vendredi, novembre 19, 2004

Revue de presse du vendredi 19 novembre 2004

«Passe ton socle d’abord !» La palme (académique) du meilleur titre revient à 20 minutes…Tous vos journaux reviennent sur la prestation télévisée de François Fillon. Les commentaires du Figaro à l’Humanité en passant par Libération couvrent tout le spectre. De l’approbation à la réprobation. Je retiens, pour ma part, cette appréciation extraite de Libération«Là où la loi Jospin mettait «l'élève au centre du système», Fillon y place les enseignants, qui détiennent plus que jamais toutes les clés de la réussite scolaire»

A propos des TPE, j’ai relevé, comme beaucoup d’enseignants, qu’à trois reprises, François Fillon, a affirmé que s’il les supprimait en Terminale, il les maintenait en Première et … en Seconde. Or, il n’y a pas de TPE en Seconde !
Le ministre de l’éducation s’intéresse t-il si peu à ce sujet qu’il n’en connaît même pas les modalités exactes ? Ce qui est aussi inquiétant c’est qu’aucun participant n’ait relevé cette erreur. Cela en dit long sur le niveau d’information (et de pugnacité ?) des journalistes…
Bonne Lecture...
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Libération du 19/11//04


Fillon défend un bac avec contrôle continu.

Le ministre a présenté la future loi d'orientation sur l'éducation. La «liberté pédagogique» y est affirmée.
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«Le redoublement ne sert pas les élèves».

Michel Crahay, professeur à l'université de Genève, est chercheur en sciences de l'éducation. Ses travaux ont maintes fois démontré l'inefficacité du redoublement.
Récapitulons. Le redoublement n'est pas une mesure qui valorise l'enfant. Son inefficacité est prouvée. C'est une remédiation ratée. Si l'objectif politique est d'offrir une école de qualité à toutes les familles, alors la mesure est totalement contre-productive. Mais si l'objectif est de créer une école qui favorise l'inégalité des chances, alors elle est très pertinente.
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Des ambitions pour l'école
Par Gérard ASCHIERI
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Certains commentateurs ont analysé les propositions de la Commission du débat national sur l'école comme une victoire des «pédagogues» sur les «républicains». Le lecteur attentif pourra sans doute se demander ce qui est «pédagogie» dans le rapport Thélot comme l'on peut se demander ce qu'ont de «républicaines» certaines réactions conservatrices. Et si en réalité les vrais vainqueurs étaient les libéraux ?
Il est pourtant frappant de voir combien le consensus se fait sur une idée dont la FSU, avec d'autres, est porteuse depuis de longues années : la nécessité de faire réussir tous les jeunes. On en demanderait presque des droits d'auteur !
[…]Veut-on ou non donner un nouvel élan ? Si oui, il est incontournable de se donner clairement de tels objectifs, faute de quoi on sait très bien qui continuera à avoir largement accès aux qualifications et qui restera bloqué.
C'est dans cette perspective que doit être envisagée la question d'un «socle commun». Si l'idée est qu'on ne peut en rester à une plus ou moins grande juxtaposition des savoirs enseignés, si l'on veut dire qu'il importe de donner du sens et de la cohérence à ce qu'on apprend à l'école, si l'on entend affirmer que tous les jeunes ont droit à une culture qui leur permette de s'insérer dans la société et qui soit un instrument de l'accès de tous aux qualifications, notre réponse est oui. Nous revendiquons une part de la paternité de cette conception de la culture commune.
Mais s'il s'agit de proposer à tous un minimum très minimal dont la maîtrise conditionnerait l'accès à des compléments plus formateurs, le risque est réel d'une école à plusieurs vitesses : avec, pour les uns, le seul minimum et, pour les autres, l'accès à des savoirs plus riches et diversifiés. Or qui peut avoir des illusions sur l'origine sociale de ceux qui auraient des «facilités» et de ceux qui auraient des «difficultés» ?
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Le Figaro du 19/11/04

Ecole : Fillon à l'heure de la réforme .
Plus d'une heure et demie en direct sur France 2. François Fillon, qui était hier soir l'invité de «100 minutes pour convaincre», a présenté son projet pour l'école avec quelques phrases chocs. «Tous ceux qui pensent que l'école est en crise et que le niveau est moins bon se trompent», a expliqué le ministre, avant de reconnaître : «Nous n'arrivons plus à progresser dans nos résultats et à emmener le plus grand nombre vers la réussite.» D'où la mesure phare : la mise en place d'un socle commun de connaissances afin qu'aucun jeune ne sorte plus du système scolaire sans aucune qualification.
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Du «socle commun des connaissances» à la formation des enseignants .
Les principaux points du projet présenté par le ministre de l'Éducation nationale
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Éditorial : L'école à petits pas .

Il serait injuste, cependant, de prétendre que le projet Fillon est un projet pour rien. Modestement, il s'attache à lever un certain nombre de verrous, les uns pratiques, les autres symboliques. Ces propositions doivent encore franchir la double barrière de la concertation syndicale et de la discussion parlementaire. En l'état, elles reflètent une volonté – timide mais réelle – de favoriser la transmission des savoirs (le fameux «socle de connaissances» : lire, écrire, compter, parler une langue étrangère) et de réhabiliter le principe d'autorité.
Positive, incontestablement, la possibilité donnée aux chefs d'établissement de demander à un enseignant de remplacer au pied levé – et contre rémunération supplémentaire – un collègue absent. Un prof dans chaque classe : ce principe de bon sens provoque pourtant déjà l'ire des syndicats, qui agitent le grand mot de «réquisition».
Positive aussi, la maîtrise rendue aux professeurs sur la décision de redoublement, tout comme la réhabilitation du brevet, qui redevient obligatoire et prendra en compte la discipline et l'assiduité.
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Coup d'œil : La prestation télévisée de Fillon vue par Eric Zemmour.

Sur France 2, c'est tous les soirs Michel Drucker. Et même quand l'animateur vedette se repose, la chaîne dispose de remplaçants de luxe. Hier soir, c'est François Fillon qui s'y collait. Dans sa bouche, tout est formidable. Les profs comme les élèves. Formidable le rapport Thélot, formidable Claude Allègre, formidable le collège unique, formidable la grande section de maternelle, mais formidable aussi la petite section, formidable l'anglais, mais l'allemand aussi, et même l'italien, formidables les Travaux Personnels Encadrés, formidable l'intégration des enfants d'immigrés. Même les syndicats d'enseignants sont formidables, sauf lorsque Gérard Aschieri refuse que ses ouailles remplacent leurs collègues absents. Seul moment de colère – d'agacement marqué, plus précisément – de la part d'un ministre qui de douceurs avait fait provision.
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Réactions : Marc Le Bris : «Le retour de l'autorité» .
Marc Le Bris se félicite de la réforme des IUFM, qui vont être rattachés aux universités. «Cette mesure est loin d'être anodine et signifie à mon sens qu'on va enfin rendre aux disciplines leur importance alors qu'à l'heure actuelle elles sont vidées de leur contenu», dit-il.
Autre motif de satisfaction : la liberté pédagogique des enseignants. «Nous subissons une pression de la part de notre hiérarchie, à l'inspection d'académie, qui est terrible. Le ministre le sait et en tient compte en nous rendant notre autonomie, donc notre autorité.»
Autre façon de rendre leur autorité aux enseignants, selon Marc Le Bris : le renforcement du redoublement.
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Hervé Hamon : «Les dangers du redoublement» .

Deux points du projet Fillon suscitent l'inquiétude d'Hervé Hamon. D'abord sur le redoublement. Il estime que le projet vise à «rétablir le redoublement à tous les étages» et donc à «systématiser une procédure qui est sans doute la plus injuste et la moins efficace». Pour lui, le redoublement pénalise les enfants issus des milieux les plus modestes qui n'ont pas les moyens de se mettre à niveau. Quant aux trois heures de soutien hebdomadaire pour les élèves en difficulté, il faudrait, selon Hervé Hamon, «qu'il s'accompagne d'un changement de culture profond du monde enseignant pour qu'il ne se contente pas de répéter aux élèves les cours qu'ils n'ont pas compris».
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Laurence Delpierre : les parents passent «au second plan» .
Laurence Delpierre est journaliste, spécialisée dans les questions d'éducation au journal Top Famille Magazine. Elle est l'auteur de Parents d'élèves au bord de la crise de nerfs (La Martinière).
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Le nouvel allié de Sarkozy en «harmonie» avec Chirac .
Un hommage appuyé au chef de l'Etat
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L'Humanité du 19/11/04

Editorial par Michel Guilloux
Quelle école pour tous ?
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Au-delà des outrances du rapport Thélot qu’il suffit de gommer pour paraître « mesuré » - deux pas en avant, un pas en arrière... - le projet Fillon avance ses pions. Pour n’en rester qu’à ce seul point, l’abandon de l’exigence de 80 % d’une classe d’âge au niveau bac au profit d’un « minimum » a plusieurs implications. La première est d’accentuer le caractère ségrégatif, socialement et quantitativement, de l’enseignement supérieur.[…]
Enfin, la notion même de connaissance a minima, hors le fait qu’elle s’appuie là comme ailleurs sur une base de réalité pour mieux y apporter une réponse pervertie, ne peut pas être sans conséquence sur la formation d’enfants, de jeunes destinés par définition à devenir adultes et citoyens. Quelques grammes d’« instruction civique » ne fourniront jamais le socle de toute une vie. Alors que la base de connaissances la plus large possible offerte au plus grand nombre est une condition fondamentale pour s’adapter aux évolutions du monde, par définition imprévisibles. Cela suppose un choix de société, des moyens, une volonté et un rapport de forces.
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Ce que nous voulons pour l’école .
Nous avons demandé à cinq acteurs de l’éducation d’exprimer trois voeux pour l’école de demain.
Georges Dupont-Lahitte, président de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves.
Gérard Aschieri,secrétaire général de la FSU.
Daniel Vandevyvere, secrétaire adjoint de la FERC-CGT.
Constance Blanchard,présidente de l’Union nationale des lycéens (UNL).

Jean-Pierre Picard, directeur du département des politiques et pratiques éducatives des CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active).
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l’étroit socle de Fillon .
La loi est morte, vive la loi ! Quinze ans après Lionel Jospin, c’est donc au tour de François Fillon de graver son nom dans le marbre de l’histoire scolaire.
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Moyens. Un plan pluriannuel de recrutement..
Le ministre devrait profiter de son intervention à la télévision pour annoncer un plan pluriannuel de recrutement : 150 000 enseignants en cinq ans (de 2007 à 2011). Un chiffre qui ne devrait pas manquer d’impressionner les téléspectateurs. Pourtant, ce chiffre fatidique était déjà apparu dans la loi d’orientation de 1989 et, depuis, jouait les arlésiennes : omniprésent dans le discours, jamais dans la réalité. En fait, une fois pris en compte le remplacement des départs en retraite et les aléas de l’évolution démographique de la population scolaire, ce chiffre mirifique cache une minuscule amélioration des moyens dévolus à l’école.

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Le Parisien du 19/11/04

La réforme Fillon vue par un prof, une élève et une maman.
Le ministre a dévoilé hier soir sur le plateau de « 100 Minutes pour convaincre » sa réforme pour l'école qui sera présentée à l'Assemblée en 2005. Bruno, Angèle et Victoria - prof, élève et parent - ont vu l'émission avec nous. Et réagissent.
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ANGELE, ELEVE DE 3 e .

« Remplacer les enseignants absents, c'est bien »
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VICTORIA, MERE DE DEUX ENFANTS .

« Oui aux redoublements »
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BRUNO, PROF DE MATHS .
« Nous réquisitionner, mais pour quoi faire ? »
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Les choses qui vont changer .
TOUTES CES MESURES n'entreront en vigueur qu'à la rentrée 2006. Elles feront encore l'objet, dans leur ensemble, de concertation avec les syndicats, avant le vote de la loi par les parlementaires au printemps 2005.
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Un ministre sous étroite surveillance.
COMMENT CONCILIER sa présence au gouvernement et son soutien à Nicolas Sarkozy ? C'est le dilemme des deux prochaines années pour François Fillon.
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La Croix du 19/11/04

Rien vu… .


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20 minutes du 19/11/04

Absences de profs : la méthode forte.
Un prof absent, un de ses collègues réquisitionné. Telle est la règle qu’entend imposer le ministre de l’Education nationale.
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«Des sources de conflits immédiats»

Gérard Aschieri
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Secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat enseignant
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Le Monde daté du 20/11/04

L'éditorial du "Monde" : Tout ça pour ça !.

La montagne aurait-elle accouché d'une souris ? Depuis un an, tout ce que la France compte de professeurs, de chercheurs, de chefs d'établissement, de parents d'élèves, de ministres et de président de la République s'est penché gravement au chevet de l'école. Ce "grand débat" avait pour ambition de repenser l'éducation, son rôle, ses missions et son fonctionnement. Il a alimenté les travaux de la commission Thélot. Celle-ci a remis, voilà un mois, un rapport salué pour la solidité de son analyse et la prudente audace de ses propositions.
Après la présentation par le ministre de l'éducation nationale des grandes lignes du projet de loi qu'il prépare désormais et entend faire adopter en 2005, on est en droit de se demander à quoi tout cela a servi.
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Télévision : On n'est jamais trop prudent .

Courageux mais pas téméraire, François Fillon n'a pas retenu du rapport Thélot la proposition d'augmenter le temps de présence des enseignants dans les établissements scolaires. La liste est longue des ministres de l'éducation nationale qui ont été chassés de leur poste par des cortèges de professeurs mécontents et cette mesure était évidemment susceptible de les faire redescendre dans la rue. Un mot de trop est si vite arrivé face à cette profession qui souffre d'un manque de considération. Invité jeudi soir 18 novembre de l'émission "100 minutes pour convaincre", sur France 2, François Fillon a choisi un ton consensuel, apaisant et même pacificateur. On ne saurait être trop prudent quand on prononce le mot de "réforme" dans ce ministère. C'est presque l'équivalent de la corde dans la maison d'un pendu. Il est toujours plus judicieux d'endormir son auditoire que de risquer de déclencher un chahut. Avec son débit toujours égal et son sourire bienveillant, François Fillon a manifestement choisi la première solution.
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Syndicats et parents d'élèves critiquent la réforme de François Fillon.
Syndicats et représentants de parents d'élèves ont accueilli fraîchement le projet de réforme de la loi d'orientation sur l'éducation présenté, jeudi 18 novembre, par François Fillon au cours de l'émission "100 minutes pour convaincre", sur France 2. Le ministre de l'éducation nationale s'est pourtant voulu consensuel en annonçant des mesures en direction des professeurs (renforcement de leur pouvoir en matière de redoublement, affirmation de leur liberté pédagogique) et des parents (obligation pour les enseignants de remplacer leurs collègues absents, projet de réforme du baccalauréat, contrat de réussite individualisé pour les élèves)
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Le contrôle continu au baccalauréat, une révolution sans cesse ajournée.
En ouvrant le débat sur la réforme du baccalauréat, le ministre de l'éducation nationale s'avance en terrain miné. On ne s'attaque pas sans risque à "un monument historique", selon l'expression d'un de ses prédécesseurs, Jack Lang. Déjà mise en œuvre pour les baccalauréats professionnels, l'introduction d'un contrôle continu, pour alléger les baccalauréats généraux et technologiques, se heurte depuis des années à l'opposition des professeurs.
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Le procès d'un instituteur pour des viols d'élèves souligne les défaillances de l'éducation nationale
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L'avocat général, François Perain, a requis quinze ans de prison, jeudi 18 novembre, contre Marcel Lechien, instituteur de 51 ans jugé depuis le 2 novembre devant la cour d'assises de l'Eure pour des attouchements sexuels sur 38 enfants, dont trois accompagnés de viols. Derrière le procès de ce "chasseur" qui, entre 1989 et 2001, a "sélectionné avec soin son gibier sexuel" parmi les élèves de son cours préparatoire de l'école de Cormeilles (Eure), il a vu la "faillite" d'une institution "dans son ensemble" : l'éducation nationale.

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