Resources pas très humaines – Robe ostentatoire – Girl power -
Resources pas très humaines
Paru dans le magazine “papier”, il y a une semaine, le site L’Express.fr vient de mettre en ligne un long article sur la gestion des ressources humaines dans l’ Éducation Nationale. On sait que depuis très peu de temps, le ministère (qualifié d’ “entreprise” dans le sous titre de l’article, mais passons…) s’est doté d’une directrice des Ressources Humaines en la personne de Josette Théophile, ancienne DRH de la RATP. Elle est d’ailleurs interviewée à la fin de l’article.
Mais l’essentiel de cette enquête repose sur des témoignages sur les aberrations et les dysfonctionnements de cette “gestion”. Ainsi on nous conte le cas de cette prof de russe remplacée par un vacataire pasteur congolais passé par l’université Patrice Lumumba de Moscou et n’ayant aucune formation pédagogique. Ou celle de cette annonce, dont nous avions parlé dans cette chronique, passée sur le site leBonCoin.fr pour recruter un prof d’italien. On y interviewe aussi un prof de SES qui s’insurge contre le système. “La gestion des ressources humaines? Mais elle n'existe tout simplement pas, s'emporte t’il Pour eux, nous ne sommes que des Numen [NDLR : le numéro d'identification que les salariés reçoivent en début de carrière et qui les suit tout au long de leur vie]. Nous sommes interchangeables. Le mérite, la compétence? Des gros mots. Toute l'organisation repose sur l'idée qu'il faut interdire l'arbitraire dans les décisions d'affectation, en ne prenant en compte que des données objectives calculées selon des règles collectives”
Mais, comme le rappelle la journaliste Laurence Debril, le problème est que cette difficulté à gérer le plus grand employeur de France a été accentuée par la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Et aussi par la réforme de la formation qui aboutit à un découragement des plus jeunes.
Pour ce qui concerne la gestion de la pénurie, on arrive vraiment à une limite. On a fini de dégraisser le Mammouth, et ça fait quelques temps qu’on attaque l’os… Écoutons le témoignage du proviseur du Lycée JB Corot de Savigny sur Orge (un très beau lycée...) : “Pour la première fois de ma carrière, je me demande comment je vais réussir à établir les emplois du temps de l'an prochain, confie Stéphane du Crest, proviseur du lycée Corot l'un des plus grands de France, avec 2700 élèves et 270 professeurs. Le taux d'encadrement a baissé, alors il faut faire accepter des heures sup', réussir à garder les points forts du projet d'établissement - l'enseignement des langues, des matières artistiques et la lutte contre le redoublement - sans aucune marge de manoeuvre. Résultat, on bidouille. ”.
Quelles pistes pour améliorer le système ? Déconcentrer ? Donner plus d’autonomie aux établissements ? Individualiser ? Valoriser le mérite ? Toutes ces pistes sont aujourd’hui développées mais se heurtent à beaucoup de craintes liées à la disparition d’un certain égalitarisme républicain. Comme le confie une jeune enseignante: "Ce système me fait penser à l'Union soviétique avant sa chute. Il rend tout le monde malheureux, mais personne ne veut le changer, chacun redoutant que le mouvement aboutisse au pire et non au meilleur."
Robe ostentatoire
Finalement, il aura fallu une petite semaine entre le moment où l’événement s’est produit et a été diffusé par un site de lutte contre l’islamophobie et celui où il commence à être traité par la presse. Aujourd’hui, donc plusieurs articles reprennent cette affaire qui a fait aussi l’objet de sujets dans les radios. On trouve notamment un article de France Soir qui rappelle que plusieurs jeunes filles musulmanes du Lycée Auguste Blanqui de St-Ouen qui, en plus de porter le voile, se vêtent d'une longue robe noire ou bleue foncée, ont été convoquées par la proviseure adjointe qui les a informées que celle-ci s'apparentait un « signe religieux ostentatoire» et qu'elles devaient la retirer sous peine de ne plus être acceptées dans l'établissement. Mais pour ces jeunes filles, raconte le Parisien qui y consacre aussi un article, cette robe «n'est pas religieuse». «C'est un costume traditionnel, assure la jeune Halima. S'il était religieux, nous le porterions tous les jours, alors que certains jours, nous sommes en pantalon. ». Ce que conteste Alain Seksig, membre du Haut Conseil à l’intégration et inspecteur de l’éducation nationale qui est en contact depuis une semaine avec la proviseur pour gérer ce conflit, “ S’il s’agissait d’une tenue comme une autre, ces jeunes filles seraient capables d’en porter d’autres, or elles s’habillent de la même façon tous les jours. ” Il met en garde contre la tentation de « hausser les épaules ». « Ces élèves exerceraient une pression sur d’autres pour qu’elles adoptent les mêmes tenues, ce qui pose problème», poursuit-il.
Les enseignants sont quant à eux choqués d'être « taxés d'islamophobie », ils ajoutent aussi que, contrairement à ce qui a été dit (et surtout ressenti par les jeunes filles), il n’a pas été question d’exclusion mais de rappel de la loi sur la laïcité comme le dit La Croix. Selon Clément Dirson, du Snes 93, «ce problème pose une vraie question de fond que le rectorat et, au-delà, le ministère devront trancher : cette robe longue est-elle une tenue traditionnelle ou une tenue religieuse ?». Sept ans après le vote (mars 2004) la loi sur les signes religieux ostentatoires qui appelait à un principe de “discrétion”, c’est une première crise sérieuse qui montre que le débat n’est pas clos et qu’il ne peut que resurgir dans ce climat de racisme ambiant et donc de repli communautaire.
Girl Power
Un reportage étonnant dans Libération. On nous emmène à New York où une association intitulée le “ Girls Leadership Institute ” organise des ateliers auprès de fillettes de 7-8 ans pour leur apprendre à manager leurs émotions. “Nous enseignons l’intelligence émotionnelle, l’expression de soi et les moyens de parvenir à de saines relations, afin que les filles développent les compétences et la confiance pour devenir des leaders dans le monde d’aujourd’hui. ” expliquent les deux fondatrices. Concrètement il s’agit de cours de comportement basés sur un certain nombre de principes : “1 : je dis ce que je ressens, 2 : je demande ce dont j’ai besoin, 3 : la double excuse ou comment s’excuser, 4 : regarder son interlocutrice dans les yeux, 5 : garder un ton calme.”. Les petites participantes sont invitées à simuler des situation délicates et à raconter comment elles ont mis en œuvre ces principes dans la vie de tous les jours.
Cette association qui se revendique “féministe” considère que ces ateliers sont un moyen de combattre les stéréotypes et la socialisation différentielle selon le genre : “Nous évoluons dans une société où les filles reçoivent des messages contradictoires sur ce qu’elles peuvent faire ou ne pas faire. On assure qu’elles peuvent avoir beaucoup de pouvoir. Mais dans le même temps, on les définit toujours par rapport à leur sex-appeal, on leur demande de ne pas être trop sûres d’elles pour ne pas choquer, ou encore d’être gentilles pour y arriver. Trop souvent, et à un très jeune âge, les filles ont du mal à dire non et ont trop l’habitude de chercher à plaire. Cela limite leur potentiel. C’est là-dessus que nous travaillons. ”
Why Not ? même si on peu se dire, comme la journaliste de Libé que ces fillettes feraient aussi bien d’aller jouer au parc après la classe. Mais on peut aussi y voir toute une évolution (et peut-être une dérive) actuelle qui consiste à apporter des réponses essentiellement comportementalistes à des problèmes bien plus complexes et structurels. D’une certaines manière, on trouve la même dérive à l’œuvre avec le sujet de la lutte contre le harcèlement à l’école (appelé, comme par hasard, d’un terme anglo-saxon de bullying) que veut lancer le ministère. Les pistes lancées pour lutter contre ce phénomène, s’appuient essentiellement sur des techniques de ce genre, certes intéressantes et utiles mais qui font encore une fois reposer la responsabilité de la situation sur l’individu et, au final, rendre coupable ou du moins responsable, celui ou celle qui n’a pas su être performant ou "manager" ses émotions.
Bonne Lecture...
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Libération.fr du 23/03/11(certains articles payants)
«Ils se mettent au skate pour plaire aux filles»
Dans un bruit sec de planches qui claquent contre le ciment, Malik s’élance, plié en deux et tee-shirt au vent, dans les fosses incurvées d’un skate-parc parisien. Il se sait observé mais ne croise aucun regard, excessivement concentré sur ses figures. «Quand je glisse, je suis dans mon monde, je ne vois personne. Je pense juste à ce que je fais : c’est comme si je sautais du haut de la tour Eiffel.»
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Tu seras une boss, ma fille
Girl power . Après les cours, des petites Américaines apprennent à «manager» leurs émotions. Histoire d’entrer plus tard dans la ronde des décideurs.
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Le Figaro du 23/03/11
Rien vu...
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Le Monde.fr (certains articles payants) du 23/03/11
"Le choix d'un métier ne devrait pas être fixé avant bac +3"
Jean-Charles Pomerol, président de l'UPMC-Université Pierre et Marie Curie, l'une des plus grandes universités françaises de sciences et de santé, revient sur l'orientation des jeunes et tout particulièrement de ceux qui choisissent de s'inscrire en médecine.
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L’Humanité du 23/03/11
Le SNUipp rencontre Lilian Thuram
En octobre dernier, Lilian Thuram présentait ’’Nous autres’’, son outil pédagogique d’éducation contre le racisme. Retour sur cette rencontre, autour du 21 mars, journée internationale contre le racisme.
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Le Parisien (certains articles payants) du 23/03/11
Saint-Ouen : quatre lycéennes en longue robe se disent menacées d’exclusion
Un lycée de Seine-Saint-Denis bruisse de ce qui serait « une nouvelle affaire de discrimination » à l’encontre de quatre jeunes filles musulmanes.
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Comment parler des catastrophes aux enfants
Le tremblement de terre et le tsunami au Japon, la guerre en Libye, les images des drames ne cessent de défiler sur nos écrans. Et nos enfants dans tout ça ? Nos conseils.
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« Les enfants peuvent aller au parc sans craindre les particules radioactives »
Directeur général de la santé, Didier Houssin assure que le passage aujourd’hui du panache radioactif ne comporte aucun risque pour la santé. Faut-il adopter des mesures particulières...
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Le couvre-feu pour mineurs prolongé à Asnières et Gennevilliers
Le couvre-feu en vigueur depuis une semaine pour les mineurs à Asnières et Gennevilliers a été prolongé jusqu’au 31 mars à 6 heures. La décision a été prise ce mercredi matin à l’issue d’une réunion entre le préfet des Hauts-de-Seine, Patrick Strzoda, le patron de la DTSP (Direction territoriale de la sécurité publique) et les maires des deux villes concernées
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France Soir du 23/03/11
Alternance : Les filières efficaces pour trouver un emploi
L'alternance est un véritable passeport pour l'emploi des jeunes. Du CAP au master, des formations recherchées garantissent une insertion professionnelle à plus de 80 % des diplômés.
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Laïcité : Comme le voile, la robe doit-elle être interdite à l'école ?
Parce qu'elles portent une longue robe noire, quatre lycéennes de Saint-Ouen se sentent "menacées d'exclusion". Selon la direction de leur établissement, ce vêtement est un signe religieux ostentatoire.
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La Croix du 23/03/11
A Saint-Ouen, un lycée s'oppose aux « robes longues »
Le comportement d’élèves fréquentant leur lycée en robe longue a amené une proviseur à rappeler le principe de laïcité
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Les échos (certains articles payants) du 23/03/11
Rien vu...
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20 minutes du 23/03/11
Rien vu...
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Rue89 du 23/03/11
Rien vu...
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Ouest-France du 23/03/11
Rien vu...
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Le Journal du Dimanche du 23/03/11
Rien vu...
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Le Nouvel Obs Permanent du 23/03/11
Rien vu...
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L’Express.fr du 23/03/11
Education nationale: "La gestion des RH? Elle n'existe pas"
Remplacements, mutations, frais, formation... La plus grosse entreprise de France a du mal à piloter ses 852 907 enseignants. La suppression de postes n'arrange rien. Le Mammouth maigrit, mais il est affaibli.
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Des élèves en "robe traditionnelle" seraient menacées d'exclusion
Quatre élèves d'un lycée à Saint-Ouen assurent avoir été menacées d'exclusion en raison de leur tenue: une longue robe unie.
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Des musulmanes en robe longue à l'école? "Il faut rétablir l'uniforme!"
Des lycéennes affirment être menacées d'expulsion à cause de leur "robe traditionnelle". Les internautes dénoncent une stigmatisation des musulmans et craignent une récupération par le Front national.
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Le Café Pédagogique du 23/03/11
La FCPE veut faire respecter le droit au remplacement
Mardi 22 mars, Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première association de parents d'élèves, présentait la nouvelle version du site "Ouyapacours" de signalement des heures de cours perdues.
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Burn out
Le Médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, homme plutôt pondéré, déclare la société française en "burn out", un symptôme qui se rajoute aux autres, ces petits signes d’une grande fatigue contagieuse. Certes lui aussi à son tour voit sa mission supprimée, mais cela n’ôte en rien la tonalité inhabituelle du propos.
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Médiapart (accès payant) du 23/03/11
Rien vu...
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Slate.fr du 23/03/11
Rien vu...
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ÉducPros du 23/03/11
Redoublement : les élèves français sont-ils plus nuls que les autres ?
Passage, redoublement ? Les avis des conseils de classe du deuxième trimestre dessinent les décisions qui seront prises dans deux mois par les enseignants sur le sort de leurs élèves. Le dilemme des professeurs revient comme chaque année, avec en toile de fond les mêmes antiennes. La France est un des pays qui fait le plus redoubler ses élèves : 40 % passent par cette case durant leur scolarité. Les études, dont la dernière d’Eurydice de janvier 2011, concluent pour la plupart à l’inutilité du redoublement, mais ne concernent pour la plupart que le collège et le primaire. De leur côté, ministère et rectorats veulent freiner cette pratique coûteuse estimée à 2 milliards d’euros par an.
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Le conseil de classe : un espace toujours secret, le billet de Bernard Desclaux
"Cet espace d’élaboration de décisions lourdes de conséquences pour les élèves, les parents, et pour le système, n’est jamais observé", écrit Bernard Desclaux sur son blog à propos du conseil de classe.
Le directeur de CIO (retraité) revient sur le projet de Christian Forestier, alors recteur de l'académie de Versailles, d'observer les conseils de classe afin de comprendre les taux de redoublements très élevés de l'académie, dans un billet intitulé Une observation avortée de conseil de classe.
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VousNousIls du 23/03/11
Le principe de laïcité rappelé à des lycéennes musulmanes en robe longue
Des lycéennes musulmanes portant de longues robes dans leur établissement de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et qui affirment avoir été menacées d'exclusion se sont uniquement vu rappeler le principe de laïcité, a dit mardi à l'AFP le syndicat Snes.
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"Cordées de l'entrepreneuriat": un nouveau dispositif pour les jeunes des quartiers
Un nouveau dispositif pour aider les jeunes des quartiers défavorisés à créer leur entreprise a été lancé mercredi par le commissaire à la Diversité, Yazid Sabeg, avec le soutien de Valérie Pécresse et de Maurice Leroy, a-t-on appris auprès des organisateurs.
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mercredi, mars 23, 2011
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