jeudi, octobre 30, 2008

Revue de presse du jeudi 30 octobre 2008

Est-ce qu'il ne faudrait pas qu'une bonne fois pour toutes ce que nous considérons comme devant être enseigné aux élèves soit prescrit par la représentation nationale? Nous n'aurions pas ces questions

C’est Xavier Darcos qui parlait ainsi mardi dernier devant la mission d'information sur les questions mémorielles de l'Assemblée nationale. Une mission créée en mars après la polémique née de la proposition de Nicolas Sarkozy de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d'un enfant juif mort en déportation. Le Figaro qui rapporte ces propos précise que le ministre de l'Éducation nationale s'est demandé si députés et sénateurs ne pourraient pas prescrire «ce qui doit être enseigné» aux élèves dans des matières sensibles.
«Je pense que pour ce qui est de l'histoire en particulier, je me demande même si ça ne s'impose pas. C'est moins important pour des enseignements de disciplines qui ont un caractère scientifique et répétitif plus marqué. Mais peut-être que pour l'histoire ce serait nécessaire», a-t-il précisé.
 Interviewé par leJDD.fr, Jacques Portes, représentant de l'Association des professeurs d'histoire géographie (APHG) s’indigne "Il y a une confusion totale entre histoire et mémoire", a-t-il attaqué. La mémoire est une question d'émotions, individuelles ou collectives, l'histoire a une vocation scientifique et neutre, démarquée des revendications mémorielles. Sur les questions d'histoire, le Parlement a toujours imposé des mesures sous la pression de lobbies mémoriels. Dire qu'il définirait les sujets à traiter est totalement aberrant. Sous prétexte d'éteindre les débats politiques, on va les exacerber”. Et il alerte en s’appuyant sur les exemples étrangers “ On risque la cacophonie ou une dérive vers des dangers extrêmes, parmi lesquels les revendications communautaristes ou politiciennes. Aux Etats-Unis, les autorités fédérales décident des programmes: certains y défendent que le créationnisme est une science. C'est gravissime.". Le Monde rappelle utilement comment les programmes sont construits aujourd’hui et Claude Lelièvre, sur son blog, revient aussi sur cette question . Ce sont des experts, à la fois universitaires et enseignants du second degré qui les réalisent en s’appuyant sur l’état des savoirs. La proposition de X. Darcos remet en cause cet équilibre.
Devant le début de polémique le ministre a rectifié mercredi, assurant qu'il serait «très vigilant» à ce qu'il n'y ait pas d'«ingérence» du politique dans l'enseignement de l'Histoire. «Xavier Darcos considère que c'est aux historiens et eux seuls d'écrire l'Histoire qui est ensuite déclinée, traduite, dans les programmes», souligne un de ses conseillers, interrogé par 20minutes.fr. . «Nonobstant, Xavier Darcos, considère que le Parlement peut être consulté sur les programmes, comme ce fut le cas pour les programmes du primaire», ajoute-t-il.
Ce dernier aspect doit cependant nous tenir en alerte. Car cela ne concerne pas que les programmes d’histoire même si ceux ci étaient explicitement évoqués. On peut aussi évoquer les programmes de Sciences économiques et sociales. On sait que ceux-ci ont été l’objet de nombreuses attaques de la part de lobbys patronaux. On a même vu (et cela n’a pas été assez souligné à l’époque) un de ces lobbys (l’Institut de l’entreprise) proposer un programme “clés en mains” pour la classe de seconde . On peut se demander alors ce que donneraient des programmes d’économie (ne parlons même plus de sociologie…) concoctés au sein de l’assemblée nationale…

Faut-il interdire la fessée ?, c’est le titre du dossier de ”Parents & Enfants” de La Croix. Le Conseil de l’Europe a en effet lancé une campagne de sensibilisation Levez la main contre la fessée ! et la France rechigne à légiférer sur ce sujet. Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la famille, dont on avait dit dans un premier temps qu’elle soutenait l’initiative européenne, le dément aujourd’hui fermement : « Je n’ai jamais signé aucun document officiel engageant la France à lever la main contre la fessée, assure-t-elle. Je trouve intéressante l’idée de promouvoir une éducation positive, mais il n’est pas question d’interdire la punition corporelle dans les familles. On dispose d’un arsenal juridique suffisant pour protéger les enfants et il faut laisser aux parents une marge de tolérance. Plus on évite le châtiment corporel, mieux c’est, mais en tant que mère de famille, j’en ai donné et j’en ai reçu quand j’étais enfant ; et je crois que ça structure. » Jacqueline Cornet, ancienne pédiatre, présidente de l’association « Ni claques ni fessées », s’en étonne. « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les Français ont du mal à évoluer, alors que d’autres pays ont franchi le pas. Je le comprends à la rigueur pour l’Angleterre, qui a derrière elle une longue tradition de châtiments corporels. Mais la France des Lumières, qui a aboli la peine de mort, je ne vois pas ce qui dans son histoire peut l’expliquer. »
Reste l’argument souvent avancé que l’État n’a pas à s’immiscer dans la vie des familles et la manière dont les parents éduquent leurs enfants. «L’état intervient bien, dès qu’il s’agit du bien-être de l’enfant, répond Jacqueline Cornet, en rendant l’instruction obligatoire ou la vaccination. Les parents ont besoin aussi d’être guidés, d’évoluer en fonction des connaissances de la science. » Abolir les châtiments corporels par la loi constituerait, selon elle, un moyen de faire évoluer plus rapidement les mentalités.

Évidemment, je précise à mes lecteurs à l’esprit mal tourné, qu’il ne faut pas voir d’intention malicieuse de ma part dans le fait d’associer dans un même message l’action de Xavier Darcos et la fessée…

Bonne Lecture...
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Libération du 30/10/08


Les cours d'histoire dictés par le Parlement?
Xavier Darcos a relancé la polémique hier devant la mission parlementaire sur les questions mémorielles.
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Le Figaro du 30/10/08


Plus d'un million d'élèves
en soutien scolaire
Xavier Darcos multiplie les dispositifs d'aide ou de soutien personnalisés pour les élèves en difficulté.
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La prise en charge des phobies scolaires progresse
Le refus maladif de prendre le chemin de l'école est de plus en plus reconnu.
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Une mère sans-papiers dénoncée en inscrivant son enfant à l'école
L'affaire soulève un paradoxe juridique autour des inscriptions des enfants de sans-papiers à l'école. Une enquête administrative va être menée.
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Les programmes d'histoire choisis par le Parlement ?
Le ministre de l'Éducation a plaidé en ce sens devant la mission d'information sur les questions mémorielles de l'Assemblée nationale.
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Faut-il légiférer sur l'histoire ?
« N'enlevons pas au Parlement la liberté de proté ger les citoyens », déclare Jean-Claude Gayssot. « Ce n'est en tout cas pas à lui de décréter la vérité historique », lui répond Françoise Chandernagor.
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Lois mémorielles :
les historiens à l'Assemblée
Une partie d'entre eux juge légitime que le législateur se préoccupe des manuels scolaires.
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Le Monde daté du 30/10/08



La contestation persiste après le vote de la réforme scolaire italienne
Des centaines de milliers de manifestants étaient attendus à Rome, jeudi 30 octobre, à l'occasion de la grève générale de l'école à l'appel des trois principales confédérations syndicales du pays. Cette nouvelle journée de mobilisation contre les coupes budgétaires du gouvernement de Silvio Berlusconi arrive au lendemain de l'adoption définitive, par le Sénat, du très controversé texte de la ministre de l'éducation, Mariastella Gelmini, qui apporte d'importants changements à l'école, en particulier dans le primaire.
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Xavier Darcos fait volte-face après avoir relancé la polémique sur les lois mémorielles
Faute d'avoir été tranchée, la question des rapports entre le pouvoir politique et l'enseignement de l'histoire reste des plus sensibles. Pour être intervenu avec fracas sur ce terrain miné, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, a été contraint de faire machine arrière.
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Qui décide des programmes d'histoire-géographie ?
Si Xavier Darcos a tempéré, mercredi, ses propos de la veille sur le rôle du Parlement en matière de programmes d'histoire – précisant qu'il s'agirait de "recueillir l'avis de la représentation nationale sur la manière dont les programmes sont orientés mais surtout pas évidemment sur les contenus historiques" –, les réactions restent vives.
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La mort des humanités
par William Marx, professeur à l'université d'Orléans, membre de l'Institut universitaire de France.

La révolte gronde dans les universités. Les uns après les autres, leurs conseils d'administration votent à l'unanimité des motions de protestation. Lyon-III, Paris-III, Paris-IV, Bordeaux-III, Caen : la liste s'allonge jour après jour. Ce que ni la loi sur l'autonomie ni la réforme du CNRS n'ont réussi à faire, la réforme des concours de recrutement du secondaire l'a finalement obtenu : une résistance généralisée aux diktats du ministère.[…]
Ce sont surtout les disciplines universitaires les plus liées à l'enseignement secondaire qui se sentent menacées : lettres, philosophie, histoire, langues vivantes, etc. Actuellement, un étudiant qui souhaite présenter le capes dans ces disciplines fait souvent le choix de préparer un véritable master, sanctionné par un mémoire de recherche, avant de se présenter au concours. Les actuels professeurs certifiés sont donc pour beaucoup déjà titulaires d'un master, qui garantit la qualité de leur formation.
Dans le nouveau projet, ce ne sera plus possible : la plupart des étudiants choisiront les nouveaux masters d'enseignement, qui les prépareront aux concours, plutôt que les masters de recherche. Résultat : loin d'être mieux formés qu'aujourd'hui, ils le seront plutôt moins bien, puisqu'ils n'auront plus derrière eux cette expérience d'initiation sérieuse à la recherche qui fait tout le prix des masters actuels.
Mais là n'est pas le plus grave. Si toutes les universités se mobilisent, c'est que se profile la fin programmée de la recherche française dans les humanités. […]
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Les programmes d'histoire choisis par le Parlement ?
Le ministre de l'Éducation a plaidé en ce sens devant la mission d'information sur les questions mémorielles de l'Assemblée nationale.
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L’Humanité du 30/10/08 (un jour de retard)



« La loi Gayssot n’édicte pas d’histoire officielle »
Pour Jean-Claude Gayssot, auteur de la loi contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, « ce texte est d’abord une loi pénale, qui renvoie à des enjeux contemporains. » Entretien.
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La mémoire, terrain interdit à la politique ?
Sous prétexte de mettre un terme à « l’inflation de lois mémorielles », l’association Liberté pour l’histoire veut revenir sur les lois Gayssot et Taubira.
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Le Parisien du 30/10/08



Rien vu...



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La Croix du 30/10/08


Faut-il interdire la fessée ?
Le Conseil de l’Europe voudrait faire interdire par tous les États membres les punitions corporelles dans les familles. Mais les Français ne semblent pas prêts
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Les échos du 30/10/08



Partenariat inédit entre l'université d'Assas et l'Essec

C'est un mariage entre mastodontes qui pourrait faire un peu de bruit dans le secteur très concurrentiel de la formation des juristes d'affaires. L'université Paris-II Panthéon-Assas et l'école de management Essec ont signé hier un partenariat inédit qui permettra d'ici peu à leurs étudiants de niveau master (bac + 5) d'effectuer des doubles cursus.
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20 minutes du 30/10/08


Loi sur l'histoire : c'est reparti !
Loi sur l’histoire : c’est reparti ! Xavier Darcos rallume le feu : l’histoire sera plus belle quand elle sera légale. Catastrophe de la pensée.
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Xavier Darcos calme le jeu, le PS parle de manipulation
Coutumier des effets d'annonce, Xavier Darcos a temporisé ses propos concernant les programmes d'Histoire mardi à l'Assemblée. Le ministre de l'Education nationale s'était demandé devant la mission d'information sur les questions mémorielles
si le Parlement ne pourrait pas prescrire «ce qui doit être enseigné» aux élèves dans des matières sensibles comme l'Histoire.
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Rue89 du 30/10/08



Rien vu...



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Ouest-France du 30/10/08


Et si on enseignait l'Europe à l'école ?
Comment intéresser les citoyens aux élections européennes ? Des idées ont été émises par 300 jeunes, hier à Rennes.
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Le Journal du Dimanche du 30/10/08



Histoire: Darcos sème le trouble
En évoquant, mardi, une possible participation du Parlement dans l'enseignement de l'Histoire du primaire au lycée, Xavier Darcos a provoqué la colère des tenants d'une stricte séparation entre programmes scolaires et monde politique. A tel point que mercredi, le ministre a dû s'employer afin de lever les ambigüités.
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Le Nouvel Obs Permanent du 30/10/08


Le Parlement, rédacteur des programmes d'histoire ?
C'est la question que s'est posée Xavier Darcos. "On aurait au moins des grands sujets qui seraient reconnus une bonne fois pour toutes", a expliqué le ministre de l'Education.
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L’Express.fr du 30/10/08


Les ados et l'alcool, ce n'est pas ce que l'on croit...
Alors que le débat sur les jeunes et la boisson est relancé -interdiction de vente aux mineurs... mais autorisation de la pub sur Internet-, un atlas dévoilé ce jeudi détaille, pour la première fois, leur consommation région par région. Il confirme des tendances comme les beuveries à répétition, mais il remet aussi en question quelques préjugés tenaces.
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Une sélection dans les dépêches du 30/10/08



Le PS accuse "la droite" de vouloir "manipuler l'histoire"
Le groupe PS à l'Assemblée nationale a dénoncé mercredi "la droite incorrigible dans sa volonté de manipuler l'histoire" après les déclarations mardi du ministre de l'Education, qui les a nuancées mercredi.
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Darcos: les enseignants spécialisés dans l'échec scolaire sont "utiles"
Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a estimé que les postes de professeurs des écoles spécialisés dans l'échec scolaire (dits "Rased") étaient "utiles" et assuré que "nous avons besoin d'eux", devant l'Assemblée nationale mercredi.
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Darcos nuance son propos sur le lien Parlement-enseignement de l'histoire
Le ministre de l'Education a nuancé mercredi son propos après avoir envisagé la veille de confier au Parlement la charge de prescrire "ce qui doit être enseigné", notamment en histoire, un sujet sensible pour les professeurs qui réclament une pleine liberté pour leur discipline.
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Plus de 40.000 contrats aidés pour l'accompagnement des élèves handicapés
Le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a précisé mercredi devant l'Assemblée nationale que "plus de 40.000" contrats aidés seraient "réservés au sein de l'Education nationale à l'accompagnement des élèves en situation de handicap".
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