mercredi, octobre 13, 2004

Revue de presse du mercredi 13 octobre 2004

Il faut que chacun sache «désobéir à ses propres nostalgies»
. Qui a dit cela ? Réponse : Le Premier Ministre à propos du débat sur l’école. Surprenant en ces temps couleur sépia où le verbe apprendre se conjugue au passé (trop) simple…
François Fillon, quant à lui, est interviewé dans Le Figaro et prend déjà ses distances avec le rapport Thélot. A noter aussi la réaction très vigoureuse de l’Humanité contre ce même rapport.
Bonne Lecture...
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Libération du 13/10/04



Education : le plan d'action de Matignon
Rapport Thélot à l'appui, Raffarin a assigné à Fillon sa feuille de route. La future loi d'orientation doit être présentée début janvier.
La conviction exprimée hier par Raffarin est inversement proportionnelle à la disette qu'il a imposée au débat éducatif. La feuille de route assignée à François Fillon est ainsi à la fois claire et ouverte : «Il s'agit de moderniser la loi [Jospin] de 1989 [...] et de se fixer une nouvelle ambition : celle de la réussite pour chaque élève.» Pas de «grand soir», a insisté le Premier ministre, mais des ajustements : plus de référence, par exemple, aux «80 % au niveau du bac», mais «il faut que chaque élève obtienne un diplôme». Ces choix politiques devraient inscrire la future loi dans la filiation des grands textes qui, depuis 1945, ont conduit la droite comme la gauche à allonger la scolarité et à multiplier les parcours possibles (rapport Langevin-Wallon, réforme Berthoin de 1959, réforme Haby de 1975, création des bacs pros en 1985 par Chevènement, loi Jospin donc). Citant Jean-Claude Guillebaud, Raffarin a même plaidé pour que chacun sache «désobéir à ses propres nostalgies», propos inattendu alors qu'une vague sépia a submergé l'école depuis la rentrée.
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Les points-clés du rapport Thélot vus par les profs
Tour d’horizon des positions des syndicats sur les différents points du rapport Thélot
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Editorial : Rangs dispersés
Le rapport Thélot s'est attiré suffisamment de critiques convergentes, de droite ou de gauche, pour qu'il puisse se targuer d'avoir été objectif. Mais le meilleur rapport du monde ne vaut que par ce qu'il en reste après mastication et régurgitation par le gouvernement, le Parlement et l'administration, c'est-à-dire le plus souvent bien peu de chose. Du coup, ce qu'il écarte importe sans doute plus que ce qu'il propose positivement. Ce rapport refuse notamment de céder à la nostalgie autoritariste de mode chez les républicains de George Bush comme chez ceux de Chevènement. L'échec scolaire, vraie raison d'être de la commission Thélot, méritait mieux que ce simplisme. Mais le rapport écarte aussi implicitement une surenchère budgétaire, même si certaines de ses recommandations dérogent au principe de réforme à coût constant dont se revendique le Premier ministre.
Pourtant, il sera difficile de concrétiser l'effort spécifique souhaité par la commission en faveur des élèves les plus pénalisés socialement sans engager de nouveaux moyens.
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Le Figaro du 13/10/04


François Fillon : «Le gouvernement est libre vis-à-vis du rapport Thélot»
Passer en quelques semaines du rapport Thélot au projet de loi Fillon. L'enjeu est là pour le ministre de l'Education nationale qui va désormais s'atteler à la rédaction de la loi d'orientation et de programmation pour l'école. Le calendrier est serré. Le texte doit être présenté en Conseil des ministres en décembre ou janvier prochain pour un examen au Parlement au printemps et une mise en application à la rentrée 2006. En attendant, Claude Thélot et la plupart des membres de la commission qu'il présidait tenaient hier la vedette dans les salons de Matignon où ils ont remis leur rapport au premier ministre qui a affirmé : «Cette nouvelle loi doit donner des perspectives claires pour l'école des quinze ans à venir, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ce sera une loi d'orientation mais aussi de programmation.» Quelle utilisation le ministre de l'Education va-t-il faire du rapport Thélot ? François Fillon annonce déjà les pistes qu'il souhaite explorer et celles qu'il a d'ores et déjà écartées (voir l'interview). Un nouveau processus de consultation est lancé auprès des partenaires sociaux, ainsi que des formations politiques.
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L'Humanité du 13/10/04


un smic scolaire au rapport
Interrogé sur l’avenir de son groupe de travail, Claude Thélot marquait le pas et répondait avec une pointe ambiguïté. « Treize mois de travail en commun, cela laisse une nostalgie, mais aussi de la lassitude. Nous poursuivrons nos travaux, sans doute de façon informelle », expliquait celui dont le nom restera associé quoi qu’il en soit aux futures orientations de l’école. Quel rôle jouera-t-elle à présent dans le cadre de l’élaboration de la loi ? « Les compétences individuelles ou collectives pourront éventuellement être mises à profit. » Point barre. Car pour le reste, « le temps du politique est arrivé », concluait Claude Thélot.
La remarque n’est pas anodine. Alors que la commission invite à ce que soit mise en place une haute autorité indépendante qui travaillerait à la définition des enseignements contenus dans « le socle commun des connaissances indispensables », le premier ministre n’en a, lui, pas pipé un seul mot durant la demi-heure qu’a duré son discours. Cette question de socle commun constitue pourtant la clé de voûte des propositions, qui semblerait, maintenant, n’appartenir qu’aux seuls parlementaires. Alors qu’il peut, à lui seul, transformer du tout au tout le visage de l’école des quinze prochaines années, on devine que le débat sera polémique, sans doute épineux, à tout le moins pointu. Et, quoi qu’il en soit, politique.
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Rapport Thélot. Réactions.
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« Pour une scolarité obligatoire de 3 à 18 ans »
Il y avait peu de chances que le rapport Thélot plaise au Parti communiste. En juin déjà, la sénatrice Annie David avait donné sa démission de la commission. Motif : ses propositions étaient « inau- dibles » par les autres mem- bres du groupe de travail. L’élue ne voulait plus « s’associer » à la rédaction du rapport, doutant de la « bonne foi du gouvernement », a-t-elle redit hier, en présence de la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet. À ses yeux, le grand débat sur l’école, commencé l’an dernier et qui a mobilisé des milliers de personnes, n’a pas eu l’attention méritée de la part des ministres Luc Ferry et François Fillon. Dès le début, la sénatrice avait tiqué sur « l’orientation des questions, largement guidée par les choix gouvernementaux ».
Les représentants du PCF voient dans le rapport « une attaque d’envergure contre la qualité de la formation des jeunes, le métier d’enseignant et le service d’éducation ». Les présentes propositions sont cohérentes avec la loi de finance et le projet de « modernisation » de la fonction publique, accusent-ils. Autrement dit, le document gage sur une démobilisation de l’État, au prétexte d’une diminution des coûts.
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« Une culture commune au rabais »
Stéphane Bonnéry est maître de conférences en sciences de l’éducation à Paris.
Socle commun, parcours diversifiés, orientation en fin de troisième...En quoi ces mesures transforment-elles le système éducatif ?
[…] Soit l’école a pour mission de donner à chacun les outils d’émancipation intellectuelle de développement de l’être humain. Soit on fait le choix d’une école à plusieurs vitesses qui naturalise les besoins de chaque élève. C’est un retour à l’idéologie des dons. Et c’est tuer l’idée même de la culture commune que de dire que l’école ne pourrait transmettre des connaissances abstraites et pointues qu’à ceux qui en bénéficient déjà. Les recherches montrent que plus les élèves rencontrent de difficultés, et plus ils ont un rapport utilitaire au savoir. Par exemple, ils considéreront la littérature comme secondaire, mais seront attentifs à l’orthographe dans le cadre d’une lettre de motivation. Or, moins ils s’approprient les savoirs fondamentaux, plus ils échouent... Cette idée de la culture utile est dangereuse. C’est pourtant celle que diffuse le rapport. Il justifie, en outre, ce qui doit être enseigné par les besoins de l’économie et l’achat de la paix sociale. […]
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Chronologie Du grand débat au projet de loi
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Le Parisien du 13/10/04


Le rapport Thélot mieux accueilli que prévu
C’est loin d'être le tollé. Evidemment, le rapport Thélot, remis hier au Premier ministre, suscite quelques critiques, mais dans l'ensemble, les propositions pour « une école plus juste au XXI e siècle » sont globalement bien accueillies. « Nous n'en sommes pas au grand soir, a d'ailleurs résumé Jean-Pierre Raffarin, hier.Il ne s'agit pas aujourd'hui, pour le gouvernement, de mettre en oeuvre la énième réforme de l'école qui prétendra tout changer. Il s'agit de se fixer une nouvelle ambition, celle de la réussite pour chaque élève. »
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Vingt grandes écoles s'ouvrent aux lycéens de banlieue
La secrétaire d'Etat à l'Intégration et à l'Egalité des chances, Catherine Vautrin, a révélé lundi soir à Cergy que le programme Une grande école, pourquoi pas moi ? de l'école de commerce Essec, serait repris en janvier prochain par dix à vingt autres grandes écoles. Vieille de deux ans, cette opération vise à augmenter les chances des lycéens de milieu modeste ou de quartiers difficiles de réussir le concours d'entrée de ces établissements.
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La Croix du 13/10/04


Elever ses enfants à la campagne
Parce qu'ils en ont assez des inconvénients de la ville, des parents partent élever leurs enfants en zone rurale. Sans regrets
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20 minutes du 13/10/04


L’élève Thélot frise la moyenne
Le rapport de Claude Thélot sur l’école, qui a été remis hier officiellement au Premier ministre, servira de base à une réforme profonde de l’école pour les quinze années à venir. Quatre préconisations du texte visent à réformer le métier d’enseignant. Réactions mitigées des syndicats.
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Le Monde daté du 14/10/04


Commission Thélot : le premier ministre fait de la réforme de l'école l'une des trois priorités de 2005
[…]Le premier ministre a précisé le calendrier qui allait conduire à la nouvelle loi d'orientation sur l'éducation. Avant la fin du mois, il réunira à l'Hôtel Matignon l'ensemble des organisations syndicales de l'éducation nationale et les associations de parents d'élèves pour une table ronde sur l'école. Le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, recevra ensuite ces organisations individuellement pour écouter leurs propositions et présentera, courant novembre, les grandes lignes du projet de loi du gouvernement. Présent lors de la remise du rapport, le ministre de l'éducation nationale ne s'est pas exprimé. "Je souhaite que le projet de loi soit présenté au conseil des ministres à la fin du mois de décembre ou au début du mois de janvier, a précisé Jean-Pierre Raffarin. Il sera ensuite inscrit à l'ordre du jour du Parlement de manière prioritaire." Et "les grandes décisions entreront en vigueur à la rentrée 2006".
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Pour le SNES, un projet qui "tire vers le bas le système"
Le rapport Thélot a donné lieu, mardi 12 octobre, à une avalanche de réactions contrastées. Critiqué par les deux principaux syndicats d'enseignants (SNES, SNUipp) affiliés à la FSU, et par le Snalc, il est, en revanche, bien accueilli par le SGEN-CFDT et le SE-UNSA. Le SNES, syndicat des enseignants du second degré, y voit "une école repliée sur le socle commun" et conteste "l'essentiel des préconisations du rapport". "La maîtrise d'un socle commun, reposant sur une conception réductrice des savoirs, des compétences et des comportements, ne pourra que conduire à tirer vers le bas l'ensemble du système", estime le syndicat. Il dénonce la logique du rapport Thélot, "largement inspirée par un contexte de rigueur sans précédent" et préconise, notamment, "une progression de l'accès au niveau du bac d'un point par an en moyenne".
Le SNUipp, pour le premier degré, considère que "le rapport ne répond toujours pas à la question" de savoir "comment faire réussir tous les élèves". Critiquant, lui aussi, le socle commun "très dépouillé", le SNUipp craint que les enseignements différenciés préconisés par la commission Thélot "n'ouvrent la voie à une orientation précoce".
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