dimanche, avril 24, 2005

Revue de presse des hebdomadaires
(semaine du 18 au 24 avril 2005)

L’Express livre cette semaine un volumineux dossier sur un sujet souvent traité : « Faut-il simplifier l’orthographe ? ». On y retrouve les positions très tranchées habituelles de Sauver les Lettres et de la société des Agrégés, heureusement contrebalancées par les contributions de linguistes et de spécialistes qui appellent déjà à l’application de la réforme de 1990.
On lira aussi avec intérêt dans le même numéro, le débat entre Hervé Hamon et Natacha Polony sur le mouvement lycéen. L’interview dans Le Point d’Anne Muxel, sur le même sujet est également intéressante.


Sauf actualité urgente retour de la chronique vers le 9 mai
Bonne lecture…
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Le Nouvel Observateur du jeudi 21 avril 2005 -

Les pépites de la fac
L’université propose des diplômes qui n’ont parfois rien à envier à ceux des grandes écoles. Master franco-américain d’affaires internationales, master d’ingénierie immobilière, d’informatique de gestion...
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Le Point du 21 avril 2005

« La peur d'une jeunesse promise à l'incertain »
La loi Fillon sur l'école est votée depuis un mois. Elle garantit à chaque élève un niveau minimal à l'issue de sa scolarité obligatoire. Mais une poignée de lycéens refuse toujours de baisser les armes et se radicalisent. Retour, avec Anne Muxel, directrice de recherche au Centre d'étude de la vie politique française, sur ce mouvement d'autant plus inflexible que ses revendications sont brouillonnes.
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L'Express du 18 avril 2005

Faut-il simplifier l'orthographe?
Les piètres résultats des élèves en dictée relancent la querelle séculaire entre ceux qui veulent rapprocher l'écrit de l'oral et les puristes qui brandissent l'argument de la sauvegarde du français. Même les modestes rectifications adoptées par l'Académie française en 1990 sont restées lettre morte. Et l'enseignement n'évolue pas plus
France, ton orthographe fout le camp! Voilà le triste constat du collectif Sauver les lettres. Selon l'enquête menée par ces professeurs à la rentrée 2004, un élève de seconde sur trois est incapable d'écrire sans faire moins de deux fautes par ligne. Et 56% d'entre eux auraient écopé d'un zéro pointé à la dictée du brevet de 1988. A la fac, ce n'est pas mieux. Exemple, cette copie d'un étudiant de première année de lettres classiques à Toulouse: «Le Dieu Arès est née des amours conflictuel d'Héra et de Zeus, dans un climat parentale tendue. Arès, qui représente la guerre cruel et istérique serra blaissé à l'épaule!»
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Geneviève Zehringer, présidente de la Société des agrégés de l'Université
«Elle est comme la République: une et indivisible»

Le problème tient au désengagement national vis-à-vis de l'enseignement de l'orthographe et de la grammaire. Voyez le recrutement et la formation des futurs instituteurs. Alors qu'il faudrait écarter impitoyablement tous ceux qui n'ont pas une maîtrise sûre de l'orthographe, le concours, à l'issue de l'année de préparation aux instituts universitaires de formation des maîtres, ne fait qu'une toute petite place à la grammaire.
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Charles Müller, linguiste, créateur du site Orthonet
«A force de purisme, on nuit à la langue française»

En 1990, j'ai participé à l'élaboration d'une série de rectifications lexicales modestes. Nous avons été très attentifs à ne pas toucher aux mots trop courants, pour ne pas déclencher une révolution. Résultat: cela modifiait un mot toutes les huit pages dans la Recherche du temps perdu. Malgré tout, cette réforme reste quasi inconnue. C'est dommage. A force de purisme, d'opposition acharnée à toute évolution, on nuit à la langue française. La majorité des adultes ont peur de la langue écrite, qu'ils ne maîtrisent pas. C'est un vrai drame social! Quant aux étrangers, rebutés par la complexité de notre orthographe, ils préfèrent se tourner vers d'autres idiomes.
En simplifiant l'orthographe, on améliorerait l'image du français. Au moins pourrait-on donner un signe de bonne volonté en supprimant les sottises les plus évidentes. Comme ce fameux «événement» qui doit son deuxième accent aigu au fait qu'un imprimeur, en 1736, s'est trouvé à court d'accents graves...
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Alain Bentolila, linguiste, professeur à Paris V
«Corrigeons les difficultés gratuites»

Je suis favorable à la correction de ces difficultés gratuites, inutiles, piégeuses, qui empêchent les enfants de remonter la lignée d'un mot. Les rectifications doivent aller dans le sens de l'analogie pour déboucher sur une orthographe plus régulière en elle-même, plus cohérente. En revanche, je suis opposé à une simplification drastique. La transparence totale - un son = une lettre, une lettre = un son - éviterait de nombreuses fautes d'orthographe mais desservirait la lecture: lorsqu'on lit «pain» ou «pin», «faim» ou «fin», on sait immédiatement de quoi il s'agit, car c'est l'orthographe qui différencie les mots et leur donne leur sens.
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Fanny Capel, professeur de lettres modernes, auteur de Qui a eu cette idée folle un jour de casser l'école? (Ramsay)
«On risque de simplifier aussi la pensée»

La volonté de simplification de l'orthographe a pour objectif de masquer ce drame: on a arrêté de l'enseigner, comme on a cessé d'inculquer la grammaire de manière systématique et cohérente. Par ailleurs, elle me semble dangereuse, car elle risque de simplifier aussi la pensée. L'orthographe, loin d'être la science des ânes, est l'apprentissage de la rigueur et de la nuance. C'est également un outil de réflexion sur la langue et son étymologie. Quant aux fameuses exceptions, elles permettent d'exercer la mémoire.
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Pierre Encrevé, linguiste, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales
«Servons-nous des logiciels de correction»

L'orthographe est une pure convention que les Français adultes sont libres de respecter ou non, conformément à l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui garantit à chacun le droit de «parler, écrire, imprimer librement». Par conséquent, un adulte ne fait pas de «fautes» d'orthographe, il prend des libertés avec la norme orthographique académique et scolaire! Par ailleurs, s'agissant des élèves, l'urgence est moins de simplifier l'orthographe que son enseignement et son usage. Commençons par respecter les textes. Les rectifications orthographiques de 1990, qui élargissent la liberté orthographique en proposant des variantes allant dans le sens d'une graphie plus logique, semblent ignorées des enseignants parce qu'elles n'ont pas été publiées au Bulletin officiel de l'Education nationale...
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Faut-il prendre au sérieux la colère des lycéens?

Pour
Hervé Hamon
Ecrivain, auteur de Tant qu'il y aura des élèves (Seuil)
«Leur inquiétude est légitime»
Contre
Natacha Polony
Journaliste et enseignante. Vient de publier Nos enfants gâchés (Lattès)
«Ne soyons pas jeunolâtres!»
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Le Figaro-Madame/ Figaro Magazine samedi 23 avril 2005

Ecole : le prix d'un échec
PAR ALAIN-GÉRARD SLAMA

Les Français sont-ils en proie à une «tentation antisémite» ? Ou bien s'inventent-ils, sur le sujet, une «haine imaginaire» ? Obstinément, chaque fois qu'une agression ou une provocation antisémite est signalée, les médias soulèvent les mêmes questions avec une redoutable constance.[…] Il n'en reste pas moins que, d'après le dernier rapport de la Commission des droits de l'homme, les actes de violence raciste et antisémite, rarissimes avant 2000, passés d'une centaine à 743 en 2000 après la seconde intifada, ont atteint 970 en 2004, sans qu'on puisse invoquer, cette fois, un lien direct avec la crise du Moyen-Orient. MM. Dieudonné et Ramadan trouvent des publics ailleurs que dans leur clientèle communautaire, et nombre d'arguments des années 30 refont surface, comme la surreprésentation des juifs dans la vie politique et les médias. A la différence des années 30, le surmoi de l'école fonctionne de moins en moins bien. Des maîtres imprégnés d'une culture d'extrême gauche voient dans le racisme de leurs élèves immigrés une conséquence de leur frustration sociale, au lieu d'y reconnaître et de combattre une redoutable idéologie. Le racisme «anti-Blancs» des casseurs qui ont troublé les manifestations lycéennes du 8 mars a brutalement découvert la gravité du malaise. Avant 1940, la machine scolaire à intégrer s'imposait encore. Aujourd'hui, elle est grippée. Tout le problème est de la remettre en route, dans un contexte où le système de promotion républicaine a de plus en plus de mal à fonctionner.
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Quel bazar dans sa chambre !
Où l’on découvre que la chambre, l’ordre et le désordre représentent bien plus que ça... Cinq questions à la psy Maryse Vaillant.
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Rien vu...


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Politis du 21 avril 2005

Rien vu...


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Marianne du 23 avril 2005


En Seine Saint Denis, l’école se rappelle et s’appelle Samira Bellil
L’auteur de « Dans l’enfer des tournantes », morte en septembre dernier, a été choisie parmi 55 personnalités pour donner son nom à un groupe primaire d’Ile Saint Denis, en Seine- Saint -Denis. Une véritable reconnaissance pour ses proches, qui se confient en exclusivité pour nous.
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