. Cette pratique déclenche une sensation de plaisir, voire d’euphorie, et entraîne parfois des hallucinations. Mais le manque d’oxygénation du cerveau peut aussi entraîner des lésions neurologiques irréversibles et provoquer un arrêt cardiaque après une minute.

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Toulouse : Les lycéens sèchent la manif
Ils étaient dix lycéens sur la place du Capitole et presque autant de policiers. La manifestation d’hier, à l’appel de l’Union nationale lycéenne 31, pour l’abrogation de la loi Fillon, a fait figure d’un tout petit baroud d’honneur. « C’est normal que nous soyons si peu à l’approche du bac », reconnaissait Mathieu Herengt de l’UNL 31. Lui a quand même tenu à faire le déplacement. « Ce serait franchement bizarre qu’on vire le ministre et qu’on garde sa loi si contestée », estime le lycéen. Le petit noyau de manifestants tient aussi à rester vigilant sur les effectifs des classes à la rentrée de septembre. « Le recteur a promis qu’aucune classe ne dépasserait 38 élèves, si ce n’est pas le cas, nous reprendrons les manifs », préviennent-ils.
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Lyon-III Le recteur réclame une enquête sur de possibles détournements de frais de scolarité
Un dossier qui pourrait faire tache. Le recteur de l’académie de Lyon, Alain Morvan, a écrit il y a quelques jours au procureur de la République pour lui demander que des investigations soient lancées afin de faire la lumière sur des soupçons de détournements de frais de scolarité à l’université Lyon-III.
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Ouest-France du 03/06/05


L'équipe Villepin-Sarkozy : 31 ministres
[…]Ces modifications, somme toute modestes, laissent tout de même sur la touche François Fillon, le ministre de l'Éducation nationale, et Michel Barnier, le ministre des Affaires étrangères ainsi que sa ministre déléguée aux Affaires européennes Claudie Haigneré. Avec Jean-Pierre Raffarin, ils paient l'échec du référendum. […]
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Le Monde daté du 03/06/05


Gilles de Robien doit mettre en oeuvre la loi Fillon sur l'école et préparer celle sur la recherche
[…]La tâche qui l'attend au ministère de l'éducation nationale sera plus lourde et plus délicate : appliquer la loi Fillon sur l'école et gérer la pénurie. M. de Robien va en effet devoir répondre à la défiance du monde éducatif (enseignants et lycéens) tout en gérant les conséquences des restrictions budgétaires de ces dernières années. Le nouveau ministre se voit ainsi assigner une mission beaucoup moins politique que celle de son prédécesseur, François Fillon, qui avait été chargé de rédiger la loi d'orientation sur l'école promise par Jacques Chirac.
La mise en oeuvre technique de la réforme n'en constitue pas moins une mission complexe : adoptée en mars, la loi a fait l'unanimité contre elle, des syndicats d'enseignants aux lycéens en passant par les parents d'élèves. Des dizaines de décrets restent à rédiger sur des sujets sensibles (remplacement des enseignants, organisation des collèges et lycées, etc.). Le maintien ou non de la réforme du baccalauréat seulement suspendue par M. Fillon _ devrait d'ailleurs constituer une de ses premières décisions.
Avec les interrogations sur d'éventuelles mobilisations d'enseignants et d'élèves, la prochaine rentrée scolaire représente donc déjà un rendez-vous difficile. Faute de pouvoir obtenir l'abrogation de la loi, les syndicats d'enseignants comptent peser sur les négociations budgétaires pour 2006 et limiter la réduction des moyens prévue pour les collèges et les lycées. Du côté des lycéens, la mobilisation reste toujours aussi difficile à prévoir, mais les condamnations prononcées après leurs manifestations ont heurté nombre d'élèves.
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M. Fillon : "De Chirac on ne se souviendra de rien, sauf de mes réformes"
Déjà battu aux régionales au printemps 2004, M. Fillon paye cash la réforme contestée et en partie amputée de l'école. Il paye encore pour ses ralliements successifs à Edouard Balladur d'abord, à Jacques Chirac ensuite et à Nicolas Sarkozy enfin. « Chirac m'a appelé, il ne m'a pas dit un mot de ce que j'avais fait au gouvernement » , se désole le ministre congédié. […]
Dans son ministère, qu'il va quitter dans quelques heures, M. Fillon égrène, un peu mécanique, le calendrier de ses activités futures. Aux vingt rendez-vous quotidiens, aux négociations marathon avec les syndicats qui ont rythmé sa vie depuis mai 2002 il avait dirigé au préalable le ministère des affaires sociales où il a conduit la réforme des retraites va succéder désormais un programme allégé. "Je vais me reposer un peu, me faire élire au Sénat en septembre, écrire un livre sur la crise de régime."
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François Dubet, sociologue de l'éducation à Bordeaux-II
"On est dans la cristallisation des inégalités"

La massification n'a pas réduit les inégalités devant l'école. Il y avait un formidable espoir d'égalité qui a été déçu. Les élites ont un recrutement social de plus en plus fermé et homogène, et les élèves en échec viennent du même environnement social. En fait, on a réussi techniquement la massification et, pendant trente ans, on a réduit les inégalités. Depuis une dizaine d'années, on a atteint un seuil et l'on se retrouve aujourd'hui dans un processus qui cristallise les inégalités.Quelles en sont les manifestations ?
Toute une partie de la population scolaire n'y croit plus, d'où le décrochage, sans compter une forme de ressentiment et de violence. Les gamins disent : "Vous nous avez intégrés pour mieux nous reléguer."
Le deuxième élément, c'est le développement du marché scolaire, tant dans le privé que dans le public. Les familles se comportent en usagers éclairés. Enfin, des enquêtes internationales ont mis à mal la croyance en l'excellence de notre système scolaire. Le niveau moyen des élèves à la sortie de l'école est loin d'être le meilleur dans les pays comparables. Et notre enseignement universitaire, chargé de produire la puissance scientifique du pays, n'est pas à la hauteur de nos ambitions.
Laurence Parisot, candidate à la présidence du Medef, assure que si l'école a été l'ascenseur social du siècle dernier, c'est l'entreprise qui joue ce rôle aujourd'hui...
Il est certain que l'école ne joue plus ce rôle. Elle a été l'institutrice de la nation. Au bout d'un siècle, cet espoir est déçu. Et ce n'est pas un hasard si les enseignants ont voté non : ils ont l'impression que leur rôle central s'est délité. Et ils attribuent cet échec à la mondialisation, à un monde devenu hostile à l'école.
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