vendredi, octobre 19, 2007

Ripostes dimanche 21 octobre : suite de mes aventures télévisuelles

Suite de mes aventures télévisuelles, après ma participation à l'émission "Les cent qui font bouger l'école" le 9 octobre dernier à laquelle j'avais consacré deux billets (après le tournage et après la diffusion) , j'ai enregistré ce vendredi l'émission “Ripostes” animée par Serge Moati qui passera dimanche 21 octobre prochain de 17h45 à 19h00 sur France 5.
L'émission était consacrée à l'école, avec pour point de départ, la lecture lundi 22 de la lettre de Guy Môquet. Les participants étaient : Xavier Darcos, Alain Finkielkraut, Marc Le Bris, Philippe Meirieu, Sandrine Mazetier et moi même.
Voici quelques commentaires à chaud, toujours dans l'optique d'analyse des médias que j'ai choisi d'adopter vis-à-vis de ces expériences médiatiques.

De l'infotainment au débat
On n'est pas du tout ici dans le même registre que dans l'émission de Béatrice Schönberg. Celle si se situait clairement dans l' infotainment , ici nous sommes vraiment dans une émission de débat. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas le souci du spectacle mais celui-ci reste limité.
Le spectacle est dans le choix des invités et de leur mode d'expression. Bien sûr, Serge Moati, comme tous les animateurs de télévision, souhaite que ses interlocuteurs fassent des phrases courtes et chocs mais il leur laisse le temps de parler. Les invités sont bien sûr choisis aussi pour qu'il y ait des échanges vifs et le "casting" est fait ainsi. On me l'a dit explictement.
Mais ces règles n'empêchent pas les échanges même si, comme à chaque fois, il y a toujours un peu de frustration à l'issue du débat.

"Dans les conditions du direct"
Autre différence majeure. L'émission est enregistrée "dans les conditions du direct". Ce qui veut dire qu'elle a été enregistrée en une heure et des poussières et qu'a priori, c'est ce qui passera à l'antenne in extenso. (Ah, on me souffle dans l'oreillette qu'ils enlèveraient 7 à 8 minutes... [ajout du 20/10/07])
On se souvient de ma réaction après la diffusion de l'émission “les cent..” lorsque j'avais constaté que tout un passage de mon intervention sur le plateau avait été coupé pour ne laisser place qu'à un seul discours sur l'orthographe. Ici, ce risque semble écarté.

Six contre cent...
Si l'échange a pu avoir lieu c'est aussi parce que le nombre le permettait. Six participants à peu près à égalité contre 100 participants forcéments frustrés dans ma précédente prestation. Je dis “à peu près à égalité" parce que le ministre a eu évidemment un temps de parole plus important dans la mesure où il avait une interview préalable avec Moati et surtout parce que Finkielkraut est le spécialiste du monologue interminable accompagné d'un oeil noir dès qu'on essaye de le couper !

Est-ce un débat ?
Je garde de mon séjour de deux ans aux États-Unis, le souvenir de débats à la télévision américaine. Dans la culture américaine, il est très inconvenant de couper la parole à quelqu'un. On attend que l'autre ait fini de parler avant de pouvoir le faire soi même.
Un américain regardant "Ripostes” serait effaré devant le spectacle de ces gens qui parlent fort, qui s'invectivent, qui se coupent la parole ou qui la prennent de manière intempestive. Il noterait aussi que les arguments ne sont pas toujours très developpés et laissent place souvent (mais pas toujours) à des juxtapositions de monologues et à beaucoup de mauvaise foi (quoique sur ce dernier point, les américains ne sont pas mals non plus...).
Alors oui, Ripostes est un débat, mais à la française avec ses défauts et ses qualités. Il y a d'ailleurs un côté “sportif” dans la manière dont Serge Moatti anime (j'allais dire “arbitre”) le débat avec force gestes pour obtenir un peu de régulation sur le plateau !
On n'échappe pas aux caricatures et à la mauvaise foi mais on peut assimiler cela aux règles du pamphlet dans le domaine littéraire.

La suite ?
On se prend vite au jeu de ce système médiatique (les loges, le maquillage, le buffet, les petites attentions, la connivence...).
Pour ma part j'ai un remède contre cela : sitôt rentré, je me corrige quelques copies de seconde... Ça calme et ça remet les idées en place...!
Je ne sais s'il y aura une suite. Il semblerait que je sois un "bon client" selon le jargon télévisuel. Pour ma part, je tiens à le redire, si j'y vais c'est d'abord parce que j'ai la conviction que l'on doit occuper le terrain (ou du moins ne pas le laisser aux anti-pédagos tels que Finkielkraut et Le Bris ou Brighelli ) et qu'il faut accroitre la visibilité du mouvement pédagogique dans lequel je milite. C'est ce que je ne cesse de dire depuis plusieurs années et j'essaie donc d'être cohérent et de ne pas me défiler quand l'occasion se présente.
Se présentera t-elle à nouveau ? On verra bien...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Menger des sushis en compagnie de Finkie et de Le Bris ! ce qu'il ne faut pas devoir faire tout de même pour pouvoir défendre la pédagogie !

Anonyme a dit…

"manger"

Watrelot a dit…

J'aaaadôôôre les sushis !

Anonyme a dit…

Je ne sais pas si je vais manger des sushis mais je regarderais l'émission de ce soir, et j'essayerais de te dire ce que j'en ai pensé...si j'en ai pensé quelquechose. Quel sushi, euh, souci...

PS: je pars avec un avis plutôt favorable sur l'émission ripostes (même si depuis quelque temps, je l'apprécie un peu moins qu'au début...)

a + donc

salutations économiques et sociales comme dit Philippe ^^

 
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