mardi, décembre 01, 2009
Revue de presse du mardi 1er décembre 2009
Les sciences sociales au lycée, un enjeu démocratique - Masterisation : un député “mange le morceau”- Tant qu’on a la santé ! - Tenue correcte exigée -
Les sciences sociales au lycée, un enjeu démocratique
Dans Le Monde daté du 2 décembre, on pourra lire une tribune consacrée à l’enseignement des sciences économiques et sociales.Signée par de grands noms des différentes sciences sociales (Christian Baudelot, Daniel Cohen, Pierre Rosanvallon, Nonna Mayer) un grand pédagogue (Philippe Meirieu) et Sylvain David (le président de l’APSES ), ce texte paraît à la veille de la manifestation organisée à Paris par l’association des professeurs de SES.
La tribune dénonce tout d’abord le paradoxe qu’il y a à réduire l’enseignement des SES avec la réforme des lycées alors même que “la crise économique a démontré avec une rare acuité la nécessité de fournir aux lycéens, citoyens en devenir, les moyens d'appréhender les questions économiques, sociales, politiques et écologiques qui traversent nos démocraties.”.
Mais ce texte milite aussi pour que cette réflexion ne se limite pas à la seule économie car, disent les auteurs, “c’est bien de l'apport de l'ensemble des sciences sociales dont il est question. ”. Or on sait que les intentions de plusieurs groupes de pression sont depuis longtemps de dissocier ces différents disciplines ce qui serait vécu par de nombreux enseignants (dont moi même) comme une dénaturation de leur enseignement.
On saura gré au texte et à ses auteurs de se limiter à l’analyse de la seule place des SES dans le projet et de ne pas se livrer à une critique implicite (et forcément instrumentalisée ensuite) de l’ensemble du projet de “réforme”. Ici, il s’agit juste, et c’est déjà beaucoup, de dire à quel point la formation du citoyen a besoin de l’apport des sciences sociales et de constater qu’un “enseignement d’exploration” d’une heure et demie semble insuffisant à beaucoup pour y parvenir. Il s’agit donc plutôt d’une revendication d’un rééquilibrage, d’un “infléchissement“ que d’une remise en cause globale.
Voyons maintenant les critiques que peuvent engendrer ce type d’actions… Certains pourront voir dans ce plaidoyer une simple manifestation de corporatisme d’un “lobby disciplinaire” décidé à ce que rien ne bouge. Rappelons d’abord qu’un lobby agit plutôt dans la coulisse alors qu’il s’agit ici, au contraire, de porter le débat sur la place publique (et même dans la rue) et de réclamer un aménagement de la réforme. On pourra aussi considérer que de telles revendications conduisent inévitablement à une escalade revendicative des autres disciplines qui pourraient prétendre elles aussi à un horaire plus élevé. Mais cette critique peut s’inverser car d’une certaine manière, refuser cela conduirait finalement au maintien du statu quo.
Enfin, il est souvent mis en avant, par le courant pédagogique et plusieurs syndicats, l’idée que les logiques disciplinaires sont trop présentes et gênent l’évolution du métier et de l’école. Cette dernière critique est la plus vive et mérite considération. En effet, on peut craindre que toute évolution du système éducatif soit freinée par des logiques de territoires et de découpages disciplinaires et des analyses des évolutions uniquement en termes de pertes ou de gains. Et parce que les conditions de travail dépendent pour une bonne part de ces répartitions horaires. Mais, dans le même temps, il me semble difficile pour quiconque de faire abstraction de cette dimension disciplinaire dans l'identité professionnelle des enseignants du second degré. Au lieu d’une opposition binaire, chaque enseignant doit plutôt raisonner en tension entre la dimension transversale et pédagogique de son métier et la dimension disciplinaire et didactique… Cet attachement des enseignants pour la discipline qu’ils enseignent n’est donc pas méprisable en soi. A condition de ne pas tomber dans une prétention démesurée et une sorte de “messianisme disciplinaire” hors de propos. On peut même construire de l’interdisciplinarité et du travail collectif lorsque chaque enseignant se demande comment son enseignement avec sa spécificité et son universalité peut contribuer à la formation du citoyen et à la construction de compétences et quand il admet qu’une partie importante de son travail relève d’une logique éducative qui va au delà de sa seule discipline.
Question d'équilibre sur un chemin étroit mais il serait donc dommage que cet attachement des enseignants à la discipline qu’ils enseignent soit caricaturé et vu uniquement comme la manifestation d’un corporatisme rigide. Cette tribune du Monde offre un avis bien plus nuancé et permet, me semble t-il, d’éviter ce travers.
Masterisation : un député “mange le morceau”
La mastérisation sert à détruire des postes d'enseignants. Et elle se traduira par une accentuation du sentiment de dévalorisation du métier.
Ce n’est pas complètement un scoop mais c’est ici écrit noir sur blanc dans un document officiel, en faitle rapport du député UMP Dominique Le Mèner, présenté à l’assemblée dans le cadre du vote de la loi de finances 2010. C’est le chroniqueur scientifique de Libération qui attire notre attention sur ce rapport où on trouve le chiffrage précis des suppressions de postes résultant de la réforme de la formation (page 7 du rapport) :
«D’autre part, le schéma d’emplois du projet de budget est directement issu de cette réforme dont l’un des effets est d’affecter, à compter du 1er septembre 2010, dans les écoles et les établissements scolaires, les enseignants nouvellement recrutés. En conséquence, en venant s’ajouter à la suppression de 600 emplois administratifs, cette mesure entraînera la suppression, à compter de cette date, de :
– 9 182 emplois d’enseignants stagiaires (soit 3 061 équivalents temps plein travaillé ou ETPT) dans le 1er degré ;
– 6 733 emplois d’enseignants stagiaires (soit 2 244 ETPT) et 411 emplois de conseillers principaux d’éducation stagiaires (soit 137 ETPT) dans le 2nd degré ;
– 1 876 emplois de stagiaires dans l’enseignement privé (soit 625 ETPT).»
Ce rapport décidemment très complet admet aussi que la masterisation ne permettra pas vraiment une revalorisation des enseignants nouvellement nommés ni par rapport à leurs camarades d’une même génération, à diplôme égal dans le privé et pas non plus par rapport à leurs collègues des autres pays européens (cf un petit tableau très instructif).
On trouve bien plus de choses encore dans ce rapport . On y lira aussi un résumé assez complet des dernières enquêtes sur les conditions de travail des enseignants et le récapitulatif des mesures prévues pour “revaloriser” les salaires. Il y a aussi des propositions de modifications du système d'évaluation de la “performance“ des enseignants qui devraient agiter les salles des profs. A lire de près...
Tant qu’on a la santé…
Le Monde signale aussi le lancement d’une campagne du SE-UNSA destinée à souligner la "carence" du ministère de l'éducation nationale dans la gestion des ressources humaines, particulièrement en ce qui concerne la santé.
Le syndicat, 'appuie sur une enquête réalisée par ses soins auquel 5 000 enseignants ont répondu.
Pour 48,7 % des enseignants ayant répondu, la "priorité de l'administration" en matière de ressources humaines devrait être "le suivi médical et le suivi des problèmes de santé". Réclamant "l'instauration d'une médecine du travail" qui n'existe toujours pas dans l'éducation nationale, le syndicat estime que le ministère ne doit pas continuer à "se défausser" sur la mutuelle (MGEN qui couvre la quasi-totalité des enseignants). Le syndicat insiste également sur le rôle des comités hygiène et sécurité, qui doivent, selon lui, être plus souvent réunis dans les académies.
Tenue correcte exigée
Rubrique Mode.
Libération, dans sa rubrique “Vous”, s’intéresse aux règlements intérieurs des établissements scolaires qui auraient été durcis pour lutter contre les tenues “indécentes”.
Il faut faire remarquer quand même aux journalistes que cette affirmation est discutable. Les règlements intérieurs ont toujours comporté ces indications qui d’ailleurs laissent bien souvent l’appréciation finale de ce qui est “décent” et de ce qui ne l’est pas au seul proviseur. On se souvient en particulier de la mauvaise gestion du proviseur d’un lycée d’Étampes qui lui avait valu une réaction tout aussi démesurée de la part des élèves sous forme d’une “journée du short”. Comme le dit un chef d’établissement dans cette enquête , tout est question de mesure. Ce qui est quelquefois dur à entendre pour des adolescents dans une logique de provocation.
La lecture se poursuit avec une interview de Michel Fize sociologue et auteur de l’Antimanuel d’adolescence (Editions de l’Homme) qui rappelle que nous sommes effectivement dans une société de l’apparence et que les jeunes n’échappent pas à ce qui est en même temps un conformisme et un moyen de s’affirmer et se distinguer. Il rappelle aussi qu’il ne faut pas considérer de la même manière les collégiens et les lycéens. “ Les premiers sont soumis au diktat du conformisme groupal. Ils appartiennent à un groupe, […] . Il faut qu’ils en épousent les codes, qu’ils aient la bonne tenue, que les vêtements aient la bonne forme, la bonne couleur, la bonne marque. […] La marge de manœuvre des collégiens est donc très réduite. En revanche, au lycée, on se réapproprie son «moi» et on est capable de sortir du conformisme vestimentaire. Rien n’est plus vestimentairement différent d’un lycéen qu’un autre lycéen.”
Une question pour finir. L’indécence, la provocation, n’est-elle pas davantage dans l’exposition du prix des vêtement et autres accessoires et dans l’escalade ostentatoire qui en résulte que dans une apparente vulgarité ?
Bonne Lecture...
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Libération.fr du 01/12/09 (certains articles payants)
Les lycées et la panne décence
Des règlements intérieurs ont été durcis pour bannir les minijupes trop mini ou les expositions de caleçons.
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«Nous sommes dans une société hyperérotisée»
Pour Michel Fize, sociologue au CNRS, le corps et les vêtements sont devenus des «marqueurs identitaires» dans la sphère publique :
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Masterisation : la vérité sort de la bouche du député
La mastérisation sert à détruire des postes d'enseignants. Et elle se traduira par une accentuation du sentiment de dévalorisation du métier. Tract syndical ? Non, rapport du député UMP Dominique Le Mèner, présenté à l'Assemblée nationale en octobre.
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Le Figaro du 01/12/09
Rien vu...
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Le Monde.fr du 01/12/09
Les sciences sociales au lycée, un enjeu démocratique
La réforme en préparation devrait constituer une réelle opportunité d'interroger la place particulière occupée par le lycée dans le cursus scolaire des élèves français. Echelon intermédiaire entre le collège et l'enseignement supérieur, il convient de réfléchir sur les caractéristiques qui lui sont propres. Parmi celles-ci, la découverte par les lycéens de nouveaux champs de savoir, d'une nouvelle intelligibilité du monde qui les entoure, devrait constituer une de ses fonctions particulières. En complément des apports des disciplines scientifiques et littéraires que les élèves ont eu l'occasion d'approcher dès le collège, le lycée devrait privilégier, entre autres, la découverte de l'apport spécifique des sciences économiques et sociales (SES).
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Santé des enseignants : un syndicat en campagne contre la "carence" de l'éducation nationale
Le Syndicat des enseignants (SE-UNSA) lance, mardi 1er décembre, une campagne destinée à souligner la "carence" du ministère de l'éducation nationale dans la gestion des ressources humaines, particulièrement en ce qui concerne la santé.
"La gestion prime sur l'humain", déplore le syndicat, qui s'appuie sur une enquête réalisée par ses soins au moyen d'un questionnaire accessible sur son site Internet et auquel 5 000 enseignants ont répondu.
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Les ados, victimes des scooters
Pour les adolescents de 14 à 17 ans qui se déplacent en cyclomoteur, le jour J caractérise souvent la date où les parents ont cédé face à leur demande insistante de disposer d'un moins de 50 cc (d'une vitesse maximale théorique de 45 km/h) pour aller au lycée ou rejoindre les copains.
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L’Humanité du 01/12/09
Recteur cherche profs remplaçants
Reconnaissant de fait les lourds problèmes dus aux suppressions de postes, le recteur de l’académie de Créteil veut faire appel à de simples étudiants.
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7 syndicats sur 9 contre la Réforme du lycée
Sept syndicats du secondaire, dont le Snes-FSU, représentant plus de 70 % des enseignants, ont estimé vendredi que la réforme du lycée était « inacceptable », tandis que deux syndicats et la FCPE l’ont jugée « encourageante ». Les détracteurs de la réforme refusent « l’autonomie » accrue des établissements et la mise en place d’un accompagnement personnalisé qui se fait au détriment des autres disciplines. Ils demandent au ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, de renoncer à son projet, qui doit être présenté au Conseil supérieur de l’éducation le 10 décembre.
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Le Parisien (certains articles payants) du 01/12/09
Rien vu...
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La Croix du 01/12/09
La Défenseure des enfants remet son rapport dans un contexte épineux
Peu après la polémique sur la suppression de sa fonction, la Défenseure des enfants Dominique Versini a remis officiellement lundi 30 novembre son rapport au président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer
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Deux mille cinq cents jeunes consultés
Dominique Versini présente aussi dans son rapport les résultats d’une vaste consultation nationale, intitulée « Parole aux jeunes : 200 propositions pour construire ensemble leur avenir ». Pendant plus d’un an, 2.500 jeunes de 13 à 17 ans ont débattu et fourni leurs idées autour de dix thèmes comme la famille, le handicap, les discriminations ou Internet.
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Cadeaux de Noël, le retour aux valeurs sûres
Noël, cette année verra au pied du sapin des jouets écolo, familiaux et musicaux, le tout dans une ambiance « années 1980 ». Décryptage
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Les échos (certains articles payants) du 01/12/09
Rien vu...
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20 minutes du 01/12/09
Les ados jugent le travail de leurs parents stressant et fatigant
C'est ce que révèle une enquête de l'Observatoire de la parentalité en entreprise...
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«En dehors de la fac, je suis un sans-papiers»
Les sans-papiers sont aussi étudiants...
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Rue89 du 01/12/09
Rien vu...
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Ouest-France du 01/12/09
Rien vu...
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Le Journal du Dimanche du 01/12/09
Rien vu...
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Le Nouvel Obs Permanent du 01/12/09
Rien vu...
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L’Express.fr du 01/12/09
Qu'est-ce qu'être français?
En plein débat sur l'identité nationale, le ministre chargé du dossier, Eric Besson, et la sociologue et journaliste Caroline Fourest confrontent leur point de vue.
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Le Café Pédagogique du 01/12/09
Connaissez-vous Lilie ?
Avec le déploiement d’un ENT dans ses 471 lycées publics, la région Ile-de-France s’engage dans une démarche qui va impacter plus d’un million de personnes, dont 400 000 lycéens. Même s’il est certain que les usages ne se développeront pas partout avec la même vitesse ni la même ampleur, le nombre d’établissements et de personnes concernés sont tels que des changements profonds sont inévitables.
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Crise de confiance, ou crise du travail ?
éditorial de Marcel Brun
A l’heure où les thématiques de la « souffrance au travail » enflent dans l’espace médiatique, un nouveau sondage TNS- Sofres confirme la défiance grandissante des salariés envers leur hiérarchie. Signe des temps, les salariés du public marquent une défiance encore plus grande, rompant avec l’image habituellement ancrée de la solidarité corporative dans la fonction publique. Les chiffres ne disent pas si le mal est plus fort chez les postiers, les enseignants ou les infirmières. Il semble en tout cas que ce sentiment de ne plus pouvoir faire du « bon travail » se diffuse, et que les agents ne comptent plus guère sur leurs chefs pour y remédier. Alors même que le discours managérial envahit l’espace des cadres du public, éducation nationale en tête, certains persistent à aller chercher au contact des patrons (des vrais) les solutions-miracles du management-participatif-croisé-LOLF-piloté-par-les-indicateurs… Les vendeurs de « formations » ne s’y trompent pas, proposant désormais aux apprentis-managers de la fonction publique des séminaires instructifs pour leur apprendre à ausculter les signaux faibles, à « combattre les prédictions collectives », à déminer les conflits larvés ou « optimiser la performance au sein d'une organisation apprenante » pour moins de 2000 Euros par stagiaire.
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Médiapart (accès payant) du 01/12/09
Enseignants absents : débordé, le recteur de Créteil «fait les fonds de tiroir»
Par manque d'enseignants remplaçants, le recteur de l'académie de Créteil fait appel dans une circulaire datée du 18 novembre à des personnels «ayant des compétences avérées», faute d'être au moins titulaires d'une licence. C'est une situation chronique puisqu'en 2008, il avait déjà battu le rappel des enseignants retraités ! La systématisation de ce mode de recrutement à la sauvette, sans formation et payé au lance-pierre, inquiète syndicats d'enseignants et fédérations de parents d'élèves.
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Une sélection dans les dépêches du 01/12/09
Les mathématiciens veulent changer leur image face à la crise des vocations
Les mathématiciens français, qui tiennent mardi et mercredi leurs états généraux à Paris, veulent rénover l'image de leur discipline omniprésente dans les nouvelles technologies, mais qui fait l'objet d'une crise de vocations.
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"Carences" de l'Education nationale en matière de santé, selon un syndicat
Le syndicat d'enseignants SE-Unsa, deuxième en primaire et troisième dans le secondaire, s'est dit déterminé mardi, lors d'un point de presse, à lutter contre les "carences" de l'Education nationale en matière de santé, en s'appuyant sur une enquête réalisée sur internet.
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