mercredi, avril 01, 2020

Opération "école résiliente"


Le travail de Jean-Michel Blanquer est remarquable. En ces temps difficiles, il est le seul à maintenir le cap. Le danger principal de ce virus serait de changer nos habitudes de travail et nos manières de faire. Et c’est particulièrement vrai pour l’École. Ce qu’il s’agit de préserver avant tout c’est cette École avec ses réussites et son administration que le monde entier nous envie. 

C’est ce que je me suis dit ce matin et je me suis attelé à mettre sur pied un nouveau projet dans la suite des actions de notre Ministre. Je propose de le nommer « Opération école résiliente ». On pourrait l’appeler aussi « école constante » ou « école résistante » puisqu’il s’agit de faire comme si rien n’avait changé et de maintenir notre Mammouth en vie.
Mais la résilience est encore plus appropriée. Si ce terme a une connotation plutôt positive chez les psychologues , il désigne en fait originellement « la résistance d'un matériau aux chocs ». On peut aussi en donner une définition tirée du domaine militaire : « niveau de capacité d’un système de pouvoir continuer de fonctionner en mode dégradé tout en évoluant dans un milieu hostile »

Bien loin des délires psychologisants, c’est cette définition qu’il faut retenir pour définir l’action de notre bon ministre. L’institution doit continuer à fonctionner en milieu hostile et en mode dégradé. Notre école doit résister !
Ce dont l’opinion a besoin c’est de cette permanence rassurante. Nous devons, chacun de notre côté, continuer à noter, envoyer des devoirs et sermonner les retardataires et ceux qui ne suivent pas.
Les parents, les médias, l'opinion,  ont aussi besoin de voir des élèves assis dans une salle pour passer les épreuves du bac, des correcteurs corriger, des cris de joie et des pleurs devant les panneaux d’affichage. 
C’est cela l’École, c’est cela la France éternelle !!!
Nous devons aussi bien comprendre que pour fonctionner (même si c’est en « mode dégradé »), nous devons rester des fonctionnaires. Et donc obéir et se fier à notre hiérarchie qui nous dit comment faire. La mission de notre ministre est aussi de préserver cette magnifique chaine de commandement qui a montré toute son efficacité et son anticipation. 

Plus rien ne sera comme avant”. Foutaises ! Ce que les gens veulent c’est au contraire de revenir à la situation antérieure. La vraie résilience c’est de reprendre sa forme initiale et de continuer à fonctionner coûte que coûte. C'est la vraie "continuité pédagogique". 
En écrivant ces mots, je me dis que cette opération « École résiliente » est, de fait, déjà lancée !
Je vais juste essayer de vendre le concept aux communicants de l’Éducation Nationale. 
Le business doit, lui aussi, continuer comme avant...






C’est ce que j’écrivais ce matin après une nuit agitée. J’ai pris ma température. Pas de fièvre... Et puis je me suis rappelé que nous étions le 1er avril...
PhW



Post Scriptum

- L'an dernier à la même époque je proposais ce dispositif
- En 2018, il y avait cette annonce
- et en 2017, j'écrivais ceci


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Chronique éducation de Philippe Watrelot est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.

1 commentaire:

Françoise Colsaet a dit…

Merci Philippe, de nous prouver que toi aussi, tu peux conserver (comme les sardines) les valeurs sures !

 
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