mercredi, février 09, 2005

Revue de presse du mercredi 9 fevrier 2005

Après 20 minutes hier, François Fillon s’exprime aujourd’hui dans les pages de Libération. Il y redit les mêmes choses… En particulier , il laisse entendre encore une fois que les lycéens sont manipulés, aidé en cela par Le Figaro qui reprend la même argumentation. Dans le même temps le Monde et 20 minutes nous apprennent que François Fillon a déjà reculé sur certains points et s’apprête également à déposer des amendements à son propre texte…
La « constante macabre », vous connaissez ? Ce concept popularisé depuis plusieurs années par André Antibi est développé dans le dossier que le Parisien consacre à l’évaluation.
Bonne Lecture...
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Libération du 09/02/05


François Fillon: «Les lycéens ont été au minimum mal informés»
Dire que le socle commun de connaissances résumera les ambitions de l'école est faux : ce sera au contraire un moyen de lutter contre l'échec en s'assurant à chaque étape du parcours que la progression de l'élève est conforme aux exigences. Dire que nous voulons, dans ce cadre, supprimer l'éducation physique et sportive, l'histoire-géographie ou les sciences économiques et sociales est également faux. Ceux qui prétendent tout cela n'ont pas lu _ ou font mine de ne pas avoir lu _ le texte. Idem sur notre supposée volonté d'introduire une sélection précoce dès le début du collège. Je fais l'inverse puisque je maintiens les objectifs actuels et que je nous dote, au surplus, des instruments pour les atteindre ![…]
Pensez-vous, comme vous l'avez dit, que les lycéens sont «manipulés» ?
Je ne mets pas forcément d'intention blessante derrière ce mot et ne veux surtout pas donner le sentiment d'être sourd aux interrogations et doutes. Mais je constate que, quand des lycéens manifestent contre la «marchandisation» de l'école ou la régionalisation du bac, ils ont été au minimum mal informés.[…]
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Manifs toujours
Plusieurs mobilisations, hier encore, contre le projet Fillon
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Le Figaro du 09/02/05


Education : François Fillon tient son cap

La tension est montée d'un cran hier autour du projet de loi sur l'école. Alors que François Fillon était auditionné par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, le Parti socialiste et l'UDF ont donné de la voix. Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste, a ainsi annoncé qu'il allait mener une bataille contre le projet dès mardi prochain, premier jour de débat en séance plénière, alors que Jack Lang, l'ancien ministre de l'Education, réclamait purement et simplement le «retrait du projet». Quant à l'UDF, elle menace de ne pas voter le texte si le gouvernement ignore ses propositions : «Ce texte qui se voulait texte d'orientation pour les vingt années à venir ne va pas assez loin», a estimé Yves Lachaud, porte-parole du groupe pour les questions d'éducation.
De leur côté, lycéens et enseignants fourbissent leurs armes. Les syndicats lycéens – FIDL et UNL – ont appelé hier à des assemblées générales dans tous les établissements afin d'organiser des manifestations demain. Mais dès hier, plusieurs centaines d'entre eux ont défilé dans les rues de Paris, et plusieurs milliers à Lyon et à Rennes, réclamant le retrait de la réforme et en particulier celle du bac.
Quant aux représentants de l'intersyndicale (Faen, Ferc-CGT, FSU, Sgen-CFDT, Unsa), ils tentent de maintenir leurs troupes sous tension pendant les vacances scolaires et menacent d'une journée d'action pour le mois de mars. Celle-ci pourrait davantage porter sur les questions budgétaires que sur la loi Fillon. A cette époque en effet, tous les établissements connaîtront leur dotation – le plus souvent en baisse– pour la rentrée 2005.
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Les principales mesures
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Rumeurs et manipulations agitent les lycéens
Il y a ces enseignants ici ou là, véritables boutefeux, qui n'hésitent pas à expliquer à leurs élèves que les réformes en cours représentent une menace pour leur avenir. Il y a ces partis politiques qui encouragent les jeunes à dire tout le mal qu'ils pensent de la loi Fillon. Il y a ces rumeurs. Celles que colportent des responsables éducatifs – «Mon professeur m'a dit qu'il allait y avoir des policiers dans tous les établissements», raconte Antoine, en seconde dans un grand lycée parisien – mais également celles dont les jeunes adolescents sont si friands, qui enflent d'un lycée à l'autre, traversent les assemblées générales et dont les élèves n'ont bien souvent pas les moyens de vérifier la véracité. L'écho de la suppression des sciences éco en seconde continuait de faire le tour des «bahuts» bien après le démenti de François Fillon...
Il y a évidemment des projets qui, loin de toute influence, provoquent des réactions épidermiques des élèves. Il y a enfin ces envies régulières d'aller battre le pavé, certains défilés ressemblant parfois plus à de véritables kermesses qu'à des coups de poing contestataires.
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L'Humanité du 09/02/05


Utrillo s’exprime sur calicot

« Plus on connaît, plus on aime. » Hier matin, les élèves de Maurice-Utrillo, lycée polyvalent de Stains, en Seine-Saint-Denis, dérobaient cette phrase à Léonard de Vinci et la couchait au feutre noir sur des tee-shirts faits de draps blancs. Plus on connaît et plus on aime : une façon de faire savoir à leur ministre de tutelle qu’on n’est jamais trop érudit. Alors que celui-ci cherche à les délester de connaissances jugées non essentielles, les lycéens faisaient savoir qu’ils ne sont pas de bons moutons prêts à se laisser tondre sans ruer dans les tondeuses.
Comme d’autres ailleurs, ils ont répondu à l’appel, lancé samedi par une coordination lycéenne, à faire de la journée d’hier un moment de mobilisation.
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Grande difficulté scolaire Camouflet pour l’orientation précoce
Selon un rapport qui doit être rendu public aujourd’hui et dont le Monde daté du dimanche 6 février révélait les grandes lignes, les structures particulières, hors filière traditionnelle du collège dit unique, seraient propices à favoriser l’échec scolaire.
Remis ce midi au Haut Conseil de l’évaluation de l’école (HCEE), le rapport sur « le traitement de la grande difficulté scolaire » a été rédigé par André Hussenet, inspecteur de l’éducation nationale, et Philippe Santana, inspecteur d’académie. Selon eux, 170 000 élèves étaient accueillis, hors les classes de quatrième et de troisième traditionnelles en 2003, dans des structures type Segpa, Clipa (classes d’insertion professionnelle par l’alternance) et autres filières destinées aux élèves en difficulté. « Il est aujourd’hui avéré que ces structures ont une influence non négligeable sur la sortie sans qualification », notent les auteurs.
À critères scolaires et sociaux équivalents, la fréquentation d’une quatrième technologique augmenterait ainsi le risque de sortie sans qualification de 23 %, la fréquentation d’une CPA (classes préparatoires à l’apprentissage) le rehausserait de 50 % et celle d’une quatrième de soutien de 47 %.
« Il semble donc que les filières de collège aient fonctionné comme des impasses alors que le passage en lycée professionnel aurait plutôt été vécu comme une chance de réussite », conclut le rapport.
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Le Parisien du 09/02/05


Faut-il noter autrement ?
Les principales associations de parents d'élèves et des syndicats enseignants lancent, demain, un appel solennel au ministre de l'Education. Ils réclament une « évaluation plus juste du travail des élèves » pour lutter contre l'échec scolaire.
Il y a des enseignants qui imposent des contrôles trop longs. D'autres qui font pleuvoir les 4/20 ou qui durcissent l'exercice, juste pour voir si les meilleurs s'en débrouilleront. Ce n'est pas qu'ils sont vicieux, ces profs, ni adeptes de la notation couperet.
Cela relèverait plutôt d'un réflexe, le plus souvent inconscient, et du souci de rester crédible, de ne pas se faire taxer de laxisme. Le résultat est toujours le même, quelle que soit la classe, bonne ou mauvaise : trois petits tas (un tiers chacun) équivalents de forts, de moyens et de mauvais. « C'est ce que j'appelle la constante macabre : avoir toujours des élèves en situation d'échec. Pire : en échec artificiel ! », dénonce André Antibi, agrégé de maths et chercheur en sciences de l'Education, parti en croisade, depuis plus de quinze ans, contre « l'évaluation absurde et injuste » des collégiens et des lycéens. Ce n'est évidemment pas la première fois que le système, décrié depuis mai 1968, est remis en cause. Sauf que, cette fois, l'attaque prend une tournure plus massive et mieux coordonnée. Demain matin, plusieurs syndicats de professeurs et d'étudiants (Unsa, Ligue de l'enseignement, Snesup-FSU, Unef...), ainsi que les trois grandes associations de parents d'élèves (Peep, FCPE, Unapel), lanceront un appel solennel au ministre de l'Education nationale, François Fillon, « pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants ». La loi d'orientation sur l'école, discutée la semaine prochaine à l'Assemblée nationale, offre aux signataires une tribune inespérée pour relancer le débat.
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VOIX EXPRESS : Que penses-tu du système de notation ?
Thomas 16 ANS PREMIERE LITTERAIRE PARIS VIII e
« Il est trop rigide. Les notes devraient refléter davantage les efforts fournis et pas seulement le résultat. Il faudrait aussi tenir compte de la personnalité de l'élève, de sa créativité, de son comportement... Ce serait plus juste. J'aime bien le système anglo-saxon, qui classe les élèves par groupes de niveau : A, B, C et D. C'est moins pénalisant et moins culpabilisant. »
Maé 14 ANS TROISIEME GRENOBLE (38)
« Les professeurs ont tendance à noter trop sévèrement. C'est démotivant. En histoire, la moyenne de ma classe est de 5/20. Ce n'est pas normal. On est orienté à la fin de la troisième, mais dès la quatrième la pression se fait sentir. J'ai des amies qui ne savent pas ce qu'elles veulent faire plus tard. Du coup, quand elles ont de mauvaises notes, elles se découragent. »
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Le comportement aussi évalué
Un 14/20 en maths ou un 10/10 en dictée, on connaît, mais que dire d'un 12/20 en vie scolaire ? Bientôt, les élèves de 3 e vont inaugurer cette toute nouvelle évaluation. Pour la première fois, l'école va, en effet, noter le comportement d'un élève : son attitude en classe, son respect des règles, son assiduité, son engagement dans la vie de l'établissement... Une note décidée en conseil de classe et qui comptera dans l'obtention du brevet avec un coefficient 2.
C'est en tout cas ce que prévoit le projet de loi Fillon, que le ministre de l'Education défendra à l'Assemblée à partir de mardi prochain.
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La Croix du 09/02/05


Rien vu...


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20 minutes du 09/02/05


Fillon lâche du lest, les lycéens manifestent
Les élèves battent le pavé et cela commence à payer. Alors que plusieurs milliers de lycéens ont défilé hier contre le projet de loi sur l’école, le ministre de l’Education nationale a donné deux signes d’apaisement. Il a rétabli l’enseignement obligatoire d’une seconde langue en classe de seconde, une des revendications des syndicats d’enseignants. Par ailleurs, il a accordé deux mois de plus au groupe de travail sur la réforme du bac, repoussant la date de remise de ses conclusions du 31 mars au 31 mai. Cette réforme sera au centre des manifestations lycéennes prévues demain partout en France, et de la journée d’action enseignante du 15 février. François Fillon a aussi réaffirmé son intention de voir l’Assemblée débattre de sa réforme.
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« Aider à repérer les signes de détresse » Xavier Pommereau
Psychiatre en chef de l’unité médico-psychologique de l’adolescent au CHU de Bordeaux (centre Jean-Abadie).
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Ouest-France du 09/02/05


Vous avez la parole : Voilà la dictée qui vaut un zéro pointé à trop de lycéens

Voici la dictée 'relativement simple' qui a valu un zéro pointé (au moins 10 fautes) à 56 % des 2 300 lycéens de Seconde testés par le collectif 'Sauver les lettres'. Ce texte, donné au brevet des collèges en 1988, est tiré des Contes du lundi d'Alphonse Daudet.
L'avis des internautes
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Le Monde daté du 10/02/05


M. Fillon a déposé quatre amendements à son projet de loi sur l'école

François fillon a pris acte des critiques formulées par le président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, et par le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, sur son projet de loi d'orientation sur l'école."Il faut tenir compte du contexte nouveau et j'ai déposé un certain nombre d'amendements au nom du gouvernement", a annoncé le ministre de l'éducation nationale qui présentait, mardi 8 février, son projet devant la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale.
Quatre amendements ont pour but d'éviter la censure du Conseil constitutionnel, qui aurait pu sanctionner la présence, dans le projet, de bon nombre de dispositions relevant non de la loi, mais de la réglementation.
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La télévision, principale cause d'obésité chez les collégiens ?
Qu'est-ce qui fait grossir les enfants ? Une enquête nutritionnelle publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire(BEH) du mardi 8 février réjouira, pour une fois, l'industrie agroalimentaire. Réalisée en septembre 2003 auprès de 963 collégiens de 11-12 ans scolarisés en Haute-Savoie, l'enquête, menée par l'Institut de veille sanitaire (INVS), montre que l'un des principaux facteurs associés qui différencient les enfants en surpoids de ceux de corpulence normale est. l'usage de la télévision et des jeux vidéo.
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