lundi, avril 11, 2005

Revue de presse du lundi 11 avril 2005

Désormais tous ceux qui voudront acquérir la nationalité française devront passer un examen avec des questions telles que "Qu'est-ce que représente pour vous l'égalité entre l'homme et la femme ?" "En France, peut-on obliger son enfant à se marier ou l'empêcher d'épouser une personne de son choix ?" "Peut-on manifester une croyance dans un emploi public ?" "Le vote est-il obligatoire ?" "Quelle est la couleur du drapeau français ?" "Qui célèbre le mariage en France ?". Un rituel plutôt intéressant et qu’on retrouve dans de nombreux pays (Suisse, USA,…) Et si on passait tous le même examen ? <
A lire aussi dans vos journaux , les suites des brutalités policières . Les syndicats lycéens appellent à une nouvelle manifestation jeudi prochain.
Bonne Lecture...
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Libération du 11/04/05


Un maire tancé par «ses jeunes»
Manifestation contre l'UMP Bénisti, à Villiers-sur-Marne, après son rapport aux relents racistes
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Un «théoricien» de la délinquance
Le prérapport du député-maire Bénisti sur la prévention de la délinquance explique, en une démonstration de vingt pages et autant de coquilles, comment «le jeune» d'origine immigrée devient un délinquant du fait de ses «difficultés de langue». La malédiction commence à 3 ans, quand «seuls les parents ont un contact avec leurs enfants». Solution : «La mère d'origine étrangère devra s'obliger à parler le français», sans quoi «le jeune» deviendra à 16 ans un danger public, à placer dans un «centre de délinquants adapté» avec «une formation à un métier manuel». Le rapport, basé sur «l'expérience de maire» de Bénisti, a provoqué, le 2 février, une manifestation des travailleurs sociaux réunissant 2000 personnes à Paris.
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Le Figaro du 11/04/05


Rien vu...


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L'Humanité du 11/04/05


À Lille, élèves et parents sont encore sous le choc
Samedi, ils étaient environ 200 à Lille à s’être réunis sur la place de la République, face à la préfecture. Lycéens et parents d’élèves entendaient protester, une fois de plus, contre les violences de l’avant-veille. Au même endroit, jeudi, lors d’une manifestation improvisée, les CRS avaient chargé les lycéens assis pacifiquement devant la préfecture. Aujourd’hui, tous sont en colère. Et n’ont pas oublié les effets des gaz lacrymogènes. « C’était une véritable chasse à l’homme », se souvient Maëlle Turmel, dix-sept ans, élève en seconde au lycée Pasteur, à Lille. « Une guerre civile ! » s’emporte Merouame Douffi, du lycée Montebello.
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La mobilisation plus forte que la matraque
Malgré l’annonce par le ministre de la création d’assistants pédagogiques dans 300 établissements jugés sensibles, le mouvement devrait se poursuivre. La FIDL appelle à manifester jeudi 14 avril.
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Témoignage parisien « Le personnel du rectorat nous a applaudis »
Élève en seconde au lycée Victor-Hugo (3e arrondissement), Pierre Debest occupait le rectorat de Paris, jeudi dernier, lorsque sont intervenues les forces de l’ordre. « Le personnel du rectorat nous a applaudis quand nous avons réussi à y entrer. Au bout de deux heures, les gardes mobiles sont arrivés. Certains venaient directement du 4e étage. Ils nous ont encerclés, le personnel du rectorat a fait une chaîne autour de nous pour nous soutenir. La police nous a demandé si on préférait sortir dignement, mais, comme la plupart d’entre nous voulions rester, cela a été assez violent. Ils nous ont tirés par les cheveux, les oreilles, traînés sur le ventre. Il y a eu un bras cassé, des mains écrasées et pas mal de bleus », raconte ce - lycéen. « C’est une honte qu’un gouvernement de la République, telle une dictature, provoque et tabasse des lycéens qui oeuvrent pour l’avenir », a réagi le Parti communiste.
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Billet d’humeur d’une enseignante (édition du 9/04)
Le venin de l’ultralibéralisme nous est instillé à longueur de journaux télévisés à doses homéopathiques. Chaque jour, un petit reportage anodin est là pour enfoncer le clou.
Pendant les vacances de février, est passé sur TF1 un reportage alarmant : les enfants ont depuis peu la possibilité de manquer l’école pour partir skier hors zone, pas de problème ! Des structures privées prennent en charge la scolarité des petits mignons, qui loupent ainsi sans scrupules une semaine de classe, et le maître, bonne pomme, corrige même leurs devoirs quand ils reviennent ! Résultat l’école publique va servir de bouche-trou entre deux sessions de glisse... et il y a fort à parier que de novembre à mars il n’y aura jamais un effectif complet dans certaines classes... Bonjour le mépris envers les maîtres, leurs projets, la continuité de leur enseignement, les progressions, le suivi... Elle commence là, la fameuse concurrence libre et non faussée, entre l’école laïque et gratuite et l’école payante mais ludique, et surtout lucrative ![…]
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Un gadjé, un booster et la baston (édition du 09/04)

Les « Crapuleuses », ces adolescentes déviantes,
par Stéphanie Rubi, PUF, 2005, 25 euros.
Durant quatre ans, la sociologue a fréquenté ces « adolescentes déviantes » des quartiers populaires de Marseille, de Bordeaux, ou du 20e arrondissement parisien. Alternant « immersion ethnographique » et entretiens, Stéphanie Rubi en a rapporté une étude rigoureuse au point d’en être parfois ingrate à lire. Aucun sensationnalisme, en effet, dans cet ouvrage qui, s’il reconnaît l’existence de conduites illégales, sans doute minorée dans les statistiques officielles, se refuse à voir les crapuleuses à travers le prisme ô combien médiatique de la délinquance.
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Le Parisien (payant) du 11/04/05


Les 15-25 ans déplorent l'agressivité ambiante
Soixante-dix pour cent des jeunes, en Ile-de-France, ont déjà subi des agressions verbales, 26 % ont été victimes de menaces ; et pas moins d'un sur cinq indique avoir été victime d'une agression physique...
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La Croix du 11/04/05


Rien vu...


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20 minutes du 11/04/05


Nouvel examen pour obtenir la nationalité
Pas de nationalité française sans examen. La ministre déléguée à l’Intégration, à l’Egalité des chances et à la Lutte contre l’exclusion, Nelly Olin, a annoncé hier dans une interview au Journal du Dimanche que l’acquisition de la nationalité française sera soumise à la réussite d’un « examen civique », en plus du traditionnel examen linguistique. « Une personne qui ne comprend pas l’interdiction de la polygamie ou de l’excision, ou qui ignore ses obligations liées au travail ou à l’impôt, ne pourra pas devenir notre concitoyen », a expliqué la ministre. En cas d’échec, le candidat pourra repasser ce test, qui se présentera sous la forme de questions fournies aux préfectures.
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Une maîtresse devient maître et affole une école catholique
Quand sexe et religion font mauvais ménage. Une institutrice d’une école catholique du Calvados va changer de sexe cette semaine, affirme Ouest-France. Agée de 40 ans et sous traitement hormonal, elle a déjà demandé à ses élèves de l’appeler « monsieur ». Le quotidien a reçu un courrier anonyme dans lequel des parents s’interrogent sur les « répercussions psychologiques » sur leurs enfants et menacent de les retirer de l’école.
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Lycées: dérapages et renforts
La tension n’est pas retombée dans les lycées parisiens. Jeudi dernier, le proviseur du lycée Montaigne (6e), Jean-Marie Renault, prenait la décision de fermer son établissement jusqu’à ce matin, à la suite d’intrusions contre lesquelles il a porté plainte. Portes fracturées, vitres cassées, extincteurs vidés, menaces et vol de denrées alimentaires à la cantine, le lycée n’a pas été épargné. « Notre établissement a été le théâtre de faits inadmissibles et d’une exceptionnelle gravité. La direction a reçu des insultes inqualifiables », a déclaré le proviseur.
Parallèlement à ces incidents, la mobilisation prend de l’ampleur en Seine-Saint-Denis, où des établissements privés et cinq collèges ont décidé de rejoindre le mouvement lycéen. Rappelant que les blocus étaient « illégaux », l’inspecteur d’académie reconnaît que le mouvement est «toujours présent».
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Ouest-France du 11/04/05


Rien vu...


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Le Monde daté du 11/04/05


Un "Guide des droits et devoirs du citoyen français" préparera les candidats à la naturalisation
Désormais, tous ceux qui souhaitent acquérir la nationalité française seront soumis à un jeu de questions. "Qu'est-ce que représente pour vous l'égalité entre l'homme et la femme ?" "En France, peut-on obliger son enfant à se marier ou l'empêcher d'épouser une personne de son choix ?" "Peut-on manifester une croyance dans un emploi public ?" "Le vote est-il obligatoire ?" "Quelle est la couleur du drapeau français ?" "Qui célèbre le mariage en France ?"
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La fréquence des mariages forcés pose la question de la pénalisation
L'amendement relevant de 15 à 18 ans l'âge légal du mariage des femmes, adopté le 29 mars par le Sénat et qui doit être prochainement examiné par l'Assemblée nationale, a eu le mérite de ramener l'attention sur le phénomène des mariages forcés (Le Monde du 29 mars). Une pratique qui perdure, en France, dans nombre de familles issues de l'immigration. Les associations évaluent à plus de 70 000 le nombre de jeunes femmes, mineures et majeures, concernées.
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Ina, mariée contre son gré et violée à 15 ans, a préféré partir de chez elle

Ina se reproche d'être bavarde. C'est qu'elle a hâte de mettre des mots sur ce qui lui est arrivé. À 13 ans, cette jeune fille d'origine malienne a été fiancée, avant d'être mariée, de force, deux années plus tard. Aujourd'hui, à 20 ans, elle est étudiante en classe préparatoire à l'Ecole normale supérieure de Cachan (Val-de-Marne), et en licence de droit.[…] "Ma mère me dit qu'un type demande ma main. Elle me demande si je veux l'épouser plus tard." Ina ne connaît pas l'homme en question, refuse. Sa mère la gifle. Ina ne comprend pas, demande des explications. "C'est comme ça qu'on devient une femme", lui répond sa mère. Pendant deux ans, la voici fiancée à un Malien d'une trentaine d'années. L'été de ses 15 ans, elle doit l'épouser, en France. C'est un mariage coutumier.
"C'était un jeudi, se souvient-elle. Pendant une semaine, j'ai été enfermée dans une chambre. Lui avait le droit de sortir mais moi, je ne devais voir personne, pas même mes parents. Sauf une femme." Il s'agit de la "marieuse". Celle-ci est chargée, comme le veut la tradition, de veiller à ce que tout se passe "bien".
"J'ai été violée tous les jours", raconte Ina. Elle a beau crier, appeler père et mère, la porte de la chambre reste close.[…]
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Les grandes écoles face à l'Université, par Christian Margaria

En France, l'enseignement supérieur dans les domaines des sciences et techniques (y compris les sciences de gestion et les techniques de management) est organisé en deux filières, dont l'une, celle des grandes écoles et des classes préparatoires, repose sur une sélection explicite après le baccalauréat et les concours. Les grandes écoles constituent ainsi un dispositif de formation fondé sur une logique d'intégration des connaissances et de cohérence des cursus sur cinq années après le baccalauréat, les deux premières années pouvant être mises en commun au sein des classes préparatoires. Faut-il insister sur les preuves de la qualité du système des grandes écoles, consacrées de façon évidente par le marché : employabilité immédiate des diplômés, faible taux de chômeurs, rayonnement des cadres formés "à la française" dans les sociétés multinationales qui savent très bien où recruter de très bons collaborateurs pour des postes de haute responsabilité ?
Les universités ont cependant tendance, ces derniers temps, à présenter les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) comme un système organisé pour leur confisquer des jeunes de qualité à qui elles n'apporteraient aucune valeur ajoutée. Dans son discours d'ouverture du dernier colloque annuel de la Conférence des présidents d'université (CPU), le premier vice-président s'interrogeait en effet sur "quelles mesures proposer pour favoriser un fort rapprochement des CPGE avec les universités pour arriver, à terme, à leur intégration comme composantes d'universités ?" et ajoutait : "Il n'est pas normal que les étudiants de classes préparatoires ne connaissent pas le monde universitaire et ne soient pas confrontés à la recherche."[…]L'argument de poids concernant l'intégration des CPGE dans les universités est le contact avec la recherche qui existerait en premier cycle universitaire, les cours étant assurés par des enseignants-chercheurs. Aujourd'hui les professeurs de classes préparatoires se consacrent exclusivement à l'enseignement, avec un dévouement qui fait l'admiration de tous, et sont recrutés, pour près de 70 % d'entre eux, parmi les jeunes agrégés qui ont poursuivi des travaux de recherche et obtenu leur doctorat. En outre, le goût de l'effort et la capacité de travail acquis par les étudiants de CPGE au contact de ces pédagogues remarquables, alliés à des programmes conçus pour donner un socle important de connaissances scientifiques, sont reconnus par les recruteurs comme garantissant l'absence de lacunes sérieuses et constituant un fondement fiable pour la carrière du futur cadre supérieur.
Vouloir véritablement exposer les étudiants de premier cycle à la recherche est en effet une douce plaisanterie et, dans la plupart des pays du monde, ces premières années d'enseignement supérieur sont consacrées à l'acquisition de savoirs de base académiques. Dans les plus grandes universités internationales, les meilleurs enseignants de premier cycle sont ceux intéressés par les synthèses renouvelées de connaissances, donnant à cette fonction d'intégration une vraie dimension de recherche pédagogique ; c'est le profil fréquent des professeurs de classes préparatoires.
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