mardi, septembre 04, 2007

De l’influence des emplois du temps sur le moral des profs du secondaire… (et du mien en particulier)

Normalement, mon blog ne sert pas à cela…
Contrairement à mon idée initiale qui était de mélanger revues de presse et réflexions personnelles sur l’école, on y trouve quasiment que la revue de presse. Il faut dire que celle-ci me prend au moins une heure et demi par jour, voire plus en fonction de l’actualité. Mais là, j’ai envie de pousser un petit coup de gueule très personnel… Alors j’y vais, parce qu’après tout, c’est mon blog et je fais ce que je veux !

Aujourd’hui c’était donc la pré-rentrée. On a beaucoup parlé dans les journaux de l’angoisse des enseignants en ce moment si particulier. Certes, celle-ci (l’angoisse) est liée à la connaissance prochaine des nouveaux élèves mais aussi à la découverte de l’emploi du temps. On ne dira jamais à quel point dans le secondaire (dans le primaire, ils s’en moquent, ils ont cours tous les jours…) l’emploi du temps détermine une bonne partie des conditions de vie des collègues. Les jeunes parents se préoccupent de la concordance avec l’heure de la nounou ou de la crèche, d’autres se demandent si le samedi sera libre et leur permettra de rejoindre leur chéri(e) ou leur famille très loin en province, d’autres encore s’ils pourront faire coincider leurs cours avec une autre activité militante ou rémunérée….
Pour ma part, mon angoisse était celle de la gestion de mon temps. Résumé de la situation qui est la mienne : je suis à mi-temps dans mon établissement (banlieue sud) et pour l’autre mi-temps, prof à l’IUFM (nord de Paris). C’est ce qu’on appelle dans le jargon un « temps partagé ». Dans les textes officiels parus cette année sur la formation des enseignants, on indique qu’à terme ( ?) 75% des formateurs devraient être dans cette situation. A la fois “sur le terrain” et dans la formation. Personnellement, je suis entièrement d’accord avec cette position, je trouve que cela donne une légitimité au discours que l’on peut tenir auprès des jeunes collègues et que ça amène sans cesse à se remettre en question. L’an dernier, grâce au choix de ne prendre que des secondes (dont l’horaire est pour ma matière plus réduit), j’avais pu obtenir un emploi du temps sur deux jours au lycée. Avec les deux jours passés à l’IUFM, il me restait un jour entier chez moi (quand je n’étais pas en train de faire des « visites » ou d’assister à des réunions) pour préparer mes cours et mes séances de formation.
Cette année, un emploi du temps plus étalé sur 3 jours et avec des trous dedans me fait rester beaucoup plus longtemps au lycée me fait douter fortement de ma capacité à gérer mes deux activités.
J’en viens à me demander si, ce qui est pourtant une injonction ministérielle à laquelle je souscris, est viable pratiquement. Je vais passer mon temps dans les transports et je vais avoir moins de temps de préparation efficace (vous avez remarqué que certaines activités de réflexion ne peuvent pas se faire n’importe ou ?).
On a vraiment l’impression que les deux institutions (le lycée et l’IUFM) ne tiennent pas compte l’une de l’autre et que rien n’est fait pour que des enseignants/formateurs tels que moi puissent assurer leur double activité sereinement. Si c’est un tel parcours du combattant et si on y trouve que des inconvénients, à quoi bon s’investir dans cette mission ?
On voit donc à quel point l’emploi du temps conditionne la vie du prof de base et plus encore celle du prof qui exerce à deux endroits à la fois. A tel point qu’il se demande même s’il trouvera le temps de continuer la revue de presse…



Ajout du mardi 4 septembre : un coup de fil du service des ressources humaines de l'IUFM m'apprend que, comme l'arrêté de nomination qui est renouvelé chaque année n'a pas été signé par le rectorat, je ne serai pas payé par l'IUFM au mois de septembre... Tout va bien...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

l'essentiel est d'avoir un pied en établissement ce pied peut-être petit! après absolument d'accord, les établissements pourraient faire un effort pour les formateurs!

Anonyme a dit…

Tu travailleras autant mais plus mal payé et dans de plus mauvaises conditions... et pourtant, par les temps qui courent, on a besoin de profs comme toi, lâche pas l'affaire.

(et écrivant cela, je mesure aussi à quel point on finit par se lasser d'être toujours militant, alors finalement, fais ce qui te va le mieux)

Je t'embrasse

 
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