mardi, avril 05, 2005

Revue de presse du mardi 5 avril 2005

Droit de suite. Une pétition lancée par plusieurs personnalités demandent que l’on revienne sur les « casseurs » qui ont perturbé la manifestation lycéenne du 8 mars dernier. Plusieurs journaux s’en font l’écho. Mais le plus intéressant est le point de vue publié dans le journal Libération par le groupe Claris. Ce groupe animé notamment par Laurent Mucchielli revient sur le texte-pétition signé notamment par Alain Finkielkraut qui s’élevait contre les « ratonnades anti-blanc » à l’occasion de cette manifestation selon leur expression . Le groupe Claris, dans un texte vigoureux et salutaire s’élève contre la dérive ethnique à l’œuvre dans ce texte. Dérive qui fait aussi le jeu de l’extrême droite…
Laïcité. Vous aviez noté ? Le pape est mort… Dans notre beau pays de France, les drapeaux sont en berne au fronton des mairies et des écoles. Cela suscite une polémique de la part de ce que l’on appelle le courant laïque qui proteste contre cet excès et surtout contre le message que cela donne aux autres communautés. Y aurait-il deux poids et deux mesures… ?
Bonne Lecture...
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Libération du 05/04/05


Mort du pape : la laïcité en berne ?
Concernant Jean Paul II décédé, la France revient à Clochemerle. Il ne s'agit plus de savoir si on peut placer des latrines derrière l'église, mais si le drapeau tricolore doit ou non être mis en berne. Dès dimanche, les permanences des ministères avaient reçu la consigne leur enjoignant de baisser le pavillon national en hommage au pape. Et hier, le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin envoyait un télégramme comminatoire aux préfets précisant que la mesure s'applique, «d'une part pendant les vingt-quatre heures suivant l'annonce de la mort du souverain pontife, et d'autre part le jour de la cérémonie officielle célébrée à Rome», vendredi. Sont concernés les bâtiments de l'Etat, et ceux des collectivités locales : mairies, écoles et autres. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde.[…] En cette année du centenaire de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, l'idée choque les syndicalistes enseignants de la FSU : «Le pape est d'abord le représentant d'une Eglise. Une telle pratique est contraire aux principes de la laïcité.» Même message chez l'Union des femmes laïques et à la Ligue des droits de l'homme.
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La dérive ethnique
Par CLARIS

/>Claris (Clarifier le débat public sur l'insécurité) est un groupe composé de Marie Bastianelli, Manuel Boucher, Christophe Daadouche, Maryse Esterle-Hedibel, Yazid Kherfi, Michel Kokoreff, Laurent Mucchielli, Marwan Mohammed, Laurent Ott.
Disons-le d'emblée : l'appel contre des «ratonnades anti-Blancs» lancé par des organisations communautaires et signé par des personnalités réputées de gauche nous paraît particulièrement inquiétant. Bien qu'il soit difficile de mesurer exactement ce qui s'est passé, les violences survenues lors des récentes manifestations lycéennes ont été largement dénoncées. A juste titre. Et ceux de leurs auteurs qui ont été interpellés seront jugés comme auteurs d'actes de délinquance.
Mais le problème n'est pas là. Il est de considérer ces violences comme une nouvelle forme de racisme, voire l'expression d'un «mouvement de haine judéophobe et francophobe», comme l'a déclaré Alain Finkielkraut. D'ailleurs, la plupart des réactions ne s'y sont pas trompées, qu'il s'agisse de représentants d'associations (de la LDH au Mrap, de l'Unef à SOS Racisme, sans oublier l'Union nationale lycéenne), de parents d'élèves victimes des violences et des vols, ou encore d'enseignants, de militants ou de journalistes. En clair, on peut en même temps désapprouver avec force les agressions dont de nombreux lycéens ont été les victimes, et considérer le texte comme «simpliste», «idiot», «irresponsable».
Cependant, ce texte n'est pas seulement choquant moralement : il est à la fois sociologiquement inexact et politiquement dangereux.[…]
Force est de constater que nous nous sommes habitués à voir classés (et à classer) les individus non plus seulement en fonction de catégories objectives mais à partir de désignations très marquées idéologiquement. Une lecture «ethnique» de la ville et de la question des banlieues s'est imposée dans le débat public, aussi bien avec le thème des «cités-ghettos» qu'à travers l'euphémisation des catégories de «quartiers» et de «jeunes des cités» recouvrant implicitement les populations issues de l'immigration. De même, s'est imposé un décryptage communautaire des dysfonctionnements du système scolaire. Dans les années 70, on parlait d'élèves ou de jeunes «immigrés», puis dans les années 80, d'«élèves maghrébins», aujourd'hui, d'«élèves musulmans».
Ces catégories ont largement dépassé le cadre de l'école pour nourrir un climat où racisme et xénophobie, à force de banalisation, portent la marque d'une lepénisation des esprits. Le débat sur le foulard islamique et les «dérives» en aura été, par excès, l'illustration. On en retrouve encore la trace explicite dans le rapport Benisti sur la prévention de la délinquance. Ce rapport pose en effet comme une évidence le lien entre immigration, bilinguisme et délinquance. Dans ce contexte, cet appel contre le «racisme anti-Blancs» est symptomatique : il semble surfer sur une ethnicisation des rapports sociaux qu'il alimente plus qu'il ne s'efforce d'en proposer une compréhension. Il participe lui-même davantage d'une «démarche communautaire»incitant au repli que d'une réflexion «citoyenne» appelant au respect des droits et devoirs de chacun[…]
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Le Figaro du 05/04/05


Rien vu...


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L'Humanité du 05/04/05


Ni déni ni démesure
Savoir ce qui s’est passé, avant de rendre des conclusions : c’est le sens donné à un appel qui demande l’ouverture d’une enquête parlementaire concernant les événements survenus à Paris, le 8 mars dernier. Ce jour-là, des lycéens, manifestant contre ce qui était encore le projet de loi Fillon, se faisaient agresser, parfois très violemment, par d’autres jeunes venus en bandes, a priori de la banlieue nord. Vols de sacs et de téléphones portables, mais aussi véritables passages à tabac : selon de nombreux témoins, les agresseurs ont fondu par dizaines sur les jeunes les plus isolés. Beaucoup disent avoir vu des filles et des garçons se faire traîner pas les cheveux ou essuyer des volées de coups alors qu’ils se trouvaient à terre. D’après ces mêmes observateurs, les forces de l’ordre sont restées de marbre, n’intervenant d’aucune façon pour stopper les bagarres.
À l’initiative de plusieurs personnalités politiques, parmi lesquels le sénateur, David Assouline (PS), ou encore le député européen, Jean-Luc Bennahmias (Verts), le texte, diffusé sur Internet, demande donc qu’une enquête soit menée afin de répondre à plusieurs interrogations. « Pourquoi la police, présente sur les lieux, a-t-elle été impuissante à empêcher ces agressions, incapable d’interpeller un nombre significatif de cogneurs ? Combien y a-t-il eu de victimes ? Une information judiciaire a-t-elle été ouverte, sinon, pourquoi ? » Parmi la liste des questions figure celle qui suscite peut-être la plus vive polémique : « Y avait-il, ou non, un climat raciste autour de ces violences, et si oui, dans quelle proportion ? »
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Rien vu...


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Le Parisien du 05/04/05 (payant)


Lycées : La mobilisation faiblit

Est-ce la pression pour le bac (dont la première épreuve aura lieu dans deux mois), l'arrivée prochaine des vacances qui débutent dans une partie des académies dès ce vendredi ou l'intervention des forces de l'ordre ? En tout cas, la mobilisation faiblit ...
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La Croix du 05/04/05


La ville est-elle faite pour les enfants ?
Aujourd'hui, les villes sont dessinées par des adultes et pour les adultes. La place laissée aux enfants est réduite à la portion congrue
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20 minutes du 05/04/05


Drapeaux en berne, la polémique enfle
France, fille aînée de l’Eglise. La mise en berne des drapeaux nationaux en hommage à la mort du pape a suscité une polémique hier dans l’Hexagone. Pratique inadmissible pour les tenants de la laïcité, simple respect envers le chef d’Etat et chef religieux Jean Paul II pour les autorités en place.
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Enquête sur les casseurs de la manif lycéenne
Une soixantaine de personnalités, parlementaires, enseignants, magistrats, écrivains et syndicalistes ont lancé hier un manifeste pour « exiger avec force » l’ouverture d’une enquête parlementaire sur la manifestation lycéenne du 8 mars à Paris. Elle avait été marquée par la violence d’une centaine de casseurs contre les manifestants. Des syndicats et des partis avaient dénoncé la passivité de la police.
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Ouest-France du 05/04/05


Le septième Baromètre sur les goûts et les attitudes des jeunes
Grand retour du rock chez les 11-15 ans

Ils aiment le rock, les magazines, les messageries intantanées : les goûts des jeunes de 11 à 20 ans ainsi que leurs nouvelles attitudes sont analysées dans une enquête réalisée pour la septième année consécutive et publiée lundi.
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Le Monde daté du 06/04/05


Drapeaux en berne et deuil officiel de l'Etat suscitent la protestation des laïques

Drapeaux en berne, préfets instamment priés d'assister, en grande tenue, aux messes qui se dérouleront vendredi sur tout le territoire à la mémoire de Jean Paul II, campagne référendaire mise entre parenthèses : la fille aînée de l'église ne mégote pas sa compassion, au risque de susciter la polémique.[…]

La laïcité était-elle en péril pour cela ? C'est ce qu'ont cru plusieurs élus socialistes. Jean-Luc Mélenchon a appelé les autorités de l'Etat "à faire preuve d'une laïcité sans ombre et sans demi-teinte", Arnaud Montebourg a invité les maires à "ne pas se soumettre" aux injonctions officielles, tandis que le sénateur Michel Charasse jugeait nécessaire la clarification des règles en matière de deuil, considérant celles-ci par trop "pagailleuses". De leur côté, deux syndicats d'enseignants, la FSU et l'UNSA, se sont élevés contre la mise en berne des drapeaux, estimant que "de telles pratiques peuvent donner le signe que les principes de laïcité peuvent être à géométrie variable".[…]
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