vendredi, septembre 16, 2005

Revue de presse du vendredi 16 septembre 2005

La politique des zones d'éducation prioritaires (ZEP), mise en place en 1982 à l'adresse des élèves socialement défavorisés, n'a pas produit d'"effet significatif" sur la réussite de ces élèves, selon une étude de l'Insee publiée vendredi et révélée par Libération. C’est le titre principal de cette revue de presse de vendredi. Emmanuel Davidenkoff n’hésite pas à titrer « ZEP : le bide scolaire » la formule est forte mais la lecture attentive de son article et surtout de l’étude de l’INSEE elle même, montre une analyse plus nuancée. La lecture la plus optimiste est signée Marc Gurgand, qui commente l'enquête de l'Insee dans le même numéro d'Economie et statistique : «Les ZEP peuvent paraître n'avoir aucun effet, simplement parce qu'elles ont réussi à maintenir les écarts de résultats observés en 1981, alors même que les difficultés des élèves et les conditions de travail des enseignants empiraient.»Nul doute, en tout cas, que cette enquête va faire du bruit…
62 % des 14-18 ans 80 % des garçons et 45 % des filles ont regardé des images pornographiques durant les douze derniers mois. Autre information choc à la Une du Monde cette fois ci. Et ce chiffre est tout aussi inquiétant nous dit Xavier Pommereau, psychiatre spécialiste de l’enfance tant cela brouille les repères dont ont tant besoin les jeunes.
Dans cette information très riche aujourd’hui , on pourra aussi s’intéresser aux prépas dans Le Figaro et aux cantines scolaires dans 20 minutes ou à l’interview de Gérard Aschiéri dans L’Humanité
Bonne Lecture...
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Libération du 16/09/05


ZEP: le bide scolaire
Témérité ou inconscience ? En déclarant à la rentrée qu'il allait rouvrir le chantier des zones d'éducation prioritaire (ZEP), Gilles de Robien, le ministre de l'Education nationale, risque fort de décevoir. Car, vingt-quatre ans après leur création, les ZEP apparaissent de plus en plus comme un énorme ratage en termes de politique publique. Une étude publiée aujourd'hui par l'Insee dans sa revue Economie et statistique confirme brutalement plusieurs évaluations récentes : si le niveau des élèves de ZEP reste nettement inférieur à celui des autres élèves, ce n'est peut-être pas seulement en raison de la structure sociologique de ces zones, mais aussi parce que l'Etat n'a accordé qu'une priorité relative à ces zones. Voici les quatre défis qui attendent Robien.[…]
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Editorial : Là où ça fait mal
Les statisticiens réfléchissent longtemps avant d'appuyer là où ça fait mal. L'étude de l'Insee ne fait que confirmer que ce qu'on répète, ou plutôt ce qu'on ne répète pas assez depuis quelques années : le système scolaire contribue comme jamais à la reproduction des inégalités sociales. Et, disent les chercheurs, si le correctif social est en panne, c'est parce que le correctif du correctif que sont censées être les ZEP ne marche pas. Comme on entend souvent vouer aux gémonies les ZEP (et leurs habitants), il faut être prudent avec ce constat[…]
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Smaïn Laacher, sociologue, retrace le parcours de jeunes qui ont su profiter du système:
«Ceux qui réussissent paient le prix fort»

Et ceux qui réussissent, comment ont-ils fait ? Cette question qui prend le contre-pied de l'approche habituelle est au coeur du livre que publie le sociologue Smaïn Laacher. L'Institution scolaire et ses miracles (la Dispute, 2005) part d'exemples d'enfants issus de l'immigration pour lesquels l'école a su jouer son rôle d'«ascenseur social».
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Le dégoût des enfants de la zone
Les lobes percés de diamants, la casquette vissée à l'envers sur le crâne, Laïty, en terminale littéraire, prend l'air moqueur : «Evidemment, je sais ce que c'est, une ZEP.» Il décline le sigle : «Zone d'éducation prioritaire. Ça veut dire qu'on met plus de moyens dans les établissements des quartiers difficiles. Mais, sérieusement, on ne voit pas bien la différence.» Il lâche son sac de cours pour serrer la main de ses copains, Bachir et Slimane, assis sur un muret dans la ZUP d'Argenteuil (Val-d'Oise). «Ce qu'on voit, c'est qu'on nous envoie des profs débutants et jamais des vrais profs», intervient Slimane. «D'ailleurs, on dirait que les profs n'ont qu'une envie, c'est de se casser au plus vite, poursuit Laïty. Ils ne sont pas formés au public de la banlieue. C'est comme si les profs et les élèves parlaient deux langues différentes
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Discriminer oui, mais mieux
Par Simon WUHL professeur de sociologie à l'université de Marne-la-Vallée.
Dernier ouvrage paru : L'Egalité. Nouveaux Débats (PUF, 2002).

Les propos récurrents de l'actuel ministre de l'Intérieur en faveur de l'instillation d'une certaine dose de discrimination positive, orientation supposée innovante, ne font qu'entretenir une certaine confusion sur le sens qu'il convient de donner à cette notion. S'agit-il de l'assimiler à la fameuse politique d'affirmative action américaine, qui favorise les minorités ethniques particulièrement désavantagées, notamment pour leur accès à l'université et aux emplois publics ou pour l'obtention de marchés d'Etat ? On sait que pour l'instant, si des initiatives ponctuelles dans ce sens peuvent être tolérées, toute politique publique systématique fondée sur une discrimination d'ordre ethnique est proscrite en France par la Constitution. En revanche, il existe bien une orientation de discrimination positive (ou de politique préférentielle) inscrite dans certaines politiques publiques à vocation sociale, telles que la politique des zones d'éducation prioritaire, la politique de la ville, les politiques d'insertion ou le revenu minimum d'insertion. Ces politiques toutefois, fondées sur la situation socio-économique et non sur l'appartenance ethnoculturelle, font l'objet d'un autre type de critique : elles se mouleraient dans l'ordre économique néolibéral, n'agissant en rien sur les mécanismes mêmes de l'inégalité et de l'exclusion. Les deux types de critique encouragement au «communautarisme» et acquiescement au «néolibéralisme» correspondent donc à deux types de discrimination positive qu'il faut distinguer.[…]

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Le Figaro du 16/09/05



La taille de la classe sans lien avec les résultats
Le nombre d'élèves par classe est toujours un sujet brûlant au moment de la rentrée scolaire en France. Associations de parents d'élèves et syndicats d'enseignants appellent de leurs voeux des classes à effectifs réduits. Pourtant, le rapport annuel de l'OCDE, «Regards sur l'éducation», publié hier, jette un pavé dans la mare, affirmant que «l'impact de la taille des classes sur les résultats des élèves n'est pas concluant»
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Le lycée Saint-Louis joue la carte des quotas
Cet établissement parisien favorise les filles, les boursiers et les élèves issus des banlieues
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Les prépas de proximité, une chance pour les élèves défavorisés
Avec 73 600 étudiants inscrits, les classes préparatoires aux grandes écoles accueillent le plus grand nombre d'élèves depuis 1995, année de la réforme qui a réorganisé leur cursus. Cela représente une hausse de 550 élèves par rapport à 2004, qui touche avant tout les prépas technologiques et scientifiques du secteur public. Cette croissance s'explique par une campagne massive de démocratisation des «prépas» lancée l'an dernier a?n d'ouvrir davantage cette ?lière «aux élèves qui ne s'y inscriraient pas spontanément». Cela passe notamment par le développement des prépas technologiques : 40% des élèves y sont boursiers, contre 14% pour les préparationnaires. Le succès de cette campagne profite surtout aux prépas dites «de proximité», qui «n'avaient pas provoqué de raz de marée» jusqu'ici, selon le ministère de l'Education. Représentant 44% des lycées disposant de prépas, ces classes dites «de service public», destinées à recruter les bacheliers de l'académie, ne représentent que 11% des effectifs. Aujourd'hui, elles «complètent leurs effectifs» en recrutant dans d'autres académies, voire à l'étranger. «C'est le cas de la prépa de Tulle, qui accueille cette année des Marocains», explique-t-on au ministère. Au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (93), l'afflux d'élèves a permis de sauver in extremis une petite «prépa» vouée à disparaître.
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Afflux d'étudiants musulmans en Europe
Pour la première fois cette année, l'OCDE a pu étudier l'impact du 11 Septembre sur l'accueil des étudiants étrangers aux Etats-Unis. Après les attentats, ce pays a fortement durci les conditions d'entrée sur son territoire, notamment pour les étudiants étrangers[…]
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L'Humanité du 16/09/05


« Je veux rendre justice à l’école »
Rédigé sous forme d’entretien, construit au fil d’un abécédaire, le livre de Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, qui sort aujourd’hui en librairie apporte une pierre au débat sur l’école. Entretien.
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Le Parisien du 16/09/05 ( payant)



Les parents d'un enfant autiste non scolarisé attaquent l'Etat
AU FOND de la salle d'audience du tribunal administratif de Lyon, Brahim attend sagement sur un banc, serré contre son père. Mais tout à coup, au bout d'un quart d'heure, il se met à crier, à taper des pieds et à battre des bras. Son père le fait sortir...
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La Croix du 16/09/05


Rien vu...


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20 minutes du 16/09/05


Les cantines tentent d’éduquer les petits

Alors que les distributeurs de boissons et de sucreries disparaissent des lycées et collèges en cette rentrée, les maternelles parisiennes suppriment, elles, la distribution de lait à la récré du matin. La Mairie de Paris a estimé que cette « collation » comportait trop de sucre et de gras et coupait l’appétit des enfants.
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La révolution technique de la «liaison froide»
Cuisiner deux mille portions de boeuf bourguignon à consommer à J + 5, tel est le genre de prouesse technique que réalisent les cantines centrales d’arrondissement.
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Entretien avec Marie-Line Huc, dietéticienne
«De grosses disparités entre arrondissements»
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Ouest-France du 16/09/05


La justice des mineurs se sent menacée
La justice pénale des mineurs et la Protection judiciaire de la jeunesse viennent de fêter leurs 60 ans d'existence, lors d'un colloque, à Paris. État des lieux de cette justice, spécifique depuis l'ordonnance de 1945, plus tournée vers l'éducatif que le répressif.
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Le Monde daté du 17/09/05


Deux adolescents sur trois ont vu des films pornographiques
Elle est loin, l'époque où les adolescents s'échangeaient des magazines érotiques et les cachaient sous leur matelas. Désormais, les jeunes visionnent des images ou des films pornographiques à la télévision, en vidéo ou sur Internet.
D'après une étude réalisée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), sous la direction de l'épidémiologiste Marie Choquet, 62 % des 14-18 ans 80 % des garçons et 45 % des filles ont regardé des images pornographiques durant les douze derniers mois. Le petit écran demeure la principale source de ces images, loin devant la vidéo et Internet.
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Xavier Pommereau, psychiatre
"Ce qui ne va pas, c'est l'absence de limites définies par les adultes"

A l'âge où tout se sexualise, il est tentant de parler, de voir, de s'amuser des histoires de sexe. Quand la pornographie se limitait aux magazines érotiques sur lesquels était inscrit "réservé aux adultes" , la notion de transgression était évidente dans la tête des adolescents.
Aujourd'hui, ce qui ne va pas, c'est l'absence de limites définies par les adultes pour marquer les territoires de l'autorisé et de l'interdit. Ce qui compte pour la construction des adolescents, c'est d'avoir conscience du caractère transgressif de leurs conduites. Dans nos services, les adolescents sont en quête éperdue d'espaces d'évolution bornés par les adultes.
Il faut donc absolument maintenir les limitations d'accès du porno aux mineurs, continuer à obliger les diffuseurs à marquer des territoires très clairs. Les technologies nouvelles permettent de surfer sans passer de barrières, mais il faut savoir que la construction des ados ne peut pas se faire dans un virtuel flou.
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Au collège, une infirmière reçoit pour "libérer la parole"
D'abord les garçons. Ensuite les filles. Pour répondre aux questions sur la sexualité des élèves de cette classe de 4e, en fin d'année 2004-2005, Anne Bastide, infirmière scolaire au collège André-Malraux, à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret), a préféré les séparer. "Nous ne le faisons pas systématiquement, explique-t-elle. Mais, pour certaines classes et à certains âges, cela permet de libérer la parole."
Chez ces jeunes de 14 à 16 ans, issus de familles défavorisées et, pour certaines, d'origine immigrée, on parle peu de sexualité. Pour lever les inhibitions, l'infirmière leur a demandé d'exprimer leurs questions par écrit, sous couvert de l'anonymat, avant de les recevoir.
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Le classement infamant des universités françaises, par Daniel Cohen
(oubli dans l’édition du 14/09/05)

L’université de Shanghaï publie chaque année le classement des 500 premières universités du monde. Et, chaque année, c'est le même crève-coeur pour les universitaires français de voir la place dérisoire qui leur est assignée. Sur les 100 premières universités, 4 seulement sont françaises […]Ignorer ce classement au motif qu'il est imparfait tiendrait de la politique de l'autruche. Comme disait Proust du snob qui sait reconnaître au premier coup d'oeil un salon à la mode, tout universitaire qui a mis les pieds dans une université américaine comprend d'emblée qu'il s'est posé sur une autre planète.
Faut-il, peut-on, copier le modèle américain ? L'idée qu'il faudrait strictement l'importer en Europe paraîtra inacceptable à beaucoup. L'hypothèse mérite pourtant d'être considérée.
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Le Nouvel Obs Quotidien permanent du 16/09/05


ZEP, le bilan un quart de siècle après
« Quels moyens pour quels résultats?", c'est le titre du rapport de l'INSEE publié vendredi 16 septembre sur les ZEP dans le dernier numéro de d'Economie et Statistique. La politique des zones d'éducation prioritaires (ZEP), mise en place en 1982 à l'adresse des élèves socialement défavorisés, n'a pas produit d'"effet significatif" sur la réussite de ces élèves, selon cette étude de l'Insee.
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Une sélection dans les dépèches du 16/09/05


"Aucun effet significatif" des ZEP sur le niveau des élèves, selon l'Insee
Menée à partir de l'examen d'un panel représentatif d'enfants entrant en 6e en 1980, puis en 1989, et suivis sur toute leur scolarité, cette étude conclut que "la mise en place des ZEP n'a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves mesurée par l'obtention d'un diplôme, l'accès en quatrième, en seconde et l'obtention du baccalauréat".
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Cartables trop lourds: la Somme finance un 2e jeu de manuels pour les 6e
La Somme, qui expérimente depuis deux ans le principe d'un deuxième jeu de manuels pour les élèves de sixième, a étendu, cette rentrée, le nombre de disciplines concernées afin d'alléger les cartables des collégiens et favoriser la réussite scolaire, a annoncé le conseil général.
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D'un bout à l'autre de l'échelle scolaire
Deux situations très contrastées de l'enseignement dans la presse ce matin. Le supplément week-end des Echos donne les clés pour calculer le coût de « leurs prix d'excellence » (comprenez le coût des études de prestige auxquelles accèdent les plus brillants des élèves). De son côté, Libération dénonce le bilan des ZEP, les zones d'échec prolongé rebaptisées zones d'échec prolongé. Selon l'Insee, l'Etat ne leur a pas donné les moyens de réussir. Deux univers que tout oppose donc.
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Pour en savoir plus




Le site de VousNousIls (Rubrique dépêches de l’éducation AFP)



Le site Yahoo Actualités, rubrique éducation



La maison des enseignants



L’indispensable café pédagogique

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