lundi, septembre 24, 2007

André Gorz

Je suis triste et ému par la mort de quelqu'un que je ne connaissais pas autrement que par ses livres.
André Gorz vient de se suicider avec sa femme, il avait 84 ans. Sa femme était atteinte d'une maladie évolutive et il a voulu partir avec elle.
Le premier livre "intellectuel" et "engagé" que j'ai lu était "Ecologie et Politique", j'étais au lycée, j'avais 15 ans et à l'époque je lisais "La gueule ouverte" et "Le sauvage", journal dans lequel André Gorz écrivait sous un autre pseudo (car Gorz était aussi un pseudo): Michel Bosquet.
Plus tard, j'ai lu Critique de la division du travail, Adieu au prolétariat, Métamorphoses du travail, Misère du présent, richesse du possible ... et tant d'autres.
Sa pensée féconde m'a accompagné jusqu'à aujourd'hui. C'est d'abord un grand intellectuel qui disparaît
Et puis j'ai lu dernièrement Lettres à D, histoire d'un amour, ce livre bouleversant m'a ému aux larmes. Il y témoigne d'un amour extraordinaire pour sa femme : "Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien."
On ne peut qu'être ému, triste mais aussi admiratif devant un tel acte d'amour et une telle dignité.
Quelqu'un de bien vient de mourir...

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