samedi, octobre 22, 2016

Bloc-Notes de la semaine du 17 au 23 octobre 2016



– Absentéisme – Feignasses ! – Violences – PPCR – Pédagos – Butinages – .

Soulcié dans Télérama
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« Les enseignants sont toujours absents et en plus ils ne travaillent que six mois par an (même s’ils sont soumis à la violence). En plus, ils vont être mieux payés alors que certains propagent des théories pédagogiques fumeuses ! »Ce pourrait être une manière très orientée de présenter ce bloc notes de l’actualité éducative.
On y parlera en effet de tous ces sujets : de l’“absentéisme” pour rappeler que les mots sont importants, de la manière dont N. Sarkozy voit le travail des enseignants, des actes de violences pour se demander s’il y a une “recrudescence”, de l’accord PPCR et de l’éternel débat sur l’École. Heureusement ce sont les vacances...


“Absentéisme”
Les mots sont importants... Et celui d’“absentéisme” véhicule tant d’implicite qu’il agace les enseignants lorsqu’il est utilisé sans discernement par des médias. On oublie que les profs ne sont pas plus et même moins absents que d’autres professions et qu’un prof qui n'assure pas un cours n'est pas forcément un prof “absent”. Suggestion pour les médias : parler d'«améliorer le système de remplacement» plutôt que d'«absentéisme» c'est déjà mieux si ce n'est pas trop demander...!
Si ce mot a été dans l’actualité, c’est en raison du plan présenté par la Ministre mardi dernier et dont la presse s’est fait largement l’écho. On trouve une annonce de ce plan dans une interview de Najat Vallaud Belkacem sur RTL et une présentation détaillée sur le site du Ministère . D’abord un constat : Si le système de remplacement des enseignants fonctionne bien pour les absences de longue durée, auxquelles une solution est trouvée dans près de 97 % des cas, il est défaillant s’agissant des absences de courte durée. Dans le secondaire, seules 38 % de ces absences de moins de quinze jours sont remplacées. Résultat : chaque année, en moyenne, un collégien ou un lycéen « perd » vingt-neuf heures de cours par an – soit une semaine, sur les trente-six que compte l’année scolaire. Au primaire, ce sont deux jours et demi de classe par an et par écolier qui ne sont pas assurés ; la moyenne dépasse quatre jours dans les académies de Corse, Créteil, Paris et Versailles.
D'ici la rentrée 2017, le ministère va donc créer 5.000 postes en plus pour le vivier de remplaçants qui, actuellement, compte 50.000 personnes. Mais "le jour où certains voudront se remettre à supprimer des postes dans l'Éducation nationale, on sera à nouveau confronté à la difficulté du remplacement”, prévient la ministre sur RTL . Car il faut rappeler que ce vivier de remplaçant a été décimé par la politique précédente.
Les réactions sont mitigées. Pour Le Monde , le Ministère relance “des mesures existantes mais inappliquées”. Ce plan est aussi diversement apprécié par les fédérations de parents d’élèves et par les syndicats. La principale fédération de parents d’élèves, la FCPE, qui monte au créneau régulièrement pour exiger la “continuité du service public d’éducation” se félicite d’avoir été “ entendue. Alors que les syndicats de la FSU déplorent un coup de communication.
Mais au delà des mesures annoncées, c’est l’abus du mot “absentéisme” qui a surtout irrité les enseignants. Pourtant, Najat Vallaud-Belkacem, dès ses premières interventions a voulu combattre les préjugés : "Les enseignants sont moins absents que dans le reste de la fonction publique. Les chiffres en moyenne, c'est 6,6 jours d'absence contre 7,1 pour l'ensemble de la fonction publique", a t-elle assuré au micro de RTL . Ce que montre bien un graphique comparatif sur la fonction publique fourni par le Ministère et repris par plusieurs médias. Mais ils sont aussi moins absents que la moyenne des salariés, Comme le rappelle Libération, ainsi que Lucien Marboeuf sur son blog (dès mars dernier) . Notre excellent collègue, reprend notamment une étude de 2013 de la DARES (ministère du Travail) confirme que le taux d’absentéisme pour raisons de santé, tous secteurs confondus, est en moyenne de 3,7 % et qu'il est de 3,2 % dans l’enseignement (enseignants et autres personnels). C’est moins que la moyenne de l’administration publique (3,7 %), moins que dans les secteurs de santé et d’action sociale (4,6 %), de la construction, de l’eau et de l’assainissement, des déchets ou que les services administratifs (4 %). L’absentéisme dans l’éducation nationale est également moins élevé que dans de nombreux secteurs privés : l’hébergement et la restauration (3,9 %), l’industrie manufacturière (3,8 %), le transport et l’entreposage (3,6 %), le commerce et la réparation (3,5 %), l’immobilier (3,3 %…
Il rappelle aussi en s’appuyant sur une note de la DEEP de 2015 que le fort taux de féminisation du métier (notamment en primaire), qui induit des absences pour cause de maternité, vient gonfler mécaniquement l’"absentéisme", comparativement à de nombreux secteurs. La formation continue est aussi une raison des absences mais reste assez faible.
On peut donc conclure comme le fait le titre d’un article du Monde que “le problème n’est pas l’absence des enseignants, mais le système de remplacement ”. Et on aimerait que l’opinion publique le comprenne un peu mieux !

Feignasses…
Le mardi 18 octobre est un jour mémorable... Sur les réseaux sociaux, les professeurs, pourtant si divisés habituellement, étaient unanimes... contre Sarkozy.
Je veux dire aux enseignants qu'on ne peut pas continuer comme ça. Un agrégé, c'est-à-dire le sommet en matière de compétences, c'est 15 heures d'obligation de service par semaine, 6 mois de l'année. Un certifié, c'est 18 heures d'obligation de service par semaine, 6 mois de l'année. Un professeur des écoles, c'est 24 heures d'obligation de service, 6 mois de l'année. Ça veut dire qu'un prof commence à 1.600 euros. Il faut absolument revaloriser la fonction enseignante, qui est très utile, qui est très difficile, et il faut en même temps augmenter la durée de présence des enseignants dans les établissements scolaires.». Ce sont les propos de Nicolas Sarkozy sur France Inter le mardi 18 octobre dans le 7-9 de Patrick Cohen .
Et il poursuit en réponse à un auditeur (enseignant) : “On peut contester tout ce qu'on veut mais enfin, y'a des faits. Et je dis à François que pour moi, le travail d'enseignant est un travail extrêmement noble, extrêmement difficile. Bon. Mais on ne peut pas contester qu'il y a, dans l'organisation du calendrier scolaire, 6 mois de classe et 6 mois où il n'y a pas classe. On ne peut pas contester qu'un professeur certifié à 18 heures, j'ai dit, d'obligation de présence. Naturellement, la préparation des cours, la corrections des copies, tout cela est vrai... ”. La logique sarkozyste est assez évidente : il faut faire des économies et donc baisser le coût de la fonction publique. Cela passe par une diminution du nombre de fonctionnaires, et notamment des enseignants qui, de toute façon, “ne travaillent que six mois par an”. Le chef de l'État veut donc revaloriser le statut des professeurs à la condition de travailler plus (so 2007...). "Mieux payé, plus d'heures de présence, je crois que c'est l'avenir pour l'Éducation nationale française", dit-il.
Ces propos ont révolté les enseignants. Car l’ancien président fait un raccourci non seulement démagogique mais faux en affirmant que les enseignants travailleraient six mois par an... On peut se lancer dans une bataille de chiffres et montrer que les calculs sont faux. C’est ce que fait le site “le lab” d’Europe1 : « "Avec la réforme [des rythmes scolaires, NDLR], le nombre de jours d'école passe à 180 par an", écrit le ministère de l'Éducation nationale. Sortons la calculette : 180 (jours) ÷ 30 (jours en moyenne par mois) = 6 (mois). Sauf qu'une semaine scolaire comportant 5 jours, un mois scolaire se compose en moyenne de 20 jours. Ressortons la calculette : 180 (jours) ÷ 20 (jours en moyenne par mois) = 9 (mois).”. Il faut ajouter que, selon une étude datant de 2002 menée par l'Éducation nationale, se basant sur les déclarations de 806 enseignants, ceux-ci déclaraient consacrer en moyenne 20 jours de congés par an à leur travail.
Je suis prof et j’ai calculé mon temps de travail, ce texte de Thomas Messias, professeur et journaliste sur Slate.fr a fait un “carton” sur les réseaux sociaux. Il a même été “retweeté” par la Ministre. Au delà du rétablissement de la vérité du temps de travail (Th. Messias arrive à 42h50), c’est surtout le signe d’un vrai ras-le-bol lié au manque de considération des enseignants. On a même vu se créer un groupe sur Facebook qui s’est nommé “800.000 feignasses”... !
Quelques articles tentent de prendre du recul. C’est le cas d’un texte paru dans le journal Les Échos qui rappelle qu’aux heures de cours s’ajoute toute une part de travail “invisible” en s’appuyant sur les études qui existent sur ce sujet.
On peut rajouter que tous ces calculs sont évidemment importants, mais si l'on souhaite que ce genre de débat ridicule cesse il faudra bien qu'un jour on accepte de considérer les enseignants pour ce qu'ils sont vraiment dans les faits : des cadres de la fonction publique. Où au delà de la “pointeuse” ce qui importe c’est que la mission soit assurée...
Profitons de ce chapitre qui prend pour départ les propos de Sarkozy pour poursuivre notre feuilleton sur les déclarations des leaders de la Droite. Éric Woerth dans l'émission .pol (le Lab/ Linternaute.com/ le Huffington Post/ le JDD), jeudi 20 octobre prend la défense de Sarkozy : “Je ne connais pas de candidat qui connaisse mieux les dossiers que lui” ( !)
Nathalie Kosciusko Morizet interrogée par Le Parisien affirme, quant à elle, qu’ “embaucher 60.000 enseignants, ça n'a servi à rien !
Enfin Benoit Apparu sur France Inter a commencé à préciser comment son candidat Alain Juppé, comptait supprimer 300.000 postes de fonctionnaires. Et évidemment, l’Éducation Nationale est elle aussi concernée. Et Alain Juppé, lui même, sur Europe1 a affirmé qu’il “abrogera” la réforme du collège. Il y a un an, il disait le contraire et la trouvait "assez aboutie"... L'effet primaire ?

Violences
Ces derniers jours, plusieurs enseignants et proviseurs ont été agressés par des jeunes, élèves ou non. On recense une demi-douzaine de cas d’agressions dans le mois qui vient de s’écouler. Un instituteur a été roué de coups devant ses élèves de CE 2 à Argenteuil. En Seine-Saint-Denis, c'est la proviseure d'un lycée de Tremblay-en-France qui a été frappée à la grille de son établissement. Tous les journaux ou presque s’en sont fait l’écho, que ce soit Ouest France ou Le Figaro ou encore Le Monde. Sur FranceTvInfo on pourra voir et écouter l’interview d’un Proviseur agressé qui affirme avec force : "Je ne fais pas ce métier-là pour me faire agresser".
Najat Vallaud-Belkacem, a pour sa part condamné une “montée des violences à l’égard des fonctionnaires” dans ces territoires, visant “aussi bien les policiers que les enseignants et les proviseurs” Elle a encouragé les personnels à porter plainte systématiquement. La ministre a aussi reconnu, lors d’une conférence de presse, que se pose “une question de sécurisation des abords des établissements”.
Y a t-il une recrudescence de ces actes ? On ne peut pas exclure un effet de “lampadaire” de la part des médias : on cherche là où il y a de la “lumière” et on met l’accent sur ce qui fait déjà l’intérêt des médias.
Eric Debarbieux a publié, jeudi 19 octobre, un ouvrage qui réunit les meilleurs chercheurs internationaux sur le sujet : L’Ecole face à la violence, décrire, expliquer, agir (Armand Colin). Il revient dans Le Monde et dans Libération sur cette succession d’agressions et de rixes dans et aux abords de lycées en cette veille des congés de la Toussaint. “Il ne faut pas relativiser les faits qui se sont produits ces derniers jours. Ils sont graves, avec des conséquences durables pour les équipes pédagogiques. Banaliser ces actes serait un mépris insupportable pour les victimes et l’ensemble du personnel enseignant. Le risque d’être victimes de violence physique existe: il est de 0,8% par an. C’est le double en éducation prioritaire: 1,6%. Rapporté aux 900 000 membres du personnel de l’Education nationale, cela représente une dizaine de cas chaque jour. Le risque est donc bien réel, même s’il reste mesuré. Il faut bien avoir en tête que ce n’est pas là l’essentiel des violences en milieu scolaire. […] Les intrusions extérieures par exemple sont rares. […] 95% des faits graves commis dans l’enceinte d'un établissement le sont par des élèves qui y sont scolarisés.” Et il ajouteL’effet de loupe sur certains événements empêche aussi de prendre en compte les violences ordinaires, ce que l’on appelle les petites violences: les bousculades volontaires entre les élèves, les réflexions racistes… Toutes ces incivilités qui se répètent et pourrissent le climat d’un établissement. ” Pour répondre à la question de la “recrudescence” il précise : “Symboliquement, le coup porté est fort, mais sur le plan quantitatif, les chiffres dont on dispose appellent à manier la nuance : parmi les 12 000 personnels de l’éducation sur lesquels porte ma dernière enquête – qui devrait être dévoilée en janvier 2017 –, 0,8 % ont été victimes d’une agression physique. La gravité des faits est souvent relative […]”. Et si on regarde les dernières statistiques disponibles sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale , on constate en effet plutôt une stabilité.
La question à se poser est celle de l’usage médiatique et politique qui peut être fait de ces incidents qui ne sont pas à minorer. S’ils servent juste à justifier un discours sécuritaire et une posture politique de renforcement de l’autorité, on aura raté quelque chose. Sans tomber dans une “culture de l’excuse” si honnie (à tort) aujourd’hui il faut plutôt retenir le malaise social profond que révèlent ces évènements. On peut conclure par ce qui est trop souvent oublié par l’opinion et que rappelle Eric Debarbieux dans Le Monde : “« La sociologie de la violence contre l’école reste une sociologie de l’exclusion »

PPCR
La semaine écoulée a été aussi celle où les discussions sur les Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) se sont terminées. Ces négociations qui concernent à la fois les évaluations, la carrière et donc aussi les salaires des enseignants sont extrêmement importantes. Et elles posent des questions fortes : l’application de l’accord PPCR va-t-elle réellement se traduire par une revalorisation des enseignants ? Est-ce un simple cadeau électoraliste ? L’évaluation des enseignants sera-t-elle dorénavant plus juste ? On peut regretter qu’elles n’aient pas requis toute l’attention souhaitée de la part des médias et donc de l’opinion enseignante.
On pourra quand même lire une interview de la Ministre dans le Café Pédagogique. Selon la Ministre, la revalorisation des salaires des enseignants, annoncée fin mai et qui entrera progressivement en vigueur début 2017 “est pleinement méritée et légitime”. A la question sur la proximité avec les élections elle précise : "On ne peut pas dire un jour qu'ils (les professeurs) sont insuffisamment payés par rapport à la moyenne de l'OCDE et dire le lendemain, lorsque nous y apportons des réponses, qu'il s'agit d'un cadeau" électoral, a fait valoir la ministre de l'Education nationale. Elle a également rappelé que ce protocole sur les parcours, les carrières et les rémunérations (PPCR), engagé par le gouvernement pour tous les fonctionnaires, "ne vient pas d'être inventé sur un coin de table", les modalités des négociations ayant été fixées "dès avril 2014", a-t-elle souligné.
À la question de savoir pourquoi un prof ne sera pas uniquement évalué sur son cours, elle a répondu : “L'évaluation doit prendre en compte les différentes dimensions du métier. Bien sûr, l'activité pédagogique est majeure. Mais on ne peut pas ignorer la capacité à travailler en équipe, les relations avec les parents d'élèves et la capacité à installer dans la classe un climat propice aux apprentissages. De même qu'on ne peut pas ne pas évaluer l'éthique de l'agent public ou l'accompagnement des élèves dans leur parcours de formation ”.
Ces négociations auxquelles ont participé les principaux syndicats engagent des transformations importantes dans la carrière et la rémunération des enseignants. Si on confronte ces dispositions aux propositions de la droite que nous évoquions plus haut, il est difficile de dire que c’est la même chose. Et on ne peut que s’inquiéter de la pérennité de ces dispositifs et au delà de la permanence du dialogue social dans un contexte d’alternance politique.

Pédagos...
On se souvient que dans le bloc-notes de la semaine dernière , plusieurs textes avaient des positions très tranchées sur l’éternel débat sur l’École et la pédagogie. Cette semaine le débat se poursuit.
Commençons par une prise de position personnelle sur le site des Cahiers Pédagogiques qui développe les quelques remarques formulées dans le bloc-notes de la semaine passée (où j’annonçais d’ailleurs un texte à venir !) à propos du texte paru sur le site d’Attac.
Laurence De Cock et Grégory Chambat dans Le Monde répondent aussi à plusieurs textes et ouvrages récents en constatant et déplorant que se développe aujourd’hui une “nostalgie d’une école de la ségrégation sociale, du chacun à sa place et de l’entre-soi qui avance masquée. Car ces discours sur le « bon vieux temps » participent d’une offensive réactionnaire qui vise en réalité l’égalité et la démocratie, à l’école et au-delà ” affirment nos deux amis.
Le débat sur le livre de Carole Barjon se poursuit dans Libération. On se souvient que le directeur de ce journal, Laurent Joffrin avait fait une recension très favorable du livre de sa consœur. Il est interpellé assez vivement sur cette prise de position par François Dubet dans Libération. Laurent Joffrin lui répond (mollement). L’ensemble est rassemblé dans un ensemble intitulé Critiquer l’école : réac ou pas réac ?.
Finissons ce chapitre consacré à la pédagogie avec un texte de Philippe Meirieu dans Le Café Pédagogique . Il évoque le débat actuel dans des termes très combatifs. “Que reproche-t-on aux pédagogues ? D’être entêtés. Oui, ils le sont : ils ne se résignent jamais à l’échec et à l’exclusion. D’évoluer. Oui, bien sûr : comme tous les chercheurs, ils avancent progressivement et ne prétendent jamais – heureusement – détenir des solutions définitives… On les considère aussi, tout à la fois, comme dogmatiques et inconstants. Simplement parce qu’ils sont fermes sur leurs finalités et inventifs sur les modalités. Ils le doivent à leur éthique personnelle. Ils le doivent, surtout, aux enfants et adolescents pour lesquels et avec lesquels ils travaillent… ”. Il refuse cependant d’utiliser (à tort ou à raison) les mêmes armes que les anti-pédagos : “Les pédagogues pourraient répondre à tout cela par quelque pamphlet bien tourné. Ils en ont parfois la tentation et, après tout, au regard des textes ce ceux qui les attaquent, la chose n’est pas si difficile. Rassembler quelques citations tronquées et quelques confidences, rouvrir de vieux dossiers et exhiber quelques anciens courriers, ressortir quelques maladresses de formulation pour dresser les bûchers de l’inquisition est à la portée de quiconque sait manier la plume. Mais ils ne le feront pas. Les pédagogues ne sont pas pamphlétaires et ne veulent pas l’être. Ils y mettent un point d’honneur. Non qu’ils aiment, par penchant masochiste, recevoir des coups sans y répondre, mais parce qu’ils refusent d’utiliser des méthodes en contradiction avec ce qu’ils veulent promouvoir dans l’éducation pour laquelle ils travaillent : des débats sereins portés par l’exigence de précision, de justesse, de rigueur et de vérité. ”. Et il montre ensuite comment et la droite et la “gauche anti-pédago” perdraient à laisser la pédagogie aux marges de l’École. Mais, comme le dit le titre ; il s’agirait alors d’une “victoire à la Pyrrhus des « anti-pédagos »…” et il finit par une injonction adressée à tous les pédagogues : “Haut les cœurs !

Butinages
Comme à l’habitude, nous finissons, ce bloc-notes par quelques lectures éclectiques.
On pourra lire avec beaucoup d’intérêt un entretien de Cédric Villani sur le site Educpros  où il évoque le lycée, l’enseignement des mathématiques, l’université, les algorithmes...
Il faut aussi signaler un texte de Nathalie Mons et Georges Felouzis dans Le Monde . Ils s'occupent du service après vente du rapport du CNESCO et en rappellent quelques unes des conclusions. Bien loin des simplifications faites dans la presse !
On finit avec une alerte. C’est le journaliste Luc Cédelle sur son blog qui nous informe des difficultés actuelles de l’équipe du collège Clisthène confrontée à une administration peu à l’écoute et aux procédures tatillonnes qui menacent son existence.
Qui sont les vrais “assassins” de l’École ? La bureaucratie, la hiérarchie et le conservatisme sont souvent parmi les « usual suspects »...!

Bonne Lecture et bonnes vacances d’Automne, bandes de feignasses...!



Philippe Watrelot

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